Interviews de M. Edmond Alphandéry, ministre de l'économie, dans "Paris Match" le 10 février 1994 et "Valeurs actuelles" du 14, sur le plan de relance de la demande et le soutien à l'emploi, sur le bilan des réformes du gouvernement Balladur et sur les élections européennes.

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Média : Paris Match - Valeurs actuelles

Texte intégral

Paris-Match : 10 février 1994

Paris-Match : Tous les syndicats, unanimement, se disent déçus par votre dispositif de relance de la consommation et de soutien de l'emploi. Le gouvernement n'a-t-il pas été trop timide ?

Edmond Alphandéry : Je ne crois pas, l'ensemble des indicateurs dont nous disposons aujourd'hui confirme que notre précision de croissance de 1,4 % est raisonnable. Il n'était donc pas nécessaire d'envisager un dispositif de soutien plus puissant. Ce que nous avons souhaité faire, c'est accompagner la reprise de la demande. Il faut d'ailleurs faire attention. La France vit en économie ouverte, ce qui restreint les choix. En 1981, nos prédécesseurs socialistes ont pu le constater : leur plan de relance de la consommation a débouché sur des importations massives et un déficit commercial considérable. Il a fallu ensuite freiner, ce qui a aggravé le chômage. C'est pourquoi j'ai plaidé pour une relance ciblée sur le secteur le plus touché : l'automobile.

Paris-Match : Chômage, moral des chefs d'entreprise… plusieurs indices publiés cette semaine indiquent que ça va moins mal. Qu'en est-il de la consommation ?

Edmond Alphandéry : Je suis confiant dans les chiffres du mois de janvier. Il y a un indice qui ne trompe pas : Michel-Édouard Leclerc, qui était pessimiste en novembre, m'a indiqué que chez lui les ventes de fin d'année ont bien marché et que celles de janvier progressent encore. Venant de la part d'un chef d'entreprise qui a une réputation de franc-parler, cela me réconforte plutôt.

Paris-Match : Qui a eu la lumineuse idée de relancer les emplois de concierge ?

Edmond Alphandéry : C'est le fruit d'une réflexion collective à laquelle j'ai pris ma part, car j'ai toujours été frappé par l'exemple du Japon. Il montre qu'il y a un gisement très riche dans les emplois de service. Les Japonais connaissent actuellement une grave récession. Or le chômage ne dépasse pas 3 % de la population active. Là-bas, dans les hôtels, les restaurants, les grands magasins, il y a des nuées de liftiers, de livreurs, de gardiens. En France, ces postes ont disparu : il faut tenter d'en rétablir une partie.

Paris-Match : Alors pourquoi n'avez-vous pas décidé d'exonérer totalement de charges sociales ces emplois de services ?

Edmond Alphandéry : Il faut travailler avec le dispositif existant, celui des contrats de qualification et d'insertion de la loi Giraud. Laissons-lui le temps de produire ses effets, nous verrons bien ensuite.

Paris-Match : Certains experts prédisent qu'avec 1,4 % de croissance cette année, on comptera 400 000 chômeurs de plus fin 1994.

Edmond Alphandéry : Ces chiffres sont très excessifs. Le rythme de progression du chômage a baissé de moitié entre le premier et le second semestre 1993. En décembre, le nombre de demandeurs d'emploi ne s'est accru que de 4 300. C'est encore trop, bien sûr. C'est pourquoi nous intensifions le dispositif avec les emplois de service et ceux qui découleront des contrats prévus par la loi quinquennale, on peut espérer endiguer la montée du chômage d'ici à la fin de l'année.

Paris-Match : La profondeur de la récession de l'Allemagne, qui absorbe 18 % de nos exportations, ne risque-t-elle pas de peser sur la reprise française ?

Edmond Alphandéry : Le climat des affaires en Allemagne est moins bon qu'en France. Mais nous l'avons pris en compte lorsque nous avons prévu 1,4 % de croissance en 1994. Nous comptons sur une augmentation du PIB allemand de 0,5 % seulement. J'observe par ailleurs que le rythme des prix allemands est en train de décélérer, cela va dans le bon sens.

Paris-Match : Vous revenez du séminaire de Davos en Suisse. Comment la France vous semble-t-elle être perçue par nos grands voisins ?

Edmond Alphandéry : Ce qui me frappe c'est qu'elle reste mal connue ou plutôt méconnue. Nous gardons trop souvent l'image d'un pays qui est resté isolationniste et protectionniste, alors que notre pays a beaucoup changé. À égalité avec la Grande-Bretagne, nous sommes le pays au monde qui accueille le plus d'investissements étrangers. Ceci est plutôt bon pour l'emploi…


Valeurs actuelles : 14 février 1994

Valeurs Actuelles : Le plan de soutien de la demande rendue public le 30 janvier a rencontré un accueil contrasté. La méthode retenue — trois comités interministériels puis un séminaire gouvernemental suivi d'une conférence de presse — n'était-elle pas de nature à susciter une attente disproportionnée et donc d'inévitables déceptions ?

