Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
J'ai reçu comme toujours avec beaucoup de plaisir mon ami Amr Moussa et nous avons procédé à un tour d'horizon de tous les sujets d'intérêt commun qui sont nombreux. Vous connaissez l'étroitesse et l'intensité des relations franco-égyptiennes. Nous avons bien sûr parlé de la situation au Proche-Orient, au Moyen-Orient, de nos relations bilatérales, des relations entre l'Egypte et l'Europe. Nous avons parlé de la situation en Afrique, en Afrique du nord, nous avons en fait parlé de toutes les questions d'actualité, et comme d'habitude, nous nous sentons en très bonne entente.
Nous avons un sentiment de complémentarité et de coordination efficace entre nos deux politiques étrangères, nos deux diplomaties. Dans la période qui vient, je suis convaincu que cette coordination, cette complémentarité, cette volonté de rester très proches et de prendre ensemble toutes les initiatives nécessaires et cet état d'esprit auront de nombreuses occasions de s'exprimer et de se concrétiser à nouveau. Nous resterons en particulier très étroitement en contact dans les semaines qui viennent à propos de la relance du processus de paix ou des différents volets du processus de paix.
Q - Que comptez-vous entreprendre pour relancer le processus de paix ? Que devient l'initiative franco-égyptienne ?
R - Ce que nous ferons dépendra de la situation. Dans les jours qui viennent, il faut voir quel sera le gouvernement formé par M. Barak, quelles sont ses intentions, quels sont ses projets, quel est son calendrier. A partir de cela, comme nous le faisons depuis longtemps - nous venons de dire que nous resterons en contact -, nous ferons ensemble une évaluation de chaque élément de la situation et nous verrons à ce moment-là s'il est utile de faire quelque chose de plus, de prendre l'initiative sous cette forme. Toute l'année écoulée, nous avons suivi les événements, nous avons fait des propositions et je pense que la relation franco-égyptienne a été utile, qu'elle a été féconde. Le fait que l'ensemble des protagonistes du problème du Proche-Orient aient su que la France et l'Egypte étaient toujours prêtes à intervenir, à relancer les choses, à lancer une idée nouvelle, je pense que cela a pesé sur le comportement d'un certain nombre de grandes diplomaties et que cela a eu un effet d'entraînement constructif, par exemple sur la diplomatie américaine.
Nous restons dans cet état d'esprit mais nous ne le faisons pas de façon artificielle et a priori ; cela dépend de la situation. Je l'ai souvent dit, on ne peut pas prendre d'initiative pour le plaisir d'en prendre. Nous nous réservons la possibilité de prendre des initiatives s'il apparaissait que les choses se bloquent ou si les perspectives étaient insuffisantes. Ce que nous ferons dépendra de la situation et de l'analyse que nous ferons.
Q - Le Premier ministre israélien a envoyé des messages contradictoires : il a annoncé des avancées rapides sur le volet libanais mais a critiqué les déclarations du président Clinton sur le retour des réfugiés.
R - Il ne faut pas commenter les choses prématurément. M. Barak n'est pas encore en fonction, son gouvernement n'est pas formé, il n'a pas présenté son programme. Je crois donc qu'il faut avoir la sagesse d'attendre pour commenter des réalités et non pas des spéculations ou des interrogations.
Q - Le processus de paix est bloqué depuis deux ans. Quelle est la mesure prioritaire ? L'application des accords signés ?
R - Ce n'est pas à nous de fixer la priorité et je crois qu'il n'y a pas à choisir entre les différents éléments dont vous parlez qui forment un tout. Le nouveau gouvernement israélien sait que, compte tenues des espérances que l'élection de M. Barak a fait naître, il est attendu, à la fois en ce qui concerne l'application de l'accord de Wye, concernant le volet palestinien, le volet israélo-libanais et ce n'est certainement pas à nous, à l'extérieur, de déterminer de façon artificielle des priorités. Mais il y a une espérance globale autour de l'arrivée de M. Barak au pouvoir. Maintenant, comme je le disais, il faut avoir la sagesse de le laisser s'installer, achever de former son gouvernement, le présenter, annoncer ses orientations politiques et se mettre au travail. Il faut résister à la tentation de commenter les choses avant qu'elles aient eu lieu.
Q - La participation des partis de droite ne vous inquiète pas ?
