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Balladur n'en rate pas une ! Pour freiner la hausse du chômage, il a proposé une nouvelle mesurette : le Contrat d'Insertion Professionnelle véritable smic-jeunes. Le CIP se place dans la logique des mondialistes.
Ceux-ci cherchent à réduire, toujours plus, le coût du travail. En effet, la mesurette s'inscrit dans une vision du monde tout à fait particulière, celle du mondialisme ; une vision que socialistes, sociaux-démocrates et nombre de libéraux partagent. Pour eux, l'économie doit être planétaires et les frontières doivent disparaître. Or, les disparités des coûts du travail sont énormes selon que l'on fabrique en Europe ou en Asie du Sud-Est. Les mondialistes, appuyés par les grandes multinationales, préfèrent, dans ce contexte, un alignement à la baisse des coûts occidentaux sur ceux du tiers-monde.
Processus fatal
Ce processus a commencé par une spécialisation progressive des industries européennes vers la haute technologie et la forte qualification des salariés, tandis que l'on réservait aux populations du tiers-monde la fabrication à moindre coût de tous les autres produits de grande consommation. Mais que se passe-t-il aujourd'hui ? Progressivement les pays du tiers-monde, notamment asiatiques, se sont mis aussi à la haute technologie, souvent d'ailleurs avec notre aide. Rapidement, ils ont acquis notre savoir, rattrapé leur retard et fait chuter le coût de la main d'œuvre qualifiée.
Dans le même temps en Europe, les gouvernants et certains patrons ont fait venir massivement une population du tiers-monde qui a contribué à freiner sur notre sol la hausse du coût du travail peu qualifié et a concurrencé à la baisse la main-d'œuvre française.
Aujourd'hui les résultats sont là, le phénomène se précipite. Des pans entiers de notre économie sont condamnés et le chômage des Français va s'accélérer. Il y a cinq ans, on disait « avec le bac, on ne peut plus trouver d'emploi ». Désormais on peut dire « avec bac + 2 années d'études, on ne trouve plus de travail ». Il est alors envisagé par le gouvernement et ses amis du grand patronat de proposer aux jeunes dans cette situation un sous-smic situé entre 3 000 et 3 790 francs par mois…
Quel scandale ! Sans obligation de formation de la part de l'employeur, le gouvernement légitime ainsi la fin du salaire minimum, au moment même où un rapport du CERC souligne que près de la moitié de la population active française est en situation de fragilité économique et sociale.
Au-delà, c'est tout l'édifice social qui est menacé tant il est vrai que de telles mesures incitent au développement d'un type d'emplois précaires où 39 heures sont payées 31, qu'elles génèrent aussi la fin de l'équation « à travail égal, salaire égal » et qu'enfin elles peuvent organiser dans les entreprises des guerres de générations.
Il sera évidemment plus intéressant de licencier un salarié âgé et coûtant plus cher, afin d'embaucher pour une période précaire un salarié jeune, diplômé ou qualifié, payable à hauteur de 30 à 80 % du smic, suivant son âge et sa formation… Et le recul du gouvernement sur le cas des jeunes diplômés ne remet pas en cause cette analyse, encore valable pour tous les jeunes en deçà d'un diplôme de 2e année d'enseignement supérieur.
Le constat est terrible, mais il ne pourra que s'accentuer dans les années à venir, si notre pays et l'Europe ne sortent pas de cette logique mondialiste concrétisée récemment par l'acceptation par le gouvernement des accords du GATT. Le cycle infernal de l'accroissement du chômage, de l'augmentation de la main-d'œuvre immigrée et de l'abaissement des salaires, des prestations sociales comme des retraites ne s'arrêtera pas pour notre pays : c'est la logique des vases communicants à l'échelle de la planète qui, en nivelant les richesses, n'élèvera pas le niveau de vie des milliards d'habitants du tiers-monde, mais qui accentuera inévitablement la progression de la pauvreté chez les 350 millions d'Européens de la CEE.
L'autre logique
Or, il est une autre logique politique, économique et sociale, théorisée par le prix Nobel Maurice Allais, et développé dans « les 300 mesures » du FN : c'est la logique nationale qui définit des marchés autocentrés à l'échelle des continents.
Dans cette logique-là, le CIP balladurien n'a pas sa place, car dans cette logique là, ce n'est pas le coût du travail qui doit baisser, c'est l'immigration, ce ne sont pas les frontières qui doivent disparaître, ce sont les diktats des multinationales américaines et japonaises !
Mais pour changer de logique, pour rompre avec le libre-échangisme mondial et l'immigration, il faut une volonté politique forte, une indépendance totale vis-à-vis des lobbies et des mafias.
Il n'y a pas de fatalité à la logique mondialiste pour peu que les français aient le courage de se lever pour dire « non » à des décisions prises ailleurs et allant contre leurs intérêts.
En sortant de l'OTAN en 1966, la France a montré qu'elle pouvait affronter une logique étrangère imposée par une instance internationale. Il est grand temps de démontrer à nouveau que nous sommes vivants, que nous voulons vivre libres, comme il sied aux descendants des Francs !