Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse, à mon tour, de saluer la naissance de l’Association des notaires des métropoles européennes. Je joins mes vœux de réussite aux vôtre. Je tiens simplement à souligner la volonté et la persévérance de tous ceux qui ont contribué à cette démarche originale fondée sur une communauté d’intérêts et de pensée.
En vous écoutant, M. Tarrade, tout à l’heure, j’ai été frappée par une phrase. Voulant qualifier votre profession, vous avez déclaré qu’un notaire privilégie toujours le contrat et l’acte authentique sur le contentieux, l’équilibre sur le conflit.
C’est naturellement la dimension francophone de votre association à laquelle je suis plus spécialement sensible aujourd’hui. La francophonie n’est en effet pas à mes yeux une affaire académique, strictement cantonnée dans la défense de la langue ou la promotion de notre culture. Elle exprime aussi des liens d’affinité denses et complexes, qui font appel tant à l’histoire qu’à la géographie, tant au mouvement des idées qu’aux valeurs qui fondent nos diverses conceptions de la vie en société.
Je suis donc toujours intéressée de rencontrer celles et ceux qui donnent un contenu concret, vivant, moderne et dynamique à la notion de francophonie, qui font, si je puis dire, de la francophonie sans le savoir.
L’idéal francophone offre un modèle de société démocratique que nombre de pays nous envient. Au cours de mes nombreux déplacements, je suis frappée par cette évidence : jamais peut-être l’envie de France, pour reprendre une phrase d’Alain Juppé, n’a été aussi forte. Jamais les idéaux que porte notre langue n’ont fait l’objet d’une telle attente. Jamais l’État de droit que nous défendons n’aura été autant désiré.
Comme vous le savez la communauté francophone a dans quelques jours un grand rendez-vous à Cotonou, capital du Bénin. Cet événement, qui rassemble je le rappelle 47 États et gouvernements, sera notamment l’occasion d’affirmer la communauté francophone comme un espace privilégié de liberté et de démocratie, ou plus exactement de promotion volontaire et patiente de l’État de droit, avec un souci d’entraide et d’assistance mutuelle.
Dans ce domaine, les possibilités de coopération juridique sont multiples. Je souhaite naturellement qu’elles se développent et je constate avec plaisir qu’elles sont déjà une réalité concrète pour vous.
Votre contribution à l’idéal francophone est donc aussi précieuse que concrète. Vous avez su en effet percevoir les potentialités offertes par l’émergence des nouvelles démocraties à l’Est, soucieuses de restaurer l’État de droit et, pour la plupart, anciennement francophiles et au moins partiellement francophones. Au sein des activités internationales de la chambre des notaires de Paris, j’ai ainsi remarqué avec plaisir que la Hongrie, la République tchèque, la Pologne et la Russie s’offraient à la promotion du notariat et accueillaient avec ferveur vos initiatives. Par vos actions, vous favorisez l’émergence d’une communauté de droit en Europe et vous servez ainsi la francophonie. Une mention particulière doit être faite de la Roumanie. Pays sincèrement francophone, vous avez à cœur, Monsieur le Président, d’y développer les contacts de toutes sortes afin d’offrir aux Roumains une aide en matière de formation et de responsabilité professionnelle.
Pour conclure ces quelques mots, je voudrais saluer vos efforts pour développer des relations de travail confiantes et fructueuses avec l’ensemble de vos confrères francophones.
Vous avez su concrétiser une solidarité de fait au sein de l’Union européenne. La signature du septième accord de jumelage aujourd’hui en témoigne.
Vous avez su percevoir l’ampleur des bouleversements suscités à l’Est et la nécessité de répondre aux attentes des populations en quête d’une plus grande sécurité juridique.
Vous avez maintenu des relations privilégiées avec nos confrères du Québec, assurant ainsi la vitalité de la présence francophone en Amérique du Nord.
Je suis persuadée que vous saurez favoriser le développement du notariat dans les pays francophones d’Afrique et d’Asie.
Je forme donc le vœu que vos travaux et les relations de confiance et d’amitié que vous avez nouées portent les fruits les plus féconds.
Je vous remercie.