Texte intégral
Tous les fonctionnaires, la liste est trop longue pour la citer, s'engouffrent dans cet hiver des revendications. D'abord, est-ce que nous sommes, selon vous, face à un mouvement social et si oui est-il est grave ?
Non pas du tout, ce n'est pas un mouvement social. C'est une série de mécontentements qui s'expriment dans des secteurs très importants de la société, et sur lesquels d'ailleurs l'État est en première ligne de responsabilité et d'autorité. Mais, pour une bonne partie d'entre elles, ce sont des revendications légitimes. Simplement le gouvernement est contraint d'y réagir à chaud et dans l'urgence et, les résultats ne sont pas les mêmes que si l'on traite ça dans la négociation par anticipation et dans la prévention.
C'est une course de relais comme disait hier Pierre George dans Le Monde, où chacun se transmet le relais et la sébile mais ce qui frappe, c'est que ce sont tous des agents de l'État.
Oui, je ne peux pas m'empêcher d'y voir là, ans y voir la raison exclusive, une des conséquences de l'obstination avec laquelle ce gouvernement a refusé de s'appliquer pour lui-même comme État employeur des négociations autour de la réduction de la durée du travail comme il les a souhaitées pour le secteur privé. Il a refusé la négociation surtout dans les fonctions publiques de l'État...
Il n'a pas refusé, il a peut-être retardé.
À quelques exceptions près, non, dans certains ministères, dans certains secteurs, il n'y a pas eu négociation. On voit bien que tout cela a des conséquences surtout quand la réduction de la durée du travail est une réalité pour certains, qu'elle ne l'est pas pour d'autres et que cela accentue les inégalités. Et puis surtout, le gouvernement s'est privé en négociant de pouvoir lui aussi mettre sur la table de la négociation, des objectifs plus qualitatifs, des objectifs de modernisation du service public, des objectifs de répartition des emplois et non pas seulement l'addition de revendication quantitative.
Mais ça il ne l'a pas fait, il ne l'a pas fait aujourd'hui ?
Il ne l'a pas fait, c'est bien regrettable. Il fait aujourd'hui, je l'ai dit, à chaud et dans l'urgence ce qu'il doit faire. Je ne vois pas ce qu'il peut faire de plus. Simplement cela a des conséquences tout à fait importantes, y compris sur le fait que tout cela a un coût, un coût non maîtrisé, un coût qui n'est pas intégré dans les prévisions et dans les équilibres budgétaires. Et cela a un coût, je dirais sans que les éléments d'intérêt général que doit porter l'État dans toute confrontation de ce genre, aient été pris en compte.
Est-ce que la CFDT demande à ses adhérents de rejoindre les grèves et d'entretenir ce qui n'est pas tout à fait un mouvement mais qui est une protestation sociale ?
Non mais ces mouvements sont des mouvements de certaines catégories sociales. Or aujourd'hui pour ce qui nous concerne, nous sommes impliqués dans le mouvement sur les banques, mais je le redis, avec le souhait que les revendications soient satisfaites de telle manière qu'il n'y ait pas de risque sur la bonne réussite de l'euro. Au-delà de ça, les équipes CFDT ne sont pas aujourd'hui présentes. D'abord il y a des secteurs où nous ne syndiquons pas.
Au cur des revendications, il y a les 35 heures, à la fois la réduction du temps de travail, des hausses de salaire. Les 35 heures disait l'autre jour Lionel Jospin, c'est une, et ça restera une grande conquête sociale. Est-ce que ce n'est pas comme disent certains, une gaffe historique et qui coûtera cher ?
Je crois que ça restera une conquête sociale, une conquête sociale à plusieurs vitesses, c'est-à-dire qu'il y aura des secteurs qui auront bien profité, dans de bonnes conditions, qui auront fait un bon usage de la RTT et là je crois que ce sera effectivement une vraie conquête. Là où elle a été mal ficelée, là où elle a été mal négociée, mal appliquée, je pense qu'il y aura des effets boomerang.
Le maire PS de Mulhouse, Monsieur Jean-Marie Bockel disait hier, je crois, il faut savoir dire oui à ce qui est raisonnable, non à ce qui est excessif. Lionel Jospin doit résister à la pression. Dites-vous la même chose ?
