Texte intégral
Je vous remercie d'avoir répondu si nombreux à mon invitation. J'ai rencontré certains d'entre vous ici ou à l'occasion de spectacles mais c'est la première fois que je vous réunis.
La fin d'année est une bonne occasion de faire le point, de mesurer ensemble le chemin parcouru dans le domaine de la danse et de vous dire très simplement mon attachement à votre art.
L'une de mes premières décisions lorsque j'ai pris mes fonctions dans ce Ministère fut d'ouvrir Chaillot à la danse en y installant José Montalvo et Dominique Hervieu. C'était pour moi donner acte des mutations qui ont marqué la vie chorégraphique en quelques décennies et donner à ce théâtre, haut lieu de la création dramatique, une chance supplémentaire.
Décloisonnement des genres, grande diversité des langages, dialogue avec d'autres disciplines, foisonnement des "entreprises" voilà ce qui distingue la danse d'aujourd'hui. Il y a une trentaine d'années lorsque je me préoccupais moi-même de programmation on comptait quelques petites dizaines de chorégraphes connus du grand public et beaucoup nous venaient de l'étranger en particulier des Etats Unis.
Aujourd'hui la danse a conquis le paysage culturel français. Elle est sortie de ses territoires traditionnels. Elle s'est imposée dans de nouveaux lieux où elle a inventé de nouvelles formes dont certaines sont très populaires parmi les jeunes.
D'abord les chiffres sont là :
- 250 lieux aidés par l'Etat dont 50 lieux de création
- Plus de 200 équipes aidées par l'Etat
- 18 scènes conventionnées pour la danse
Presque toutes les scènes nationales programment de la danse même si certaines le font encore trop parcimonieusement.
Le budget consacré à la danse Titres III et IV s'élève :
En 1997 à 348 MF
En 2001 473,8
En 2002 503 MF
Ce qui me frappe c'est l'extrême diversité de cette vie chorégraphique. Les centres chorégraphiques ont su tisser un véritable réseau national et les collectivités territoriales y ont beaucoup aidé.
Les ballets des théâtres lyriques ont une activité de plus en plus riche, celui de l'Opéra National de Paris mais aussi ceux de Lyon, Bordeaux, Marseille, Nancy, Strasbourg. Les compagnies foisonnent et essaiment, les festivals attirent un public nombreux et fidèle. L'enseignement a désormais ses pôles de référence à Paris, Marseille, Cannes ou Angers.
Art tourné longtemps plutôt vers la représentation d'un patrimoine et réservé à des amateurs éclairés, la danse est aujourd'hui une des expressions majeures du spectacle vivant, très présente dans la vie artistique nationale, modèle de créativité, et en même temps très ancrée dans la vie de la Cité, au contact de publics aussi divers que fervents.
Grâce à toutes vos démarches singulières la danse assume bien une double fonction :
- l'éveil de notre imaginaire,
- la participation à la construction du lien social.
Et pour moi la danse a une place particulière combinant l'usage de l'image, du corps, et de l'espace, avec en plus la musique. La danse procure des émotions, ouvre des voies d'expression, met en mouvement toutes sortes de gens qui ne se reconnaissent pas, ne se réalisent pas par la parole qui domine trop souvent dans notre vie sociale et nos schémas de réussite.
Avec sa spécificité la danse est au cur de notre projet de développement culturel ouvert à tous. Elle est aussi grâce à vos "aventures singulières" au cur de la diversité que nous défendons. Je tiens donc à vous dire mon estime et ma reconnaissance pour votre travail et son rayonnement en France et à l'étranger. J'ai eu beaucoup de plaisir à être aux côtés de ceux qui ont participé au printemps dernier à la manifestation French Move à New York.