Edmond Alphandéry : On peut débattre à l'infini de la médiatisation de l'action politique. Si les responsables gouvernementaux adoptent un profil bas, s'ils se contentent d'agir sans communiquer, les médias en concluent que le gouvernement ne croit pas lui-même aux mesures qu'il met en œuvre. Si au contraire le gouvernement rend publique son action, les journalistes ont tendance à dire : on attendait plus, la montagne accouche d'une souris.

Valeurs Actuelles : Sur le fond les socialistes ne sont guère convaincus. D'après Michel Rocard, vos mesures « ne font pas le poids ».

Edmond Alphandéry : Les arguments de Michel Rocard et de ses amis auraient plus de poids si les socialistes avaient géré le pays de façon moins catastrophique. En dix ans, sous leur gestion, la France est passée d'un million et demi à trois millions de chômeurs, soit 4 points d'augmentation contre 1,3 en Allemagne. La nouvelle majorité, elle, n'est aux affaires que depuis dix mois. Dix ans c'est long, dix mois c'est court.

Qu'avons-nous trouvé en arrivant ? La pire récession de l'après-guerre, un déficit budgétaire deux fois plus élevé que celui voté quelques mois auparavant, la Sécurité sociale gravement dans le rouge, bref, des marges de manœuvre pratiquement nulles. Dans ces conditions, n'est-il pas un peu facile de jeter la pierre à ceux à qui on a légué une situation aussi dégradée ?

Valeurs Actuelles : Sur la question du chômage, François Mitterrand a lui-même émis quelques observations. La cohabitation serait-elle en train de changer de ton ?

Edmond Alphandéry : Non il n'y a rien de nouveau sous le soleil : depuis le mois d'avril le président de la République fait régulièrement entendre sa voix. Rappelez-vous les remarques qu'il avait formulées le 14 juillet à propos des privatisations. Rien d'étonnant à cela, François Mitterrand intervient dans le domaine de la politique intérieure, et comme il n'a pas les mêmes idées que nous, on voit bien la différence.

Bien sûr la cohabitation est un système inconfortable, mais chacun fait ce qu'il faut pour qu'elle se passe aussi bien que possible. Le gouvernement applique la politique économique et sociale qui est celle de sa majorité et nul ne lui conteste ce droit.

Valeurs Actuelles : La majorité justement a accueilli plutôt fraîchement votre plan du 30 juin. Il y a eu les critiques de Charles Millon, celles de Jean-Louis Debré…

Edmond Alphandéry : C'est vrai mais il y a aussi eu le satisfecit général apporté par Raymond Barre et par bien d'autres responsables de la majorité. Quant à Jean-Louis Debré, je crois que Jacques Chirac lui a répondu en approuvant sans réserve la politique du gouvernement.

Au-delà, il ne faut pas exagérer la portée des critiques exprimées ici ou là. Voyez la confiance exprimée massivement à l'Assemblée nationale à la suite des négociations du GATT : la majorité, loyale et fidèle, soutient le gouvernement par ses votes et c'est cela qui compte.

Valeurs Actuelles : Vous ne pouvez tout de même pas nier l'existence d'une certaine impatience jusque chez vos partisans ?

Edmond Alphandéry : Il faut se souvenir que nous ne sommes là que depuis dix mois. Dix mois c'est le laps de temps inconfortable par excellence : suffisamment long pour créer l'oubli (de l'héritage) et susciter l'impatience, mais trop court pour pouvoir engendrer des résultats tangibles. Car il faut du temps pour qu'une politique économique exerce ses effets. La France n'échappe pas à cette règle. C'est durant l'année 1994 que nous recueillerons l'essentiel des fruits de l'effort de redressement entrepris depuis le printemps dernier sous l'impulsion d'Édouard Balladur.

Valeurs Actuelles : Vous êtes aussi vice-président du CDS. Que pensez-vous de la bataille déjà engagée entre Pierre Méhaignerie et Bernard Bosson pour la présidence du parti ?

Edmond Alphandéry : A priori le fait que deux personnalités se livrent à une compétition démocratique pour la direction d'une formation politique me paraît naturel et plutôt sain. Mais en l'occurrence et compte tenu des impératifs de cohésion gouvernementale, cette bataille ne me paraît pas opportune.

D'ici au congrès d'avril, il nous reste à imaginer une solution. Je suis convaincu que mes amis Pierre Méhaignerie et Bernard Bosson, dont je connais le sens des responsabilités, y parviendront. Avec d'autres, je m'y emploierai.

Valeurs Actuelles : Autre affrontement qui menace la majorité : les européennes. Va-t-on selon vous vers une ou deux listes ?