Je crois qu'on ne résiste pas quand la pression est là surtout dans des secteurs comme ceux des gendarmes ou des policiers. La bonne manière de trouver l'équilibre entre le raisonnable, le nécessaire, l'excessif, c'est d'être dans la confrontation, dans la négociation, de se mettre autour d'une table. Et à force de ne pas vouloir anticiper, à force de ne pas vouloir assumer les problèmes de fond, et d'espérer que les crises ne viendront pas, de fait, le gouvernement est contraint de gérer la crise dans les plus mauvaises conditions.
Est-ce que vous êtes d'accord avec Jean-Claude Trichet et Laurent Fabius qui sont clairs, Fabius dit il n'y a pas de trésor caché, et le gouverneur de la Banque de France disait à Europe 1 hier " toute dépense supplémentaire non financée par redéploiement sera payé par les enfants et les petits-enfants ".
Oui, bien sûr. En même temps, il faut se garder de ces formules peut-être un peu péremptoires et générales. Mais il est sûr que les milliards qui sont nécessaires aujourd'hui pour satisfaire les revendications et qui n'ont pas été intégrés dans les budgets, il va bien falloir les prendre quelque part.
Est-ce qu'à votre avis, les élections se jouent en ce moment ?
Elles se jouent tous les jours, elles se jouent dans la dernière ligne droite. Donc pour ma part, je ne ferais pas de relations de cause à effet entre ce qui se passe aujourd'hui et ce qui se passera le jour des élections.
Est-ce qu'en dehors de quelques chefs syndicaux, la plupart des responsables syndicalistes ont un comportement ou n'ont pas aujourd'hui un comportement plutôt classique, prévisible et suiviste ? Est-ce qu'il faut suivre là aussi à chaud, parce qu'il y a un mouvement ou des mouvements de protestation ici et là, les chefs syndicaux en prennent la tête ? Je veux dire ils suivent leurs troupes ?
Je ne crois pas. Je crois que dans tous ces mouvements au contraire, ils sont très encadrés par les organisations syndicales. Alors on peut être en phase ou pas en phase avec ce que portent les organisations syndicales de policiers, les représentants des gendarmes, parce que là il n'y a pas de syndicats, les représentants des internes dans les hôpitaux, mais en tout cas, ces mouvements aujourd'hui ne sont pas des mouvements complètement anarchiques. Ils sont encadrés, ils ont des revendications et je ne vois pas trop de bavures en la matière.
Encore une question. Le président de la République n'a rien dit. L'Élysée dit sans doute pour ne pas mettre de l'huile sur le feu, d'autres disent : il faut qu'il s'exprime. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Je serais étonnée que le président n'ait pas un jour quelque chose à dire sur ce sujet.
Les retraites, Lionel Jospin a au moins dit deux choses dans sa dernière intervention sur France 2, je voudrais avoir votre avis. Il a dit d'abord, il n'y a pas d'urgence puisqu'il n'y a pas de problème avant 2005, premièrement. Votre avis ?
Écoutez, ça franchement je n'arrive pas à comprendre la raison pour laquelle le Premier ministre affirme ces choses-là. Je vais prendre un seul exemple. Aujourd'hui, nous avons un dernier rapport qui est sorti, qui est celui de la commission d'orientation des retraites. Nous en avions eu un il y a deux ans avec le rapport Charpin Duclan commandé par le Premier ministre. Entre ces deux rapports, nous avons eu un taux de croissance maximum. Les conclusions du deuxième rapport sont plus alarmistes que les conclusions du premier, ce qui veut dire que les mesures vont être plus fortes, sans doute plus douloureuses à prendre. Donc on voit bien que le temps qui passe est du temps perdu, et que les mesures seront plus chirurgicales aujourd'hui, a fortiori demain si elles ne sont pas prises à temps.
Justement si la gauche gagne, ce sera une priorité de la législature. Il n'avait pas fait de réforme, parce que ce n'était pas dans son programme du 19 juin 1997.