Pas de doute la danse française innove, elle crée, elle s'exporte, elle parle au monde comme elle sait aussi l'accueillir. Parmi les mesures nouvelles que j'ai obtenues avec le soutien du Premier Ministre, Lionel Jospin pour notre budget 2002 au titre IV, j'ai décidé d'en consacrer 22 MF à la danse. Cela nous permettra de franchir une nouvelle étape dans tous vos domaines d'activité : recherche, écriture, création, enseignement, diffusion. Un accent particulier sera mis sur l'aide aux compagnies et aux nouveaux lieux.
Vous trouverez des informations détaillées dans le dossier qui doit vous être remis.
Je souligne seulement certaines mesures que je crois très attendues par vous :
- le relèvement du plancher des aides aux compagnies,
- l'institution d'une aide spécifique à l'écriture sans obligation de spectacle,
- une aide aux studios,
- le renforcement du système d'aide aux projets multimédias.
J'avais confié à Marc Sadaoui une étude sur l'enseignement de la danse. Il m'a remis son rapport récemment. J'ai décidé de le rendre public. Il sera publié à la Documentation Française.
Il reviendra à la DMDTS de me proposer les suites à lui donner. Je ne doute pas qu'elle le fera en concertation avec vous. Enfin le Centre National de la Danse à Pantin ouvrira ses portes en 2003. Nous aurons ainsi un lieu fédérateur des ressources au service du développement de la danse. Dès 2002 des crédits d'étude sont prévus pour le doter d'une salle de 500 places grâce à la coopération avec la Ville, le Conseil Général de Seine Saint Denis et le Conseil Régional d'Ile de France. J'arrive au terme de mon propos. Je tenais à vous assurer de toute mon attention et de mon soutien fervent à la création chorégraphique.
Je ne veux pas clore sans évoquer l'autre grande ambition de ma politique : l'éducation artistique à l'école, clé de l'égal accès à la culture qui est le socle de l'égalité des chances. Cette ambition, je la partage avec le Ministre de l'Education Nationale et nous avons lancé un plan commun de 5 ans où je souhaite que la danse prenne toute sa place. Je remercie ceux d'entre vous qui s'y sont déjà impliqués.
Il est grand temps que nous passions à la partie conviviale de notre rencontre.
Je vous souhaite à tous une belle nouvelle année.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 20 décembre 2001)
La fin d'année est une bonne occasion de faire le point, de mesurer ensemble le chemin parcouru dans le domaine de la danse et de vous dire très simplement mon attachement à votre art.
L'une de mes premières décisions lorsque j'ai pris mes fonctions dans ce Ministère fut d'ouvrir Chaillot à la danse en y installant José Montalvo et Dominique Hervieu. C'était pour moi donner acte des mutations qui ont marqué la vie chorégraphique en quelques décennies et donner à ce théâtre, haut lieu de la création dramatique, une chance supplémentaire.
Décloisonnement des genres, grande diversité des langages, dialogue avec d'autres disciplines, foisonnement des "entreprises" voilà ce qui distingue la danse d'aujourd'hui. Il y a une trentaine d'années lorsque je me préoccupais moi-même de programmation on comptait quelques petites dizaines de chorégraphes connus du grand public et beaucoup nous venaient de l'étranger en particulier des Etats Unis.
Aujourd'hui la danse a conquis le paysage culturel français. Elle est sortie de ses territoires traditionnels. Elle s'est imposée dans de nouveaux lieux où elle a inventé de nouvelles formes dont certaines sont très populaires parmi les jeunes.
D'abord les chiffres sont là :
- 250 lieux aidés par l'Etat dont 50 lieux de création
- Plus de 200 équipes aidées par l'Etat
- 18 scènes conventionnées pour la danse
Presque toutes les scènes nationales programment de la danse même si certaines le font encore trop parcimonieusement.
Le budget consacré à la danse Titres III et IV s'élève :
En 1997 à 348 MF
En 2001 473,8
En 2002 503 MF
Ce qui me frappe c'est l'extrême diversité de cette vie chorégraphique. Les centres chorégraphiques ont su tisser un véritable réseau national et les collectivités territoriales y ont beaucoup aidé.
