Texte intégral
RMC : mardi 28 juin 1994
P. Lapousterle : Que faites-vous en ce moment après ce succès des européennes ?
Jean-François Hory : On essaye de le consolider en lançant une campagne nationale d'adhésion au mouvement des radicaux de gauche, qui va durer pendant tout l'été. Et puis, en passant des contrats d'associations politiques avec nos différents partenaires : écologistes, socialistes, réformateurs, démocrates, des républicains de tous horizons. Ceci, pour essayer de constituer un grand pôle réformiste radical.
P. Lapousterle : Quels sont les prochains sur votre liste ?
Jean-François Hory : Je ne vais pas dévoiler les noms et compromettre ces opérations de rassemblement. Il y a une dynamique autour du radicalisme et il y a beaucoup de gens qui pensent que la gauche en France devrait être rééquilibrée. Nous avons réussi avec le résultat des européennes, mais il ne faut pas s'en tenir là. Il faut construire ce grand pôle radical, réformiste, écologiste, qui permettra peut-être à côté du PS, en concurrence amicale avec les socialistes, de donner une base plus large à notre candidat, celui de la gauche, aux élections présidentielles prochaines.
P. Lapousterle : Vous avez vu E. Balladur hier soir sur France 2. Votre impression ?
Jean-François Hory : Les radicaux ne sont pas portés à la polémique ; mais j'ai trouvé E. Balladur assez calme. On a l'impression qu'il gouverne sans frénésie, sans fébrilité. Malgré tout, une bonne partie de son discours me paraît incantatoire, notamment sur la reprise de la croissance et ses effets sur l'emploi. C'est le vieux mythe du bout du tunnel, ça fait une vingtaine d'années qu'on nous dit que la croissance va repartir et il semble bien qu'il faille chercher d'autres pistes. Car si la croissance repartait, la France est à l'écart de celte reprise pour le moment, à cause des erreurs des gouvernements. Il y a un léger mieux mais il ne semble pas que la croissance pure, puisse aujourd'hui, provoquer la création d'emplois que le Premier ministre en attend. On le jugera, sans esprit polémiste, une fois de plus, à ses résultats.
P. Lapousterle : Et quand il dit que « l'inversion de tendance du chômage avant la fin de l'année était une promesse prudente » ?
Jean-François Hory : Oui, E. Balladur s'exprime de façon très prudente. Il a même inventé une manière de gouverner : « Je ne vous promets rien, ça va être dur, on fera le maximum, on ne peut pas faire grand-chose ». Et les gens qui sont un peu désemparés ne démentent pas l'adhésion à E. Balladur, c'est un phénomène assez troublant. De la même manière, il annonce des réformes et si elles ne conviennent pas à la catégorie concernée, il les retire. C'est une nouvelle méthode de gouvernement. On le regarde faire, un peu amusés, et on attend de voir de véritables résultats.
P. Lapousterle : Vous êtes clairement dans l'opposition ?
Jean-François Hory : Tout à fait. Le radicalisme s'est un peu perdu par le passé, dans un centrisme tactique à toute épreuve. On se situait le plus près possible du centre de gravité de la vie politique. Je crois qu'il n'y a rien à attendre de ça. Le mouvement que je préside n'est pas le mouvement des radicaux de centre gauche, mais le MRG, et très clairement nous nous situons dans l'opposition à l'actuel gouvernement et au soutien des actions du président de la République.
P. Lapousterle : Quand le Premier ministre a dit hier qu'il ne voyait pas pourquoi il serait le seul Français à qui il serait interdit d'avoir des idées pour la France et pour le futur, vous avez compris qu'il serait candidat à l'élection présidentielle ?
Jean-François Hory : J'ai surtout compris qu'il commençait à purger les querelles qui divisent actuellement la droite, dans la perspective de la présidentielle. Tout le monde pense qu'E. Balladur sera peut-être candidat s'il trouve, non pas dans son parti mais du côté de l'UDF, les soutiens suffisants. Ce sont des affaires qui concernent la droite, ce ne sont pas les miennes. Mais manifestement, depuis le résultat des européennes, la droite de ce pays est gagnée par une certaine fébrilité et on prépare les présidentielles bien avant l'heure, trop avant l'heure.
