Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
I. Une véritable révolution démographique s'opère depuis quelques années en Europe et notamment dans notre pays. Elle se caractérise par une forte augmentation du nombre de personnes âgées de plus de 60 ans.
En effet, en 2010, ¼ de la population aura plus de 60 ans, en 2025, ¼ de la population aura plus de 67 ans, en 2050, ¼ de la population aura plus de 72 ans.
La part de la population âgée de plus de 85 ans a quadruplé et représente en l'an 2000 plus de 1 million 200 000 individus.
Ce nouveau contexte démographique résulte de la rapide progression de l'espérance de vie passée pour les hommes depuis 1950 de 63 à 74 ans et pour les femmes de 64 à 82 ans, de l'arrivée à la retraite du baby boom suivant la 2ème guerre mondiale et enfin de la baisse de la population des moins de 20 ans. Tous les 10 ans on gagne 18 mois de vie.
L'augmentation de l'espérance de vie qui résulte des progrès de la médecine et de l'amélioration du niveau de vie a permis de retarder la date d'apparition des signes du vieillissement et de ses maladies associées qui confèrent au grand âge une véritable fragilité.
L'hôpital Bretonneau a été ouvert en 1901 pour les enfants qui constituaient une population fragile menacée par les nombreuses maladies infectieuses. La baisse considérable de la mortalité infantile depuis les années 50 grâce à l'apparition des antibiotiques, des vaccins et l'amélioration du niveau de vie a fortement diminué le recours à l'hospitalisation des enfants malades.
Un siècle après, la réouverture de l'hôpital Bretonneau pour les personnes âgées traduit le vieillissement de notre société et la nécessité pour le gouvernement d'apporter des réponses adaptées aux problèmes particuliers du grand âge.
II. Cette visite en votre compagnie m'a beaucoup intéressée.
A. Tout d'abord l'hospitalisation, elle semble idéale, tout y est conçu pour que le malade se sente bien, tout est conçu pour que le malade conserve ses repères quotidiens proches de ceux qu'il a chez lui, tout est conçu pour que le malade poursuive ses activités y compris qu'il puisse prendre un café, aller voir un spectacle, sortir dans le jardin pour sentir le parfum des fleurs de saison ou encore se rendre à l'oratoire.
Cette hospitalisation évite la rupture avec le monde extérieur pour pouvoir y retourner le plus vite possible. Cette qualité est offerte au malade pour qu'il conserver l'envie de vivre.
Cet engagement très fort de l'hôpital dans cette voie me semble fondamental pour favoriser le retour au domicile le plus vite possible. L'hospitalisation prépare, dès l'arrivée du malade, sa sortie.
B. Ce retour à domicile, je l'ai senti comme une mission que vous souhaitez accomplir pour chaque malade grâce à l'ensemble des moyens que vous déployez pour y parvenir :
1- Les consultations spécialisées de gériatrie concernant les troubles de la mémoire, les troubles de l'équilibre, l'incontinence, la douleur, les problèmes de diététique.
2- L'hospitalisation à domicile en collaboration avec le médecin de famille, les soignants libéraux et les associations de soins à domicile.
3- Les équipes mobiles. Elles quittent l'hôpital pour se rendre au domicile du malade ou en maison de retraite, elles s'investissent dans les soins palliatifs, la douleur, la psycho-gériatrie, le conseil gérontologique.
4- Le point Paris Emeraude qui représente la plate forme gérontologique du 18ème arrondissement et propose
- des services d'écoute et de coordination pour mieux faire face à la perte d'autonomie
- un studio expose le matériel et les installations qui facilitent l'autonomie du malade, son confort et sa sécurité. Les besoins des malades sont évalués et des propositions d'adaptation de son domicile lui sont faites.
C. Tous ces services traduisent une expertise d'une très grande qualité. Cette expertise est au service du malade pour lui permettre de rentrer le plus vite possible au domicile.
1. L'hôpital est l'expert du retour à domicile. En outre, cette même expertise va pouvoir éviter un grand nombre d'hospitalisations.