Edmond Alphandéry : Les choses désormais sont à peu près claires. La liste unique s'impose, et c'est le bon sens. Les électeurs comprendraient-ils que cette majorité, qui mène avec succès une politique européenne sous la conduite d'Édouard Balladur dans le cadre d'un tandem RPR-UDF incarné par Alain Juppé et Alain Lamassoure, se présente divisée aux élections européennes ?

Valeurs Actuelles : Vous parlez d'Alain Juppé et d'Alain Lamassoure. Pensez-vous qu'ils doivent conduire la liste de la majorité ?

Edmond Alphandéry : C'est un autre problème. Certains se sont interrogés sur le point de savoir si des ministres pouvaient s'impliquer dans une telle élection. L'argument selon lequel des candidats doivent siéger à Strasbourg est fort. Il semble rencontrer l'assentiment de nos électeurs.

Valeurs Actuelles : Donc…

Edmond Alphandéry : Donc mon candidat est Dominique Baudis. Pas seulement parce qu'il est CDS mais aussi parce qu'il incarne une nouvelle génération de responsables politiques, qu'il est le maire d'une grande ville de province où il a réussi et que ces élections européennes ne peuvent être contestées par personne. Bref, il me semble acceptable par le RPR comme par l'UDF. Et ce qui ne gâte rien, les sondages font de lui l'une des meilleures — pour ne pas dire la meilleure — tête de liste.

Valeurs Actuelles : Dernière ombre, enfin, qui plane sur toute la majorité : la compétition entre Édouard Balladur et Jacques Chirac.

Edmond Alphandéry : Écoutez, la situation économique et sociale est suffisamment difficile pour ne pas la compliquer encore en subordonnant la vie politique à la seule préoccupation présidentielle. Certes l'échéance est importante. Mais plus tard on en parlera, mieux cela vaudra.

Valeurs Actuelles : En 1995 une donnée pèsera sur le plateau de la balance : l'état de l'économie française et la capacité démontrée par le gouvernement à l'améliorer…

Edmond Alphandéry : En dix mois, nous avons multiplié les réformes dans tous les domaines, la Sécurité sociale l'économie, la fiscalité, la justice, l'aménagement du territoire, l'environnement…

Rien que dans mes attributions nous avons modifié le statut de la Banque de France, une réforme historique. Nous avons entamé une modernisation de la fiscalité de l'épargne dans le sens d'une plus grande neutralité.

Nous avons mis au point la technique du plus grand emprunt jamais lancé dans l'histoire de France, 110 milliards de francs, c'est l'emprunt Balladur. Nous avons privatisé avec le succès que l'on connaît le Crédit local de France, la BNP, Rhône-Poulenc et Elf.

Valeurs Actuelles : Peut-on encore parler politique monétaire avec vous, bien que celle-ci soit maintenant du ressort de la Banque de France ?

Edmond Alphandéry : Bien sûr les choses sont très claires. La politique des taux d'intérêt est décidée dorénavant par la Banque de France, mais les objectifs de change demeurent du ressort du gouvernement. Or tout le monde sait bien qu'entre les orientations de la politique de change et les taux d'intérêt il y a des imbrications.

Valeurs Actuelles : On voit la masse monétaire se contracter. Peut-on imaginer une reprise sensible sans création monétaire, sans carburant pour alimenter la reprise ?

Edmond Alphandéry : Le fait que les agrégats, au sens étroit, aient chuté en 1993 est finalement logique. C'est moins le résultat de la politique monétaire que de la baisse de la demande de monnaie. En d'autres termes, nous avons connu une rétraction de l'activité, une récession qui a fait que les agents avaient besoin de moins de monnaie. Et le besoin de crédits ayant beaucoup diminué a entraîné une diminution du crédit distribué par les banques. Il n'empêche qu'aujourd'hui, c'est vrai, la reprise ne doit pas être freinée par une insuffisance de crédit. Cela fait partie de mes responsabilités et de celles du Conseil de la politique monétaire que d'y veiller.

Valeurs Actuelles : Les taux administrés sont de l'ordre de 6 %, 4 % réels : deux points de plus qu'en Allemagne ou en Grande-Bretagne. N'est-ce pas un frein énorme au redémarrage de l'activité ?

Edmond Alphandéry : Il ne faut pas minimiser la baisse des taux d'intérêt en France. Avant notre arrivée au pouvoir, nous avions des taux d'intérêt réels qui était depuis des mois entre deux et quatre points au-dessus des taux actuels. Cela a contribué à aggraver la récession.

En l'espace de quelques mois, les taux d'intérêt ont baissé dans des proportions considérables. Le différentiel avec l'Allemagne a ainsi pratiquement disparu.

Valeurs Actuelles : Jugez-vous que cette baisse a été suffisante ?

