Texte intégral
Merci d'avoir répondu à notre invitation, nous y sommes très sensibles.
Au nom de mon épouse, de mes collaborateurs, en mon nom propre, je vous présente nos voeux les plus chaleureux, les plus sincères pour vous-même, pour les vôtres, pour ce que vous entreprenez.
Votre présence nous honore. Elle nous permet de fêter non seulement la nouvelle année, mais surtout notre tourisme, vecteur de développement, de découvertes, d'échanges.
Je me félicite des relations actives entre nous, de notre travail partenarial, de nos coopérations efficaces, parce que fondées sur le respect de chacun.
J'exprime le souhait que ces coopérations utiles se poursuivent et s'amplifient.
Je n'ai envie ni de faire un discours convenu, ni de transmettre un message.
Le lieu d'ailleurs ne s'y prête pas.
Ce "Musée des Arts Forains" dont vous ne découvrez ici qu'une petite partie est, le saviez-vous ?, un des hauts lieux du tourisme d'affaires à Paris.
C'est aussi un endroit magique de culture et de mémoire. J'ai dit à son concepteur-animateur qu'il n'était ni un maître-de-chais, ni un maître-forain, mais un maître de rêves.
Entre rêves et tourisme, le lien n'est-il pas étroit ?
Je veux simplement vous faire part de quelques réflexions que m'inspire ma nouvelle et récente expérience.
Chacun connaît l'importance du tourisme pour notre économie. C'est le premier poste d'excédent de notre balance commerciale. Et depuis plus de 10 ans, la France est la première destination touristique du monde visitée par 75 millions d'étrangers.Cette place, nous la devons à la beauté de nos paysages, à la diversité de notre patrimoine, à la richesse de nos manifestations culturelles, à la gastronomie, aussi au savoir-faire des professionnels et des divers acteurs du tourisme.
Mais, cette première place ne nous est pas acquise à vie.
La concurrence est vive.
Première destination, nous devons la rester !
Cela implique des efforts considérables et permanents d'innovations et d'adaptation.
Attention au fixisme de pensée qui altère la réflexion et stérilise l'action.
Le tourisme est fondé sur la confiance. C'est-à-dire combien il est sensible à la conjoncture et aux événements internationaux.
Le contexte dans lequel vous avez exercé vos professions et moi mon Ministère, a été considérablement assombri par les attentats du 11 septembre à New-York. Selon les observations des dispositifs de veille et d'analyse mis en place, nous pouvons dire que la situation est contrastée et préoccupante.
Des secteurs ont été très affectés. Des mesures ont été prises très rapidement et annoncées par le Premier ministre, dès le 17 octobre. Nous travaillons à des mesures complémentaires. D'autres secteurs vont bien. Je pense à la montagne, à la saison d'hiver ou au tourisme rural.
Grâce à la réactivité des professionnels, le bilan de l'année 2001 devrait être sensiblement équivalent à celui de l'an 2000 qui avait été exceptionnel. Pour 2002, si la visibilité reste encore faible, des signes encourageants se manifestent lentement mais sûrement.
Qu'il me soit permis de rajouter une parenthèse. Ces événements ont aussi renforcé les risques de concentration autour de grands groupes intégrés, de dimension européenne. J'ai, alerté sur ces dangers, nommé un chargé de mission et j'agis avec les professionnels concernés.
Pour faire face à cette concurrence internationale plus vive, "Maison de la France" travaille, avec nous, à une campagne mondiale de promotion de la Destination France, annoncée par le Premier ministre, qui valorisera nos provinces et l'Outre-Mer, auquel je suis très attaché et où je me rendrai prochainement. Son lancement se fera le 11 mars dans le cadre des Rendez-vous France 2002. Enfin, le tourisme, c'est aussi le transport aérien - c'en est même une des conditions - Je ne vous cacherai pas combien je me félicite que mon ami Jean-Claude Gayssot et le Gouvernement aient pu trouver en l'instant une solution pour l'avenir d'Air Lib.
Depuis 5 ans, une ambitieuse politique du tourisme a été conduite par le Gouvernement.
Le bilan en a été fait au cours des Assises du tourisme en octobre dernier, je n'y reviens pas.
J'en profite pour saluer la présence de Michelle Demessine qui est avec nous ce soir.
Je veux simplement souligner deux points :
Le premier
Dans notre pays où 40 % de nos concitoyens ne partent pas en vacances, le plus souvent pour des raisons financières, le droit aux vacances, inscrit maintenant dans la loi, est un objectif majeur de cohésion sociale.
Le Secrétariat d'Etat a créé la Bourse Solidarité Vacances, élargi l'attribution du chèque-vacances, qui fêtera ses 20 ans dans quelques semaines. Il vise aujourd'hui à prolonger leur champ d'application.
Le second
Est d'avoir fondé notre tourisme sur la qualité. par les instruments mis en place "Maison de la France, l'AFIT, l'ONT, les outils de formation et de qualification des professionnels, ou encore les efforts pour améliorer les conditions de vie et de travail des saisonniers.
Bref, une politique qui illustre ce modèle de tourisme que l'on appelle "durable".
Mesdames et Messieurs,
La France est un modèle reconnu sur le plan de la qualité touristique.
Cela nous confère à la fois une légitimité européenne et internationale certaine, mais aussi une responsabilité particulière, dans le renouveau des politiques de solidarité internationale, dans l'optique d'une "autre mondialisation".Nous devons redonner aux Français et aux peuples du Monde l'envie et les possibilités de voyager.
C'est pourquoi j'organiserai, le 14 mars prochain, une rencontre internationale des professionnels et des ministres du tourisme, notamment les plus concernés par les événements, en liaison avec l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE)
La France apportera ainsi sa pierre à la promotion et à la relance du tourisme mondial durable et solidaire dans cette année 2002 déclarée par l'ONU année de l'éco-tourisme et année internationale des montagnes.
Mesdames et Messieurs,
Depuis ma nomination, j'ai multiplié les rencontres avec les acteurs les plus divers de la grande famille du tourisme.
Je n'y ai trouvé -malgré la crise - que des gens
- dynamiques
- réactifs
- créatifs
- inventifs
Je veux saluer le rôle des professionnels, des salariés, des bénévoles, le rôle des organismes associés, celui des collectivités territoriales, des syndicats d'initiatives, des offices de tourisme.
Malgré le contexte international lourd, je crois en l'avenir du tourisme, qui n'est pas qu'une activité marchande
Je crois en cette part de rêve
- liée aux voyages
- aux échanges
Je crois en un tourisme de qualité
- respectueux de l'homme (ce qui implique de lutter contre toutes les déviances)
- respectueux des cultures,
- de l'environnement
En un tourisme des relations humaines, dont Saint Exupéry disait qu'elles sont le "seul luxe véritable".
Les valeurs qu'il porte, qui impliquent paix et liberté, ne sont pas prêtes de se tarir.
Aussi, je vous redis ma confiance vigilante, active, raisonnable.
Avec à nouveau mes meilleurs voeux pour vous-mêmes et pour la grande famille des tourismes.
Je souhaite qu'ensemble, par delà nos diverses sensibilités, nous puissions, comme dit le poète, "bâtir des jours et des saisons à la mesure de nos rêves".
(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 14 janvier 2002)