Articles de M. Bruno Gollnisch, secrétaire général du Front national, dans "La Lettre de Jean-Marie Le Pen" de la première et seconde quinzaine de mars 1996, sur l'action du FN sur le front social et du travail et sur la politique culturelle de M. Douste-Blazy, et dans "Présent" du 28 mars sur l'élection législative de l'Orne.

Prononcé le 1er mars 1996

Intervenant(s) : 

Média : Français d'abord - Présent

Texte intégral

Français d'Abord : mars 1996

Cercles, syndicats, associations professionnelles…

En marche vers le Front National

Il faut dynamiser le Front National. Faire flèche de tout bois. La création récente par certains de nos amis, du Front National de la Police et ses résultats encourageants, un mois seulement après sa création, donnent la gueule de bois aux professionnels du syndicalisme de gauche.

Mais déjà, des initiatives sont annoncées dans le domaine des transports comme à la R.A.T.P., ou demain des enseignants, ou les problèmes sécuritaires découlant la plupart du temps de l'invasion migratoire deviennent des plus alarmants. Comme l'a indiqué Jean-Marie Le Pen « dans toutes les élections professionnelles, nous utiliserons toutes les occasions qui seront données ».

D'ores et déjà fonctionne et travaille le Front Social avec le D.A.S. (le Département des Affaires Sociales) et son président Carl Lang, mon prédécesseur et dorénavant vice-président du FN.

Les Cercles

Cependant, la plupart des organisations se sont constituées à partir des cercles lancés par plusieurs de nos amis depuis de nombreuses années. Les trois premiers cercles à avoir acquis une dimension nationale sont sans nul doute : le Cercle National des Combattants de Roger Holeindre, celui des Femmes d'Europe animé par Martine Lehideux et celui des Retraités, lancé par Jean-Pierre Reveau et dirigé aujourd'hui par Claude Runner. Ce dernier vient d'ailleurs d'organiser une grande réunion à la Mutualité sur le thème de la protection sociale.

Côté PME et PMI, commerçants, et artisans, c'est EML (créé par notre cher ami André Dufraisse aujourd'hui disparu et dont Jean-Michel Dubois assure la succession avec les aides précieuses de personnes comme Antoine Orabona et Jacques Prost) qui a la tâche de rassembler les défenseurs des idées nationales et de lancer, dès le 30 mars, un Syndicat qui nous permettra d'entrer, demain, demain dans les chambres de Commerce.

Enfin d'autres organisations ou associations amies ont vu le jour dans de nombreux domaines ou secteurs d'activités.

Salariés, ouvriers, agriculteurs, PME-PMI, commerçants, artisans, professions libérales, retraités, anciens combattants, femmes soucieuses de la défense de la structure familiale, dans tous les domaines de la vie professionnelle ou associative, les adhérents du Front National doivent s'impliquer pour faire avancer leurs idées et ne plus laisser le monde associatif être l'apanage des organisations de gauche ou de façon plus réductrice des petits appareils réformistes à la solde du RPR ou de l'UDF. C'est un Front social sur le front du travail que nous devons constituer. Il ne se fera pas en un jour. Mais d'ici 1998, il doit s'étendre comme une toile d'araignée sur l'ensemble du territoire. Pour concrétiser cette ambition sociale du Front National nous avons besoin de toutes les bonnes volontés et de toutes les compétences.

Une oeuvre collective

Nombre d'entre vous ont été syndiqués ici ou là, ou le sont encore. Ils appartiennent ou ont appartenu à une association. Nous pouvons très vite être plus efficaces encore et au gré des occasions et à la faveur de l'actualité, faire « avancer la machine ».

Depuis des décennies le socialisme sous toutes ses formes, s'est moqué du social. Il n'y a rien de nouveau sous le ciel de France à cet égard. Il suffit de relire ce qu'écrivait Péguy à ce sujet. Dans tous les secteurs de la vie associative, des hommes sans foi ni loi ou au service des appareils politiques corrompus, tirent les ficelles. L'exemple récent d'une grande association caritative à laquelle nos compatriotes ont donné beaucoup d'argent en espérant soutenir la lutte contre l'un des plus grands fléaux de notre temps : le cancer, nous apporte la démonstration que les escrocs ne reculent devant rien. Le Parti Socialiste, le RPR et l'UDF, ont beau récuser, voire s'indigner, les faits sont là.

