Texte intégral
LA REVUE DES ENTREPRISES - décembre 1998
Après la réforme la réforme des statuts et le changement de nom, il fallait aussi que nous ouvrions notre organisation au changement.
La première décision du Conseil exécutif a été de nommer un vice-président délégué, en remplacement de Bernard Calvet qui a choisi de redevenir entrepreneur après nous avoir beaucoup aidés à mettre au point la réforme et la faire comprendre sur le terrain. C’est Denis Kessler qui va lui succéder. Il sera chargé, en équipe avec le président, de la coordination et de la marche et notre maison ainsi que de l’animation du réseau et sera assisté dans sa tâche par Jacques Creyssel, nommé directeur délégué. Bernard Boisson et Michel de Mourgues deviennent respectivement conseiller social et conseiller politique du président.
AMPLEUR
Nous voulons donner de l’air et de l’ampleur à la mission sociale de notre organisation et Bernard Boisson nous conseillera sur l’action à mener. Les thèmes sont nombreux et nous comptons être véritablement force de propositions. Nous avons donc besoin de nous armer pour cela. Le conseiller social, comme le conseiller politique, seront au centre de notre organisation. Le cabinet continuera d’être dirigé par Christine Dutreil et le secrétariat général par Yves Monier. Tout cela ne change pas. En revanche, au niveau de notre système de commissions nous passons à quelque chose de tout à fait nouveau. Nous avions l’habitude d’avoir une Commission économique, une Commission sociale, une Commission progrès des entreprises. Elles ont toutes les trois été supprimées par le Conseil exécutif et remplacées par sept Groupes de propositions et d’actions. Sept GPA qui marque un moment nouveau.
GPA
Tout au long de l’histoire du CNPF, le rôle des commissions a été très important et on ne peut leur adresser aucun reproche. Mais nous sommes aujourd’hui devant la nécessité d’une unité d’approche, tant économique que sociale. La réussite de l’entreprise en en effet liée à une synthèse entre les conséquences économiques des aspects sociaux et les aspects sociaux des réussites économiques. Tout ceci est désormais complètement confondu.
Le premier groupe de propositions et d’actions s’appelle « Relations du travail-dialogue social ». Sa mission : la recherche d’un nouveau dialogue social, l’association des salariés aux bénéfices et aux risques de l’entreprise et l’adaptation du droit du travail au développement des entreprises. Denis Gautier-Sauvagnac, vice-président délégué général de l’UIMM, a accepté d’en prendre la responsabilité.
Le deuxième GPA est celui de la protection sociale. Il œuvrera pour une protection sociale plus efficace et moins coûteuse pour l’entreprise. Il devra prendre en compte l’évolution du paritarisme et de l’ensemble des structures de protection sociale paritaire. Georges Jollès en prend la responsabilité, au cœur de l’action sociale de notre organisation.
Le troisième GPA est celui de la formation. Sa mission : une éducation et une formation adaptées à l’emploi dans les entreprises. De partout nous sentons venir cette nécessité et c’est, bien entendu, Bruno Lacroix, dont on a souligné l’initiative et la richesse de l’action en matière de compétences, qui en aura la charge. Au total, l’ancienne Commission sociale se décline désormais en trois groupes de propositions et d’actions, chacun sur une mission claire avec, bien entendu, toutes les mécaniques de liaison nécessaires.
Le quatrième groupe de propositions et d’actions concerne ce qui était autrefois le domaine de la Commission économique et s’intitule « Croissance ». Il va travailler pour un environnement économique, monétaire, fiscal et financier favorable au développement des entreprises. Daniel Bouton, président de la Société Générale, et jusqu’ici en charge de la Commission des finances, a accepté d’en prendre la responsabilité.
Le cinquième est le GPA « Entrepreneurs ». Il regroupe les thèmes et certaines des approches de la commission MPE. Nous sommes dorénavant décidés à ne plus distinguer, au MEDEF, l’entreprise selon sa taille. Ce GPA aura en charge le développement de l’esprit d’entreprise, la promotion et la formation de l’entrepreneur. Autant de thèmes fondamentaux que nous avons peut-être insuffisamment portés ces derniers temps. Emmanuel d’André se chargera de l’animer.
