Texte intégral
Le Figaro : 2 mars 1996
Le Figaro : Comment se porte le cinéma français, le jour de la remise des césars ?
Philippe Douste-Blazy : Je souhaiterais, à ce propos, donner deux chiffres. Le nombre d'entrées en 1995 est en augmentation de 4,1 %, par rapport en 1994, soit 129,7 millions d'entrées. La part de marché du cinéma français a été, en 1995, de 35,4 %, soit une hausse de 30 % par rapport à 1996, alors que les films américains, dans le même temps, ont enregistré une baisse marché de 6,6 %.
Le cinéma dans son ensemble est un marché dynamique et en croissance dans notre pays. Les Français aiment aller au cinéma et sont toujours sensibles à la magie du grand écran.
Le Figaro : Comment expliquer cette performance ?
Philippe Douste-Blazy : Plusieurs facteurs ont joué. D'abord le cinéma français a montré sa grande diversité à travers tous les registres de la comédie à l'adaptation littéraire en passant par la fable satirique. Parmi les 15 plus grands succès, 7 sont français, et Les Anges Gardiens et Gazon maudit sont en tête devant les productions américaines. Cette reconquête du public s'est traduite par une progression de 10,8 millions d'entrées pour les films français en 1995. Deuxième phénomène très encourageant, l'apparition d'une nouvelle génération – on pense évidemment à Mathieu Kassovitz dont le film La Haine rencontre un vrai succès aux États-Unis –, alors même que les talents confirmés comme Claude Lelouch, Claude Sautet et Claude Chabrol continuent à rencontrer un grand succès à travers des films très accomplis.
Le Figaro : Comment préserver cette position ?
Philippe Douste-Blazy : En premier lieu, ajuster, adapter les dispositifs existant, sans remettre en cause pour autant le dispositif général d'aide au cinéma français. J'ai lancé pour cela trois missions de réflexion ; sur les soficas, sur la procédure de l'agrément qui permet à un film de bénéficier du dispositif d'aide, et enfin sur l'avance sur recettes.
En second lieu, je crois que la richesse du cinéma français, c'est sa diversité. Depuis que j'ai pris mes fonctions au ministère de la Culture, j'ai refusé d'entrer dans le débat qui voudrait que l'on favorise soit les films à gros budgets soit des films aux budgets plus modestes. C'est la raison pour laquelle j'estime d'un côté que les films à gros budgets ne doivent pas pour celle seule raison être systématiquement exclus de l'avance sur recettes. Inversement, je suis très attentif à la possibilité pour les petits films d'avoir accès aux écrans. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé d'apporter des modifications au soutien automatique à la distribution et à la procédure d'aide sélective à la distribution, pour permettre aux distributeurs indépendants de promouvoir des premiers films ou des films modestes par le budget qui ont du mal à trouver un accès aux salles.
Le Figaro : Le développement des multiplexes est-il préjudiciable au cinéma français ?
Philippe Douste-Blazy : Le phénomène des multiplexes est trop récent pour pouvoir tirer un bilan définitif, mais il apparaît que, dans les multiplexes, la part consacrée au cinéma français est sensiblement équivalente à celle que l'on observe dans des complexes de même dimension, c'est-à-dire ayant 10 écrans ou plus. En revanche, elle est très inférieure à la moyenne nationale.
Mais le risque existe de voir, avec la constitution de tels ensembles à la périphérie, les salles de quartier, de centre-ville, menacées. Je serai donc très vigilant sur ce point.
Le Figaro : L'apparition, désormais annoncée, des bouquets satellites menace-t-elle l'audiovisuel français ?
Philippe Douste-Blazy : La meilleure défense, c'est l'attaque. En étant parmi les premiers en Europe à lancer des bouquets numériques, on protégera mieux le marché national que n'importe quelle autre mesure.