Oui, on peut pardonner à un candidat de faire un oubli dans son programme. Je ne crois pas qu'on puisse excuser un responsable politique aux affaires de ne pas traiter au bon moment les questions qui doivent être traitées. Et je regrette, les retraites sont aujourd'hui, c'est aujourd'hui une question pour laquelle on a pris du retard. Et bien sûr que maintenant on ne va pas les traiter dans les six mois, mais c'est vraiment l'urgence de les traiter aussitôt les échéances électorales.
Après demain à Bruxelles, la CFDT va participer à une euro manifestation pour faire avancer, dites-vous, l'Europe sociale, le droit des salariés, etc. Une euro manifestation, qu'est-ce que c'est ça ?
Oui, ce n'est pas la première. Il y en a eu déjà une à Nice, une à Porto avant. C'est tout simplement le signe que le mouvement syndical européen veut se faire entendre, veut dire qu'il veut plus d'Europe, mieux d'Europe, une Europe où on a aujourd'hui l'Europe de la monnaie, on a l'Europe puissance économique. Il nous faut l'Europe politique qui soit capable d'ailleurs d'orienter la mondialisation. Il nous faut une Europe plus démocratique, des institutions en conséquence et une Europe sociale. Voilà pourquoi nous manifesterons dans les rues de Bruxelles.
La veille du sommet européen de Laeken. C'est une manière de leur dire...
Pour se faire entendre et alors qu'ils vont là décider des conditions dans lesquelles se prépare la conférence inter-gouvernementale pour décider des futures institutions européennes, nous voulons faire entendre la voix des syndicats et des travailleurs européens.
J'aurais du vous dire depuis tout à l'heure, aujourd'hui vous avez pris pour cible la gauche.
Je n'ai pas pris de cible. Je vous ai parlé du point où nous sommes nous CFDT qui demandons à ce gouvernement depuis plus de 4 ans, d'écouter les partenaires sociaux, de fonctionner sur la base d'un dialogue social plus riche, de ne pas s'enfermer seulement dans des décisions...
Mais il lui reste un mois.
Il a perdu du temps pour que le dialogue social soit fructueux et peut-être il n'aurait pas été dans cette situation aujourd'hui.n
Propos recueillis par Jean-Pierre Elkabach pour Europe 1.
(Source http://www.cfdt.fr, le 12 décembre 2001)
Non pas du tout, ce n'est pas un mouvement social. C'est une série de mécontentements qui s'expriment dans des secteurs très importants de la société, et sur lesquels d'ailleurs l'État est en première ligne de responsabilité et d'autorité. Mais, pour une bonne partie d'entre elles, ce sont des revendications légitimes. Simplement le gouvernement est contraint d'y réagir à chaud et dans l'urgence et, les résultats ne sont pas les mêmes que si l'on traite ça dans la négociation par anticipation et dans la prévention.
C'est une course de relais comme disait hier Pierre George dans Le Monde, où chacun se transmet le relais et la sébile mais ce qui frappe, c'est que ce sont tous des agents de l'État.
Oui, je ne peux pas m'empêcher d'y voir là, ans y voir la raison exclusive, une des conséquences de l'obstination avec laquelle ce gouvernement a refusé de s'appliquer pour lui-même comme État employeur des négociations autour de la réduction de la durée du travail comme il les a souhaitées pour le secteur privé. Il a refusé la négociation surtout dans les fonctions publiques de l'État...
Il n'a pas refusé, il a peut-être retardé.
À quelques exceptions près, non, dans certains ministères, dans certains secteurs, il n'y a pas eu négociation. On voit bien que tout cela a des conséquences surtout quand la réduction de la durée du travail est une réalité pour certains, qu'elle ne l'est pas pour d'autres et que cela accentue les inégalités. Et puis surtout, le gouvernement s'est privé en négociant de pouvoir lui aussi mettre sur la table de la négociation, des objectifs plus qualitatifs, des objectifs de modernisation du service public, des objectifs de répartition des emplois et non pas seulement l'addition de revendication quantitative.
Mais ça il ne l'a pas fait, il ne l'a pas fait aujourd'hui ?