Le GPA « Recherche et innovation » s’occupera, pour sa part, de tout ce qui concerne l’innovation, la recherche et les nouvelles technologies, clés de l’avenir des entreprises. Nous savons à quel point la création des entreprises et leur avenir sont liés aux nouvelles technologies, à l’informatique, à la biotechnologie. Le responsable de ce groupe sera connu dès janvier.
Enfin le septième GPA sera consacré à l’international. Nous y rassemblerons les approches internationales et les approches européennes. Guy de Panafieu, déjà titulaire de la Commission internationale, a accepté de prendre la suite de cette responsabilité.
Ces sept groupes de propositions et d’actions, travailleront bien entendu en relation avec l’ensemble des permanents, chaque groupe ayant son équipe, et la coordination étant assurée par le directeur délégué.
FONCTIONS
Parallèlement, existeront trois fonctions transversales : la communication, les relations avec les pouvoirs publics et l’animation du réseau. La communication aura comme objectif d’améliorer l’image de l’entreprise et de faire comprendre à l’opinion le rôle de l’entrepreneur dans la société. La création d’un GPA « Communication » est d’ailleurs prévu à cet effet. Son rôle sera d’inspirer le travail des permanents.
Enfin la Commission des affaires territoriales, rebaptisée GPA « Réseau territorial », conservera son rôle d’animation du réseau avec, à sa présidence, Jean-Pierre Trenti. Le rôle de ce GPA va être considérable et il évoluera au fur et à mesure que le réseau se mettra en place.
Un nouveau nom, désormais officiel, une nouvelle organisation, un Conseil exécutif élargi, un discours fondateur… et peut-être dans un quatrième temps un changement de lieu… C’est vraiment une nouvelle époque qui s’ouvre pour le MEDEF, une nouvelle époque pour notre action.
En avant l’Entreprise !
Conférence de presse : Lundi 18 janvier 1999
Le nouveau Conseil exécutif s’est réuni pour la première fois le 18 janvier. C’est un conseil exécutif élargi qui est parfaitement représentatif des entreprises de notre pays et en position de pouvoir prendre correctement, au nom de tous les entrepreneurs, les décisions nécessaires.
Notre organisation rénovée le 27 octobre 1998 à Strasbourg, s’est engagée dans les deux voies qui me paraissent essentielles pour l’efficacité de notre action :
mettre en place le réseau territorial. Notre démarche est une démarche de terrain dans laquelle nous exprimons de vue du million 400 000 entrepreneurs que rassemble l’ensemble des métiers que nous représentons ;
devenir une force de proposition. Nous avons mis en place les GPA – Groupe de propositions et d’actions – qui remplacent les commissions et qui joueront un rôle moteur.
Nous avons aujourd’hui complété le dispositif :
– la présidence du GPA « Innovation » va être assurée par Éric Hayat et la vice-présidence par Noël Goutard ;
– quant au GPA « Communication », c’est le président du MEDEF qui en assurera le démarrage pour installer les éléments d’une politique de communication à long terme ;
– un GPA « Droit de l’entreprise » a été créé, confié à Bernard Field.
Un dialogue non partisan.
Dans notre effort pour faire comprendre le point de vue de l’entrepreneur dans notre pays, nous voulons rétablir le contact avec tous les partis politiques républicains. Nous venons d’être reçus par François Hollande, au siège du parti socialiste et le 10 février prochain, à l’invitation de Philippe Douste-Blazy, nous rencontrerons l’intergroupe parlementaire de l’opposition. Nous multiplierons les occasions de parler à l’ensemble des acteurs politiques, sociaux et l’opinion d’une manière plus générale, de façon à bien faire connaître nos positions, sans agressivité, sans dogmatisme, pour rappeler à la réalité économique, au nom des intérêts des entreprises.
Les 35 heures.
