Editoriaux de Mme Arlette Laguiller, porte parole de Lutte ouvrière, dans "Lutte ouvrière" des 3, 10, 17, 24 et 31 juillet 1998, sur la lutte contre le SIDA, la hausse du SMIC et la reprise économique, la coupe du monde de football et la réduction du temps de travail et la création d'emplois et les mesures fiscales du Gouvernement.

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Média : Lutte Ouvrière

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Lutte Ouvrière : 3 juillet 1998

UN VIRUS À ÉRADIQUER : CELUI DU CAPITALISME

La douzième conférence mondiale sur le sida, qui siège à Genève, n'a pu que constater que l'épidémie avait considérablement progressé dans nombre de pays du Tiers Monde où, du fait de la pauvreté de la grande majorité de la population, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants malades sont abandonnés à leur sort, et où aucune politique de prévention digne de ce nom n'est mise en oeuvre.

Et ce qui a suscité l'émotion de la plupart des commentateurs, ce n'est pas tant les menaces qui pèsent sur les populations des pays pauvres, que les risques pour les pays riches. Car les virus ne connaissent pas les frontières, et la progression de cette épidémie dans les pays pauvres menace du même coup les pays les plus riches de la planète via, en particulier, le tourisme sexuel que pratiquent bon nombre de citoyens (généralement aisés) des pays occidentaux.

Mais le sida n'est qu'un fléau parmi d'autres. La mortalité par maladie infectieuse, qui est pratiquement tombée à zéro dans les pays industrialisés, est encore considérable dans les pays sous-développés parce que, faute de moyens, les médicaments efficaces qui pourraient juguler ces maladies n'y sont pas employés, et parce que, pour les mêmes raisons, l'hygiène publique qui pourrait en éviter beaucoup n'y est pas développée. Quant aux maladies comme le paludisme, la bilharziose ou la maladie du sommeil, qui provoquent des milliers de décès, elles ne représentent pas un marché suffisamment rentable pour intéresser vraiment les grands trusts pharmaceutiques.

Des millions de personnes meurent chaque jour dans le Tiers Monde, bien qu'on aurait les moyens de les sauver parce que n'est pas « rentable ». C'est écoeurant, mais il n'y à pas que dans les pays pauvres que la course au profit méprise la vie des populations. Dans tous les pays dits riches, les gouvernements proclament qu'il faut réduire les dépenses de santé, et cela se fait bien évidemment aux dépens de la population laborieuse.

Pourtant, qu'est-ce qu'il y a d'extraordinaire à ce que le budget de la santé publique progresse ? La médecine moderne dispose heureusement d'autres armes que les bonnes paroles dont les médecins du siècle dernier devaient bien souvent se contenter. Et le fait que le développement de la science entraîne une augmentation des dépenses de santé est on ne peut plus normal.

Mais voilà, nous vivons dans un système où les politiciens au service de la bourgeoisie, les commentateurs économiques, trouvent tout à fait normal que la fortune de Mme Bettencourt, principale actionnaire de L'Oréal, ait pu augmenter de plus de 40 % en six mois du fait de la flambée de la Bourse, et considèrent que l'augmentation des dépenses de santé de 2 ou 3 % par an est insupportable pour l'économie.

Alors, même dans un pays riche comme la France, les hommes qui nous gouvernent s'efforcent de réduire les dépenses de santé... pour avoir les moyens de faire plus de cadeaux encore aux gros capitalistes. On ferme des services dans les hôpitaux et des hôpitaux dits de proximité, on supprime des emplois dans les établissements de soins, on ne rembourse plus certains soins, bref on rogne de tous côtés sur la santé, au détriment de la population laborieuse. Sans compter tous ceux dont la course au profit, seul but des activités économiques, a fait des « exclus » comme on dit, qui n'ont même plus accès à des soins médicaux normaux.