Il ne l'a pas fait, c'est bien regrettable. Il fait aujourd'hui, je l'ai dit, à chaud et dans l'urgence ce qu'il doit faire. Je ne vois pas ce qu'il peut faire de plus. Simplement cela a des conséquences tout à fait importantes, y compris sur le fait que tout cela a un coût, un coût non maîtrisé, un coût qui n'est pas intégré dans les prévisions et dans les équilibres budgétaires. Et cela a un coût, je dirais sans que les éléments d'intérêt général que doit porter l'État dans toute confrontation de ce genre, aient été pris en compte.
Est-ce que la CFDT demande à ses adhérents de rejoindre les grèves et d'entretenir ce qui n'est pas tout à fait un mouvement mais qui est une protestation sociale ?
Non mais ces mouvements sont des mouvements de certaines catégories sociales. Or aujourd'hui pour ce qui nous concerne, nous sommes impliqués dans le mouvement sur les banques, mais je le redis, avec le souhait que les revendications soient satisfaites de telle manière qu'il n'y ait pas de risque sur la bonne réussite de l'euro. Au-delà de ça, les équipes CFDT ne sont pas aujourd'hui présentes. D'abord il y a des secteurs où nous ne syndiquons pas.
Au cur des revendications, il y a les 35 heures, à la fois la réduction du temps de travail, des hausses de salaire. Les 35 heures disait l'autre jour Lionel Jospin, c'est une, et ça restera une grande conquête sociale. Est-ce que ce n'est pas comme disent certains, une gaffe historique et qui coûtera cher ?
Je crois que ça restera une conquête sociale, une conquête sociale à plusieurs vitesses, c'est-à-dire qu'il y aura des secteurs qui auront bien profité, dans de bonnes conditions, qui auront fait un bon usage de la RTT et là je crois que ce sera effectivement une vraie conquête. Là où elle a été mal ficelée, là où elle a été mal négociée, mal appliquée, je pense qu'il y aura des effets boomerang.
Le maire PS de Mulhouse, Monsieur Jean-Marie Bockel disait hier, je crois, il faut savoir dire oui à ce qui est raisonnable, non à ce qui est excessif. Lionel Jospin doit résister à la pression. Dites-vous la même chose ?
Je crois qu'on ne résiste pas quand la pression est là surtout dans des secteurs comme ceux des gendarmes ou des policiers. La bonne manière de trouver l'équilibre entre le raisonnable, le nécessaire, l'excessif, c'est d'être dans la confrontation, dans la négociation, de se mettre autour d'une table. Et à force de ne pas vouloir anticiper, à force de ne pas vouloir assumer les problèmes de fond, et d'espérer que les crises ne viendront pas, de fait, le gouvernement est contraint de gérer la crise dans les plus mauvaises conditions.
Est-ce que vous êtes d'accord avec Jean-Claude Trichet et Laurent Fabius qui sont clairs, Fabius dit il n'y a pas de trésor caché, et le gouverneur de la Banque de France disait à Europe 1 hier " toute dépense supplémentaire non financée par redéploiement sera payé par les enfants et les petits-enfants ".
Oui, bien sûr. En même temps, il faut se garder de ces formules peut-être un peu péremptoires et générales. Mais il est sûr que les milliards qui sont nécessaires aujourd'hui pour satisfaire les revendications et qui n'ont pas été intégrés dans les budgets, il va bien falloir les prendre quelque part.
Est-ce qu'à votre avis, les élections se jouent en ce moment ?
Elles se jouent tous les jours, elles se jouent dans la dernière ligne droite. Donc pour ma part, je ne ferais pas de relations de cause à effet entre ce qui se passe aujourd'hui et ce qui se passera le jour des élections.
Est-ce qu'en dehors de quelques chefs syndicaux, la plupart des responsables syndicalistes ont un comportement ou n'ont pas aujourd'hui un comportement plutôt classique, prévisible et suiviste ? Est-ce qu'il faut suivre là aussi à chaud, parce qu'il y a un mouvement ou des mouvements de protestation ici et là, les chefs syndicaux en prennent la tête ? Je veux dire ils suivent leurs troupes ?
