Interview de Bruno Gollnisch, secrétaire général du Front national, dans "Présent" du 23 mars 1996, sur le rapport de la Commission des droits de l'homme, le racisme et l'immigration en France.

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Média : Présent

Texte intégral

Présent : Que pensez-vous du rapport de la Commission dite des Droits de l'Homme ?

Bruno Gollnisch : Pour vous dire ce que j'en pense, il faudrait que j'ai été en mesure de le lire complètement. Or, en violation de la loi, ce rapport, dont on vous dit qu'il est d'abord présenté au Premier ministre avant que d'être rendu public, a surtout été communiqué au Monde et à l'AFP ! Il n'y en avait ce matin jeudi aucun exemplaire disponible à la Documentation française. Autrement dit, l'information est réservée à un petit nombre de privilégiés. Certains s'efforcent d'extraire ce qui les arrange d'un rapport dont je n'hésite pas à dire que son exploitation constitue une escroquerie intellectuelle et morale de premier plan.

Présent : Pouvez-vous nous dire de quelle manière ?

Bruno Gollnisch : Jean-Marie Le Pen aura l'occasion de démonter et de dénoncer les mécanismes de cette désinformation à Bordeaux samedi 23 mars, lors de son discours de clôture des travaux de nos Conseillers régionaux. Mais pour faire simple, disons en gros que tout acte délictueux commis par un Français à l'encontre d'un étranger est réputé raciste, alors que le rapport, par hypothèse, laisse de côté la criminalité d'origine étrangère commise à l'encontre des Français, dont j'affirme que le rapport se situe aux environs de 100 à 1 ! En outre, il existe des délits « racistes » commis par des étrangers qui entrent dans certaines statistiques de la prétendue progression du racisme dans l'exploitation sert cependant exclusivement à culpabiliser la population « indigène ».

Présent : Par exemple.

Bruno Gollnisch : Je me souviens qu'il y a 2 ou 3 ans, les journaux lyonnais avaient fait grand cas de la présentation au Préfet du rapport départemental sur le racisme, lors d'une réunion à laquelle participaient le Procureur de la République, les associations prétendues antiracistes… et diverses personnalités, à l'exclusion, évidemment, du parlementaire que je suis ! On faisait notamment état d'un rapport du patron de Renseignements généraux du Rhône. J'ai aussitôt téléphoné à ce commissaire divisionnaire. Très embarrassé, il m'a confié que son rapport était… purement oral ! Poussé dans ses retranchements, il m'a avoué l'étrangeté des critères retenus. Par exemple, toute dégradation de synagogue était réputée « raciste ». Sauf les dégradations volontaires contre la synagogue de Vaulx-en-Velin ! Et savez-vous pourquoi ? Parce que, à Vaulx-en-Velin, tous les bâtiments publics sont systématiquement attaqués, de sorte que les attaques contre la synagogue n'y revêtiraient pas de caractère antisémite !

Un autre exemple : parmi les délits recensés, il y avait le cas d'un maghrébin ayant insulté ou agressé une femme française au motif qu'elle s'appelait Mme Juif (alors d'ailleurs, qu'elle ne l'était pas).

Voilà le genre d'action qui entre dans les statistiques dérisoires cherchant à faire croire à la culpabilité de tout un peuple qui est cependant l'un des moins racistes du monde, en dépit de toutes les raisons qu'il aurait de devenir.

Présent : À quoi faites-vous allusion ?

Bruno Gollnisch : Je fais notamment allusion à des « rapports » tels que celui-ci : beaucoup de Français souffrent quotidiennement de l'immigration. Et en plus, on cherche à les culpabiliser. Si l'on voulait les rendre fous furieux, on ne s'y prendrait pas autrement. J'espère, pour ma part, qu'ils toucheront leur colère légitime, non pas contre les étrangers eux-mêmes, mais contre ceux qu'il faut désormais désigner comme les collaborateurs de la nouvelle occupation.