Texte intégral
Harcèlement démocratique, diabolisation, asphyxie
Trois stratégies anti FN
Dans le précédent numéro de "La Lettre", j'ai eu l'occasion d'analyser ce phénomène actuel de retour en force des idées nationales plus ou moins pillées par la classe politique et qui, à terme, profitera à notre Mouvement.
Mais "la bande des quatre" dispose d'autres moyens pour tenter de faire oublier sa bête noire, Jean-Marie Le Pen.
Qu'on s'en souvienne, rien n'a été épargné au Front national depuis son émergence politique, il y a dix ans de cela. Durant celle période, trois stratégies anti-frontistes ont été successivement, voire simultanément employées contre le Mouvement national ; elles ôtaient vouées à tenter de réduire à zéro l'influence de nos idées dans l'opinion. Elles ont échoué.
Affrontement direct
La première des trois stratégies fut celle de l'affrontement direct repeinte dernièrement aux couleurs du "harcèlement démocratique".
De quoi s'agissait-il ? Tout simplement d'engager directement le combat contre le Front en paroles et en actes.
Ainsi on n'a pas oublié la provocatrice réponse de M. Stasi au discours de Jean-Marie Le Pen : "L'immigration est une chance pour la France" expliquait doctement le responsable centriste. Dans le même sens. Harlem Désir, SOS Racisme et les par1is de gauche engageaient dès 1984 une grande croisade visant à obtenir toujours plus de droits pour les immigrés et appelaient de leurs vœux l'instauration d'une société multiculturelle et pluriraciale.
Pour s'opposer au FN, ses adversaires n'hésitaient pas à prendre des positions tranches et à les faire connaître : l'envers de la médaille fut très rapidement, que l'opinion n'appréciait pas les propositions en question et donnait de fait raison à Jean-Marie Le Pen.
Cette stratégie a été aujourd'hui totalement abandonnée, car le Front national est clairement sorti victorieux de cette confrontation. Ce sont en effet nos idées qui ont progressé. Celles de l'adversaire ont été reléguées à l'arrière-plan. Plus personne n'ose parler de "chance" à propos de l'immigration. La thèse de la société multiculturelle a ailleurs cédé la place à celle de l'intégration républicaine.
Certes, une variante de cette technique d'affrontement a été utilisée lors des dernières élections régionales, c'est celle de l'affrontement que M. Cambadélis qualifiait pudiquement de "harcèlement démocratique".
Celle tactique, consistant notamment à organiser systématiquement des violences à l'entrée des meetings du Front national, n'a pas été reprise depuis lors. Elle non plus n'a pas fait ses preuves puisqu'elle a attiré l'attention des médias sur le FN, le plaçant ainsi au centre de l'actualité, tout en le faisant apparaître pour son électorat potentiel comme une victime mettant le soutien. Cette tactique a mobilisé nos partisans, montré l'efficacité de notre DPS et a permis au Front national, comme on l'a vu aux régionales, de poursuivre sa progression.
Le front c'est le diable !
Chronologiquement, la deuxième grande stratégie anti FN a été celle de la diabolisation. Depuis 1985, nous la connaissons bien : c'est celle des campagnes d'indignation tonitruantes organisées à l'occasion par exemple d'un prétendu "dérapage" de Jean-Marie Le Pen et qui visent à nous faire passer pour le diable, c'est-à-dire pour des racistes, des fascistes ou des nazis, au choix. Les ressorts de ces formidables opérations de manipulation de l'opinion sont bien connus et force est de constater que, si elles ont eu pour effet de freiner notre progression, elles sont loin de l'avoir arrêtée et en tout cas, totalement échoué dans leur objectif avoué de destruction du Front. De plus, aujourd'hui, cette stratégie de la diabolisation n'atteint pas son résultat.