Je ne crois pas. Je crois que dans tous ces mouvements au contraire, ils sont très encadrés par les organisations syndicales. Alors on peut être en phase ou pas en phase avec ce que portent les organisations syndicales de policiers, les représentants des gendarmes, parce que là il n'y a pas de syndicats, les représentants des internes dans les hôpitaux, mais en tout cas, ces mouvements aujourd'hui ne sont pas des mouvements complètement anarchiques. Ils sont encadrés, ils ont des revendications et je ne vois pas trop de bavures en la matière.
Encore une question. Le président de la République n'a rien dit. L'Élysée dit sans doute pour ne pas mettre de l'huile sur le feu, d'autres disent : il faut qu'il s'exprime. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Je serais étonnée que le président n'ait pas un jour quelque chose à dire sur ce sujet.
Les retraites, Lionel Jospin a au moins dit deux choses dans sa dernière intervention sur France 2, je voudrais avoir votre avis. Il a dit d'abord, il n'y a pas d'urgence puisqu'il n'y a pas de problème avant 2005, premièrement. Votre avis ?
Écoutez, ça franchement je n'arrive pas à comprendre la raison pour laquelle le Premier ministre affirme ces choses-là. Je vais prendre un seul exemple. Aujourd'hui, nous avons un dernier rapport qui est sorti, qui est celui de la commission d'orientation des retraites. Nous en avions eu un il y a deux ans avec le rapport Charpin Duclan commandé par le Premier ministre. Entre ces deux rapports, nous avons eu un taux de croissance maximum. Les conclusions du deuxième rapport sont plus alarmistes que les conclusions du premier, ce qui veut dire que les mesures vont être plus fortes, sans doute plus douloureuses à prendre. Donc on voit bien que le temps qui passe est du temps perdu, et que les mesures seront plus chirurgicales aujourd'hui, a fortiori demain si elles ne sont pas prises à temps.
Justement si la gauche gagne, ce sera une priorité de la législature. Il n'avait pas fait de réforme, parce que ce n'était pas dans son programme du 19 juin 1997.
Oui, on peut pardonner à un candidat de faire un oubli dans son programme. Je ne crois pas qu'on puisse excuser un responsable politique aux affaires de ne pas traiter au bon moment les questions qui doivent être traitées. Et je regrette, les retraites sont aujourd'hui, c'est aujourd'hui une question pour laquelle on a pris du retard. Et bien sûr que maintenant on ne va pas les traiter dans les six mois, mais c'est vraiment l'urgence de les traiter aussitôt les échéances électorales.
Après demain à Bruxelles, la CFDT va participer à une euro manifestation pour faire avancer, dites-vous, l'Europe sociale, le droit des salariés, etc. Une euro manifestation, qu'est-ce que c'est ça ?
Oui, ce n'est pas la première. Il y en a eu déjà une à Nice, une à Porto avant. C'est tout simplement le signe que le mouvement syndical européen veut se faire entendre, veut dire qu'il veut plus d'Europe, mieux d'Europe, une Europe où on a aujourd'hui l'Europe de la monnaie, on a l'Europe puissance économique. Il nous faut l'Europe politique qui soit capable d'ailleurs d'orienter la mondialisation. Il nous faut une Europe plus démocratique, des institutions en conséquence et une Europe sociale. Voilà pourquoi nous manifesterons dans les rues de Bruxelles.
La veille du sommet européen de Laeken. C'est une manière de leur dire...
Pour se faire entendre et alors qu'ils vont là décider des conditions dans lesquelles se prépare la conférence inter-gouvernementale pour décider des futures institutions européennes, nous voulons faire entendre la voix des syndicats et des travailleurs européens.
J'aurais du vous dire depuis tout à l'heure, aujourd'hui vous avez pris pour cible la gauche.
Je n'ai pas pris de cible. Je vous ai parlé du point où nous sommes nous CFDT qui demandons à ce gouvernement depuis plus de 4 ans, d'écouter les partenaires sociaux, de fonctionner sur la base d'un dialogue social plus riche, de ne pas s'enfermer seulement dans des décisions...
Mais il lui reste un mois.
Il a perdu du temps pour que le dialogue social soit fructueux et peut-être il n'aurait pas été dans cette situation aujourd'hui.n
Propos recueillis par Jean-Pierre Elkabach pour Europe 1.
(Source http://www.cfdt.fr, le 12 décembre 2001)