Texte intégral
Les régimes de retraite complémentaire, mis en oeuvre il y a plus de 50 ans par les partenaires sociaux, n'échappent pas aujourd'hui à la tourmente : si rien ne change dans les prochaines années à l'horizon 2005 ce seront 1700 milliards de déficit cumulés qu'il faudra financer.
Le niveau du chômage élevé et persistant, l'allongement de l'espérance de vie viennent perturber l'équilibre des règles de la solidarité entre les générations. La contribution demandée à tous les salariés et à leurs entreprises ne suffit plus à assurer le niveau des retraites. À cela, il faut encore ajouter la chute de la natalité et ses conséquences directes sur l'avenir de nos systèmes.
Patronat et syndicats se sont donc retrouvés depuis le début de l'année pour rechercher les moyens de rétablir l'équilibre. Une réunion a eu lieu hier, deux autres sont prévues pour les 16 et 25, avril. En fait, ces négociations sont le reflet des difficultés que notre société éprouve à faire des choix simples et clairs pour l'avenir.
La logique du système consiste à faire des pars de plus en plus petites d'un gâteau qui ne cesse de se réduire. On risque à terme de se retrouver dans l'impossibilité d'assurer des revenus de remplacement suffisants.
La solidarité entre les générations on le voit bien, n'est pas seulement une affaire de spécialistes munis de leur règle à calcul et travaillant sur un projet limité. C'est un véritable projet de société qui donne sens au développement économique et social. Aujourd'hui, c'est la même logique qui diminue les retraites et gèle les prestations familiales. C'est cette logique qu'il faut remettre à l'endroit et la CFTC s'emploie à mobiliser ses partenaires pour un développement qui ne se résigne pas à une société sans jeunes et sans emplois. Faire ces choix, c'est possible et une statistique tombe à pont ce matin pour nous rappeler que les revenus des français ont augmenté en moyenne de 50 % depuis trente ans. Voilà qui laisse une marge à la solidarité.