Texte intégral
J.-P. Elkabbach - Vos oreilles doivent encore siffler ! Trois voix éminentes ont alerté hier sur le manque de compétitivité de la France, avec des risques à terme sur l'emploi : messieurs Chirac, Giscard d'Estaing et Seillière. "Un fossé, a même dit M. Chirac, tend à se creuser entre les entreprises et l'Etat". Pourquoi êtes-vous fâché avec les entreprises, à gauche ?
- "Nous ne sommes pas fâchés avec les entreprises mais je crois, en effet, qu'il faut que la gauche prenne plus en compte la culture de l'entreprise, c'est-à-dire celle de l'initiative, de l'innovation, du risque. Le risque peut être une valeur quand on le maîtrise, quand on l'organise, quand on peut le juger, le tenir en main. Le risque est une valeur de gauche et dans la société, prendre du risque maîtrisé et logique, c'est une bonne chose pour les faire avancer, pour investir, pour créer."
Pourquoi ne le montrez-vous pas quand vous êtes au Gouvernement ?
- "Nous le faisons. L'année dernière, par exemple, on n'a jamais créé autant d'entreprises qu'en France. Nous avons une politique de création d'entreprises, d'initiative, d'innovation, mais il faut la développer plus et surtout, il faut que la culture de gauche soit beaucoup plus tournée vers la compréhension de l'entreprise."
C'est pour après ?
- "On a déjà fait beaucoup ; il reste encore à faire. Les gens qui parlent de compétitivité de l'économie française ont raison de placer le prochain débat de la présidentielle sur ce sujet. Parce que le véritable débat, en effet, c'est de savoir comment dans la mondialisation - qu'il faut jouer, pour la rendre plus humaine et plus acceptable, comme un fait - allons-nous faire en sorte que l'économie française puisse tirer les marrons du feu, se défendre et être leader en Europe et dans le monde ? "
De nouvelles entreprises sont en difficulté, après Moulinex et Bata, Brandt est sur le fil du rasoir. On dit qu'une société turque...
- "Il y a plusieurs entreprises..."
Vous avez un favori ?
- "Non, je n'ai pas à avoir de favori. C'est le tribunal de commerce qui va se décider. J'ai simplement à défendre l'existence en France d'une société de ce type. Le petit électroménager français a un avenir, c'est d'ailleurs un marché qui se développe beaucoup. Deuxièmement, j'ai pour favori celui qui garantira le plus d'emplois pérennes. Il ne faut pas nous raconter d'histoires ; on peut sauver beaucoup d'emplois en apparence, mais si c'est pour les supprimer deux ans après, cela ne tient pas la route."
Le maire d'Alençon ne veut plus porter le deuil de Moulinex apparemment. Avec le département et la région, il vient de lancer une opération "1.000 emplois pour 1.000 jours", pour réindustrialiser le bassin de l'Orne. Est-ce qu'il rêve ?
- "Non, il met en oeuvre quelque chose que l'Etat approuve, c'est-à-dire un partenariat entre les collectivités territoriales, l'Etat et les entreprises pour développer les territoires affectés par des crises comme celle de Moulinex. Il a raison de le faire et l'Etat sera son partenaire, comme il l'a déjà été."
Est-ce au Gouvernement de venir au secours d'entreprises privées qui se meurent ou qui sont blessées. Pour le social et l'économique, est-ce que Pierret, c'est le Samu ?
- "C'est toujours au Gouvernement d'être aux cotés des salariés en difficulté, d'être aux côtés des territoires affectés par des disparitions d'entreprises. Maintenant, il le fait avec les armes d'aujourd'hui. Nous ne sommes pas dans un système d'économie administrée, il le fait avec la conscience que c'est par le dialogue, la concertation et le partenariat avec tous les acteurs locaux - au premier rang desquels on trouve par exemple les organisations syndicales et aussi les élus locaux. Comment redévelopper les territoires, comment réindustrialiser ? C'est le sens de la dernière loi adoptée par le Parlement."
Pouvez-vous nous dire la vérité, si vous la connaissez : l'euro, c'est-à-dire plus de concurrence, est-ce que cela veut dire "plus" pour l'industrie française dans l'état où elle se trouve ? C'est plus de Moulinex, plus de Brandt, plus de LU ?