C'est que le virus du sida n'est pas le seul qui menace la société humaine. Le capitalisme, qui transforme le coeur des possédants en calculette ne prenant que les profits réalisables en compte, est tout aussi dangereux. Et l'avantage, dans ce cas-là, c'est qu'il n'est pas besoin de faire de longues recherches pour savoir comment l'éradiquer.

Il suffirait que les travailleurs, tous ceux qui de par le monde produisent tout ce qui est nécessaire à la vie de la collectivité humaine, prennent conscience que le monde tournerait aussi bien, et même bien mieux, sans la petite minorité de privilégiés égoïstes, qui possèdent tout l'appareil productif et qui ne le font fonctionner que dans la mesure où cela permet d'augmenter le nombre de zéros de leurs comptes en banque.

Lutte Ouvrière : 10 juillet 1998

Jospin dit que « Ca va mieux »… MAIS PAS POUR LES TRAVAILLEURS !

Au Club de la presse d'Europe N°1 du dimanche 5 mai, Lionel Jospin s'est montré très content de lui, et de son gouvernement. « Les Français peuvent se dire : aujourd'hui, ça va mieux. » a-t-il déclaré, tout fier de la « reprise économique » dont on nous parle tant, et tout content de dire qu'on devrait l'inscrire à son crédit. Mais il s'est bien gardé de dire pour qui cela allait mieux. Car si le baromètre est effectivement au beau fixe pour le grand patronat, il n'en est pas de même des travailleurs.

Que sont les quelques dizaines de milliers de chômeurs en moins des statistiques officielles, à côté des millions de travailleurs qui continuent à connaître le chômage total ou partiel, à côté des plans de suppression d'emplois que continuent à annoncer bien des grandes entreprises ?

En quoi la situation de ceux qui ont un emploi, et qui voient leurs salaires stagner, leurs conditions de travail s'aggraver du fait de la « flexibilité », de la généralisation du travail posté ou en équipe, s'est-elle améliorée ?

Jospin s'est d'ailleurs bien gardé d'annoncer, comme conséquence de la reprise économique dont il se félicite tant, la moindre mesure en faveur des salariés. Il a au contraire incité une nouvelle fois les travailleurs à la patience, en déclarant qu'il « faut consolider la croissance, être bien sûr qu'elle est là ». Les salariés devront donc se contenter de vagues promesses pour l'avenir, de l'affirmation selon laquelle l'objectif de Jospin « reste de faire reculer le chômage… de redistribuer avec justice plus de pouvoir d'achat ».

Cela ressemble un peu trop au célèbre « demain on rase gratis ». Car ces fruits de la croissance, dont Jospin dit en substance aux travailleurs qu'il est encore trop tôt pour qu'ils en profitent, le grand patronat, lui, n'a pas attendu le bon vouloir du Premier ministre pour les accaparer. Les bénéfices escomptés par les grandes entreprises ont déjà fait flamber la Bourse. Les actions ont augmenté de 43,5 % depuis janvier, de 62,3 % depuis novembre 1997. Ce qui signifie que la fortune en actions des quelques dizaines de richissimes familles qui possèdent l'essentiel de l'économie de ce pays a augmenté dans les mêmes proportions, Et on ose nous parler d'un « coup de pouce » au SMIC pour 0,3 % de plus que la hausse du coût de la vie !

Et les riches n'ont pas à craindre que l'État essaie de récupérer, par le biais de l'impôt, une partie substantielle des profits qu'ils accumulent, Le Premier ministre a bien parlé dl' revoir le mode de calcul de l'impôt sur la fortune (que nombre de grands bourgeois, à l'exemple de l'industriel François Pinault, arrivent à ne pas payer du tout), mais il a tenu à affirmer qu'il était opposé à toute « surdose fiscale », et pour des mesures « progressives », histoire de rassurer le patronat. Il vient même de décider que les biens professionnels continueront à échapper à l'ISF.

