Déclaration de M. Lucien Marest, membre du comité national du PCF, le 7 février 1994 publiée dans "L'Humanité" du 8, sur l'aide de l'Etat et des collectivités locales à l'activité théâtrale en France.

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Média : L'Humanité

Texte intégral

« Le SYNDEAC dénonce à juste titre, comme le groupe communiste l'avait noté lors de la discussion budgétaire à l'Assemblée nationale, une réduction, stagnation des subventions d'État, et il s'inquiète des désengagements nombreux de collectivités locales, départementales et régionales.

« Ce double mouvement, s'il ne rencontrait aucune résistance, conduirait rapidement à une fragilisation d'ensemble de la vie théâtrale française.

« Le Parti communiste français ne peut que soutenir la reconstitution d'un mouvement culturel actif, fort, revendicatif à l'égard de l'État, rassemblant les professionnels du milieu théâtral, les associations culturelles, les syndicats, les militants culturels, les élus. Là est la clé du dénouement de la crise des institutions culturelles, qui n'est pas seulement financière, même si les moyens obtenus de l'État sont déterminants.

« Car on ne peut parler de responsabilité en termes d'égalité selon qu'il s'agit du gouvernement ou des collectivités territoriales, et singulièrement des municipalités. Le gouvernement décide des choix politique qui aggravent la crise, les collectivités locales subissent les conséquences de ces choix. D'ailleurs, personne ne peut nier que si l'ensemble des collectivités publiques apportent 48 milliards de francs (en 1990) au financement public pour la culture. L'État ne représente que 38,2 de cet effort (21,9 % du ministère de Culture) et les municipalités 50,8 %. Mais, plus inquiétant pour l'avenir, le mouvement imprimé par l'État ces dix dernières années accroît les charges des villes et leur supprime des ressources. C'est, par exemple, le cas avec la diminution de la taxe professionnelle des entreprises décidée par le gouvernement et que, malgré ses promesses, il ne rembourse pas complètement aux villes.

« Prendre conscience de ce que la crise et les choix du gouvernement Balladur coûtent à la vie culturelle ne peut que contribuer à la mobilisation plus générale de toutes les forces progressistes contre la course sans fin aux énormes gâchis financiers spéculatifs qui conduisent la France et la planète au bord du gouffre en cette fin de siècle.

« Il va de soi que nous participerons sous toutes les formes possibles à la renaissance du mouvement culturel indispensable si l'on veut résister ensemble à la droite et construire, avec tous le citoyens, une nouvelle ambition inventive et démocratique, populaire donc, pour la culture. »