- "C'est l'inverse. L'euro, c'est la capacité pour l'industrie française, comme l'industrie européenne, d'être beaucoup plus compétitive sur le seul marché qui vaille, c'est-à-dire le marché mondial. Vous raisonnez uniquement en national. Il faut non seulement raisonner en européen, mais aussi au plan mondial. C'est pourquoi il faut accepter les règles économiques de la mondialisation, tout en la rendant évidemment acceptables par les hommes et les femmes qui travaillent. Bien entendu, il faut la rendre plus humaine."
Vous devriez le dire à R. Hue...
- "Est-ce que R. Hue est contre la loi de l'apesanteur ? La loi de l'apesanteur en économie, cela s'appelle le marché mondial et la mondialisation. Donc, par définition, c'est le cadre dans lequel nous réfléchissons."
Est-ce que l'on peut rappeler que vous avez annoncé que vous ne demanderez pas le renouvellement de votre mandat de député ? Vous allez abandonner la politique. Quelle est la vraie raison ?
- "Arrivé à mon âge - je ne suis pas très vieux, j'ai 55 ans ! -, j'ai envie d'avoir une autre étape dans ma vie, un nouveau défi. Dans une vie politique, je pense qu'il ne faut pas être linéaire, il ne faut pas s'agripper aux mandats, il ne faut pas avoir une conception de la politique comme étant celle d'une carrière. La politique, c'est un service et elle doit démontrer que les gens qui s'y sont adonnés - dans mon cas, pendant 25 ans - sont capables de faire autre chose. Je veux donc rendre hommage à la politique à travers une autre forme de vie."
Vous rendez hommage à la politique en partant ? Vous voudriez que beaucoup en fasse autant ?
- "Rendre hommage à la politique en partant, cela veut dire que je pense que la politique est un véritable mandat, qu'on ne doit pas être drogué de la politique et de l'apparence du pouvoir qu'elle procure mais au contraire, être capable d'y venir, de donner le meilleur de soi-même et d'en sortir pour faire autre chose."
Les juges ont été terriblement sévères avec vous ; on vous a rendu justice au bout de combien de temps ?
- "Neuf ans."
Vous avez été jugé...
- "Oui, je suis d'ailleurs l'un des rares hommes politiques a avoir été vraiment jugé et complètement relaxé."
Vous avez vécu pendant neuf ans avec des soupçons ?
- "Oui, c'est très dur, surtout pour ma famille, pour ma femme, mes enfants plus encore que pour moi, parce qu'en tant qu'homme politique, on est tout à fait blindé. La réalité est que quand on vous rend justice, on est soulagé. On en parle beaucoup moins quand vous êtes relaxé que quand vous êtes soupçonné. C'est un peu le problème, c'est le problème des médias, vous le reconnaîtrez !"
Vous partez l'esprit libre, soulagé ? Est-ce que vous pensez que vous pouvez dire la vérité maintenant, et même sur les travers et les torts de l'idéologie et de ce qu'elle fait, même à gauche ?
- "En tant que politique, je pense que j'ai toujours pu dire la vérité, parce que si je n'avais pas pu dire la vérité, je n'aurais pas fait de politique. La politique, c'est l'expression de la vérité à travers les paramètres de l'idéal. Je suis un type qui a un idéal, et en tant que tel, j'ai toujours dit ce que je pensais. Quand je parle, je dis ce que je pense et j'essaie ensuite de faire ce que j'ai dit."
Le gouvernement Jospin dans lequel vous êtes a eu des réussites à son actif, mais il n'assume pas toutes ses réformes. C'est la thèse du Livre de C. Mital et d'E. Izraelewicz, "L'économie selon Jospin". Il qualifie L. Jospin de "Monsieur Ni-Ni". Est-ce que vous avez gardé le masque à cause de l'idéologie de la gauche plurielle ?
- "Nous n'avons pas gardé le masque et nous avons mis en oeuvre un certain nombre de réformes et L. Jospin, qui a d'ailleurs enseigné l'économie, est quelqu'un qui la comprend bien. Il reste, après cette première étape - parce que nous avons tout de même créé des centaines de milliers d'emplois, donc nous comprenons l'économie - une étape à franchir qui n'est pas l'étape de Jospin, qui est l'étape de la gauche : elle doit être beaucoup plus consciente et porteuse des valeurs de l'entreprise, de l'initiative du risque et de la réussite. Il faut accoler ces mots au mot de "gauche"."