Il nous faut dans ce domaine éviter le scénario qui a eu lieu en Angleterre et qui a conduit à la suprématie d'un opérateur américain, Rupert Murdoch, avec le satellite BSkyB. Pour cela, il est indispensable que les principaux acteurs français se mobilisent, et j'irai plus loin pour que des accords, des alliances se nouent entre Européens. Si nous voulons arrêter de nous faire peur avec la menace d'une invasion américaine, il faut d'abord être présent au niveau français et fort au niveau européen pour discuter avec les Américains.
Le Figaro : Comment pensez-vous organiser la défense du cinéma dans le cadre européen ?
Philippe Douste-Blazy : J'ai réussi, en novembre dernier, à obtenir un accord avec nos partenaires pour maintenir les quotas de diffusion majoritaires d'œuvres nationales et européennes dans le cadre de ma révision de la directive « Télévision sans frontière ». Ce maintien n'allait pas de soi, car de nombreux pays de l'Union, pour des raisons diverses, souhaitent leur démantèlement.
Depuis, le vote intervenu au Parlement européen en février a permis de renforcer notre position. Une mesure adoptée par le Parlement me semble d'ailleurs intéressante : c'est celle qui propose de mettre dans la directive une clause contre les délocalisations.
Mais la réalité du marché qui avantage très fortement les productions américaines, qui sont le plus souvent déjà largement amorties sur leur propre territoire, doit nous conduire à réguler ce marché pour rétablir une concurrence plus équilibrée et préserver nos emplois et notre culture. Je suis contre une culture dominante et je défendrai toujours les cultures plurielles.
Soyons clairs, oui, les quotas de diffusion ont un avenir. Et l'avenir de notre production cinématographique et audiovisuelle passe par leur maintien.
L'espace européen est une chance pour le cinéma français. Comme il peut, d'ailleurs, l'être pour la presse.
Le Figaro : En quoi l'espace européen peut-il être considéré comme une chance pour la presse ?
Philippe Douste-Blazy : Au cours de l'année 1995 et jusqu'au début de cette année, la presse quotidienne a connu une conjoncture économique particulièrement difficile, qui s'est traduite par la disparition d'un quotidien national et le changement d'actionnaire d'un autre. Si elle n'explique pas tout, la hausse du prix du papier, qui a été de plus de 40 % au cours de la seule année 1995, a eu un effet fortement amplificateur sur ces difficultés.
Or, je constate, en début d'année 1996, que le prix de la pâte à papier a chuté de près de 25 % au cours des trois derniers mois. J'attends donc de voir si la rapidité et l'ampleur de la variation du prix n'est valable que dans le cadre d'une hausse, comme ce fut le cas en 1995, ou si la répercussion sur le prix interviendra également avec la même célérité avec la baisse.
Sur ce sujet, une enquête des services de la Commission européenne en charge de la concurrence a débuté il y a maintenant près d'un an, et je souhaite que cette enquête soit menée naturellement jusqu'à son terme. Elle doit, en effet, nous dire s'il y a eu ou non entente entre les principaux producteurs de papier, et ses résultats seront très importants pour la santé de la presse, chez nous comme chez tous les pays européens.
Démocratie Moderne : 15 mars 1996
Politique culturelle : miser sur les régions
Le ministère de la Culture est en phase de refondation. Une redéfinition de la politique culturelle de l'État semble s'opérer tout particulièrement en directions des régions. Le ministre de la Culture, Philippe Douste-Blazy nous en trace les différents contours.
L'ensemble des collectivités territoriales ont dépensé 38 milliards pour la culture en 1995, dont 30 milliards pour les communes. Ces chiffres sont à comparer aux dépenses de l'État, soient 36 milliards dont 15,5 milliards pour le ministère de la Culture. Voilà qui montre bien que le financement public de la culture incombe, majoritairement, aux collectivités territoriales ; que les communes contribuent à fournir l'effort essentiel ; qu'en dépit des difficultés économiques, l'effort des communes ne cesse de s'amplifier, puisqu'elles dépensaient, en 1981, près de quinze milliards pour la culture, contre trente aujourd'hui.
