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Le Provençal : Votre visite en région PACA a pour but essentiel la signature pour l’emploi des jeunes (PREJ). Que recouvrent précisément ces programmes, quant à leur contenu et à leurs outils opératoires ?
Anne-Marie Couderc : Lors du sommet social du 21 décembre, le gouvernement, les organisations syndicales de salariés et le patronat se sont fixé un objectif : le développement de l’emploi et notamment celui des jeunes.
Les programmes régionaux sont une suite concrète de cette rencontre. Ils permettent de mieux coordonner sur le terrain toutes les actions engagées par les différents partenaires.
L’emploi des jeunes est désormais une responsabilité partagée en l’État, les régions compétentes en matière de formation des jeunes et les partenaires sociaux qui gèrent les contrats de qualification. L’échelon régional s’est donc imposé comme le plus pertinent pour traiter de ce problème.
Ces programmes doivent être concrétisés au niveau le plus proche de la population, c’est-à-dire au niveau des bassins d’emplois qui constituent des entités homogènes géographiquement, économiquement et sociologiquement et où pourront s’établir de la façon la plus efficace, la mise en relation entre l’offre et la demande d’emploi. Ils s’inscrivent donc dans une logique de proximité.
8 000 emplois ont été recueillies
Le Provençal : Dans la pratique que va apporter la mise en œuvre d’un Programme régional pour les Jeunes résidant en PACA ?
Anne-Marie Couderc : Le programme de votre région s’articule autour des points suivants :
Améliorer les prestations offertes par le réseau d’accueil et d’information comprenant les différentes missions locales, les Centres d’information jeunesse, les Permanences d’information, d’accueil et d’orientation, les Espaces ruraux emplois formations.
C’est la raison pour laquelle le protocole d’accord sur le PREJ sera signé en même temps que la charte régionale « espaces-jeunes ». Pour utiliser l’ensemble des dispositifs existants en faveur de l’emploi des jeunes, il faut que le réseau d’accueil soit réorganisé et renforcé. Ainsi les jeunes disposeront à la fois d’une information complète sur les métiers et dans un nombre important de ces points d’accueil, en tant réel, des offres et de formation.
Accroître le volume des offres d’emploi et de formation.
Identifier, notamment au sein des petites entreprises toutes les opportunités d’emploi pour les jeunes par une intensification des opérations de démarchage pilotées principalement par l’ANPE. Je citerai en particulier l’opération « Agir pour l’’emploi » mise en place par l’ANPE et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur : 100 jeunes diplômés ont démarché plus de 50 000 entreprises et recueilli 8 000 offres d’emploi. Cette opération exemplaire, engagée en octobre 1995, devait s’achever fin juin 1996. Elle sera reconduite dans le cadre du PREJ.
Développer les passerelles vers le monde de l’entreprise en diversifiant les instruments déjà expérimentés : ateliers de découverte des métiers avec des professionnels, stages en entreprise avec renforcement du parrainage et du tutorat, accompagnement social, par l’intermédiaire de bénévoles « médiateurs » de l’emploi. Une autre initiative originale consiste à mettre en place un livret de cheminement des jeunes, c’est-à-dire un document contenant à la fois les informations indispensables aux jeunes en recherche d’emploi et la synthèse des compétences du jeune qui en est le détenteur. Ce nouvel instrument, très utile pour la recherche d’emploi, devrait voir le jour avec le PREJ.
Le défi pour 1996
Le Provençal : Le relevé de conclusion du sommet social du 21 décembre faisait état d’un objectif : 250 000 embauches de jeunes supplémentaires en 1996. Ce défi ambitieux sera-t-il atteint ?
Anne-Marie Couderc : Au-delà de l’élaboration des Programmes régionaux pour l’emploi des jeunes que nous venons d’évoquer, et qui ont pour but de coordonner les différentes interventions en faveur des jeunes, le gouvernement a parallèlement à cette mobilisation amélioré les textes de loi relatifs à l’alternance afin d’en activer le développement : c’est tout le sens de la réforme du financement de l’apprentissage. De même, des actions spécifiques sont conduites en faveur des jeunes sans qualification qui rencontrent les difficultés particulièrement importantes pour accéder à l’emploi : je pense en particulier à l’ouverture du Contrat initiative emploi à ces jeunes et à la mise en place prochaine dans les quartiers en difficulté des emplois ville, destinés au secteur non marchant inscrits dans le pacte de relance pour la ville. 100 000 emplois seront créés dans les cinq années à venir.
L’ensemble de ces dispositifs constitue donc une démarche globale concrète et cohérente pour l’emploi des jeunes. Les outils existent. Il convient donc de se mobiliser, élus, partenaires sociaux, associations, personnels administratifs en charge de ces dossiers, afin de répondre aux attentes des jeunes Français. Si tel est le cas je ne doute pas que l’objectif de 250 000 embauches supplémentaires pour l’année 1996 sera atteint.