Dites-le à la gauche ! Vous allez publier un livre dans quelques jours : "Les aventuriers de la gauche perdue"...
- "Parce que je pense que la gauche doit toujours plus se moderniser dans le sens que je viens d'indiquer. Nous sommes capables de gagner - et je pense que c'est ce qui va se passer - avec L. Jospin si on intègre mieux ces valeurs et cette conception de la société. L'économie est très importante, elle est aussi politique que les réformes de société, de moeurs que l'on promeut par ailleurs, et que l'on a raison de promouvoir."
Puis-je prendre un exemple surprenant : le document du PS pour les années 2000 traite de l'agriculture, de l'environnement et sur l'industrie - 40 % du PIB -, il n'y a presque rien.
- "C'est un peu ce que je regrette et s'il fallait que ce document soit amélioré, il devrait l'être sur ce qui constitue le coeur du coeur de notre action, de notre travail de tous les jours. Ceux qui nous écoutent travaillent directement ou indirectement, pour un sur deux, pour l'industrie."
Pour l'UMTS, deux grandes entreprises se sont engagées, France Télécom et Cégétel. Combien y en aura-t-il et quand cela commencera-t-il ?
- "Au total, il y a aura 4 licences ; cela commencera pour les PME - parce que l'UMTS procure beaucoup de services aux entreprises - à la fin de l'année 2002, début 2003 et début 2003 pour les particuliers. C'est un grand avenir pour le changement de notre vie quotidienne, à travers l'utilisation de ce mobile de 3ème génération."
Vous continuez d'y croire ?
- "Oui."
J'ai dit que vous quittiez la politique, mais je ne vous ai pas demandé pour quoi faire, pour aller où ?
- "Pour créer une entreprise, je l'espère, dans le domaine des technologies nouvelles et avancées."
Vous quittez la politique pour créer une entreprise ?
- "Oui, parce que je mets en actes ce que j'ai dit en parole. Il est clair que si je veux être cohérent avec moi-même et parce que j'aime la politique et pour lui rendre hommage, je vais faire ce que j'ai dit quand j'étais un homme politique."
Vous allez adhérer au Medef à la fin de l'année ?
- "Non, je suis loin de ces valeurs-là ! Laissez-moi la conviction de gauche, l'idéal de gauche, pour démontrer que la gauche et l'entreprise sont tout à fait conciliables et que c'est l'avenir."
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 9 janvier 2002)
- "Nous ne sommes pas fâchés avec les entreprises mais je crois, en effet, qu'il faut que la gauche prenne plus en compte la culture de l'entreprise, c'est-à-dire celle de l'initiative, de l'innovation, du risque. Le risque peut être une valeur quand on le maîtrise, quand on l'organise, quand on peut le juger, le tenir en main. Le risque est une valeur de gauche et dans la société, prendre du risque maîtrisé et logique, c'est une bonne chose pour les faire avancer, pour investir, pour créer."
Pourquoi ne le montrez-vous pas quand vous êtes au Gouvernement ?
- "Nous le faisons. L'année dernière, par exemple, on n'a jamais créé autant d'entreprises qu'en France. Nous avons une politique de création d'entreprises, d'initiative, d'innovation, mais il faut la développer plus et surtout, il faut que la culture de gauche soit beaucoup plus tournée vers la compréhension de l'entreprise."
C'est pour après ?
- "On a déjà fait beaucoup ; il reste encore à faire. Les gens qui parlent de compétitivité de l'économie française ont raison de placer le prochain débat de la présidentielle sur ce sujet. Parce que le véritable débat, en effet, c'est de savoir comment dans la mondialisation - qu'il faut jouer, pour la rendre plus humaine et plus acceptable, comme un fait - allons-nous faire en sorte que l'économie française puisse tirer les marrons du feu, se défendre et être leader en Europe et dans le monde ? "
De nouvelles entreprises sont en difficulté, après Moulinex et Bata, Brandt est sur le fil du rasoir. On dit qu'une société turque...
- "Il y a plusieurs entreprises..."
Vous avez un favori ?
- "Non, je n'ai pas à avoir de favori. C'est le tribunal de commerce qui va se décider. J'ai simplement à défendre l'existence en France d'une société de ce type. Le petit électroménager français a un avenir, c'est d'ailleurs un marché qui se développe beaucoup. Deuxièmement, j'ai pour favori celui qui garantira le plus d'emplois pérennes. Il ne faut pas nous raconter d'histoires ; on peut sauver beaucoup d'emplois en apparence, mais si c'est pour les supprimer deux ans après, cela ne tient pas la route."
