Réponse de M. Lionel Jospin, candidat à l'élection présidentielle de 1995 et membre du bureau national du PS, à des questions de la FNACT - CFTC, dans "La Gazette" du 2 mai 1995, sur le service public local et la fonction publique territoriale.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Lionel Jospin - PS, membre du bureau national, candidat à l'élection présidentielle de 1995

Circonstance : Election présidentielle de 1995

Média : La Gazette

Texte intégral

Les deux candidats répondent aux question de la FNACT-CFTC sur le service public local

La Fédération nationale des agents des collectivités locales (FNACT-CFTC) a posé à l'ensemble des candidats à l'élection présidentielle quatre questions concernant la fonction publique territoriale et le service public local. Nous publions cette semaine, en intégralité et dans la forme qu'ils ont choisie, les réponses des deux candidats restant en lice pour le second, Jacques Chirac et Lionel Jospin.

Les questions de la CFTC portaient sur quatre thèmes :

1. Le statut de la jonction publique. Elle demande notamment aux candidats :

"Pouvez-vous aujourd'hui garantir, si vous êtes élu président de la République que l'État français ne s'engager pas dans un processus de déréglementation statutaire et de réduction des effectifs de la fonction publique et ce, même si ces mesures sont imposées par la Communauté européenne ?"

2. La contribution des collectivités territoriales à la politique d'aménagement et de développement du territoire.

3. Le devenir du Centre national de la fonction publique territoriale.

La CFTC demande notamment aux candidats de prendre l'engagement "que le projet de délocalisation du siège du CNFPT sera abandonné et que vous vous opposerez à toute forme d'intervention directe de l'État mettant en cause l'autonomie du CNFPT".

4. La situation de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales.

Les réponses de Lionel Jospin

Par lettre en date du 7 avril vous m'avez fait part des positions de votre organisation quant au devenir de la fonction publique territoriale, m'adressant quelques questions précises sur ce dernier sujet.

D'une façon générale, et ceci me permettra de répondre à vos premières questions, je suis très attaché à la conception française et républicaine de la fonction publique, fruit une évolution historique qu'il nous faut préserver, tout en procédant naturellement aux ajustements rendus nécessaires par l'évolution des métiers, des formations et des missions que doivent remplir les services publics.

Aussi je m'oppose à toute idée de procéder, pour quelque motif que ce soit, au démantèlement de notre fonction publique, idée qui a eu ses défenseurs, par exemple MM. Madelin et Longuet. La construction européenne doit être l'occasion de perfectionner notre système, par exemple en procédant à une ouverture de nos fonctions publiques aux ressortissants des autres pays de l'Union européenne. Elle doit également nos conduire à améliorer la formation des agents, pour tout ce qui touche au droit communautaire, mais il ne saurait être question d'abroger les régimes juridiques ou de procéder à des réductions d'effectifs.