De tout cela, résulte un modèle français de l'organisation publique de l'action culturelle.
C'est bien, en effet, la permanence et le développement de ces financements publics de la culture, autant que leur diversité, qui assurent aux créateurs et à la vie culturelle leur liberté. La politique culturelle de l'État doit assurer la cohérence du tout, en incitant et non en imposant.
Dans ce système diversifié et pluraliste, l'État conserve donc un devoir d'initiative essentiel. Il correspond à l'intérêt général. Il est, dès lors, un premier devoir : que ses partenaires soient tenus, en permanence, informés des grands axes de la politique culturelle de l'État et des conditions de sa mise en œuvre. Cela revêt, en 1996, une importance décisive puisque, pour la première fois, le budget de la culture atteindra 1 % du budget total de l'État.
Le premier axe de ce budget concerne la lutte contre l'exclusion sociale, dont l'exclusion culturelle est une des formes les plus violentes. Un grand nombre de nos concitoyens sont par leur situation sociale, privés de la pratique d'une activité culturelle, quelle qu'elle soit. C'est un formidable défi : l'action sociale est, plus que jamais, une composante essentielle de l'action culturelle. Je lancerai, cette année, vingt-cinq projets culturels de quartiers, Ces opérations visent les quartiers urbains défavorisés ; elles associeront la population, les jeunes et les acteurs culturels ; le but est de permettre, à chacun, d'agir pour s'approprier pleinement toutes les formes d'expression culturelle comme acteurs, mais aussi comme créateurs.
Plus de cent millions seront consacrés à ces actions de mesures nouvelles.
Ces opérations seront complétées par la poursuite du plan d'équipement de proximité engagé depuis deux ans. Ainsi, le nombre de relais-livres en campagne doublera, pour passer, dès 1996, de vingt-cinq à cinquante. Ainsi, le nombre de cafés-musique passera de soixante à cent. Ainsi, des lieux d'expositions, de répétitions, de spectacles, des lieux pour la lecture seront créés et mis à disposition de tous.
Près de quatre-vingt-cinq millions seront consacrées au développement du réseau culturel de notre pays, auquel les collectivités territoriales contribuent, elles-mêmes, largement. Je veillerai à ce que ces crédits nouveaux soient attribués selon des critères rigoureux, privilégiant, au premier chef, la rencontre avec de nouveaux publics et intégrant l'évaluation de l'impact des actions menées.
Le deuxième axe du budget de 1996 porte sur le rééquilibrage de la dépense culturelle de l'État, entre Paris et les régions, 1996 offre, à cet égard, une occasion exceptionnelle : la décrue du besoin de financement des grands équipements culturels parisiens commence à prendre ses effets. J'ai obtenu du gouvernement – le Parlement m'a jusqu'à présent suivi – de reporter l'équivalent de ces crédits en direction de la province. Ainsi, cette année, deux tiers du budget d'investissement du ministère – hors grands travaux – sont consacrés à des investissements culturels en région.
Les crédits de foi de programme pour le patrimoine monument consacrés à la restauration des monuments historiques augmenteront en 1996 de 7 %. Le niveau des crédits d'entretien des monuments historiques sera maintenu. Vous savez combien ces crédits sont un formidable levier économique. Ils permettent de créer des emplois directs pour de très nombreuses petites et moyennes entreprises, spécialisées dans la conservation et la restauration des monuments. L'emploi indirect, à travers le tourisme, bénéficie également de ces programmes.
Je pourrais ainsi multiplier les exemples de ma volonté de conduire une politique qui prenne en compte le développement de la vie culturelle dans nos régions. Pour autant, nous ne saurions nous satisfaire de l'existant. Appuyé sur l'expérience singulière d'un ministère de la Culture qui achève sa quatrième décennie d'existence, le moment m'a semblé venu de poser les bases d'une refondation du ministère pour trois raisons.
