Déclaration de M. Roger-Gérard Schwartzenberg, ministre de la recherche, sur la volonté de mettre la science à la portée de tous et de démocratiser la culture scientifique et technique, Paris le 15 octobre 2001.

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Circonstance : 10ème Fête de la science au Palais de la Découverte à Paris, du 15 au 21 octobre 2001

Texte intégral

En créant le Palais de la découverte en 1937, Jean Zay et Jean Perrin voulaient rendre la science "accessible à tous", répandre dans le public le goût de la connaissance scientifique" et susciter des vocation".
La "Fête de la Science", dont c'est cette année la 10ème édition, vise le même but : mettre la science à la portée de tous, démocratiser la culture scientifique et technique.
Une science de proximité
La science ne peut vivre isolée de la société. Repliée dans une tour d'ivoire ou un sanctuaire. Elle ne peut cultiver l'hermétisme et communiquer seulement avec un petit cercle d'initiés.
Je veux, au contraire, créer un sentiment de proximité et de familiarité avec la science. Une science qui doit être proche de tous et accessible à tous.
C'est l'objet même de la " Fête de la science ", que le ministère de la Recherche organise du 15 au 21 octobre.
Partout, dans toutes les régions et dans mille communes, il y aura des centaines d'événements : rencontres avec les chercheurs, journées portes ouvertes dans les laboratoires, expositions, ateliers scientifiques, animations, spectacles, colloques, débats, "cafés des sciences", etc.
Tous les organismes de recherche, les universités, les écoles d'ingénieurs, les associations scientifiques sont mobilisés pour participer à cette opération, qu'on pourrait aussi dénommer " cience partout, science pour tous".
La science doit aller à la rencontre du public et "descendre dans la rue". Elle doit être une science proche et conviviale, partagée par l'ensemble de la société.
Une science citoyenne
Elle doit être aussi une science citoyenne, placée au contact direct des citoyens et de leurs interrogations.
L'attention des Français se porte très légitimement sur des questions essentielles pour leur vie quotidienne et leur avenir, comme les applications de la génomique, les thérapies géniques et cellulaires, les OGM, l'effet de serre ou le devenir des déchets radioactifs.
Mieux se soigner, mieux s'alimenter, mieux vivre en sécurité : ce sont les enjeux auxquels la recherche est confrontée et sur lesquels nos concitoyens doivent pouvoir s'informer et se prononcer.
Il faut rapprocher science et société. Il faut "repolitiser" la science, c'est à dire lui faire retrouver sa place dans la Cité, dans le débat civique et politique. Comme il importe en démocratie.
La démocratie ne peut s'arrêter aux portes de la science et de la technologie.
Le changement produit par les sciences et les techniques, doit être non pas subi, mais consenti par la société.
En Ile-de-France
Je mentionnerai en particulier trois manifestations parmi les 250 organisées en Ile-de-France :
"Le Village des sciences", organisé au Ministère de la Recherche, rue Descartes, avec 40 stands animés par tous les organismes de recherche (CNRS, INSERM, CNES, CEA, INRA, etc.)
L'exposition photographique "Champs infinis" présentée sur les Champs-Elysées par le ministère de la Recherche et la mairie de Paris : exposition à ciel ouvert de photos de science, pour montrer les mondes, infiniment grands ou infiniment petits, sur lesquels travaillent les chercheurs, de la particule à l'univers.
"Le Train du génome", exposition itinérante organisée par l'Institut Pasteur et Aventis, qui se rendra dans 20 villes, pour expliquer les avancées de la génomique humaine et les nouveaux espoirs qu'elle ouvre à la recherche médicale. Exposition que j'inaugurerai le 18 octobre à la gare de Lyon.
Au Palais de la Découverte
Fidèle à sa tradition, le Palais de la Découverte est très actif dans cette "Fête de la science".
Je voudrais mentionner tout d'abord l'exposition "Village européen des sciences", que nous visitons aujourd'hui et qui présente plusieurs aspects de la politique de recherche en Europe. Elle est réalisée avec le concours des ambassades de cinq pays :
le Royaume-Uni, autour de la génétique,
la Suède sur les Prix Nobel,
la Région de Bruxelles-Capitale, l'Allemagne et les Pays-Bas sur la protection des mers et des océans.
Je tiens à saluer tout particulièrement la présence de M. François-Xavier de Donnea, président en exercice du Conseil des ministres de la Recherche de l'Union européenne, et de M. Michael Solhmann, directeur de la Fondation Nobel.
Leur action et leur présence témoignent de notre volonté commune de bâtir ensemble un "Espace européen de la recherche".
Par ailleurs, je voudrais aussi citer d'autres événements prévus au Palais de la Découverte :
Une pièce d'Olivier Dutaillis, intitulée "Dernier numéro", sur le thème de l'enseignement des mathématiques.
Un café des sciences, pour débattre sur le thème : "Le réchauffement climatique".
"La balade du Paris Nobel", promenade scientifique au cur de Paris, à bord d'un bus rétro, pour découvrir les lieux marqués par les prix Nobel.
Le jeu-concours le "Marathon des sciences", etc.
En effet , la science peut-être aussi une fête et s'appréhender dans un cadre ludique. Elle peut se découvrir à travers l'émotion esthétique, le plaisir, le sourire. Bref la fête.
Alors, bonne fête à tous et à toutes !

(source http://www.recherche.gouv.fr, le 18 octobre 2001)