Texte intégral
J'ai tenu tout particulièrement à faire précéder mon premier rassemblement régional d'une rencontre avec vous. Pour moi, c'était même extrêmement important.
Vous travaillez, en effet, dans un secteur d'activité qui a été menacé de liquidation par le capitalisme, au nom des intérêts étroits et à très court terme de l'actionnariat. Un actionnariat de plus en plus détaché de la production des biens, exclusivement obsédé des exigences des marchés financiers, et complètement indifférent à vos intérêts, vos préoccupations, vos attentes.
Votre action a empêché un mauvais coup contre le chantier, votre savoir-faire et votre expérience. Tant mieux ! Et il faut vous en remercier ! La décision d'un armateur Britannique de construire, ici, le plus grand paquebot du monde, le Queen Mary II vous donne raison.
Lorsque je suis venu ici en 1995, il y avait 4 000 emplois. Aujourd'hui, il y en a 12 000. Cela prouve que le chantier était viable. C'est pourquoi, il me semble extrêmement important, contrairement aux idées - que l'on tente d'accréditer à toute force - d'être extrêmement offensif non seulement dans la défense mais aussi dans la promotion des activités qui existent grâce au travail de celles et ceux qui les font vivre : les salariés dans leur ensemble, les ouvrières et les ouvriers, les techniciens et les cadres des chantiers navals de Saint-Nazaire, dans le cas qui nous occupe aujourd'hui.
Ce n'est pas une vision passéiste, "productiviste" qui me conduit à dire cela. Bien sur, il faut tenir compte des bouleversements considérables qu'a connu le monde du travail ces dernières années, et des potentialités, des exigences nouvelles qui s'y manifestent. Mais pour autant, ce n'est pas "ringard" de défendre les chantiers.
C'est même exactement le contraire : ce que vous faites est utile à la société, d'autant que les processus de production modernes respectent mieux les exigences de haute qualité environnementale. Et ce que vous faites est utile à la planète, car votre chantier pourrait contribuer à la résorption des bateaux poubelles. Je le répète, je ne suis pas un partisan du statu-quo. Mais savoir ne pas gâcher l'expérience, la formation des ouvrières et des ouvriers, me semble absolument essentiel. On ne peut pas construire l'avenir de notre pays et de l'Europe sans vos chantiers.
C'est pour ces raisons, que je propose une politique concertée de développement de l'industrie et des services, dans une dynamique européenne de croissance elle-même comprise dans une autre mondialisation. Une politique cohérente de services publics à la personne et aux entreprises.
Et une mixité public-privé donnant priorité au développement durable sur les marchés financiers. Avec, partout, des droits nouveaux d'information et de participation aux décisions essentielles pour les salariés, les citoyens. Tels sont les objectifs avec lesquels, j'aborde la discussion avec vous.
(source http://www.roberthue2002.net, le 21 janvier 2002)
Vous travaillez, en effet, dans un secteur d'activité qui a été menacé de liquidation par le capitalisme, au nom des intérêts étroits et à très court terme de l'actionnariat. Un actionnariat de plus en plus détaché de la production des biens, exclusivement obsédé des exigences des marchés financiers, et complètement indifférent à vos intérêts, vos préoccupations, vos attentes.
Votre action a empêché un mauvais coup contre le chantier, votre savoir-faire et votre expérience. Tant mieux ! Et il faut vous en remercier ! La décision d'un armateur Britannique de construire, ici, le plus grand paquebot du monde, le Queen Mary II vous donne raison.
Lorsque je suis venu ici en 1995, il y avait 4 000 emplois. Aujourd'hui, il y en a 12 000. Cela prouve que le chantier était viable. C'est pourquoi, il me semble extrêmement important, contrairement aux idées - que l'on tente d'accréditer à toute force - d'être extrêmement offensif non seulement dans la défense mais aussi dans la promotion des activités qui existent grâce au travail de celles et ceux qui les font vivre : les salariés dans leur ensemble, les ouvrières et les ouvriers, les techniciens et les cadres des chantiers navals de Saint-Nazaire, dans le cas qui nous occupe aujourd'hui.
Ce n'est pas une vision passéiste, "productiviste" qui me conduit à dire cela. Bien sur, il faut tenir compte des bouleversements considérables qu'a connu le monde du travail ces dernières années, et des potentialités, des exigences nouvelles qui s'y manifestent. Mais pour autant, ce n'est pas "ringard" de défendre les chantiers.
C'est même exactement le contraire : ce que vous faites est utile à la société, d'autant que les processus de production modernes respectent mieux les exigences de haute qualité environnementale. Et ce que vous faites est utile à la planète, car votre chantier pourrait contribuer à la résorption des bateaux poubelles. Je le répète, je ne suis pas un partisan du statu-quo. Mais savoir ne pas gâcher l'expérience, la formation des ouvrières et des ouvriers, me semble absolument essentiel. On ne peut pas construire l'avenir de notre pays et de l'Europe sans vos chantiers.
C'est pour ces raisons, que je propose une politique concertée de développement de l'industrie et des services, dans une dynamique européenne de croissance elle-même comprise dans une autre mondialisation. Une politique cohérente de services publics à la personne et aux entreprises.
Et une mixité public-privé donnant priorité au développement durable sur les marchés financiers. Avec, partout, des droits nouveaux d'information et de participation aux décisions essentielles pour les salariés, les citoyens. Tels sont les objectifs avec lesquels, j'aborde la discussion avec vous.
(source http://www.roberthue2002.net, le 21 janvier 2002)