Articles de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, dans "La Lettre de Jean-Marie Le Pen" de janvier 1996 et dans "Présent" des 26 janvier et 1er février 1996, sur le décès de François Mitterrand, l'absence de mesure pour sortir de la crise depuis huit mois, et sur la baisse du taux d'intérêt du Livret A.

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Média : La lettre de Jean-Marie Le Pen - Présent

Texte intégral

Agir pour faire front : janvier 1996

Le parrain est mort

Le parrain est mort. Mais avant lui, la génération Mitterrand avait disparu. Celle des fausses factures, des vraies combines, des ministres corrompus, des politiciens affairistes.

Celle des Carignan, Mouillot, Nucci, celle des Cambadélis, Longuet, Désir et Noir.

Celle des dégueulasseries façon Carpentras.

Mains noires de la mafia politicienne ou mains jaunes de la mafia immigrationniste, c'est la génération aux mains sales.

Le parrain tenait la sociale démocratie sur ses épaules. Son successeur fera tout pour la maintenir en place. Mais il n'y parviendra pas. Il n'en a pas la force.

Pas assez mariole le nouveau ...

La fracture nationale devient flagrante, ce fossé de haine, de rancoeur, d'exclusion, qui sépare la France en deux. La schizophrénie nationale apparaît aux yeux de tous. La génération Mitterrand est morte. Vive la génération Le Pen !

Une nouvelle ère s'offre à ceux qui depuis toujours ont combattu ce système : Ni droite, ni gauche, Français !

Samuel Maréchal, Directeur national du FNJ. Membre du Bureau Politique.


L'avis du président Jean-Marie Le Pen

La disparition prévisible de François Mitterrand, quelques mois à peine après son départ de la Présidence de la République, ne manquera vraisemblablement pas de susciter cette unanimité dans la louange que la classe politique sait si bien accorder dans ces circonstances à ceux qui l'ont dominée avec talent pendant des décennies.

Sans doute l'Histoire sera-t-elle plus sévère ou du moins plus nuancée à son endroit. À côté des qualités indéniables de l'homme, son intelligence, sa culture, son habileté, sa persévérance, mais aussi sa fidélité en amitié et souvent son courage politique, les historiens du futur ne pourront passer sous silence que la France, sous sa longue présidence, a vu s'accélérer vertigineusement le processus de décadence entamé dès avant son accession à la magistrature suprême.

Dans une certaine mesure, les ambiguïtés de son parcours politique pendant plus de cinquante ans de vie publique auront été celles de beaucoup de Français dont il partageait sans lucidité exceptionnelle les enthousiasmes ou les illusions, qu'il s'agisse de la Collaboration et de la Résistance, de la défense puis de l'abandon de notre empire colonial ou encore du refus puis de l'utilisation d'une Constitution dont on voit trop aujourd'hui combien elle permet à la classe politique de confisquer à son profit la souveraineté du peuple.

Peut-être n'a-t-il autant dominé la vie politique française que par la médiocrité de ses rivaux ou de ses opposants. Les rêves qu'il suscita avant son arrivée au pouvoir de « changer la vie » et d'une France plus juste et plus unie s'étaient évanouis bien avant son départ. Son acceptation à deux reprises de cohabitation avec la droite libérale ou affairiste avait montré que rien de fondamental ne le séparait désormais de ceux qui lui ont succédé et qui, en dépit de leurs promesses, continuent son oeuvre.


Présent : 26 janvier 1996

Chirac ne savait donc pas ?

Communiqué du Front national

« Jacques Chirac a l'esprit bucolique. Le président de la République nous joue une nouvelle version du sous-préfet aux champs. Il entame aujourd'hui un tour de France sous prétexte d'aller à la rencontre des Français ... On aurait pu penser que lui, l'ancien député de Corrèze, avait pris conscience durant la campagne présidentielle du triste état de dépérissement dans lequel se trouve notre pays. Visiblement, il n'a rien appris de ses tournées électorales. C'est en quelque sorte un ingénu qui occupe les plus hautes fonctions du pays.

« En réalité, alors que les Français attendent depuis huit mois des mesures radicales pour rompre avec l'héritage de 14 années de mitterrandisme, Jacques Chirac se balade et les balade. Sur le fond rien n'a changé. Le Front national rappelle que c'est moins de "dialogues" ou de ''concertation", mots creux et passe-partout, que notre pays a besoin, que de mesures énergiques pour sortir du marasme. S'il ne les prend pas au plus tôt, nul doute que la crise sociale se transformera bientôt en explosion. »


Présent : 1er février 1996

Le communiqué de Jean-Marie Le Pen

En abaissant d'un point le taux de rémunération du Livret A, le gouvernement a désigné la victime expiatoire de la crise : le petit épargnant. On savait déjà que, pour l'administration fiscale le contribuable était taillable et corvéable à merci, et que l'automobiliste n'était, somme toute, qu'une vache à lait. Les « riches » chers à la gauche ayant placé depuis belle lurette leurs biens à l'étranger, il ne restait plus qu'un seul mouton à tondre : le français moyen, actif et prévoyant, qui, sou à sou, épargne en prévision des lendemains qui déchantent.

Non content de s'en prendre aux familles françaises en plafonnant rétroactivement les allocations « jeune enfant », voici que M. Juppé s'attaque désormais au Livret A. Ce n'est certainement pas de cette façon qu'il rétablira la confiance, loin s'en faut.

Il est vrai que la lâcheté insigne qui caractérise ce gouvernement ne pouvait avoir d'autre choix, incapable qu'il est d'imposer des sacrifices aux privilégiés ou de maîtriser les dépenses de l'État. Mais à force de pressurer les fourmis pour ne pas déplaire aux cigales, M. Juppé risque fort de ne pas passer l'année ...