Ces remarquables compétences hospitalières sont utiles au malade pour son retour ou pour éviter d'être hospitalisé parce qu'elles s'exportent au dehors.
2. L'hôpital a ouvert ses portes sur la ville et il exporte sa compétence au dehors au service des malades grâce aux nombreux réseaux de professionnels de santé mobilisés dans tout le quartier : médecins généralistes, travailleurs sociaux, infirmiers et soins à domicile. Ces liens forts noués avec les acteurs médico-sociaux et la ville permettent l'exportation des compétences de l'hôpital vers la ville. Les professionnels de santé sortent de l'hôpital, coopèrent avec leurs homologues de ville qui vont à leur tour se former à l'hôpital. Ils apprennent ainsi à travailler dans la pluridisciplinarité et à s'investir dans la continuité de soins en amont et en aval de l'hospitalisation. Des échanges permanents sont créés entre l'hôpital et la ville, les barrières traditionnelles ont enfin disparu.
III. La perte d'autonomie qui touche actuellement plus de 800 000 personnes dans notre pays crée une dépendance qui empêche l'accomplissement des fonctions et risque de priver encore un tiers d'entre elles de vieillir à la maison. C'est pour cette raison, que la politique que le gouvernement mène à l'égard des personnes âgées, traduit cette même vocation, que nous partageons avec vous, le soutien au domicile par la prise en charge de la dépendance.
1. En effet, l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) va permettre de créer ou consolider un dispositif de soutien à domicile. 16,5 MdsF ont été dégagés pour 2002 (5,5 MdsF au titre de la solidarité nationale (CSG) et 11 MdsF par les conseils généraux) L'APA va être accessible aux malades dès le GIR 4, un barème national garantit l'égalité du montant de l'aide sur tout le territoire, à conditions égales de perte d'autonomie et de ressources, c'est ce qui la différentie de l'ancienne prestation sociale dépendance qui existait depuis 1997.
Je vous rappelle que l'APA permet aux malades hospitalisés de bénéficier des services qui prennent en charge la perte d'autonomie dans un hôpital donné.
2. En ce qui concerne les centres locaux d'information et de coordination gérontologique (CLIC) nécessaires à l'organisation du maintien à domicile, je vous rappelle que nous en avons créé 165 entre 2000 et 2001 et que 160 seront créés en 2002. L'apport de l'Etat pour les CLIC est de 150 MF. Ce qui représente environ 500 000 F par CLIC.
3. Les services de soins infirmiers à domicile ont été renforcés puisque le nombre de postes créés par an a doublé. 2 000 places par an étaient créées jusqu'en 2000. Depuis, on est passé à 4 000 créations de places par an pour lesquelles un budget de 240 MF a été dégagé.
4. La politique du gouvernement à l'égard des personnes âgées nous a conduit à renforcer les moyens en établissements hospitaliers accueillant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) pour leur permettre de recruter des personnels soignants garants d'une prise en charge de qualité. Un budget de 1,2 MdF par an pendant 5 ans a été dégagé, ce qui représente 6 MdsF.
5. Enfin, le plan démence que nous avons annoncé le 11 octobre, avec Bernard KOUCHNER et Paulette GUINCHARD-KUNSTLER, qui concerne la prise en charge des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer et des malades apparentées va permettre, dès 2002, de financer 7 000 places d'accueil de jour supplémentaires sur 4 ans. 1 750 places ont été créées en 2002 ce qui représente 78,75 MF. L'hébergement temporaire qui très souvent soulage les aidants est lui aussi renforcé par la création de 750 places en 2002, ce qui représente 49,50 MF. Il est prévu de créer 3 000 places en 4 ans.
IV Mesdames et messieurs, je vous dirai, pour conclure, que ce nouvel hôpital et l'ensemble des mesures que le gouvernement a prises, convergent pour répondre au désir de la majorité des personnes âgées : rester chez soi. Mais aussi, être aussi bien soigné que possible.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 16 novembre 2001)
Mesdames, Messieurs,
I. Une véritable révolution démographique s'opère depuis quelques années en Europe et notamment dans notre pays. Elle se caractérise par une forte augmentation du nombre de personnes âgées de plus de 60 ans.
