Texte intégral
Des milliers de salariés du Crédit lyonnais sont aujourd’hui, à l’appel de leurs syndicats, venus manifester à Bruxelles.
Des menaces pèsent à court terme sur cet établissement, la Commission de Bruxelles envisageant d’obliger le remboursement des aides publiques de l’État qui est son principal actionnaire.
Soyons clairs. Si cette décision était appliquée, cela signifierait sa mise en faillite et la reprise, à vil prix par une banque sans doute étrangère.
Les Français ne comprendraient pas que la puissance publique ait consacré 120 à 140 milliards de francs au renflouement de cet établissement pour le céder, à quelques millions de francs, à un concurrent étranger. En tout état de cause, comme le personnel, ce sont eux qui paieraient l’addition.
Les salariés du Crédit lyonnais ont raison d’exiger qu’un coup d’arrêt soit porté à cette course suicidaire pour leur banque et l’économie européenne.
Ils ont raison d’opposer leur volonté de sauvegarder les potentialités de leur outil de travail et l’emploi aux prétentions liquidatrices de la Commission, enfermée dans ses choix ultralibéraux.
Si l’on peut se féliciter de la fermeté du gouvernement actuel devant les injonctions qui lui sont faites pour contrer et contester la perspective de restructuration, il est nécessaire de favoriser une solution qui préserve l’ancrage public et national du Crédit lyonnais.
L’avenir de cette banque doit se définir dans une stratégie publique concertée visant à financer des activités utiles, l’emploi et une politique nationale de développement.