Le maire d'Alençon ne veut plus porter le deuil de Moulinex apparemment. Avec le département et la région, il vient de lancer une opération "1.000 emplois pour 1.000 jours", pour réindustrialiser le bassin de l'Orne. Est-ce qu'il rêve ?
- "Non, il met en oeuvre quelque chose que l'Etat approuve, c'est-à-dire un partenariat entre les collectivités territoriales, l'Etat et les entreprises pour développer les territoires affectés par des crises comme celle de Moulinex. Il a raison de le faire et l'Etat sera son partenaire, comme il l'a déjà été."
Est-ce au Gouvernement de venir au secours d'entreprises privées qui se meurent ou qui sont blessées. Pour le social et l'économique, est-ce que Pierret, c'est le Samu ?
- "C'est toujours au Gouvernement d'être aux cotés des salariés en difficulté, d'être aux côtés des territoires affectés par des disparitions d'entreprises. Maintenant, il le fait avec les armes d'aujourd'hui. Nous ne sommes pas dans un système d'économie administrée, il le fait avec la conscience que c'est par le dialogue, la concertation et le partenariat avec tous les acteurs locaux - au premier rang desquels on trouve par exemple les organisations syndicales et aussi les élus locaux. Comment redévelopper les territoires, comment réindustrialiser ? C'est le sens de la dernière loi adoptée par le Parlement."
Pouvez-vous nous dire la vérité, si vous la connaissez : l'euro, c'est-à-dire plus de concurrence, est-ce que cela veut dire "plus" pour l'industrie française dans l'état où elle se trouve ? C'est plus de Moulinex, plus de Brandt, plus de LU ?
- "C'est l'inverse. L'euro, c'est la capacité pour l'industrie française, comme l'industrie européenne, d'être beaucoup plus compétitive sur le seul marché qui vaille, c'est-à-dire le marché mondial. Vous raisonnez uniquement en national. Il faut non seulement raisonner en européen, mais aussi au plan mondial. C'est pourquoi il faut accepter les règles économiques de la mondialisation, tout en la rendant évidemment acceptables par les hommes et les femmes qui travaillent. Bien entendu, il faut la rendre plus humaine."
Vous devriez le dire à R. Hue...
- "Est-ce que R. Hue est contre la loi de l'apesanteur ? La loi de l'apesanteur en économie, cela s'appelle le marché mondial et la mondialisation. Donc, par définition, c'est le cadre dans lequel nous réfléchissons."
Est-ce que l'on peut rappeler que vous avez annoncé que vous ne demanderez pas le renouvellement de votre mandat de député ? Vous allez abandonner la politique. Quelle est la vraie raison ?
- "Arrivé à mon âge - je ne suis pas très vieux, j'ai 55 ans ! -, j'ai envie d'avoir une autre étape dans ma vie, un nouveau défi. Dans une vie politique, je pense qu'il ne faut pas être linéaire, il ne faut pas s'agripper aux mandats, il ne faut pas avoir une conception de la politique comme étant celle d'une carrière. La politique, c'est un service et elle doit démontrer que les gens qui s'y sont adonnés - dans mon cas, pendant 25 ans - sont capables de faire autre chose. Je veux donc rendre hommage à la politique à travers une autre forme de vie."
Vous rendez hommage à la politique en partant ? Vous voudriez que beaucoup en fasse autant ?
- "Rendre hommage à la politique en partant, cela veut dire que je pense que la politique est un véritable mandat, qu'on ne doit pas être drogué de la politique et de l'apparence du pouvoir qu'elle procure mais au contraire, être capable d'y venir, de donner le meilleur de soi-même et d'en sortir pour faire autre chose."
Les juges ont été terriblement sévères avec vous ; on vous a rendu justice au bout de combien de temps ?
- "Neuf ans."
Vous avez été jugé...
- "Oui, je suis d'ailleurs l'un des rares hommes politiques a avoir été vraiment jugé et complètement relaxé."
Vous avez vécu pendant neuf ans avec des soupçons ?