R - Je pense que le nouveau Premier ministre israélien est conscient de l'espérance qu'a fait naître son élection, à la fois en Israël, dans toute la région et dans le monde. Il est conscient de cette attente, mais il faut respecter ses compétences. Il y a également une question de politique intérieure israélienne et je pense que c'est à lui de déterminer quelle est la meilleure façon de rassembler les forces qui lui permettront d'avancer dans ce sens. Je crois pas là aussi qu'il faille commenter les choses avant qu'elles soient faites./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 06 juillet 1999)
J'ai reçu comme toujours avec beaucoup de plaisir mon ami Amr Moussa et nous avons procédé à un tour d'horizon de tous les sujets d'intérêt commun qui sont nombreux. Vous connaissez l'étroitesse et l'intensité des relations franco-égyptiennes. Nous avons bien sûr parlé de la situation au Proche-Orient, au Moyen-Orient, de nos relations bilatérales, des relations entre l'Egypte et l'Europe. Nous avons parlé de la situation en Afrique, en Afrique du nord, nous avons en fait parlé de toutes les questions d'actualité, et comme d'habitude, nous nous sentons en très bonne entente.
Nous avons un sentiment de complémentarité et de coordination efficace entre nos deux politiques étrangères, nos deux diplomaties. Dans la période qui vient, je suis convaincu que cette coordination, cette complémentarité, cette volonté de rester très proches et de prendre ensemble toutes les initiatives nécessaires et cet état d'esprit auront de nombreuses occasions de s'exprimer et de se concrétiser à nouveau. Nous resterons en particulier très étroitement en contact dans les semaines qui viennent à propos de la relance du processus de paix ou des différents volets du processus de paix.
Q - Que comptez-vous entreprendre pour relancer le processus de paix ? Que devient l'initiative franco-égyptienne ?
R - Ce que nous ferons dépendra de la situation. Dans les jours qui viennent, il faut voir quel sera le gouvernement formé par M. Barak, quelles sont ses intentions, quels sont ses projets, quel est son calendrier. A partir de cela, comme nous le faisons depuis longtemps - nous venons de dire que nous resterons en contact -, nous ferons ensemble une évaluation de chaque élément de la situation et nous verrons à ce moment-là s'il est utile de faire quelque chose de plus, de prendre l'initiative sous cette forme. Toute l'année écoulée, nous avons suivi les événements, nous avons fait des propositions et je pense que la relation franco-égyptienne a été utile, qu'elle a été féconde. Le fait que l'ensemble des protagonistes du problème du Proche-Orient aient su que la France et l'Egypte étaient toujours prêtes à intervenir, à relancer les choses, à lancer une idée nouvelle, je pense que cela a pesé sur le comportement d'un certain nombre de grandes diplomaties et que cela a eu un effet d'entraînement constructif, par exemple sur la diplomatie américaine.
Nous restons dans cet état d'esprit mais nous ne le faisons pas de façon artificielle et a priori ; cela dépend de la situation. Je l'ai souvent dit, on ne peut pas prendre d'initiative pour le plaisir d'en prendre. Nous nous réservons la possibilité de prendre des initiatives s'il apparaissait que les choses se bloquent ou si les perspectives étaient insuffisantes. Ce que nous ferons dépendra de la situation et de l'analyse que nous ferons.
Q - Le Premier ministre israélien a envoyé des messages contradictoires : il a annoncé des avancées rapides sur le volet libanais mais a critiqué les déclarations du président Clinton sur le retour des réfugiés.
R - Il ne faut pas commenter les choses prématurément. M. Barak n'est pas encore en fonction, son gouvernement n'est pas formé, il n'a pas présenté son programme. Je crois donc qu'il faut avoir la sagesse d'attendre pour commenter des réalités et non pas des spéculations ou des interrogations.
Q - Le processus de paix est bloqué depuis deux ans. Quelle est la mesure prioritaire ? L'application des accords signés ?
R - Ce n'est pas à nous de fixer la priorité et je crois qu'il n'y a pas à choisir entre les différents éléments dont vous parlez qui forment un tout. Le nouveau gouvernement israélien sait que, compte tenues des espérances que l'élection de M. Barak a fait naître, il est attendu, à la fois en ce qui concerne l'application de l'accord de Wye, concernant le volet palestinien, le volet israélo-libanais et ce n'est certainement pas à nous, à l'extérieur, de déterminer de façon artificielle des priorités. Mais il y a une espérance globale autour de l'arrivée de M. Barak au pouvoir. Maintenant, comme je le disais, il faut avoir la sagesse de le laisser s'installer, achever de former son gouvernement, le présenter, annoncer ses orientations politiques et se mettre au travail. Il faut résister à la tentation de commenter les choses avant qu'elles aient eu lieu.
Q - La participation des partis de droite ne vous inquiète pas ?
R - Je pense que le nouveau Premier ministre israélien est conscient de l'espérance qu'a fait naître son élection, à la fois en Israël, dans toute la région et dans le monde. Il est conscient de cette attente, mais il faut respecter ses compétences. Il y a également une question de politique intérieure israélienne et je pense que c'est à lui de déterminer quelle est la meilleure façon de rassembler les forces qui lui permettront d'avancer dans ce sens. Je crois pas là aussi qu'il faille commenter les choses avant qu'elles soient faites./.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 06 juillet 1999)