Alors, même si Jospin décidait demain que le moment est enfin venu de faire bénéficier la population laborieuse de ces fameux « fruits de la croissance », il en serait bien incapable. Car ceux-ci auront déjà été cueillis, et depuis longtemps, par la grande bourgeoisie, et utilisés non pas pour réer les millions d'emplois qui seraient nécessaires pour extirper le chômage de ce pays, mais pour permettre aux plus grandes fortunes de s'arrondir encore, au besoin par des spéculations financières ou monétaires qui ne créent aucun emploi et ne peuvent qu'appauvrir un peu plus la population laborieuse.

Mais en fait Jospin n'essaiera même pas de faire réellement profiter, à quelques moments que ce soit, les classes laborieuses de la reprise économique dont il nous parle tant. Car il est au service de la grande bourgeoisie et, s'il adresse de bonnes paroles aux travailleurs, ce n'est que pour mieux les endormir et pour permettre justement aux riches de continuer à s'enrichir, pendant que le chômage et la misère continuent à toucher des millions de personnes.

Ce gouvernement n'est pas plus capable que ceux qui l'ont précédé de prendre les mesures radicales que nécessite la situation, de supprimer le chômage, et de donner à chacun les moyens de vivre décemment de son travail, en prenant sur les profits du grand patronat.

Lutte Ouvrière : 17 juillet 1998

LE LEURRE DE L'UNITÉ NATIONAL

Un grand nombre d'hommes politiques, Chirac, Jospin et même Séguin, ont mis l'accent sur l'unité nationale profonde inter-ethnique et inter-culturelle qui s'est manifestée massivement lors du Mondial autour des tricolores que ce soit l'équipe ou le drapeau.

On a vu des jeunes Noirs, des jeunes Beurs crier « on a gagné ! » en agitant le drapeau tricolore.

Cette victoire était celle d'une équipe, multi-ethnique aussi, puisque dix sur vingt deux des joueurs, s'ils étaient de nationalité française, puisque c'est obligatoire pour faire partie de l'équipe nationale, n'étaient pas originaires de l'Hexagone. A tel point que certains journalistes ont écrit qu'au-delà d'une victoire des Bleus-Blancs-Rouges, ce fut aussi une victoire des Blacks-Blancs-Beurs. Jospin a lui-même repris la formule.

Tout cela est vrai mais tout cela ne saurait faire oublier cependant que le sport, tout le sport professionnel, est une grosse histoire d'argent.

Il y a les sponsors, comme chacun sait, mais ce n'est pas tout. Lorsque Bouygues investit pour construire le stade de France, ce n'est pas pour l'intérêt dit national, mais pour les intérêts de ses actionnaires.

Et puis les chômeurs blacks, blancs, beurs auraient tort de croire que l'unanimité nationale qui s'est manifestée ainsi deux jours avant le 14 juillet, pouvait changer quelque chose dans le pays.

D'ailleurs, ce 14 juillet, Chirac a profité de l'occasion pour réaffirmer qu'il n'était pas question de régulariser tous les sans-papiers qui en avaient fait la demande te que ceux qui ne seraient pas régularisés seraient expulsés. Voilà la réponse du chef de l'État à tous ceux qui espéraient que la victoire des « Bleus » allait marquer un changement de politique et le début d'une intégration réussie.

Bien des peuples coloniaux qui se sont battus en 1914-1918, en 1939-1945 ou même en Indochine ou en Algérie avaient cru aux vertus des médailles tricolores qu'on leur avait remises, mais cela ne leur a donné ni travail ni même considération.

Demain, les lampions éteints, les travailleurs menacés par les plans sociaux et les licenciements, les chômeurs, ceux qui sont contraints de vivre avec les minima sociaux, les sans-logis ou les sans-papiers, ne verront pas leur sort changer. Et c'est au nom du drapeau tricolore que les hommes politiques continueront à justifier l'exploitation et le sort qui est fait aux exploités.

Non, il n'y a pas d'unité nationale. Car il y a d'un côté ceux qui exploitent les autres et d'un autre côté ceux qui sont exploités et victimes du système, qu'ils soient blacks, blancs ou beurs. Et le drapeau tricolore, s'il arrive de temps en temps à masquer les classes sociales derrière une fausse unité, est un paravent pour le patronat, la bourgeoisie et ceux qui profitent de ce système économique.