Les ballets des théâtres lyriques ont une activité de plus en plus riche, celui de l'Opéra National de Paris mais aussi ceux de Lyon, Bordeaux, Marseille, Nancy, Strasbourg. Les compagnies foisonnent et essaiment, les festivals attirent un public nombreux et fidèle. L'enseignement a désormais ses pôles de référence à Paris, Marseille, Cannes ou Angers.
Art tourné longtemps plutôt vers la représentation d'un patrimoine et réservé à des amateurs éclairés, la danse est aujourd'hui une des expressions majeures du spectacle vivant, très présente dans la vie artistique nationale, modèle de créativité, et en même temps très ancrée dans la vie de la Cité, au contact de publics aussi divers que fervents.
Grâce à toutes vos démarches singulières la danse assume bien une double fonction :
- l'éveil de notre imaginaire,
- la participation à la construction du lien social.
Et pour moi la danse a une place particulière combinant l'usage de l'image, du corps, et de l'espace, avec en plus la musique. La danse procure des émotions, ouvre des voies d'expression, met en mouvement toutes sortes de gens qui ne se reconnaissent pas, ne se réalisent pas par la parole qui domine trop souvent dans notre vie sociale et nos schémas de réussite.
Avec sa spécificité la danse est au cur de notre projet de développement culturel ouvert à tous. Elle est aussi grâce à vos "aventures singulières" au cur de la diversité que nous défendons. Je tiens donc à vous dire mon estime et ma reconnaissance pour votre travail et son rayonnement en France et à l'étranger. J'ai eu beaucoup de plaisir à être aux côtés de ceux qui ont participé au printemps dernier à la manifestation French Move à New York.
Pas de doute la danse française innove, elle crée, elle s'exporte, elle parle au monde comme elle sait aussi l'accueillir. Parmi les mesures nouvelles que j'ai obtenues avec le soutien du Premier Ministre, Lionel Jospin pour notre budget 2002 au titre IV, j'ai décidé d'en consacrer 22 MF à la danse. Cela nous permettra de franchir une nouvelle étape dans tous vos domaines d'activité : recherche, écriture, création, enseignement, diffusion. Un accent particulier sera mis sur l'aide aux compagnies et aux nouveaux lieux.
Vous trouverez des informations détaillées dans le dossier qui doit vous être remis.
Je souligne seulement certaines mesures que je crois très attendues par vous :
- le relèvement du plancher des aides aux compagnies,
- l'institution d'une aide spécifique à l'écriture sans obligation de spectacle,
- une aide aux studios,
- le renforcement du système d'aide aux projets multimédias.
J'avais confié à Marc Sadaoui une étude sur l'enseignement de la danse. Il m'a remis son rapport récemment. J'ai décidé de le rendre public. Il sera publié à la Documentation Française.
Il reviendra à la DMDTS de me proposer les suites à lui donner. Je ne doute pas qu'elle le fera en concertation avec vous. Enfin le Centre National de la Danse à Pantin ouvrira ses portes en 2003. Nous aurons ainsi un lieu fédérateur des ressources au service du développement de la danse. Dès 2002 des crédits d'étude sont prévus pour le doter d'une salle de 500 places grâce à la coopération avec la Ville, le Conseil Général de Seine Saint Denis et le Conseil Régional d'Ile de France. J'arrive au terme de mon propos. Je tenais à vous assurer de toute mon attention et de mon soutien fervent à la création chorégraphique.
Je ne veux pas clore sans évoquer l'autre grande ambition de ma politique : l'éducation artistique à l'école, clé de l'égal accès à la culture qui est le socle de l'égalité des chances. Cette ambition, je la partage avec le Ministre de l'Education Nationale et nous avons lancé un plan commun de 5 ans où je souhaite que la danse prenne toute sa place. Je remercie ceux d'entre vous qui s'y sont déjà impliqués.
Il est grand temps que nous passions à la partie conviviale de notre rencontre.
Je vous souhaite à tous une belle nouvelle année.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 20 décembre 2001)