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Michel Giraud : "Il faut clarifier rapidement les compétences"
Interview. – Le président de la région Ile-de-France est le président fondateur de Métropolis. Il plaide pour une clarification des responsabilités entre l'État, la région, le département et la commune.
La Tribune : Que peut-on attendre concrètement de ce "petit livre" sur l'environnement destiné aux responsables locaux ?
Michel Giraud : Nous avons, avec ce document, les grandes lignes de ce que pourrait être une politique d'écologie urbaine, dans le cadre d'un développement durable. Souvenez-vous qu'il y a dix ans, les métropoles poussaient avec ou sans plan, et on essayait d'y greffer quelques mesures d'environnement. Aujourd'hui, ce n'est plus possible. La priorité, c'est désormais la qualité de la vie urbaine.
La Tribune : L'emploi dans les villes a été au cœur des préoccupations du congrès de Montréal. Plusieurs intervenants ont insisté sur l'importance de la planification urbaine. Comment cela pourrait-il se traduire, par exemple, en Ile-de-France ?
Michel Giraud : Je souhaite que dans le cadre du prochain contrat de plan État-région, jusqu'à présent essentiellement décliné autour des problèmes de transports ou d'équipements urbains, on introduise un volet emploi-formation. D'autant que nous avons la responsabilité de la formation professionnelle.
La Tribune : Une plus grande attention au volet économique dans la planification urbaine implique-t-elle un redécoupage des compétences entre les collectivités territoriales ?
Michel Giraud : Avec la décentralisation, les collectivités ont bénéficié de nouvelles compétences – donc des financements — mais elles sont partagées entre plusieurs échelons. Cette situation se retourne contre l'usager et le contribuable. Il faut donc franchir une nouvelle étape, en tentant de conjuguer les échelons. À l'État et la région : l'aménagement ; au département et à La commune : la gestion de proximité. Exemple : les transports ou la formation concernent le couple État-région. En revanche, l'action sociale, qui traite une action de proximité, doit revenir au couple département-commune. Nous devons maintenant procéder assez vite à cette clarification.
La Tribune : La dotation de l'État à la région Ile-de-France dans le cadre du prochain contrat de plan baissera de 23 %, en francs constants. Comment allez-vous redéfinir vos priorités ?
Michel Giraud : La région doit apporter sa contribution de solidarité en faveur d'un meilleur équilibre du territoire. Je ne le conteste pas, au contraire. Mais cela suppose des révisions déchirantes pour bien gérer ces priorités. Cela suppose aussi que l'on revoie le partage de la charge entre l'usager et le contribuable. En faveur, bien sûr, de ce dernier.