Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
En effet, en février et mars dernier, treize personnes membres de la communauté juive de Chiraz et d'Ispahan en Iran ont été arrêtés. Nous avions été informé assez vite de ces arrestations dont les Iraniens disaient que cela faisait partie d'un grand nombre d'arrestations, beaucoup plus nombreuses, portant sur des personnes issues de communautés diverses, mais il n'y a pas de détail sur les autres. A ce moment-là, nous avons discrètement pris contact avec des membres de la communauté juive iranienne en leur demandant conseil sur la façon de traiter les choses et dans un premier temps, ils nous avaient demandé d'agir dans la plus grande discrétion, ce que nous avons commencé à faire.
Mais, depuis le 10 juin, ces arrestations et, d'autres part, ces accusations sont publiques. A partir de là, nous ne pouvions pas rester dans cette première démarche discrète et nous avons déclaré très clairement ce que nous en pensions. J'ai dit récemment sur une radio que c'était intolérable, que nous ne pouvions l'accepter et que nous ne pouvions ajouter aucun crédit aux accusations qui étaient présentées et vraisemblablement inventées a posteriori. L'ambassadeur d'Iran a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et nous lui avons dit avec la plus grande netteté et la plus fermeté, la désapprobation et la condamnation que nous formions à l'encontre de ces accusations et de la façon dont elles étaient formulées.
Nous sommes d'autre part en train de nous concerter avec nos partenaires européens pour donner le plus de poids possible à ces démarches, et nous pensons les uns et les autres que, malheureusement, l'explication est à trouver dans ce à quoi vous faisiez vous-même allusion il y a quelques instants, c'est-à-dire, des conflits internes. Mais, il n'empêche que le fait est là, que la menace et la tragédie pourraient se concrétiser, quelles qu'en soient les explications. Donc, nous allons être très très vigilants.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 1999)
ALGERIE
REPONSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES,
M. HUBERT VEDRINE,
A UNE QUESTION D'ACTUALITE A L'ASSEMBLEE NATIONALE
(Paris, 22 juin 1999)
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
L'importante visite que vient d'effectuer à Alger M. Jean-Pierre Chevènement, à l'occasion d'une réunion du Forum méditerranéen au niveau des ministres de l'Intérieur me permet de rappeler quelle est la politique du gouvernement dans le domaine que vous évoquez.
Il y a quelques années, le nombre de visas en ce qui concerne l'Algérie était monté à 900 000. A la suite des événements que vous connaissez et pour des raisons de sécurité sérieuses, il était tombé à moins de 50 000. Depuis 1997, le gouvernement de Lionel Jospin a estimé, pour des raisons d'humanité, d'influence culturelle de la France, de relations entre le nord et le sud de la Méditerranée, de coopérations que l'on pouvait, dans des conditions tout à fait strictes de sécurité et avec la rigueur qui inspire, d'une façon générale, la politique en matière d'immigration, développer malgré tout le nombre de visas accordés. Nous sommes remontés à 57.000 en 1997, à 85.000 en 1998. Nous serons sans doute à 150.000 cette année. Les chiffres qui ont été évoqués à l'occasion de la visite de M. Chevènement sont des perspectives, mais ce ne sont pas des négociations. Il n'y a pas de quota, cela dépend de l'évolution naturelle de ces échanges que nous continuons à canaliser et à encadrer avec toute la rigueur nécessaire et c'est dans ce cadre que l'on a parlé de 200 000. Mais, c'est une indication.
Voilà le sens dans lequel nous allons continuer d'aller tout en continuant à améliorer les conditions d'accueil, les conditions de délivrance des visas, jusqu'au moment où nous pourrons rouvrir l'ensemble des services sur place qui avaient été consacrés à cette tâche. Il faut se rappeler que, c'est pour des raisons très très sérieuses, après des attentats contre les personnes, des assassinats - y compris dans nos services -, qu'ils avaient été fermés.
En ce qui concerne la compagnie Air France, la situation est la même. Elle va, notamment à notre demande, envoyer des missions et continuer à examiner la question de la sécurité. Je ne crois pas, selon mes informations, que les autres compagnies dont il était question ici aient repris des vols réguliers. Dans certains cas oui, mais elles n'ont pas rétabli les trafics existant auparavant, ce qui est l'objectif. Mais aussi bien en ce qui concerne les consulats, qu'Air France et que les centres culturels, il faut bien dire ici que la question de sécurité n'est pas un prétexte, c'est un vrai problème, sérieux. Nous travaillons avec les Algériens, surtout après ce tournant important dans leur vie politique - et la visite de M. Chevènement l'a montré -, à un dialogue, à une relance de notre coopération sur tous les plans pour traiter ces questions au mieux et pour donner au développement des relations franco-algériennes que ce gouvernement souhaite, la meilleure assise possible.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 1999)
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
En effet, en février et mars dernier, treize personnes membres de la communauté juive de Chiraz et d'Ispahan en Iran ont été arrêtés. Nous avions été informé assez vite de ces arrestations dont les Iraniens disaient que cela faisait partie d'un grand nombre d'arrestations, beaucoup plus nombreuses, portant sur des personnes issues de communautés diverses, mais il n'y a pas de détail sur les autres. A ce moment-là, nous avons discrètement pris contact avec des membres de la communauté juive iranienne en leur demandant conseil sur la façon de traiter les choses et dans un premier temps, ils nous avaient demandé d'agir dans la plus grande discrétion, ce que nous avons commencé à faire.