En fait, cette unité nationale ne sert que la bourgeoisie.

Lutte Ouvrière : 24 juillet 1998

LE SPORT À L'IMAGE DE LA SOCIÉTÉ : C'EST LE RÈGNE DU FRIC !

Le succès de la France a été l'occasion, pour les grands moyens d'information comme pour les hommes politiques de tous bords, de nous présenter le « Mondial » comme une grande fête de la fraternité et de l'intégration. Mais cette fête était à peine terminée que le Tour de France venait nous rappeler que derrière le spectacle sportif, quel qu'il soit, le fric est toujours présent.

Les fédérations sportives vendent à prix d'or les droits de retransmission des compétitions qu'elles organisent. Les chaînes de télé acceptent de verser des sommes folles, parce que ces retransmissions leur garantissent plus de téléspectateurs et, partants, plus de rentrées publicitaires. Les sponsors des équipes exigent plus en retour de leurs investissements. Ils veulent des victoires à n'importe quel prix, fût-ce à celui de la santé, voire de la vie, des champions qui font le spectacle. Tout le monde sait que le grand vainqueur du « Mondial » a été Adidas aux dépens de Nike. Et que si Festina s'est fait prendre la main dans le sac de produits dopants, ce n'est certainement pas la seule équipe qui a recours à ce genre de méthodes.

Là-dedans, les champions ne sont que les victimes (consentantes) d'un système dont les plus performants tirent tout de même quelques substantiels avantages matériels, même s'ils ne sont rien par rapport aux fortunes que d'autres font sur leur dos. Mais il n'y a malheureusement pas que dans le sport que la course au profit fait des ravages.

Ce pays compte plus de trois millions de chômeurs, autant de chômeurs partiels ou de travailleurs réduits à des « petits boulots » et à l'insécurité, pendant que ceux qui ont eu la chance de garder un emploi connaissent bien souvent des conditions de travail de plus en plus difficiles, des horaires de travail déments, un niveau de vie qui ne cesse de reculer.

Pourquoi en est-on là, en cette fin de XXe siècle ? Pourquoi, malgré des progrès techniques incessants, une augmentation considérable de la productivité du travail, le sort de la grande majorité des travailleurs ne cesse-t-il de se détériore ? Sinon parce que la minorité de privilégiés qui possède les grands moyens de production, qui contrôle toute l'économie, fait passer avant tout ses intérêts égoïstes.

Quand ils pensent que c'est nécessaire pour augmenter leurs profits, ces gens-là n'hésitent pas à procéder à des licenciements massifs, à jeter des milliers de travailleurs à la rue sans se soucier de ce qu'ils pourront devenir, à réduire le niveau de vie des autres, sous prétexte d'être en meilleure condition pour gagner ce qu'ils appellent la « compétition économique ».

Par rapport à cela, jouer avec la santé ou la vie de quelques athlètes, ce Il 'est que de l'artisanat à côté de la grande industrie.

Et nous vivons pourtant dans un des pays qui comptent parmi les plus riches de la planète. Car à l'échelle mondiale, le bilan de ce système régi par la seule loi du profit individuel est encore plus catastrophique. Il condamne à la mort lente par la famine, ou par des maladies que l'on aurait bien souvent les moyens techniques de soigner, des millions d'hommes, de femmes et d'enfants dans le Tiers Monde.

Alors le problème que pose ce système, ce n'est pas celui « d'assainir » le sport. C'est celui d'assainir la société, en construisant un monde où l'économie sera au service des intérêts de la collectivité humaine et non destinée à enrichir encore plus une petite minorité de privilégiés. Un monde où le sens de la solidarité, où le goût de l'effort collectif, ne trouverait pas à s'employer que sur les stades ou les parcours cyclistes.

Lutte Ouvrière : 31 juillet 1998

QUAND HARPAGON DOMINE L'ÉCONOMIE ET QUE LES TARTUFFE SONT AU POUVOIR

Lionel Jospin a fait bien peu de promesses électorales mais les rares qu'il a faites, il ne les tient pas.