Edmond Alphandéry : À regarder les efforts réalisés par nos voisins, il n'est pas évident que notre marge de manœuvre autonome à la baisse soit grande. D'autant qu'il y a toujours un risque de perdre sur les taux à long terme ce que l'on gagne sur les taux à court terme. N'êtes-vous pas frappé par le fait que ce sont les pays qui ont le mieux réussi la stabilisation de leur monnaie qui ont obtenu les plus fortes baisses des taux d'intérêt ?

Valeurs Actuelles : En dehors des taux, il y a les parités de change ; les producteurs automobiles disent avoir perdu 3 milliards chacun cette année du fait des différences de parité avec leurs partenaires anglais, italiens et espagnols.

Edmond Alphandéry : Plutôt que de franc fort je préfère parler de franc stable. La parité du franc depuis un an n'a pratiquement pas changé. La valeur relative du franc est la même qu'avant septembre 1992 avant la dévaluation de la lire et de la livre, du fait de l'appréciation du yen et du dollar.

L'un des facteurs qui tirent notre économie aujourd'hui, ce sont les carnets de commandes à l'exportation. Cela montre que notre compétitivité globale n'est pas obérée par un cours de change surévalué.

Valeurs Actuelles : Si l'on avait procédé alors à un ajustement monétaire, la situation économique et industrielle de la France ne serait-elle pas meilleure aujourd'hui ?

Edmond Alphandéry : En septembre 1992, lorsque le problème s'est posé, j'ai soutenu le gouvernement de l'époque car nous n'avions pas les mêmes problèmes que les pays qui ont dévalué.

La France avait des excédents de balance des paiements et n'était donc en aucun cas dans une situation comparable à celle de la Grande-Bretagne ou de l'Italie

Valeurs Actuelles : Comment expliquez-vous alors le fait que la France soit devenue un pays à fort taux de chômage ?

Edmond Alphandéry : Par une situation structurelle, profonde, ancienne. En matière de chômage, entre 1981 et 1993, nous avons pris un retard considérable par rapport à nos partenaires notamment allemands.

Première erreur d'analyse : on a attribué le chômage à l'arrivée de nouvelles classes d'âge sur le marché de l'emploi. Or c'est le bon sens, il n'est de richesses que d'hommes.

On a cru qu'en abaissant l'âge de la retraite, en réduisant la durée du travail, en augmentant la durée des congés payés et finalement en réduisant le travail et la population active, on parviendrait à donner du travail à tous ces jeunes.

Conclusion : la France est l'un des rares pays sinon le seul à avoir vu sa population active diminuer dans les années quatre-vingt.

Réduire la population active et accroître les inactifs, c'est s'attaquer au fait générateur des revenus. C'est aussi augmenter le poids des charges pour une machine dont on diminue la performance.

Ce que nous faisons depuis dix mois s'inscrit au rebours de cette logique. C'est le sens de la loi Giraud. Laquelle a pour objet d'introduire plus de flexibilité sur le marché de l'emploi par l'annualisation de la durée du travail ou le chèque-service ; elle réduit le coût du travail pour les bas salaires par la budgétisation de la politique familiale et elle vise à impliquer davantage les entreprises dans la formation des jeunes.

Naturellement tout cela demande du temps pour donner des résultats. Mais c'est la bonne direction !

Au-delà de ces initiatives, on peut se demander si dans notre pays on n'en a pas trop fait pour améliorer la productivité des services. Regardez les pays qui résistent le mieux au chômage : le Japon et les États-Unis. Ils ont su garder des emplois de service qui ont disparu chez nous.

Valeurs Actuelles : L'inquiétude alimentée par le chômage et l'avenir des retraites ne risque-t-elle pas de compromettre la reprise de la consommation ?

Edmond Alphandéry : La dernière enquête de l'Insee concernant le comportement des ménages montre au contraire qu'ils sont moins pessimistes sur les perspectives d'emploi tout comme sur leur situation financière. Les enquêtes auprès des entreprises traduisent une amélioration du climat.

Valeurs Actuelles : Cette amélioration n'est-elle pas due en grande partie au fait que grâce au remboursement de TVA, vous avez réglé des problèmes de trésorerie ?

Edmond Alphandéry : Oui c'est vrai. Combien d'entreprises ont-elles été sauvées de la faillite grâce à ce remboursement ! Mais il n'y a pas que cela. Dans cette amélioration du climat, il y a aussi les carnets de commandes venant de l'étranger. Et de meilleures perspectives en matière de logement et d'investissement .

Valeurs Actuelles : Mais si cela n'est pas relayé par une reprise de la consommation, ne risque-t-on pas un double plongeon qui serait catastrophique ?

Edmond Alphandéry : Mais précisément, c'est parce que nous pensons à la consommation que nous avons récemment pris des mesures en faveur du secteur automobile.