P. Lapousterle : Vous avez lu le livre de J. Chirac.
Jean-François Hory : Pas encore, je le regrette, je n'en ai pas eu le temps. Depuis le résultat des européennes, nous avons eu beaucoup de travail à faire, mais je le ferai pendant l'été.
P. Lapousterle : Comment voyez-vous le changement au PS et est-ce un bon changement ?
Jean-François Hory : J'ai vu ça d'un œil consterné car je suis très frappé par le fait que nos amis socialistes ne peuvent, semble-t-il, plus évoluer que par crise. Et la violence de leurs affrontements internes laisse les Français un peu déconcertés. Je regarde cela avec tristesse. Que le PS rectifie sa ligne politique, le résultat des européennes le lui a imposé. C'était clair qu'il s'était trompé de voie. Nous ne nous sentons pas directement concernés par ça. Nous sommes intéressés, nous regardons mais pas directement concernés. Nous avons six mois devant nous ; que les socialistes reconstruisent leur maison, ils en ont bien besoin. Les radicaux pour leur part, s'attachent à la constitution de ce nouveau pôle radical réformiste, pour faire un grand courant radical, indépendant, puissant, militant, moderne. Et à partir de là, et de là seulement, en novembre, nous discuterons avec nos partenaires.
P. Lapousterle : La personnalité d'H. Emmanuelli et son coup de barre à gauche ?
Jean-François Hory : Une fois de plus c'est l'affaire des socialistes. H. Emmanuelli : il y a 13 ans j'étais député de Mayotte et lui, secrétaire d'État aux DOM/TOM. Donc, on se connaît un peu. C'est quelqu'un qui incarne une certaine idée de la gauche, qui est peut-être plus laïc, plus classique, moins moderne que celle que portait Rocard. Je ne sais pas si le changement de personnes suffira à restituer un projet au PS. Car le problème n'est pas celui des personnes, ou des organisations, ou des configurations politiques, mais bien celui du projet. Aujourd'hui, la gauche, qu'elle soit socialiste, radicale, n'a pas de projet crédible. Il faut donc travailler à cela c'est le plus urgent.
P. Lapousterle : Est-il possible et imaginable que le MRG ait un candidat aux présidentielles ?
Jean-François Hory : Il ne faut pas l'exclure : il ne faut rien exclure en cette matière. Nous essaierons de trouver à l'intérieur du grand parti radical nouveau, sinon à l'extérieur, le candidat qui opérera le plus vaste, le plus large rassemblent. Nous souhaitons qu'il y ait un rassemblement de premier tour des forces de gauche. Mais si nos cousins socialistes persistaient dans leurs manières traditionnelles, qui consistent à notifier leurs choix internes à leurs partenaires, alors personne n'empêchera le courant radical d'avoir un candidat au premier tour. Aux risques que la gauche ne figure pas au deuxième tour, mais chacun aura pris ses responsabilités.
P. Lapousterle : Et quand vous entendez dire que J. Delors pourrait éventuellement le candidat de la gauche ? C'est une bonne candidature ?
Jean-François Hory : C'est une idée qui nous est plutôt sympathique. On dit même que J. Delors pourrait être le candidat des radicaux à la présidentielle. Deux problèmes : il n'est pas radical et pas candidat pour le moment.
P. Lapousterle : D'autres n'ont pas été radicaux, ni candidats et sont devenus de bons candidats radicaux …
Jean-François Hory : Oui, vous pensez sans doute au président de la République actuel, dont nous pensons qu'il serait du reste, le meilleur candidat pour 95, mais il ne me semble pas que ce soit dans ses plans. Delors peut être un très bon candidat de rassemblement, mais je crois qu'on lui rend un mauvais service en le mettant en campagne, en jeu, trop tôt.
P. Lapousterle : B. Tapie donne une conférence de presse aujourd'hui à 11 heures. Il est suspendu au problème de sa demande de levée d'immunité parlementaires Pensez-vous qu'il va démissionner ?