- "Oui, c'est très dur, surtout pour ma famille, pour ma femme, mes enfants plus encore que pour moi, parce qu'en tant qu'homme politique, on est tout à fait blindé. La réalité est que quand on vous rend justice, on est soulagé. On en parle beaucoup moins quand vous êtes relaxé que quand vous êtes soupçonné. C'est un peu le problème, c'est le problème des médias, vous le reconnaîtrez !"
Vous partez l'esprit libre, soulagé ? Est-ce que vous pensez que vous pouvez dire la vérité maintenant, et même sur les travers et les torts de l'idéologie et de ce qu'elle fait, même à gauche ?
- "En tant que politique, je pense que j'ai toujours pu dire la vérité, parce que si je n'avais pas pu dire la vérité, je n'aurais pas fait de politique. La politique, c'est l'expression de la vérité à travers les paramètres de l'idéal. Je suis un type qui a un idéal, et en tant que tel, j'ai toujours dit ce que je pensais. Quand je parle, je dis ce que je pense et j'essaie ensuite de faire ce que j'ai dit."
Le gouvernement Jospin dans lequel vous êtes a eu des réussites à son actif, mais il n'assume pas toutes ses réformes. C'est la thèse du Livre de C. Mital et d'E. Izraelewicz, "L'économie selon Jospin". Il qualifie L. Jospin de "Monsieur Ni-Ni". Est-ce que vous avez gardé le masque à cause de l'idéologie de la gauche plurielle ?
- "Nous n'avons pas gardé le masque et nous avons mis en oeuvre un certain nombre de réformes et L. Jospin, qui a d'ailleurs enseigné l'économie, est quelqu'un qui la comprend bien. Il reste, après cette première étape - parce que nous avons tout de même créé des centaines de milliers d'emplois, donc nous comprenons l'économie - une étape à franchir qui n'est pas l'étape de Jospin, qui est l'étape de la gauche : elle doit être beaucoup plus consciente et porteuse des valeurs de l'entreprise, de l'initiative du risque et de la réussite. Il faut accoler ces mots au mot de "gauche"."
Dites-le à la gauche ! Vous allez publier un livre dans quelques jours : "Les aventuriers de la gauche perdue"...
- "Parce que je pense que la gauche doit toujours plus se moderniser dans le sens que je viens d'indiquer. Nous sommes capables de gagner - et je pense que c'est ce qui va se passer - avec L. Jospin si on intègre mieux ces valeurs et cette conception de la société. L'économie est très importante, elle est aussi politique que les réformes de société, de moeurs que l'on promeut par ailleurs, et que l'on a raison de promouvoir."
Puis-je prendre un exemple surprenant : le document du PS pour les années 2000 traite de l'agriculture, de l'environnement et sur l'industrie - 40 % du PIB -, il n'y a presque rien.
- "C'est un peu ce que je regrette et s'il fallait que ce document soit amélioré, il devrait l'être sur ce qui constitue le coeur du coeur de notre action, de notre travail de tous les jours. Ceux qui nous écoutent travaillent directement ou indirectement, pour un sur deux, pour l'industrie."
Pour l'UMTS, deux grandes entreprises se sont engagées, France Télécom et Cégétel. Combien y en aura-t-il et quand cela commencera-t-il ?
- "Au total, il y a aura 4 licences ; cela commencera pour les PME - parce que l'UMTS procure beaucoup de services aux entreprises - à la fin de l'année 2002, début 2003 et début 2003 pour les particuliers. C'est un grand avenir pour le changement de notre vie quotidienne, à travers l'utilisation de ce mobile de 3ème génération."
Vous continuez d'y croire ?
- "Oui."
J'ai dit que vous quittiez la politique, mais je ne vous ai pas demandé pour quoi faire, pour aller où ?
- "Pour créer une entreprise, je l'espère, dans le domaine des technologies nouvelles et avancées."
Vous quittez la politique pour créer une entreprise ?
- "Oui, parce que je mets en actes ce que j'ai dit en parole. Il est clair que si je veux être cohérent avec moi-même et parce que j'aime la politique et pour lui rendre hommage, je vais faire ce que j'ai dit quand j'étais un homme politique."
Vous allez adhérer au Medef à la fin de l'année ?
- "Non, je suis loin de ces valeurs-là ! Laissez-moi la conviction de gauche, l'idéal de gauche, pour démontrer que la gauche et l'entreprise sont tout à fait conciliables et que c'est l'avenir."
(Source http://Sig.premier-ministre.gouv.fr, le 9 janvier 2002)