En effet, en 2010, ¼ de la population aura plus de 60 ans, en 2025, ¼ de la population aura plus de 67 ans, en 2050, ¼ de la population aura plus de 72 ans.
La part de la population âgée de plus de 85 ans a quadruplé et représente en l'an 2000 plus de 1 million 200 000 individus.
Ce nouveau contexte démographique résulte de la rapide progression de l'espérance de vie passée pour les hommes depuis 1950 de 63 à 74 ans et pour les femmes de 64 à 82 ans, de l'arrivée à la retraite du baby boom suivant la 2ème guerre mondiale et enfin de la baisse de la population des moins de 20 ans. Tous les 10 ans on gagne 18 mois de vie.
L'augmentation de l'espérance de vie qui résulte des progrès de la médecine et de l'amélioration du niveau de vie a permis de retarder la date d'apparition des signes du vieillissement et de ses maladies associées qui confèrent au grand âge une véritable fragilité.
L'hôpital Bretonneau a été ouvert en 1901 pour les enfants qui constituaient une population fragile menacée par les nombreuses maladies infectieuses. La baisse considérable de la mortalité infantile depuis les années 50 grâce à l'apparition des antibiotiques, des vaccins et l'amélioration du niveau de vie a fortement diminué le recours à l'hospitalisation des enfants malades.
Un siècle après, la réouverture de l'hôpital Bretonneau pour les personnes âgées traduit le vieillissement de notre société et la nécessité pour le gouvernement d'apporter des réponses adaptées aux problèmes particuliers du grand âge.
II. Cette visite en votre compagnie m'a beaucoup intéressée.
A. Tout d'abord l'hospitalisation, elle semble idéale, tout y est conçu pour que le malade se sente bien, tout est conçu pour que le malade conserve ses repères quotidiens proches de ceux qu'il a chez lui, tout est conçu pour que le malade poursuive ses activités y compris qu'il puisse prendre un café, aller voir un spectacle, sortir dans le jardin pour sentir le parfum des fleurs de saison ou encore se rendre à l'oratoire.
Cette hospitalisation évite la rupture avec le monde extérieur pour pouvoir y retourner le plus vite possible. Cette qualité est offerte au malade pour qu'il conserver l'envie de vivre.
Cet engagement très fort de l'hôpital dans cette voie me semble fondamental pour favoriser le retour au domicile le plus vite possible. L'hospitalisation prépare, dès l'arrivée du malade, sa sortie.
B. Ce retour à domicile, je l'ai senti comme une mission que vous souhaitez accomplir pour chaque malade grâce à l'ensemble des moyens que vous déployez pour y parvenir :
1- Les consultations spécialisées de gériatrie concernant les troubles de la mémoire, les troubles de l'équilibre, l'incontinence, la douleur, les problèmes de diététique.
2- L'hospitalisation à domicile en collaboration avec le médecin de famille, les soignants libéraux et les associations de soins à domicile.
3- Les équipes mobiles. Elles quittent l'hôpital pour se rendre au domicile du malade ou en maison de retraite, elles s'investissent dans les soins palliatifs, la douleur, la psycho-gériatrie, le conseil gérontologique.
4- Le point Paris Emeraude qui représente la plate forme gérontologique du 18ème arrondissement et propose
- des services d'écoute et de coordination pour mieux faire face à la perte d'autonomie
- un studio expose le matériel et les installations qui facilitent l'autonomie du malade, son confort et sa sécurité. Les besoins des malades sont évalués et des propositions d'adaptation de son domicile lui sont faites.
C. Tous ces services traduisent une expertise d'une très grande qualité. Cette expertise est au service du malade pour lui permettre de rentrer le plus vite possible au domicile.
1. L'hôpital est l'expert du retour à domicile. En outre, cette même expertise va pouvoir éviter un grand nombre d'hospitalisations.
