Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Le rapport sur les comptes de santé nous donne l'occasion, chaque année, de mettre en lumière l'évolution des grands postes de la consommation médicale, des pratiques de soins et des comportements médicaux.
La clarté et la qualité du travail présenté par le service des statistiques, des études et des systèmes d'informations – SESI –, nous permet ainsi de dégager les grandes tendances d'évolution de notre système de soins.
I. – Concernant l'évolution de la consommation médicale, je souhaiterais vous soumettre un commentaire général suivi de quelques remarques plus sectorielles :
1. Sur un plan général tout d'abord, et cela est à souligner, on observe en 1993 un net ralentissement de la consommation médicale totale, puisque sa croissance passe de 6,6 % en 1992 à 5,7 % en 1993.
Cette évolution, certes très rassurante, ne doit pas faire oublier que la part des dépenses de soins et de biens médicaux dans le PIB – 8,9 % – demeure toujours très élevée au regard des autres pays Européens.
2. D'un point de vue sectoriel, il convient de noter que le ralentissement de 1993 intéresse l'ensemble des prestations de soins et des biens médicaux, à l'exception des médicaments.
Ainsi, les soins de ville et les services (transports, prothèses) affichent les taux de progression les plus bas jamais enregistrés.
Incontestablement, les accords quantifiés de régulation, les recommandations de modération et le plan de redressement de l'assurance maladie de juin 1993, ont ici pleinement joué leur rôle.
Pour l'hôpital, le décrochage par rapport à 1992 est également très sensible en valeur ; mais en volume, la croissance reste stable autour de 3,5 % par an, sans présenter d'infléchissement significatif de la tendance pour 1993.
II. – S'agissant maintenant des pratiques de soins et des comportements médicaux, le rapport confirme, pour le milieu hospitalier, les tendances précédemment observés, et révèle, pour le monde libéral, de nouvelles évolutions intéressantes :
1. En matière de soins hospitaliers tout d'abord, se confirment ainsi : la spécialisation des CHU dans les actes chirurgicaux lourds, la forte réduction des durées de séjour dans la quasi-totalité des disciplines et des établissements du secteur public, et le développement encore important des activités de chirurgie ambulatoire.
En ce qui concerne les alternatives à l'hospitalisation, les dispositifs de soins pour personnes âgées continuent de croître à un rythme très élevé (+ 13 %), soit deux fois et demi supérieur à celui de la consommation de soins totale.
2. En matière de comportements médicaux, deux éléments sont intéressants à noter.
Il s'agit tout d'abord un infléchissement très sensible des activités de prescription médicale hors médicament (analyses et soins auxiliaires) qui ne progressent plus que de 2 % l'an.
Et c'est ensuite, pour la première fois, une diminution des dépassements d'honoraires médicaux, qui jusqu'alors progressaient d'environ 16 % par an.
Ces résultats, bien que répondant également à un contexte économique difficile, soit encourageants et doivent nous inciter à poursuivre nos efforts de maîtrise médicalisée des dépenses qui, j'en suis sûr, ne cesseront de gagner en efficacité.
Je vous remercie et je cède maintenant la parole à monsieur le Président Émile Lévy.