Que 13 millions de francs aient été versés par l'ARC à l'OFFRES, officine dirigée jadis par Hubert Haddad, qui éditait une grande partie des bulletins municipaux et des journaux électoraux des députés socialistes, aurait créé en d'autres temps un scandale épouvantable.

« Tête haute et mains propres » fut notre excellent slogan électoral de 1993 qui reste plus que jamais d'actualité. Faut-il encore susciter partout, les réseaux qui nous permettront de chasser les voleurs et de défendre les Français.

C'est, on l'aura compris, une oeuvre collective dans laquelle nous devons nous impliquer. C'est pourquoi je compte sur vous, il nous faut créer de la force et multiplier nos initiatives.

En 1998, nous serons présents partout aux élections politiques : législatives, régionales, cantonales, notre objectif pour cette échéance reste inchangé sur le plan de l'adhésion au Front National : doubler nos effectifs, afin de doubler notre audience.

D'ici là, tous les relais associatifs qui seront mis en place permettront de multiplier notre implantation et d'intéresser nos compatriotes par le biais des actions catégorielles.

Des initiatives

Nos adversaires veulent liquider la France à l'horizon du 1er janvier 1999. Mais ils devront pour ce faire franchir un obstacle de taille : le travail du Front National, de ses militants sur le terrain. Un Front National en marche vers le front social, vers le front du travail.

Là, ou à tort, on ne l'attendait pas, alors que depuis bientôt un an, il était devenu, à la barbe du pauvre Robert Hue, le premier parti ouvrier de France.


Français d'Abord : 15 mars 1996

« Guignol's band »

La culture à son homme : Douste-Blazy

M. Douste-Blazy qui, selon ses propres dires, « ne sera pas le Ministre des premières et des soirées mondaines », a ouvert son premier festival de Cannes en valsant avec Barbara Hendricks (peut-être dansera-t-il de nouveau avec Jean-Paul Gautier à l'occasion des défilés de Haute Couture ?).

Ce n'est pourtant pas ce jour-là qu'il a acquis sa stature de ministre de la Culture, mais plutôt le jour où il reçut une tarte à la crème du précieux Noël Godin ? P.D.B. reste cependant loin derrière B.H.L., qui a déjà reçu quatre de ces projectiles.

Ce qui est frappant chez le « jeune ministre de la Culture que M. Chirac a donné à la France », pour paraphraser un autre président de la République, ce n'est pas qu'il symbolise l'importance que la culture aurait soudain prise aux yeux des hommes politiques de la « droite » parlementaire : si c'était le cas, on aurait choisi quelqu'un d'autre. M. Douste s'est beaucoup vanté d'avoir fait porter le budget du Ministère de la Culture à 1 % de celui de l'Etat, proportion longtemps promise par la gauche (c'est toujours la droite » qui réalise les promesses de la gauche). Il s'est même trouvé un journaliste du Point pour louer à ce propos « le talent retors des vieux professionnels » de M. Blazy. Or il ne s'agit que d'un budget en trompe l'oeil, qui n'atteint un tel montant que par une modification d'attribution sur le papier des crédits de la Direction de l'Architecture (au grand mécontentement des architectes d'ailleurs).

Culture-propagande

On retrouve dans les paroles de M. Blazy les signes d'une politique qui se situe dans la continuité de celle qu'on nous a infligée, bien qu'avec plus de brio, depuis 1981. « Nous avons eu un fondateur, Malraux, un décentralisateur, Duhamel, suivi par Lang, Léotard et Toubon ». On le voit, M. Douste ne voit aucune différence entre les uns et les autres – et on ne lui donnera pas tort sur ce point. Or, on le sait, le ministère dit de la Culture n'est pas destiné à préserver ou enrichir le patrimoine national : il est une institution politique, un instrument de gouvernement des esprits qui, apparemment, demeure au service du nouveau Kulturkampf « politiquement correct. « À la santé, on soigne les corps, déclare M. Douste, à la culture, on peut soigner l'esprit ».

Ceux qu'il faut ainsi « soigner » sont tout désignés. M. Douste-Blazy n'est-il pas le ministre qu'on a entendu le plus souvent passer à l'attaque contre le Front National. Il n'hésite pas d'ailleurs à jeter l'approche et la suspicion sur notre ami Bompard dont le seul crime est de veiller à l'argent de ses concitoyens, en tentant de rentabiliser un projet de salle de spectacle engagé par l'ancienne municipalité.