Mais, depuis le 10 juin, ces arrestations et, d'autres part, ces accusations sont publiques. A partir de là, nous ne pouvions pas rester dans cette première démarche discrète et nous avons déclaré très clairement ce que nous en pensions. J'ai dit récemment sur une radio que c'était intolérable, que nous ne pouvions l'accepter et que nous ne pouvions ajouter aucun crédit aux accusations qui étaient présentées et vraisemblablement inventées a posteriori. L'ambassadeur d'Iran a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et nous lui avons dit avec la plus grande netteté et la plus fermeté, la désapprobation et la condamnation que nous formions à l'encontre de ces accusations et de la façon dont elles étaient formulées.
Nous sommes d'autre part en train de nous concerter avec nos partenaires européens pour donner le plus de poids possible à ces démarches, et nous pensons les uns et les autres que, malheureusement, l'explication est à trouver dans ce à quoi vous faisiez vous-même allusion il y a quelques instants, c'est-à-dire, des conflits internes. Mais, il n'empêche que le fait est là, que la menace et la tragédie pourraient se concrétiser, quelles qu'en soient les explications. Donc, nous allons être très très vigilants.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 1999)
ALGERIE
REPONSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES,
M. HUBERT VEDRINE,
A UNE QUESTION D'ACTUALITE A L'ASSEMBLEE NATIONALE
(Paris, 22 juin 1999)
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
L'importante visite que vient d'effectuer à Alger M. Jean-Pierre Chevènement, à l'occasion d'une réunion du Forum méditerranéen au niveau des ministres de l'Intérieur me permet de rappeler quelle est la politique du gouvernement dans le domaine que vous évoquez.
Il y a quelques années, le nombre de visas en ce qui concerne l'Algérie était monté à 900 000. A la suite des événements que vous connaissez et pour des raisons de sécurité sérieuses, il était tombé à moins de 50 000. Depuis 1997, le gouvernement de Lionel Jospin a estimé, pour des raisons d'humanité, d'influence culturelle de la France, de relations entre le nord et le sud de la Méditerranée, de coopérations que l'on pouvait, dans des conditions tout à fait strictes de sécurité et avec la rigueur qui inspire, d'une façon générale, la politique en matière d'immigration, développer malgré tout le nombre de visas accordés. Nous sommes remontés à 57.000 en 1997, à 85.000 en 1998. Nous serons sans doute à 150.000 cette année. Les chiffres qui ont été évoqués à l'occasion de la visite de M. Chevènement sont des perspectives, mais ce ne sont pas des négociations. Il n'y a pas de quota, cela dépend de l'évolution naturelle de ces échanges que nous continuons à canaliser et à encadrer avec toute la rigueur nécessaire et c'est dans ce cadre que l'on a parlé de 200 000. Mais, c'est une indication.
Voilà le sens dans lequel nous allons continuer d'aller tout en continuant à améliorer les conditions d'accueil, les conditions de délivrance des visas, jusqu'au moment où nous pourrons rouvrir l'ensemble des services sur place qui avaient été consacrés à cette tâche. Il faut se rappeler que, c'est pour des raisons très très sérieuses, après des attentats contre les personnes, des assassinats - y compris dans nos services -, qu'ils avaient été fermés.
En ce qui concerne la compagnie Air France, la situation est la même. Elle va, notamment à notre demande, envoyer des missions et continuer à examiner la question de la sécurité. Je ne crois pas, selon mes informations, que les autres compagnies dont il était question ici aient repris des vols réguliers. Dans certains cas oui, mais elles n'ont pas rétabli les trafics existant auparavant, ce qui est l'objectif. Mais aussi bien en ce qui concerne les consulats, qu'Air France et que les centres culturels, il faut bien dire ici que la question de sécurité n'est pas un prétexte, c'est un vrai problème, sérieux. Nous travaillons avec les Algériens, surtout après ce tournant important dans leur vie politique - et la visite de M. Chevènement l'a montré -, à un dialogue, à une relance de notre coopération sur tous les plans pour traiter ces questions au mieux et pour donner au développement des relations franco-algériennes que ce gouvernement souhaite, la meilleure assise possible.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juin 1999)