Ces remarquables compétences hospitalières sont utiles au malade pour son retour ou pour éviter d'être hospitalisé parce qu'elles s'exportent au dehors.
2. L'hôpital a ouvert ses portes sur la ville et il exporte sa compétence au dehors au service des malades grâce aux nombreux réseaux de professionnels de santé mobilisés dans tout le quartier : médecins généralistes, travailleurs sociaux, infirmiers et soins à domicile. Ces liens forts noués avec les acteurs médico-sociaux et la ville permettent l'exportation des compétences de l'hôpital vers la ville. Les professionnels de santé sortent de l'hôpital, coopèrent avec leurs homologues de ville qui vont à leur tour se former à l'hôpital. Ils apprennent ainsi à travailler dans la pluridisciplinarité et à s'investir dans la continuité de soins en amont et en aval de l'hospitalisation. Des échanges permanents sont créés entre l'hôpital et la ville, les barrières traditionnelles ont enfin disparu.
III. La perte d'autonomie qui touche actuellement plus de 800 000 personnes dans notre pays crée une dépendance qui empêche l'accomplissement des fonctions et risque de priver encore un tiers d'entre elles de vieillir à la maison. C'est pour cette raison, que la politique que le gouvernement mène à l'égard des personnes âgées, traduit cette même vocation, que nous partageons avec vous, le soutien au domicile par la prise en charge de la dépendance.
1. En effet, l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) va permettre de créer ou consolider un dispositif de soutien à domicile. 16,5 MdsF ont été dégagés pour 2002 (5,5 MdsF au titre de la solidarité nationale (CSG) et 11 MdsF par les conseils généraux) L'APA va être accessible aux malades dès le GIR 4, un barème national garantit l'égalité du montant de l'aide sur tout le territoire, à conditions égales de perte d'autonomie et de ressources, c'est ce qui la différentie de l'ancienne prestation sociale dépendance qui existait depuis 1997.
Je vous rappelle que l'APA permet aux malades hospitalisés de bénéficier des services qui prennent en charge la perte d'autonomie dans un hôpital donné.
2. En ce qui concerne les centres locaux d'information et de coordination gérontologique (CLIC) nécessaires à l'organisation du maintien à domicile, je vous rappelle que nous en avons créé 165 entre 2000 et 2001 et que 160 seront créés en 2002. L'apport de l'Etat pour les CLIC est de 150 MF. Ce qui représente environ 500 000 F par CLIC.
3. Les services de soins infirmiers à domicile ont été renforcés puisque le nombre de postes créés par an a doublé. 2 000 places par an étaient créées jusqu'en 2000. Depuis, on est passé à 4 000 créations de places par an pour lesquelles un budget de 240 MF a été dégagé.
4. La politique du gouvernement à l'égard des personnes âgées nous a conduit à renforcer les moyens en établissements hospitaliers accueillant des personnes âgées dépendantes (EHPAD) pour leur permettre de recruter des personnels soignants garants d'une prise en charge de qualité. Un budget de 1,2 MdF par an pendant 5 ans a été dégagé, ce qui représente 6 MdsF.
5. Enfin, le plan démence que nous avons annoncé le 11 octobre, avec Bernard KOUCHNER et Paulette GUINCHARD-KUNSTLER, qui concerne la prise en charge des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer et des malades apparentées va permettre, dès 2002, de financer 7 000 places d'accueil de jour supplémentaires sur 4 ans. 1 750 places ont été créées en 2002 ce qui représente 78,75 MF. L'hébergement temporaire qui très souvent soulage les aidants est lui aussi renforcé par la création de 750 places en 2002, ce qui représente 49,50 MF. Il est prévu de créer 3 000 places en 4 ans.
IV Mesdames et messieurs, je vous dirai, pour conclure, que ce nouvel hôpital et l'ensemble des mesures que le gouvernement a prises, convergent pour répondre au désir de la majorité des personnes âgées : rester chez soi. Mais aussi, être aussi bien soigné que possible.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 16 novembre 2001)