Article de M. Lionel Jospin, membre du bureau national du PS, dans "Vendredi" du 19 mai 1995, pour remercier les militants, et sur l'issue de la campagne présidentielle, l'importance du rassemblement afin de prolonger cette "énergie", son engagement à être présent dans l'avenir.

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Texte intégral

Je remercie tous les responsables du parti, secrétaires nationaux ou membres du bureau exécutif qui ont multiplié les meetings à travers le pays. Je remercie naturellement, à travers ses responsables, le parti tout entier, ses élus, ses militants pour cette capacité de mobilisation qui a été formidablement réveillée dans cette campagne même si beaucoup de choses se sont faites en même temps en prise directe sur le candidat, l'équipe de campagne, et puis les citoyennes et les citoyens. (…)

Nous voulons tous garder l'élan la force, la volonté d'engagement, la fierté de retrouver notre identité retrouvé dans cette campagne e exprimée par des millions d'hommes et de femmes qui nous le disent, qui me le disent. Il faut que nous restions rassemblés. Il faut que nous nous engagions pleinement dans les élections municipales d'autant que la droite, malgré sa victoire, n'aura pas, à mon sens, l'effet d'un impact dont elle rêvait et qui lui avait fait placer ces élections municipales juste derrière la présidentielle. Notre résultat même si nous n'avons pas gagné, doit nous permettre de mener à bien cette bataille ou plus exactement ces batailles. Puisqu'il s'agit à chaque fois de situations particulières relativement équilibrées dans la mesure où la force de nos maires sortants, de nos équipes nouvelles, des bilans collectifs ou des propositions qui sont faites par les équipes nouvelles, pourront jouer dans les conditions qui ne seront pas trop biaisées par le résultat de l'élection présidentielle. Cela peut jouer davantage dans notre sens. Nous savons qu'il va falloir transposer cette force et cette énergie parce que la campagne présidentielle est terminée. Nous avons tous cette envie d'être présents, d'être des citoyens, de participer. Il va falloir trouver des traductions qui doivent être maintenues dans le temps, plus routinières, qui doivent prendre des formes classiques à moins que nous ne soyons capables d'inventer des formes nouvelles.

Il va falloir trouver les moyens d'accueillir cette volonté d'engagement et de militantisme.

Ce sera une partie de la réflexion que nous devons conduire.

Nous allons engager ces débats, mener cette réflexion pour savoir comment nous allons sortir de cette élection présidentielle et comment préparer la suite. Bref, comment nous allons capitaliser – pour employer le terme utilisé – ce mouvement, cette énergie.

Au-delà de ce débat mené entre nous cela se fera en fonction des réalités de la vie du pays, et, notamment, en fonction de notre action d'opposition qui va commencer. Nous conduirons la réflexion au mois de juin. J'aurai aussi mes idées au clair. J'en aurais parlé avec les uns et avec les autres. Vous en aurez parlé vous-mêmes. Aujourd'hui, tout simplement, pour finir, je voudrais vous dire à tous merci. C'est peut-être une réponse que je fais aux « mercis » que vous m'avez adressés soit par écrit, soit dans les meetings, soit comme cela en se voyant et encore aujourd'hui. Et donc, je vous le renvoie, ce merci, parce que je crois que vous le méritez également. Je voudrais vous dire mon optimisme raisonné pour l'avenir, à l'issue de cette campagne présidentielle, et vous souhaiter de très bonnes campagnes municipales. J'ai dit que j'étais prêt à y prendre ma part et il nous reste peu de temps. Je veux vous dire enfin la volonté pleine et entière et la disponibilité qui sont les miennes pour la suite des combats politiques qui sont devant nous, dans les années qui viennent, et auxquels, naturellement, je prendrai part.