Tout, en elle, a déjà été tenté contre le FN et Jean-Marie Le Pen et on ne voit plus très bien quelles accusations plus grandes pourraient être lancée. Or, dans le même temps, l'opinion publique a compris la nature de ces manœuvres, s'en est lassée et ne peut être manipulée de la même façon. À force de crier au loup, on ne finit pas de ne plus croire à celui qui crie. Et ceci d'autant plus la classe politique et médiatique, s'est elle-même largement discrédités au travers des innombrables affaires de concussion et de prévarication révélées dernièrement par des magistrats intègres. Le chœur de la diabolisation s'avère être de moins en moins crédible pour agiter la morale contre les nationaux et l'arme de la diabolisation est désormais émoussée.
Faire taire Le Pen
Aussi les adversaires du FN ont imaginé une troisième stratégie qui est celle de l'asphyxie Au lieu de contrer les arguments du Front national, au lieu de chercher à le diaboliser, il faut le réduire au silence, le priver de tous ses moyens et tenter de le faire disparaitre en niant son existence coûte que coûte. C'est à celle stratégie que nous sommes aujourd'hui confrontés.
La loi électorale pour les législatives n'est pas prévue pour être réformée. Il faut que le Front national soit privé de toute tribune et l'idée est donc au RPR et UDF de réformer plutôt le mode de scrutin pour les régionales, afin de réduire, encore sa représentation. Tous les moyens sont bons…
De même, on a cherché pendant longtemps à le priver de tout financement public et aujourd'hui encore, alors que sous la pression des écologistes, un minimum de justice a été rétabli sur ce plan, tout est fait pour retarder les paiements. Toujours selon la même stratégie, le Front national se voit très souvent encore en butte à des refus de mise à disposition de salles pour l'organisation de ses réunions, en contradiction avec tous les principes de droit sur les libertés publiques.
Enfin, et c'est l'évènement le plus important de la stratégie d'asphyxie, le Front national doit actuellement subir une occultation systématique et délibérée dans les médias de l'établissement. Jean-Marie Le Pen n'est plus invité à aucune émission et il en va de même pour les autres responsables du Front national. Les médias ne relaient plus nos prises de position. Tout est fait comme si nous n'existions plus. Certains se prennent à rêver…
L'affaire est orchestrée, de récentes réunions de journalistes l'ont dévoilée, elle est même renforcée par l'action de personnalités politiques de l'établissement qui ont été chargées de tenter d'occuper superficiellement le terrain du Front national en faisant semblant avec la complicité des médias officiels, de s'opposer au gouvernement et de reprendre les thèmes du Front national.
Cette stratégie très puissante vise à faire croire à notre électorat que nous n'agissons plus et que nous sommes donc devenus inutiles. Elle vise parallèlement à tenter de décourager nos militants et nos sympathisants face à l'apparente inutilité de leurs efforts. Telle est la troisième stratégie lancée contre le FN pour tenter de le détruire et à laquelle nous sommes actuellement confrontés.
Mais la stratégie de l'asphyxie va échouer.
Et pourtant, il vit encore !
Cet échec résultera de trois réalités incontournables.
En effet, même occulté, le Front national continue d'exister, d'agir et de convaincre L'asphyxie provoque l'apparence de notre effacement, mais n'a pas d'effet sur la réalité et la réalité finit toujours par triompher de l'apparence.
La deuxième raison de l'échec à venir de cette stratégie, c'est qu'elle ne peut pas empêcher la propagation de nos idées dans I opinion publique. Le Front national a largement diffusé ses thèses qui sont maintenant dans les esprits. Et les évènements qui se développent provoquent des ralliements nouveaux sans même que le Front national ait besoin d'intervenir.
La troisième raison est que l'occultation du Front national ne change rien à la décadence de l'établissement politicien. Or, l'avenir du Front national est directement lié à l'échec de la classe politicienne. C'est pourquoi après le discrédit du PS. L'impuissance du RPR et de l'UDF ne fera qu'assurer la promotion du Front national seul recours possible.
Voilà pourquoi cette stratégie d'asphyxie à laquelle nous sommes soumis ne doit pas nous inquiéter. Le Front National est toujours aussi fort ses idées continuent à se développer et ses adversaires à s'affaiblir.
Et si l'établissement tirait là ses dernières cartouches, celles annonçant la fin des hostilités et de la résistance ?