En revanche, il a cru utile de nommer M. Jack Ralite, ancien ministre communiste de M. Mitterrand à la Commission de « refondation de la culture ». Nom superbe, qui laisse entendre que la culture française repart à zéro, comme si nous nous trouvions en l'an 1 de la pensée correcte !

Le 7 juillet, M. Blazy a fait Chevalier des Arts et Lettres trois musiciens indiens, Birju Maharal, Vempati Satyam et Kelucharant Mohapatra (ah ? ça ne vous dit rien ?). Aurait-il de même décoré Mastre, Bonald, Barrès, Maurras, Bainville, Marcel Aymé, Jacques Perret, Autant-Lara… ? Non, car ces patriotes seraient à ses yeux de mauvais « réducteurs de fracture sociale ». Ils ne sont pas « culturels », au contraire de Bruel, Kassovitz, M.-C. Solaar et consorts. D'ailleurs, les hommes de droite ne peuvent être qu'idiots, puisque ce sont « l'ignorance et la pauvreté qui nourrissent le terreau des extrémistes » ? Quel aveu d'élitisme !

Culture-publicité

L'ignorance et la pauvreté, M. Douste-Blazy se fait fort de les terrasser, comme M. Mauroy « terrasssa » jadis le chômage. M. Blazy affirme à tout propos, comme au bon vieux temps de la campagne de M. Chirac (mais M. Blazy était alors balladurien) que la culture peut et doit être instrument de lutte contre le chômage, l'exclusion, etc. « J'ai envie d'être le ministre d'une culture où les blessures sociales sont montrées, discutées, ce qui peut contribuer à rétabli la cohésion sociale ». Le Ministre veut « investir dans la culture » dans le cadre de la lutte contre le chômage, car « la communication et la culture sont créatrices d'emplois ».

« Communication ». Voilà le mot clef. Ce n'est pas un hasard si l'on met dans le même sac ces deux domaines qui se ressemblent autant qu'un tableau et une affiche, un livre et un prospectus. Ce n'est pas « sur le terrain » comme on dit à la télévision que les faiseurs d'opinion voient l'action du gouvernement. C'est dans les festivals ou dans les caisses de leurs associations. Ainsi, l'opération « Un été au cinéma » est en passe de s'appeler « Le cinéma contre l'exclusion ». Nul doute que les films projetés l'été dernier dans le cadre de cette « opération » n'aient eu des effets radicaux sur les chiffres du chômage et de l'immigration.

Cruel aveu enfin sur l'état de l'école en France, M. Douste-Blazy veut « ouvrir l'Éducation Nationale à la culture » ! On resterait sans voix si l'on savait bien que le Cid de Corneille est moins propre que le film « la Haine » à servir une propagande pernicieuse et une publicité complaisante.

Il est vrai que la Culture – je parle du ministère du même nom – est une arme. Constatons que quels que soient les gouvernements qui se sont succédé, elle pointe toujours dans la même direction. Mais s'agit-il d'un meurtre ou d'un suicide ?


Présent : 28 mars 1996

Dans l'Orne, battre le candidat RPR-UDF

Le communiqué de Bruno Gollnisch

Le Front national appelle ses électeurs à faire battre le candidat RPR-UDF dans l'élection législative de l'Orne, tout comme il a fait battre les candidats RPR-UDF : il y a huit jours dans l'élection législative de Brignoles et ce dimanche dans l'élection municipale de Sète et l'élection cantonale de Lyon.

Ce type d'avertissement solennel n'est en effet pas lié à la personne de M. Juppé. Il vise indistinctement tous ceux qui soutiennent la politique actuelle :

– politique d'exclusion du Front national de la vie politique,
– politique de matraquage fiscal menée par ceux qui avaient promis de diminuer l'impôt,
– politique d'abandon de la souveraineté nationale à l'Eurocratie de Maastricht,
– politique de persécution judiciaire de la presse d'opposition nationale,
– politique de culpabilisation des Français mensongèrement décrits comme racistes.

Ceux qui soutiennent cette politique pire que celle des socialistes n'ont aucun cadeau à attendre du Front national.