Jean-François Hory : Comme il donne une conférence de presse à 11 heures, je vais le laisser annoncer lui-même. Les débats de levée d'immunité, au-delà des clivages partisans, c'est d'abord un débat entre un homme seul et son Assemblée. Simplement ceci : au rythme où s'accumulent les difficultés faites à B. Tapie, rythme qui coïncide du reste avec les calendriers électoraux, plus personne dans ce pays n'est dupe. On est aujourd'hui dans une situation tout à fait exceptionnelle. C'est la première fois, dans l'histoire de la République, que la levée d'une immunité est demandée pour un motif fiscal ! Or personne ne croit qu'aucun parlementaire n'a jamais eu de différends avec l'administration fiscale. Si on ne l'a jamais fait jusque-là, c'est que l'immunité protège le Parlementaire contre le pouvoir exécutif et ses pressions. Or l'administration fiscale est directement dans la main de l'exécutif, en l'occurrence du gouvernement. Donc, personne ne croit à la réalité des accusations contre B. Tapie. Simplement, ces affaires quelle que soit leur nature, ces affaires qui s'accumulent, font l'objet d'une exploitation politique et les radicaux pour leur part, ont l'intention d'apporter à B. Tapie, un soutien politique et de faire une contre-attaque, un traitement politique de ces affaires.
P. Lapousterle : Contre-attaque, c'est-à-dire ?
Jean-François Hory : Nous allons mettre en cause un certain nombre de pratiques, car B. Tapie sert pour un certain nombre de relais d'opinion de droite à faire oublier d'autres affaires, comme par exemple le financement du PR, les difficultés judiciaires de l'actionnaire principal des deux hebdomadaires de droite qui mènent campagne contre Tapie.
P. Lapousterle : Qu'avez-vous pensé quand l'Angleterre a réussi à bloquer la nomination de J.-L. Dehaene accepté par les 11 autres ?
Jean-François Hory : C'est désolant ; je n'ai pas de sympathie particulière pour J.-L. Dehaene qui n'est pas de ma famille politique. Mais les partenaires unanimes de l'Angleterre s'étaient mis d'accord sur ce choix, qui est celui d'un Européen résolu.
P. Lapousterle : Il faut accepter le veto anglais ou bien tenir ?
Jean-François Hory : Sur cette affaire et sur un certain nombre d'autres affaires, maintenant, il faut demander à l'Angleterre si elle est à l'intérieur ou à l'extérieur. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Et la question de l'appartenance effective du Royaume-Uni à l'appartenance européenne, est désormais posée. Il faut arrêter de céder au chantage permanent des gouvernements conservateurs anglais.
P. Lapousterle : Il faut donc faire le coup de force maintenant ?
Jean-François Hory : Je crois.
RTL : vendredi 22 juillet 1994
M. Cotta : La crise a été évitée de justesse hier. Que s'est-il passé avec J. Santer ? L'Assemblée européenne avait-elle envie de faire un acte fondateur, d'exister en s'opposant ?
Jean-François Hory : Elle avait envie de protester contre un double paradoxe : les gens qui soutenaient J. Santer étaient ceux-là même qui s'étaient opposés au veto anglais contre le candidat précédent. Par ailleurs, ces mêmes soutiens de J. Santer le présentaient comme un homme tellement incapable de diriger la Commission qu'ils en attendaient un renforcement des pouvoirs du Conseil européen et donc, par voie de conséquence, un affaiblissement aussi du Parlement européen. Paradoxalement, il s'est trouvé une majorité courte de parlementaires pour consentir à ce raisonnement.
M. Cotta : Que reprochez-vous exactement à J. Santer ? B. Tapie a dit hier : « On vous aime trop pour voter pour vous. »
Jean-François Hory : B. Tapie a voulu dénoncer, avec talent, l'hypocrisie des gens qui soutenaient J. Santer, qui le couvraient d'éloges, mais qui attendent de sa nomination un affaiblissement de la Commission. B. Tapie a donc dit : « C'est insulter votre personnalité, vos compétences et vos convictions. » J. Santer est un européen convaincu, soutenu en l'occurrence par les gens qui ne veulent pas de l'Europe. « Donc, pour vos idées et pour vous-même, vous devez renoncer. Et comme on vous aime bien, on va vous y aider », c'est ce qu'a dit Tapie. Nous avons voté contre l'investiture de J. Santer. La majorité a été courte, mais le Parlement européen a manqué une belle occasion d'exister.