Nous souhaitons que des emplois se créent, nous appelons à regarder les chiffres avec objectivité et à constater que pour l’instant, les accords d’entreprises ne donnent pas les résultats escomptés en termes de création d’emplois.
Les accords de branches, en revanche, se développent. Six millions de salariés sont aujourd’hui couverts par une trentaine d’accords dans les grands métiers, la mécanique, le bâtiment, le textile, la restauration collective, la métallurgie…
Il y a eu négociation sociale, elle a donné des résultats concrets et les partenaires sociaux ont convenu ensemble de ce qu’il fallait faire. Nous considérons que le résultat de ces accords doit être respecté par le législateur dans la deuxième loi. Si ces dispositions librement convenues entre les partenaires sociaux étaient contredites par la loi, si ce grand dialogue social auquel on nous a invités doit être refusé par le Gouvernement, ce serait une rupture de la part du Gouvernement et cela entraînerait une riposte, je ne sais pas de quelle manière, des entreprises. Comment veut-on faire l’euro, comment veut-on pouvoir gagner dans notre pays, si on ne donne pas aux entrepreneurs l’envie d’entreprendre ?
Début mars, nous dirons au nom des entrepreneurs de notre pays, ce que nous avons vu sur le terrain et qui doit être repris par la loi afin de ne pas créer des désordres de production, des retards de productivité et la démotivation des entrepreneurs et des salariés.
CDD et taxation Delalande
Le Gouvernement a pris la décision du doublement de la taxation dite Delalande (licenciement des salariés de plus de 50 ans dans les entreprises de plus de 50 salariés) et envisage d’affecter le produit de cette majorité au budget de l’État et non pas à l’UNEDIC. Parallèlement, le Gouvernement projette de taxer les CDD et les contrats d’intérim. Dans ce contexte, s’ouvre un nouveau débat sur l’amélioration de l’indemnisation des chômeurs de courte durée. Nous sommes favorables à l’ouverture d’une négociation sur ce sujet à deux conditions : l’affectation de doublement du Delalande à l’UNEDIC et l’abandon du projet de taxation des contrats à durée déterminée lesquels, on le sait, créent beaucoup d’emplois. Nous allons sur ce sujet, organiser une consultation de nos branches afin de dresser un état des lieux.
Stock-options
Les stock-options sont un des éléments essentiels du développement des entreprises. Le retrait de leur réforme inscrite dans le projet de loi de Claude Allègre est regrettable. Les stock-options ne doivent pas être comprises comme un cadeau fait aux patrons. Les stocks options c’est une incitation des actionnaires aux salariés pour la réussite de l’entreprise. Nous sommes favorables à une nouvelle présentation du projet de loi assorti de son avantage fiscal. En ce qui concerne la transparence quant aux bénéficiaires, le Conseil exécutif s’est prononcé à une immense majorité en sa faveur, à condition qu’elle soit décidée par les actionnaires et non imposée par une loi.
CNAM
Nous voyons de plus en plus de scepticisme sur la nécessité de rester au sein de la CNAM dès lors que le système ne s’orienterait pas vers les voies et moyens d’un équilibre et vers l’amélioration d’un système de santé à moindre coût. Nous attendons à cet égard les propositions de Gilles Johanet. Nous avons indiqué, de façon répétée, que ce faux paritarisme, dans lequel nous sommes soumis et spectateurs de la mauvaise gestion, est devenu progressivement intolérable. Si nous ne voyons rien venir, il sera devenu absolument nécessaire de mettre un terme à notre présence avec toutes les conséquences que cela va avoir et qui sont très lourdes. Nous devons bien en avoir conscience si nous prenons cette décision.
Croissance
Depuis six mois l’activité ralentit, la croissance devrait être tangente de 2 %, ou même un peu en dessous. Les prévisions du Gouvernement s’établissent à 2,7 %. Il doit adopter une attitude prudente en matière de dépenses publiques pour éviter que les déficits ne dérapent. Cette érosion de la croissance est principalement due au fléchissement de l’investissement, compte tenu du contexte social et du manque de visibilité.