Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, en réponse à une question sur le bilan du Gouvernement en matière de réduction des inégalités, à l'Assemblée nationale le 22 janvier 2002.

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Circonstance : Réponse à une question posée par M. Jean Proriol, député Démocratie libérale, lors de la session des questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale le 22 janvier 2002

Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Où va la France ? A l'évidence vers une élection, vers deux élections, ce qui explique la tonalité de votre question. Mais nous irons volontiers, à l'occasion de ces élections, vers un débat de vérité. Et puisqu'on parle de vérité, je répondrai aux deux premiers points qui ont valu votre interpellation de façon claire.
Le premier concerne le classement de la France parmi les pays européens pour ce qui concerne le revenu par tête. Si vous regardez non pas l'évolution globale mais la séquence du temps, vous constatez qu'en ce qui concerne le revenu par habitant, il a diminué de près de 10 % 9,6, je crois entre 1993 et 1997 par rapport à la moyenne nationale, alors qu'entre 1997 et 2001, il a progressé, certes faiblement, mais s'est rétabli de 0,6. Ce qui veut dire que si un écart s'était creusé, il s'était creusé pendant que vous étiez aux responsabilités.
Deuxième réponse. Nous avons entendu avec intérêt ré évoquer à l'occasion d'un déplacement, le thème de la fracture sociale qui avait occupé beaucoup de place en 1995, qui avait totalement disparu entre 1995 et 1997, et qui fait une résurgence fugitive. Alors, à cet égard et pour prendre là aussi quelques exemples simples qui peuvent être vérifiés par les médias et par les Français, le nombre des Rmistes a augmenté de 50 % entre 1993 et 1997, il a commencé à diminuer depuis l'année dernière.
La Couverture Maladie Universelle qui permet à des millions d'hommes et de femmes qui ne pouvaient pas accéder dans de bonnes conditions à la santé, a été décidée par nous. L'Allocation personnalisée à l'autonomie, qui concernera 800 000 personnes, a été décidée par nous. Les emplois jeunes aident la jeunesse à trouver du travail. Là encore, mesdames et messieurs les députés, vous ne devriez pas venir sur ce terrain prématurément, et surtout de façon inexacte. Quant à la sécurité, je n'ai pas à intervenir longuement, car c'est le quotidien de vos interventions, en tout cas quand vous êtes dans l'opposition. Vous en parlez moins quand vous êtes au pouvoir. Sachez que nous traitons de front les problèmes d'insécurité, que nous avons pour cela dégagé une façon d'agir, des moyens et que nous aborderons, là aussi, le débat quand il viendra, sur ce sujet comme sur les autres. C'est un sujet extrêmement difficile sur lequel il serait plus utile de rappeler que l'insécurité est de la responsabilité de tous, plutôt que de dédouaner l'ensemble de ceux qui sont les acteurs de ces actes d'insécurité. Nous aurons le débat sur ce sujet le moment venu, et sur ce terrain, là aussi, je pense que nos résultats en termes de moyens, en termes de volonté, en termes de nouvelle façon de traiter notamment la délinquance chez les jeunes, souffre la comparaison avec ce que vous avez fait quand vous étiez aux responsabilités.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 janvier 2002)