17 novembre 1993
Présent
L'échec des stratégies politico-médiatiques contre le Front national par Bruno Mégret
Le Front national est depuis émergence politique, en 1984, la bête noire de la classe politicienne. Parce qu'elle voit en lui, et à juste raison, une menace pour le maintien de sa position hégémonique dans notre pays, elle a toujours cherché à réduire à zéro son influence dans opinion.
L'affrontement direct
Dans cette perspective, trois stratégies ont été successivement adoptées.
La première est celle de l'affrontement direct. Cette technique a été surtout employée lors de l'émergence du FN.
Il s'agissait alors d'engager publiquement le débat avec le Front national directement ou par médias interposés afin de contrer ses arguments et même pour prôner le contraire de ce qu'il affirmait. "L'immigration est une chance pour la France", rétorquait alors M. Stasi aux propos de Jean-Marie Le Pen. De même, Harlem Désir et SOS-Racisme avaient· engagé une vaste croisade visant à obtenir toujours plus de droits pour les immigrés et appelant de leurs vœux l'instauration d'une société multiculturelle.
Cette stratégie a été aujourd'hui totalement abandonnée, car le Front national est clairement sorti victorieux de cette confrontation. Ce sont en effet nos idées qui ont progressé quand elles ne se sont pas tout bonnement imposées. Celles de l'adversaire ont été reléguées à l'arrière-plan. Plus personne n'ose parler de "chance" à propos de l'immigration. La thèse de la société multiculturelle à, par ailleurs, céder la place à celle de l'intégration républicaine.
Certes, une variante de cette technique d'affrontement a été utilisée lors des dernières élections régionales, c'est celle de l'affrontement que M. Cambadélis qualifiait pudiquement de "harcèlement démocratique".
Cette tactique, consistant à organiser systématiquement des violences à l'entrée des meetings du Front national, n'a pas été reprise depuis lors. Elle non plus n'a pas fait ses preuves puisqu'elle attire l'attention des médias sur le FN, le plaçant ainsi au centre de l'actualité, tout en le faisant apparaître pour son électorat potentiel comme une victime méritant le soutien. Cette tactique mobilise nos partisans et permet au Front national, comme on l'a vu aux régionales, de poursuivre sa progression.
La diabolisation
La deuxième grande stratégie anti FN a été celle de la diabolisation. Nous la connaissons bien : c'est celle des campagnes d'indignation tonitruantes organisées à l'occasion d'un prétendu "dérapage" de Jean-Marie Le Pen et qui visent à nous faire passer pour le diable, c'est-à-dire pour des racistes, des fascistes ou des nazis, au choix. Les ressorts de ces formidables opérations de manipulation de l'opinion sont bien connus et force est de constater que, si elles ont eu pour effet de freiner notre progression, elles sont loin de l'avoir arrêtée et on en tout cas, totalement échoué dans leur objectif avoué de destruction du front. De plus, aujourd'hui, cette stratégie de la diabolisation n'atteint pas son résultat. Tout, en effet, a déjà été tenté contre le FN et Jean-Marie Le Pen et un ne voit plus très bien quelles accusations plus grandes pourraient être lancées contre notre mouvement et son président. Or, dans le même temps, l'opinion publique a compris la nature de ces manœuvres, s'en est lassée et ne peut plus être manipulée de la même façon. À force de crier au loup, on n'en finit pas de ne plus croire à celui qui crie. Et, ceci d'autant plus que dans le même temps les diabolisateurs, c'est-à-dire la classe politique et médiatique, se sont eux-mêmes largement discrédités au travers des innombrables affaires de concussion et de prévarication révélées dernièrement par des magistrats intègres. Le chœur de la diabolisation se révèle être de moins en moins crédible pour agiter la morale contre les nationaux et l'arme de la diabolisation est désormais émoussée.
L'asphyxie
Aussi, ont-ils imaginé une troisième stratégie qui est celle de l'asphyxie. Au lieu de contrer les arguments du Front national, au lieu de chercher à le diaboliser, il faut le réduire au silence, le priver de tous ses moyens et tenter de le faire disparaître en niant son existence coûte que coûte. C'est à cette stratégie que nous sommes aujourd'hui confrontés.