Les 35 heures auraient pu diminuer l'exploitation des travailleurs. Au contraire, par le biais des réductions des salaires effectifs, par la modulation des horaires et des journées de travail, par la généralisation du travail à temps partiel pour les uns et des heures supplémentaires pour les autres, elles entraîneront des conditions de vie empirées, sans créer un seul emploi.

Des centaines de milliers d'emplois promis (et il en aurait fallu des millions car aux trois millions de chômeurs s'ajoutent au moins autant d'emplois précaires ou incomplets), il n'y en a eu de créés, en plus d'un an, que quelques dizaines de milliers, et pour des jeunes sous-payés.

A ce propos le gouvernement serait, paraît-il, servi par une reprise économique qui devrait être génératrice d'emplois.

En réalité les emplois, si emplois il y a, ne sont créés qu'au compte-gouttes, d'autant qu'il s'en détruit autant qu'il s'en crée. Par contre, la reprise profite directement aux bénéfices.

Et ce ne sont pas les mesures fiscales que vient de prendre le gouvernement qui vont changer les choses.

Sous prétexte que la reprise économique augmenterait à l'avenir les recettes de l'Etat, le gouvernement a décidé de diminuer les impôts du seul patronat en lui faisant cadeau de 27 milliards de francs sur cinq ans par la suppression de la taxe professionnelle sur les salaires.

Cela devrait, paraît-il, favoriser l'emploi. Mais chacun sait, et voit bien depuis des années, que le patronat ne crée d'emplois que s'il en a besoin. Si le coût du travail diminue, cela augmente les bénéfices mais pas le nombre d'emplois.

Cela après que le gouvernement eut dit et répété sur tous les tons qu'il ne fallait pas se dépêcher de distribuer les ressources supplémentaires de l'impôt escomptées du fait de la prétendue croissance.

Comme on voit, si le gouvernement ne veut pas se précipiter pour arrêter de faire des restrictions de budget dans les domaines sociaux ou pour la collectivité, par contre pour les cadeaux au patronat, il ne veut pas prendre de retard.

Ces 27 milliards vont manquer tragiquement pour les écoles, pour les collèges, pour les crèches, les hôpitaux, la Sécurité sociale, les retraites, les transports en commun et tout ce que l'Etat pourrait entreprendre pour améliorer les conditions de vie de la population.

Non ! Ce gouvernement, dit de gauche, préfère sans attendre faire cadeau, par avance et à fonds perdus, des rentrées fiscales supplémentaires de la croissance à la minorité la plus riche de la population.

Le discours est toujours le même : quand des emplois auront été créés en diminuant le prix du travail, on pourra améliorer le niveau de vie des salariés.

En fait ce qui risque de se passer, c'est ce qui se passe actuellement en Angleterre.

On nous a dit depuis quatre ou cinq ans, que l'Angleterre est un exemple, qu'en prenant, comme Thatcher et Tony Blair, des mesures d'austérité, de réduction des salaires, de diminution voire de suppressions des dépenses sociales de l'État, on favoriserait la reprise. Il y aurait alors eu une reprise économique en Angleterre. Pas pour les travailleurs évidemment, mais pour la bourgeoisie.

Mais pour l'avenir l'espoir était-il permis ? Non ! Aujourd'hui la reprise est terminée et on se demande même s'il n'y aura pas une récession, En attendant, les travailleurs anglais se seront en vain serrés la ceinture pendant que le patronat arrondissait sa fortune.

Voilà le sort qui nous attend si nous laissons faire ceux qui nous exploitent et ceux qui gouvernent pour eux.

Les travailleurs peuvent cependant y changer quelque chose.

Le jour où la colère générale l'emportera sur la résignation que nous prêche un gouvernement qui se prétend au service de la population, la bourgeoisie et le patronat pourraient bien regretter leur cynisme et leur âpreté au gain d'aujourd'hui.