Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre en réponse à une question sur la délinquance des mineurs, Paris le 3 juin 1998.

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Circonstance : Séance de questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale le 3 juin 1998

Texte intégral

« Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le Député.
Il faut que vous acceptiez l’idée que sur des débats de société très importants, sur des questions qui concernent l’ensemble de la population, qui souvent inquiètent les parents, auxquelles les élus sont confrontés, comme par exemple le problème de la délinquance juvénile, le Gouvernement, instance d’exécution, déballe avant d’arrêter ses orientations. Il est arrivé peut-être une période où le débat n’était pas d’usage dans le Gouvernement, et où telle ou telle personnalité, souvent le Premier ministre, décidait à la place, sans que de débat collectif ait lieu.  
Je dois dire, par ailleurs, que j’ai mal compris que sur cette opération, vous puissiez indiquer la volonté exprimée par Mme le garde des Sceaux il y a un instant, de concilier l’approche fondée sur la prévention, et l’approche fondée sur la répression. Une telle prise de position me paraît absurde, comme s’il fallait, en ces matières, comme à tout problème où la question de la liberté et la question de l’ordre sont en même temps posées, soit se fonder sur une approche exclusivement répressive, soit sur une approche totalement préventive. Naturellement que nous recherchons cette concertation.
Alors, pour finir de répondre à votre question, qui a raison entre le garde des Sceaux et le ministre de l’Intérieur, c’est vous qui durcissez les termes de ce débat. Sur le fond, il y a un instant, il me semble avoir entendu Mme la ministre de la Justice s’exprimer de façon tout à fait pertinente, et quant à savoir qui a raison, au bout du compte et dans quelque jours sur la base des décisions qui seront prise, c’est le Gouvernement qui, sur ce point, aura raison. Il restera bien sûr ensuite à être efficace et à convaincre les Français. »