Texte intégral
L'horreur, je le crains, est confirmée. Sept religieux, totalement consacrés à la prière et au témoignage, qui avaient librement choisi de vivre exposés là où le chemin de la foi les avait conduits, ont sans doute été assassinés. Ceux qui d'abord les avaient enlevés et qui, de sang-froid, auront ensuite choisi d'en finir avec eux, portent une effroyable responsabilité. Leurs actes, dès l'enlèvement du 27 mars, étaient inacceptables. Les prétextes avancés l'étaient tout autant. Jamais ces crimes ne seront effacés de nos mémoires. Et la mémoire de la France est longue.
Quant à nos sept moines, ils ont été totalement fidèles à leur engagement personnel et religieux. Ils méritent notre respect. Dès le 27 mars, c'est cela qui nous a guidés dans notre action pour tenter de les retrouver sains et saufs. C'est à eux bien sûr, à leurs familles et à leur congrégation que nous pensons tous. Mais nous pensons aussi à la fidélité à leur engagement, à leur témoignage en Algérie.
Si leur sacrifice est aujourd'hui consommé, chacun en retiendra que la violence aveugle, le terrorisme, les assassinats ne viendront jamais à bout du courage, de l'espoir et de la fraternité. Les sept religieux sont, parmi d'autres hélas, victimes de ces vertus. Mais les vertus ne meurent pas. Elles sont le sel de la terre, porté par les hommes de bonne volonté, en terre d'Islam comme en terre chrétienne.