Texte intégral
Éditorial - J.-M. Le Pen
Le dossier rouge
« Selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendront blancs ou noirs ». L'observation du marigot politicien démontre chaque jour la justesse de cette phrase de La Fontaine.
Le « sursis » accordé dans un premier temps par la justice consulaire à Bernard Tapie avait de quoi faire bondir. Mais un des financiers de l'intéressé, M. Despessailles, n'était-il pas lui-même ancien Président du Tribunal de Commerce de Paris ? Chaque jour, des dizaines de petits entrepreneurs sont mis en faillite parce que, pressés comme des citrons par l'Etat, ils n'ont pas pu faire face à leurs échéances. Pour quelques milliers de francs, vous pouvez être privés de vos droits civiques. Mais lorsqu'il s'agit de sommes considérables, puisées dans la poche des contribuables par le biais de banques nationalisées, et que de surcroît l'intéressé représente une carte électorale à jouer pour l'Établissement, on lui donne six mois pour trouver un repreneur.
Il est vrai que, quinze jours après, la musique n'est plus la même. La mise en liquidation judiciaire et l'inéligibilité qui en découle viennent, semble-il, mettre un terme au moins provisoire à une carrière politique emblématique des mœurs de la Ve République finissante. Après Messieurs Carignon, Noir, et bien d'autres, il vient ainsi grossir les rangs de ceux qui naguère attaquaient le Front National au nom d'une « morale » dont la justice révèle aujourd'hui la véritable teneur.
Des primaires… en prison ?
La liste du dossier rouge des politiciens mis en examen ne cesse de s'allonger, à tel point que certains parlaient déjà d'organiser leurs primaires dans la cour de la prison de la Santé avant d'enterrer le projet… Chaque jour apporte son lot de corrompus, de mis en examen, de révélations sur le système mafieux qui préside actuellement encore aux sombres destinées de notre pays. Ce que nous annonçons depuis longtemps est en train de s'accomplir: jamais la fracture entre le peuple français et ceux qui sont présumés le représenter n'a été aussi importante. Nous assistons, en direct, au naufrage de la Ve république. Embarqués sur un navire qui ressemble fort à l'Estonia ou au Titanic, les partis de la bande des quatre, communistes compris, sont en train de s'arracher les gilets de sauvetage.
Ce que nous proposons, nous, ce ne sont pas des gilets de sauvetage mais l'embarquement sur un bateau neuf, solidement construit et capable d'affronter sans dommage les tempêtes, les mines et les récifs: la VIe république. Une république propre, une république sociale, une république nationale, tel est notre projet pour la France. Telles sont aussi les véritables aspirations du peuple français. Il n'appartient qu'à nous de le convaincre de franchir le pas, malgré l'obstruction médiatique et les coups tordus qui, n'en doutons pas, vont pleuvoir sur nous.
À l'élection présidentielle, nous serons seuls contre le système. Mais nous serons aussi les seuls porteurs de l'espoir et de la volonté du peuple. Nous pouvons gagner. Non pas pour accéder à de brillantes carrières, mais pour rendre le pouvoir au peuple.
Rétablir la justice - Bruno Mégret, Directeur de la campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen, Député européen
L'injustice sociale est aujourd'hui l'un des fléaux majeurs de notre société. Les nationaux sont pénalisés par rapport aux étrangers. Et le travail honnête est moins rémunérateur que les magouilles en tous genres.
Avec le chômage qui atteint des taux records, avec la pression à la baisse des salaires et des rémunérations dues à la concurrence sauvage venue de l'étranger, la misère s'est répandue et le nombre des sans-abris, des sans domicile fixe a décuplé. Il suffit pour s'en convaincre d'observer les clochards et les mendiants qui se multiplient dans les rues de nos villes ou dans les transports en commun. Or, cette scandaleuse misère est d'autant plus injuste qu'elle frappe les Français plus que les étrangers et qu'elle coexiste avec l'argent facile et arrogant.
Chacun peut le constater, les malheureux qui mendient dans nos villes, ceux qui meurent de froid en hiver sur le pavé de nos rues sont tous ou presque des Français comme nous. Les immigrés eux sont placés à l'abri de cette misère. Et comment ne pas comprendre le profond sentiment d'injustice qui saisit légitimement nos compatriotes aux revenus les plus modestes lorsqu'ils constatent que les immigrés en France sont généralement mieux traités qu'ils ne le sont eux-mêmes et que s'est instauré à leur encontre une sorte de préférence étrangère ?
Priorité aux Français
Parce qu'elles sont plus nombreuses, les familles immigrées sont prioritaires dans l'attribution des logements HLM. Pour les mêmes raisons, elles bénéficient d'allocations familiales substantielles, alors que les familles françaises reçoivent généralement à ce titre une simple aumône. Parce qu'il faut, nous dit-on, les « intégrer », les étrangers bénéficient, en plus de tous les avantages accordés aux Français, des libéralités qui leur sont réservées expressément sur les crédits du Fond d'Action Social (FAS) auxquels les Français n'ont pas accès. Parce qu'ils bénéficient d'un préjugé antiraciste, les immigrés reçoivent davantage des administrations que les nationaux. Terrorisé à l'idée d'être accusé de raciste, l'employé, derrière son guichet cédera à l'immigré alors qu'il restera intraitable face au Français. Résultat : nos compatriotes dans la misère ont à subir l'amère injustice de ne pas pouvoir bénéficier de la solidarité nationale quand celle-ci est accordée aux immigrés.
Le travail honnête pénalisé
Et cela est d'autant plus insupportable que dans le même temps l'argent facile, les richesses vite acquises, les fortunes colossales s'étalent avec arrogance sur les écrans des médias. Car aujourd'hui, du bas en haut de l'échelle sociale, le travail honnête est pénalisé face à la magouille. Dans les cités, notre compatriote qui se lève tous les matins à 5 heures pour aller travailler à l'usine en contrepartie d'un modeste salaire, constatera qu'il vit beaucoup moins bien que son voisin de palier sans emploi qui trafique comme dealer.
De même d'ailleurs, le chef d'entreprise qui travaille 14 heures par jour pour produire et faire vivre ses 50 employés, sera moins rémunéré que celui qui spécule en jonglant avec les capitaux des autres.
Comment s'étonner dans ces conditions, que la corruption soit à ce point généralisée ? Si les valeurs sont bafouées, si seul compte l'argent sans considération de la manière dont il est gagné, alors pourquoi ne pas pratiquer le trafic, l'abus de biens sociaux, le détournement de fonds ou l'escroquerie, d'autant que l'exemple nous vient des dirigeants de notre pays avec des sommes qui donnent le vertige ?
Justice pour les Français
Et là encore, comment nos compatriotes aux revenus les plus modestes ne ressentiraient-ils pas un sentiment d'injustice insupportable en constatant que ceux qui effectuent un travail honnête et utile sont infiniment moins rémunérés et moins considérés que ceux qui trafiquent, qui spéculent, qui magouillent ou qui détournent.
Cette injustice sociale et nationale est intolérable. Il faut y mettre un terme. C'est tout le sens de la VI République que propose Jean-Marie Le Pen. Avec l'instauration de la préférence nationale, avec la politique sociale généreuse du Front National, avec le retour de la morale et de l'éthique du service de la nation, nous pouvons rétablir la justice pour nos compatriotes les plus modestes. C'est aujourd'hui une exigence nationale et morale.