Texte intégral
CONFERENCE DE PRESSE - 7 septembre 1998
J'ai été très heureux de recevoir aujourd'hui à Paris, mon collègue hongrois. J'ai été très heureux de ce contact qui nous a permis d'examiner en détail l'état des relations bilatérales qui se développent, excellemment, sur le plan politique comme sur le plan économique. Nous avons parlé du volet culturel en souhaitant qu'il se développe avec autant d'intensité.
Nous avons essentiellement parlé de la situation en Europe, de la négociation d'adhésion à l'Union européenne qui est en cours avec quelques pays, en particulier avec la Hongrie. Nous avons parlé de l'état d'avancement de cette négociation, et de ses perspectives. J'en ai profité pour exposer devant mon collègue hongrois les positions de la France à ce sujet sur les problèmes qui se posent au sein de l'Union à Quinze et les questions de l'Agenda 2000, des institutions, notre conception du suivi du processus d'élargissement. Il m'a expliqué les conceptions et les aspirations de la Hongrie. En tout cas, sans avoir à attendre les résultats du processus normal de négociation de l'élargissement qui doit être très sérieusement mené pour être réussi, il est absolument clair que la Hongrie fait partie pleinement de cet ensemble européen. C'est vrai sur le plan économique déjà : c'est une économie qui est orientée vers l'Europe occidentale et le monde occidental. Sur le plan politique et sur le plan culturel aussi, la Hongrie fait pleinement partie de cet ensemble-là.
Maintenant, il y a le processus d'élargissement. Nous pensons que ce processus doit être bien mené et que, pour être réussi, il doit reposer sur une négociation complète. Le plus vite et le plus tôt sera le mieux, dès lors que l'on règle les problèmes contenus dans cette négociation et dès lors qu'on a pu apporter au fonctionnement de l'Union européenne - et c'est une vraie nécessité - les réformes et les améliorations nécessaires pour que l'Union européenne puisse demain fonctionner efficacement comme le souhaitent les membres actuels et comme le souhaitent les membres futurs de l'Union européenne.
Nous avons aussi parlé de la région au sens large du terme. Nous avons échangé nos analyses, nos informations et nos vues sur la situation dans l'ex-Yougoslavie et par rapport à la situation actuelle en Russie et tout ce qui en découle.
Je vais maintenant laisser la parole à M. Martonyi à qui j'ai promis de me rendre bientôt à Budapest pour poursuivre ces conversations très amicales.
ENTRETIEN AVEC LA RADIO NATIONALE HONGROISE - 7 septembre 1998
Q - Quelle est pour vous la principale difficulté que pourrait rencontrer la Hongrie dans ses négociations avec l'Union européenne ? Est-ce que la crise en Russie va affecter ce processus ?
R - Je ne pense pas que la crise en Russie puisse avoir un impact particulier sur la Hongrie parce que la Hongrie a déjà complètement réorienté son économie vers l'Europe de l'ouest, vers les Etats-Unis, vers le monde occidental, vers d'autres partenaires. Je pense que la Hongrie est déjà autonome par rapport à cela et qu'indépendamment du processus d'élargissement, la Hongrie fait déjà partie à l'évidence économiquement, politiquement, culturellement de cet ensemble européen. Donc, je crois que ce sont deux choses différentes.
Maintenant, cette visite est très intéressante et très importante parce que la Hongrie fait partie du petit nombre de pays avec lesquels l'Union européenne a ouvert une négociation d'élargissement. C'est donc très utile, pour nous, de faire le point régulièrement pour savoir où nous en sommes, si des problèmes se posent ou pas. Dans le cas de la Hongrie, il se pose particulièrement peu de problèmes. Donc, les perspectives sont tout à fait encourageantes.
En ce qui me concerne, d'autre part, j'ai saisi l'occasion de cette rencontre très amicale, pour réexpliquer toute l'approche de la France sur l'avenir de l'Union européenne. J'ai expliqué pourquoi nous étions si attachés à ce qu'il y ait des réformes au sein de l'Union européenne pour qu'elle puisse continuer à bien fonctionner après l'élargissement. A cet égard, j'ai été très heureux d'entendre que mon homologue hongrois a été convaincu par ce raisonnement. Nous avons tous intérêt, les membres actuels de l'Union et les candidats, à être demain dans une Europe forte, qui ne soit pas diluée, qui soit capable de fonctionner. Il y a donc une complémentarité entre l'action que mène la France à travers ses politiques, les efforts que nous allons faire pour trouver une solution sur l'Agenda 2000, la question des institutions qui n'est pas un facteur de complication - c'est une nécessité absolue pour tout le monde. D'autre part, nous souhaitons voir réussir les négociations d'élargissement le plus tôt possible et dans des conditions sérieuses parce qu'il faut que tous les problèmes aient été traités avant pour qu'ils ne viennent pas nous gêner après.