La loi électorale pour les législatives n'est pas prévue pour être réformée. Il faut que le Front national soit privé de toute tribune et l'idée est donc de réformer plutôt le mode de scrutin pour les régionales, afin de réduire encore sa représentation.
De même, on a achevé pendant longtemps à le priver de tout financement public et, aujourd'hui encore, alors que sous la pression des écologistes un minimum de justice a été rétabli sur ce plan, tout est fait pour retarder des paiements
Toujours selon la même stratégie, le Front national se voit très souvent encore en butte à des refus de mise à disposition de salles pour l'organisation de ses réunions, en contradiction avec tous les principes de droit sur les libertés publiques.
Enfin, et c'est l'événement le plus important de la stratégie d'asphyxie, le Front national doit actuellement subir une occultation systématique et délibérée dans les médias et l'établissement. Jean-Marie Le Pen n'est plus invité à aucune émission et il en va de même pour les autres responsables du Front national. Les médias ne relayent plus nos prises de position. Tout est fait comme si nous n'existions plus. Certains se prennent à rêver…
L'affaire est orchestrée, de récentes réunions de journalistes l'ont dévoilée, elle est même renforcée par l'action de personnalités politiques de l'établissement qui ont été chargée de tenter d'occuper superficiellement le terrain du Front national en faisant semblant, avec la complicité des médias officiels, de s'opposer au gouvernement et de reprendre les thèmes du Front national.
Cette stratégie très puissante vise à faire croire à notre électorat que nous n'agissons plus et que nous sommes donc devenus inutiles. Elle vise parallèlement à tenter de décourager nos militant et nos sympathisants face à l'apparente inutilité de leurs efforts. Telle est la troisième stratégie lancée contre le FN pour tenter de le détruire et à laquelle nous sommes actuellement confrontés.
Mais, de même que la stratégie de l'affrontement a débouché sur une défaite de l'établissement et que celle de la diabolisation est devenue ineffective, la stratégie de l'asphyxie va échouer.
Trois stratégies insuffisantes
Cet échec résultera de trois réalités incontournables.
En effet, même occulté, le Front national continue d'exister, d'agir et de convaincre. Ses cadres, ses élus, ses militants ont déjà connu de très nombreuses épreuves. Ils sont désormais aguerris et capables de résister à l'épreuve psychologique de l'occultation médiatique sans pour autant cesser d'agir. Et dans les nombreuses tournées que j'effectue en province, je le constate chaque fois : les salles sont toujours aussi pleines, les militants toujours aussi présents. L'asphyxie provoque l'apparence de notre effacement, mais n'a pas l'effet sur la réalité, et la réalité finit toujours par triompher de l'apparence.
La deuxième raison de l'échec à venir ce cette stratégie, c'est qu'elle ne peut pas empêcher la propagation de nos idées dans l'opinion publique.
Le Front national a largement diffusé ses thèses qui sont maintenant dans les esprits. Et les événements qui se développent provoquent des ralliements nouveaux sans même que le Front national est besoin d'intervenir. Les Français connaissent les discours de Jean-Marie Le Pen sur l'immigration, lorsque la menace islamique s'intensifie, ils réalisent d'eux-mêmes que nous avions raison sans même que nous ayons un mot à dire. Notre discours se propage en pilotage automatique discours dans l'opinion publique.
La troisième raison est que l'occultation du Front national ne change rien à la décadence de l'établissement politicien. Or, l'avenir du Front national est directement lié à l'échec de la classe politicienne. C'est pourquoi, après le discrédit du PS, l'impuissance du RPR et de l'UDF ne fera qu'assurer la promotion du Front national seul recours possible.
Voilà pourquoi cette stratégie d'asphyxie à laquelle nous sommes soumis actuellement ne doit pas nous inquiéter. Le Front national est toujours aussi fort, ses idées continuent à se développer et ses adversaires à s'affaiblir. Les entreprises de l'établissement échoueront donc comme les précédentes.
Et elles seront peut-être les dernières épreuves avant notre marche finale vers la victoire.