M. Cotta : Y avait-il un clivage gauche-droite ?
Jean-François Hory : Globalement, avec des nuances, c'est la faute du groupe socialiste si J. Santer a obtenu cette courte majorité, puisqu'une cinquantaine de députés socialistes ont voté pour lui, notamment les députés espagnols. Il aurait suffi que douze changent d'avis pour que l'investiture soit refusée et que l'on s'aperçoive dans toute l'union européenne que le Parlement européen existe.
M. Cotta : Les socialistes français n'ont pas écouté l'appel que lançait hier R. Dumas ici même ?
Jean-François Hory : Ils ont eu raison, quelles que soient les motivations de R. Dumas, que l'on devine.
M. Cotta : C'est quoi ?
Jean-François Hory : Je pense qu'il s'agit essentiellement de politique intérieure. Dans tous les cas, les parlementaires sont libres et n'obéissent pas aux injections de l'exécutif ou des anciens ministres. Donc, les socialistes français, en l'occurrence, ont eu raison.
M. Cotta : Pensez-vous, comme l'a dit Tapie dans son style imagé, qu'il n'est pas étonnant que « l'Europe ne marche pas, quand on voit 175 carpes et 160 lapins qui essaient de faire des petits européens » ?
Jean-François Hory : C'est en effet quelque chose de déroutant, cet accord central entre les sociaux-démocrates et les démocrates-chrétiens. Nous avons vu cela en France pendant la campagne européenne. La liste de Rocard était composée d'un homme, une femme, un homme, une femme. La liste Baudis d'un anti, d'un pro-Maastricht, puis d'un anti, d'un pro-Maastricht, d'un anti. Nous avions suggéré déjà que, compte tenu de la faible différence entre leurs programmes, ils fassent plutôt une liste un Rocard, un Baudis, un Rocard, un Baudis. C'est ce dispositif qui est à l'œuvre au Parlement européen et qui constitue ce que nous appelons, nous, la social-démocratie chrétienne. Les deux grands groupes socialiste et conservateur se partagent le pouvoir, les prébendes dans un accord sans principes contre lequel notre nouveau groupe, l'Alliance radicale européenne, a eu plusieurs occasions de protester fortement cette semaine. Chacun dissimule son propre projet politique, celui sur lequel il s'est fait élire, pour trouver à tout prix un accord avec l'autre, lui permettant de prendre sa part dans la répartition des prébendes européennes.
M. Cotta : Prébendes européennes, vous parlez un peu comme Le Pen.
Jean-François Hory : Quand on a passé la semaine de constitution du Parlement européen, on ne peut pas parler autrement. Manifestement, il n'y a rien de commun entre les démocrates-chrétiens et les socio-démocrates. Mais ça ne les empêche pas de s'entendre sur le dos de tous les autres.
M. Cotta : Entente illicite ?
Jean-François Hory : Je crois que c'est un député gaulliste qui a parlé « d'abus de position dominante » ; c'est tout à fait ça. Surtout, les électeurs ne peuvent pas retrouver là la volonté au nom de laquelle ils ont envoyé ces députés au Parlement européen.
M. Cotta : Vous avez essayé d'ouvrir un dialogue entre les radicaux de gauche et le PS, mais vous avez été assez sèchement éconduit. Vous aviez proposé l'élaboration d'un projet minimal commun pour la gauche, avant même d'ouvrir des discussions électorales, et le PS a fermé la porte.
Jean-François Hory : Chez moi, on dit qu'on ne peut pas forcer à boire un âne qui n'a pas soif.
