Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je souhaiterais tout d'abord adresser toutes mes chaleureuses félicitations aux deux gagnants.
À Lafarge Coppée, lauréat du Prix du Meilleur Rapport Annuel 1994 au titre des entreprises côtées au marché officiel.
À Thermador Holding, lauréat 1994 au titre des entreprises côtées au second marché. La société Thermador Holding avait déjà été présélectionnée l'an dernier. Le prix qu'elle reçoit récompense tout à la fois la qualité de son rapport annuel et sa ténacité. Je l'en félicite.
Ces deux prix récompensent le travail d'équipes unies, solidaires de leur entreprise.
Pour les avoir consulté personnellement, je trouve les rapports primés très clairs, concis et solidement bâtis. J'ai été sensible au côté pratique, très orienté vers l'actionnaire du rapport de Thermador Holding. Quant au rapport Lafarge Coppée, j'ai été séduit par sa très bonne lisibilité des comptes qui y sont présentés. J'ai évidemment aimé, dois-je vous l'avouer, sa couverture, où l'on voit un enfant dessiner à la craie de couleur un monde que l'on voudrait paisible et prospère. Il s'agit ici d'une notation personnelle qui n'a évidemment rien à voir avec les critères de professionnalisme et de sérieux qui sont au centre de la sélection. Mais après tout il est sain que la vie ne se résume pas qu'à des successions de chiffres. Les rapports annuels sont aussi l'occasion pour l'entreprise de communiquer sur ses produits et les besoins qu'ils satisfont. Pour toutes ces raisons, je ne puis donc que m'associer au choix du jury présidé cette année par Monsieur Marc Vienot.
Mes félicitations vont également à Alcatel qui, selon le sondage Sofres que l'on vient de nous révéler, arrive en tête du "palmarès de l'image financière des entreprises".
Mes félicitations sont enfin destinées à La Vie Française. Créé voici quarante ans à son initiative, le Prix du Meilleur Rapport Annuel est progressivement devenu une tradition du monde des affaires. La cérémonie organisée à l'occasion de la remise aux lauréats de leurs prix apparaît aujourd'hui comme une manifestation incontournable, rassemblant tout ce que la France économique et financière compte de dirigeants de premier plan.
Ce qui est plus essentiel encore à mes yeux, c'est que l'existence de ce prix a peu à peu sensibilisé les entreprises côtées en bourse à l'importance de délivrer une information complète et de qualité aux actionnaires.
Il est nécessaire que la transparence la plus grande prévale en ce qui concerne les comptes financiers, les comptes sociaux, la présentation des activités et les orientations stratégiques des entreprises côtées. Outre son caractère légal, c'est là une obligation morale qu'ont les entreprises à l'égard des petits porteurs qui, le plus souvent, n'ont que les rapports annuels pour connaître la situation d'entreprises dont ils sont, ne l'oublions pas, partiellement propriétaires.
C'est là également une nécessité si l'on veut voir la Bourse de Paris jouer un rôle accru dans le financement de notre économie.
À cet égard, permettez-moi de souligner le souci constant du Gouvernement de voir se renforcer le rôle et l'importance de la Place de Paris.
Je rappelle que les pouvoirs publics dans les tout derniers mois ont conforté le marché financier par plusieurs mesures significatives qui ont pour résultat d'encourager les placements en bourse, et qui donnent tout son sens économique à notre programme de privatisation.
En premier lieu le Gouvernement a eu le courage de s'attaquer à l'impôt de bourse dont le caractère antiéconomique était affirmé par tous, sans que pour autant la moindre action ait été entreprise. J'ai obtenu du Premier ministre que la loi de finances de l'été 1993 comporte une disposition d'allégement très significatif de cet impôt.
Les pouvoirs publics ont ainsi renoncé à près de 700 MF de recettes fiscales pour mieux assurer le financement en fonds propres des entreprises et pour assurer la compétitivité de la place de Paris et de ses intermédiaires.
En second lieu, j'ai fait adopter, vous le savez, plusieurs mesures qui, mises en perspective constituent une vraie réforme des circuits d'épargne. Je ne rentrerai pas ici dans le détail de ces mesures, mais elles intègrent évidemment au premier rang de leurs objectifs le souci de favoriser l'épargne longue et au sein de celle-ci les placements en actions. Vous savez que, dans cette optique, plusieurs initiatives ont été prises pour "canaliser" les fonds détenus jusqu'ici en produits des taux vers l'investissement en actions, notamment dans le cadre des PEA. D'après les informations dont je dispose, ce sont déjà près de 70 milliards de francs de SICAV monétaires qui ont été placés sur des PEA par la souscription de l'emprunt d'État de juillet dernier et ont vocation à être transformés à terme en actions.
Enfin, on parle beaucoup ces temps-ci des succès des privatisations. En tant que ministre de l'Économie, vous comprendrez que je ne saurais m'en plaindre ! Mais ce qui compte, au-delà des annonces d'un jour, c'est ce qui va rester. Or, et ce sera mon troisième point, le programme de privatisation du Gouvernement signifie surtout que la capitalisation de la place de Paris va augmenter de 400 milliards de francs, soit environ un cinquième de ce qui est actuellement le marché action français. Indubitablement, cela en soi est déjà une réforme de structure. La première privatisation avec 2,8 millions de souscripteurs, la deuxième avec près de trois millions prouvent l'intérêt de nos compatriotes pour l'investissement en actions de grandes entreprises, ainsi que leur confiance en la politique de redressement économique entreprise sous l'impulsion du Premier ministre. Mais au-delà, c'est un marché plus large, plus profond, donc plus attractif aussi pour les investisseurs étrangers qui est en train de se créer.
Vous le voyez, le Gouvernement est et continuera à être attentif au bon fonctionnement du marché des actions. Ce dernier est une condition essentielle pour que les entreprises puissent se développer dans de bonnes conditions. Soyez assurés que vous trouverez le Gouvernement réceptif à toutes les bonnes idées allant dans ce sens. Pour le reste, je suis tenté de conclure en vous disant "maintenant, c'est à vous de jouer !".
Je vous remercie.