La première, c'est que les instruments de politique culturelle dont dispose l'État, dans la conduite de sa mission de service public et dans le dialogue avec ses partenaires régions, associations, entreprises, ne sont plus, tous et en l'état opérationnels. Il faut les mettre à jour. Il y va de la crédibilité de l'État.
La deuxième, c'est que si on laisse faire le jeu des seules forces locales on aboutit, dans le domaine culturel, a un résultat identique à celui qui prévaut dans l'aménagement de l'espace. Les riches sont renvoyés à leur richesse et les pauvres à leur pauvreté. Voyez l'inégalité des chances dans l'accès à l'enseignement de la musique et de la danse par exemple. La mission de service public s'impose aussi dans l'ordre culturel.
La troisième, c'est qu'il faut réintroduire la culture et la politique culturelle dans le débat national ne serait-ce que pour couper court à toute tentative ou toute tentation de désengagement de l'État. Voilà les raisons qui m'ont conduit à confier une commission de refondation la tâche d'écouter, d'analyser, de proposer.
Une fois ce travail accomplit, les acteurs en région seront saisis du dossier. Alors viendra, sans doute, le temps de l'examen d'une loi d'orientation au Parlement. L'explication, la mise en œuvre, la réussite des objectifs que j'ai évoqués dépendront, pour une bonne part, des services déconcentrés de l'État. Les directeurs régionaux des Affaires culturelles sont, auprès du préfet de région, de véritables conseillers en matière de culture : ils sont aussi les experts indispensables, les interlocuteurs attentifs, les garants de la continuité de l'État.
C'est bien parce que la puissance publique ne peut agir, notamment dans les régions, qu'avec le concours ou en apportant son concours aux collectivités territoriales, que notre vie culturelle se développe et s'enrichit. C'est là l'un des éléments majeurs de l'exception culturelle française. Sachons, ensemble, modifier ce qui doit l'être et conserver ce qui mérite de l'être, en un mot, apprendre ce qui dure et comprendre ce qui change.
France 3 : dimanche 24 mars 1996
France 3 : Il se vend de plus en plus de livres, les guides, les ouvrages pratiques, les cahiers de vacances marchent très bien. Mais finalement, est-ce que ce n'est pas aux dépens de la création littéraire ?
Philippe Douste-Blazy : La créativité littéraire française est très vivace : il y a, par an, 33 000 titres qui sont publiés ; et un éditeur français, en fonction de son importance, reçoit entre 2 et 4 000 manuscrits. Et il y a bien sûr des guides pratiques, comme vous dites, qui marchent mais il faut savoir que les trois grands piliers de l'édition française sont le roman, la poésie, la nouvelle. Et cela est dû au mode de fonctionnement de l'édition : lorsque vous avez un manuscrit, vous l'envoyez à un éditeur, en France, il est lu par un directeur littéraire qui est un écrivain. Ça sera chez Grasset, chez Gallimard, à la Table ronde, c'est un écrivain. Donc il vous connaît, il vous comprend. Alors qu'en Amérique, c'est un agent indépendant. Mais vous savez, il n'y a pas que la production, l'édition, il y a aussi la diffusion, c'est-à-dire les libraires. Et moi je n'ai pas envie qu'il arrive aux libraires ce qui est arrivé aux disquaires, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de pont de diffusion. A Roubaix par exemple, on a ouvert il y a quelques jours une librairie : Roubaix, 96 000 habitants, il n'y avait plus une seule librairie. Là aussi, il faut se battre.
France 3 : Comme la baguette de pain, le livre a un prix fixé par la loi, c'est la loi Lang, est-ce que vous pourriez libérer le prix du livre ?