M. Cotta : L'âne doit être content de vous entendre.
Jean-François Hory : Depuis plusieurs semaines, depuis leur déroute aux élections européennes, les socialistes se demandaient publiquement s'il fallait ou non discuter avec les radicaux, négocier les élections municipales, et quels seraient leurs candidats aux présidentielles. Je leur ai écrit pour leur dire que ces questions n'intéressaient pas les radicaux, car elles n'intéressent pas les Français, en ce moment. Les Français pensent qu'il nous faudrait élaborer un projet de gauche alternatif, face aux difficultés actuelles de la France, dont nous ne profitons pas, car nous n'avons pas crédibilité. Donc, je leur ai dit sur quels thèmes de fond j'étais prêt à discuter. En effet, ils ont refusé, dans des formes qui ne m'étonnent pas, car quand on parle aux socialistes de la même manière qu'ils ont l'habitude de parler aux autres, eux jugent qu'il s'agit d'arrogance et de mépris.
M. Cotta : Vos avez peut-être donné l'impression de tenir la dragée haute au PS car vous aviez fait, vous, un très bon score aux élections européennes.
Jean-François Hory : Inattendu par eux, en tout cas. Mais il est fait que, quand un parti qui a dominé toute la gauche française pendant trente ans fait 14 %, et que les radicaux, dont on avait oublié qu'ils existaient mais qui commencent leur résurgence, font 12 %, la discussion ne peut plus être posée dans les mêmes termes.
M. Cotta : Quelle a été la conséquence du vote européen sur l'existence du MRG ? Avez-vous gagné des adhésions, est-ce lié à la personne même de Tapie ou aux performances électorales du MRG ?
Jean-François Hory : Il est difficile de démêler les deux. Je veux dire que, sans doute, la première cause est la personnalité de Tapie, sa popularité, ses qualités politiques et son audience médiatique. Mais en même temps, les radicaux ont su constituer une liste assez large de rassemblement, montrer de la tolérance, avec beaucoup de personnalités nouvelles comme C. Lalumière, N. Mamère et d'autres. Et par ailleurs, les valeurs radicales, celles de la gauche individualiste mais solidaire, sont actuelles, je crois.
M. Cotta : C'est quoi les valeurs radicales aujourd'hui ?
Jean-François Hory : C'est de l'humanisme, de l'existentialisme. Les valeurs radicales, c'est aussi la laïcité. On nous a bien dit que c'était une valeur dépassée, archaïque. Mais le million de personnes dans les rues de Paris, en janvier, sur l'école publique, a montré que ce n'était pas tout à fait dépassé.
M. Cotta : Vous êtes favorable à la candidature éventuelle aux présidentielles de J. Delors ? Les principes laïcs s'y reconnaissent ?
Jean-François Hory : Je n'ai pas d'a priori pour ou contre la candidature éventuelle de J. Delors. On me dit qu'il pourrait être le candidat des radicaux, ce n'est pas impossible mais il n'est ni radical, ni candidat.
M. Cotta : Les radicaux tous unis derrière Delors à la présidentielle, c'est possible ?
Jean-François Hory : Il faudrait déjà qu'il soit candidat. Et dans tous les cas, cette candidature ne pourrait être soutenue par les radicaux que si les discussions préalables se font sur une base partenariale et équilibrée, et sur un projet de fonds. C'est ce que j'ai proposé à nos cousins socialistes. On finira bien par se rassembler.
M. Cotta : Vous êtes brouillé avec les cousins ?
Jean-François Hory : Pas vraiment brouillé ; je mets cela sur le compte du désarroi électoral.
M. Cotta : On dit que F. Mitterrand vous verrait très bien candidat dans la circonscription qui a été longtemps la sienne, Château-Chinon. C'est vrai ?
Jean-François Hory : Ce sont des supputations de vos confrères.
M. Cotta : Vous démentez ?
Jean-François Hory : Je ne suis pas candidat. Je ne dis pas que je ne le serai pas.
M. Cotta : Je vous gêne ?
Jean-François Hory : Pas du tout. Je ne sais pas quelle est l'origine de cette rumeur. Il m'arrive de parler avec le président de la République, plutôt d'histoire ou de littérature et jamais de questions électorales.