Philippe Douste-Blazy : Il faut, je crois, rester dans ce que l'on a fait jusqu'à maintenant. Il faut en effet que le prix du livre soit le plus bas possible. D'ailleurs, je vous signale que le livre de poche, qui est une invention française, marche très bien. Et je serai garant de cela. Vous savez, on voit aussi beaucoup beaucoup de jeunes qui ont moins de 20 ans.
France 3 : Justement, selon une enquête, les jeunes qui ont entre 12 et 25 ans placent la lecture seulement au septième rang de leurs loisirs. Qu'est-ce que vous comptez faire pour lutter contre ça, développer donc les bibliothèques, soutenir les libraires comme vous le disiez tout à l'heure ?
Philippe Douste-Blazy : D'abord, il faut savoir en effet que les jeunes aujourd'hui regardent plus la télévision qu'auparavant, ils ont en moyenne trois heures de télévision par jour. Et donc, ils lisent un peu moins. Chaque fois cependant qu'on les incite à lire, ils lisent. Il faut savoir qu'il y a six millions aujourd'hui de gens qui sont inscrits dans les bibliothèques publiques. 40 % d'entre eux ont moins de 14 ans. Alors cette année, j'ai fait un chèque qui s'appelle le chèque-lire. Il y a 20 000 jeunes, qui ne seraient jamais venus au salon du Livre, que nous avons invités et qui achètent des livres. Nous avons fait un livre qui s'appelle Phosphore et dans lequel il y a 500 livres qu'ils peuvent acheter facilement pour moins de 50 francs et qui peut leur apprendre à apprendre à lire. Ce qui m'intéresse c'est dire aux jeunes, lisez parce que c'est comme ça que vous cultiverez et c'est comme ça que vous aurez aussi peut-être l'envie d'écrire un jour.
France 3 : Justement, vous parliez de la télévision, on parle beaucoup des CD-ROM, du multimédia, du câble, est-ce que ça ne risque pas de tuer le livre ?
Philippe Douste-Blazy : Bien évidemment, le CD-ROM aujourd'hui explose, il y a une augmentation de 250 % du nombre de CD-ROM, on en a vendus 1,7 million. Mais le CD-ROM est formidable parce qu'il y a à la fois le texte, l'image et le son mais il ne faut pas oublier qu'un livre sera toujours irremplaçable pour l'écrit. Je suis persuadé qu'un livre, d'abord, ça se garde dans une poche, on n'a pas besoin d'un écran. P. Virilio qui est un journaliste que vous connaissez et un philosophe avait dit une phrase qui était merveilleuse : « La mémoire et l'écran fonctionnent ensemble, par contre l'oubli et l'écran fonctionnent aussi ensemble ». Je crois que c'est très important, l'écrit, c'est fondamental pour l'avenir. S'il n'y a pas d'écrit, il n'y aura plus de mémoire. Nous fonctionnons, dans notre société, par l'écrit. C'est vrai pour le droit, pour la politique, c'est vrai aussi pour les écrivains. Je crois qu'il faut que les jeunes comprennent qu'il faut lire.
France 3 : Cela ne concerne pas votre ministère mais, selon le journal Le Monde, le budget en faveur de la francophonie va être amputé de 800 millions de francs. Certains établissements français à l'étranger pourraient donc fermer. Est-ce que ce n'est pas là une atteinte au rayonnement de la culture française ?
Philippe Douste-Blazy : D'abord vous savez que la journée de la francophonie, qui vient d'avoir lieu cette semaine, et la semaine de la langue française ont eu un tel succès qu'il montre que tous les Français sont très proches de leur francophonie. Et en particulier le président de la République veut bien sûr que son pays rayonne par l'intermédiaire de la langue française. Alors je ne veux pas, pour répondre à votre question, me substituer à M. Sudre qui est le ministre chargé de la Francophonie, mais sachez que toutes les actions multilatérales de coopération ne seront pas touchées par des coupes budgétaires.