Texte intégral
Français d'abord - 1er mai 1996
Chirac, du reflux au refus
En mai 1995, Jacques Chirac, ce prestidigitateur qui prenait les Français pour des pommes, entrait à l’Elysée. On allait voir ce que l’on allait voir ! Un an plus tard, on n’a rien du tout, sauf la désolante médiocrité d’un « président courant-d’air », qui confond visiblement sa fonction avec celle d’une agence de voyages internationaux…
Pour ce qui est de la situation de notre pays, rien n’a changé, sinon en pire. Le bilan est pitoyable. Les Français l’ont compris. Si l’élection présidentielle avait lieu aujourd’hui, Jacques Chirac serait renvoyé à ses chères études (électorales)…
Un bilan réalisé à l’occasion de cet anniversaire par France 3, BVA et Paris-Match, se révèle sans ambiguïté. Si la présidentielle avait lieu aujourd’hui, Jospin l’emporterait 53 % à 47 %… A condition toutefois que Chirac qui avait obtenu 20 % au 1er tour et Jospin qui en avait eu 23 soient arrivés en tête au premier tour, ce qui paraît douteux en l’état actuel ! La leçon est sans appel : 62 % des Français se déclarent insatisfaits de son action. 87 % lui reprochent son inaction contre le chômage, 81 % la baisse du pouvoir d’achat, 70 % l’absence de maîtrise des déficits sociaux et de la dette publique…
La même semaine Ipsos et Le Point publient un sondage montrant qu’une majorité de Français portent un jugement négatif sur le bilan de Jacques Chirac. Les sondages confirmant cette tendance se sont multipliés. C’est clair. Chirac a déçu. Il faut que la situation se soit considérablement détériorée pour que le RPR, gros consommateur de sondages devant l’Eternel, et habile manipulateur de l’opinion publique, en soit réduit à un tel constat. Qui paye commande, l’adage est bien connu. Le RPR serait-il aujourd’hui moins généreux que durant ses campagnes ? Peu importe, le résultat est là. Pour notre part, nous n’avons pas besoin des instituts de sondages pour savoir ce que pense le peuple, puisque nous sommes le peuple. Partout, au jour le jour, toute personne de bon sens mesure dans la rue le dramatique bilan de Jacques Chirac. J’en ai dressé le constat, le 1er Mai, lors de mon discours place de l’Opéra à Paris. La liste des grandes entreprises annonçant, qui des bilans négatifs, qui des prévisions catastrophiques, qui des licenciements en masse, était éloquente, et nul ne l’a contestée. En vérité, ce que le peuple reproche au vibrionnant Chirac, c’est que son inaction sur le fond est à la proportion de ses gesticulations médiatiques.
Après 14 années de socialisme et de cohabitation molle, la France aspirait à un changement authentique. Rien ne s’est passé. Chirac a chaussé les charentaises de Mitterrand. Ce qu’il pouvait encore avoir de gaullien a disparu pour laisser libre-champ au social-démocrate qu’il n’a, en fait, jamais cessé d’être. En politique intérieure, rien ne s’est arrangé. Sur le plan international, Chirac est tout aussi européiste que Mitterrand. Mais il le surpasse déjà en certains domaines, faisant toujours plus allégeance au Nouvel Ordre Mondial. Sa première sortie officielle ne fut-elle pas de reconnaître une bien hypothétique « responsabilité » de la France dans les déportations des Juifs lors de la dernière guerre. N’y avait-il rien de plus urgent à faire, ou Jacques Chirac signait-il là sa reconnaissance de dette auprès de certains lobbies internationaux ? François Mitterrand, dans un entretien célèbre qui l’avait opposé à Jean-Pierre Elkabbach, avait eu au moins la décence de ne jamais céder à un tel chantage.
Mais surtout, c’est sur cette scène internationale qu’il prétend maîtriser que Jacques Chirac trompe le plus ses électeurs et qu’il se trompe le plus lui-même, à l’image de son « vive le Liban libre ! » quelques heures avant que les Israéliens n’écrasent le malheureux pays sous un déluge de bombes ! C’est Chirac qui nous a fait réintégrer l’OTAN et le giron américain, c’est Chirac qui transforme ouvertement nos soldats en supplétifs de l’ONU, c’est Chirac surtout qui réduit notre armée de moitié, et met à mort nos industries de défense, chose que même les plus durs des socialo-communistes n’étaient pas arrivés à faire ! Le Général De Gaulle doit se retourner dans sa tombe ! Mais il est vrai que l’homme de l’appel de Stockholm est resté fidèle à ses convictions de jeunesse : il a été, est et sera toujours internationaliste et de gauche.
Pour preuve : lors de la grande manifestation hystérique faisant suite à la profanation du cimetière de Carpentras en mai 1990, Jacques Chirac était dans la rue au coude à coude avec ses amis RPR-YDF-PS-PC ; pour fustiger une bien hypothétique « résurgence du fascisme ». Nous étions innocents des faits odieux que l’on nous reprochait. Mais aveuglé par sa haine à notre endroit, il se prêta sans barguigner à la manipulation. Il fut à cette occasion l’un des principaux complices de l’entreprise de dénonciation calomnieuse à notre encontre. Six ans plus tard, il n’a pas désarmé et se permet d’insulter publiquement le Front National, à Orléans le 8 mai, sous couvert d’un hommage à Jeanne d’Arc. En la matière, Jacques Chirac a la ferveur et l’intolérance des nouveaux convertis. Hier, il adulait Madonna. Aujourd’hui, il se veut le VRP de Jeanne d’Arc, qui, à vrai dire, ne l’a pas attendu pour être honorée par le peuple de France. Jeanne a toujours été célébrée par le Mouvement national français depuis sa naissance, comme symbole de foi, de courage, de justice, de droiture, et de générosité. Elle incarne magnifiquement l’idéal d’indépendance nationale sans lequel il n’est pas de liberté, idéal auquel nous sommes viscéralement attachés. En jetant l’anathème contre le Front National, Jacques Chirac a agi à rebours de Jeanne. Il a cherché à diviser une nouvelle fois les Français en tentant maladroitement de courir après l’Histoire. Avoir prononcé un discours chargé de haine et d’exclusion à Orléans n’est décidément pas à son honneur ! Mais il est vrai que les seules voix qu’entende Jacques Chirac sont des voix électorales. Ceci explique cela…
Gouverner c’est prévoir. Jacques Chirac refuse cette évidence. Il préfère s’illusionner, se contenter de serrer des mains, prendre des bains de foules. Ce qu’il sait le mieux faire, ce sont les campagnes électorales, ce qui explique sans doute qu’il ait toujours l’air d’en faire… Au mépris de la nécessité d’agir, ce qui devrait être le propre des gouvernants, il appelle le RPR à entrer en campagne législative deux ans à l’avance, à moins que…
Vouloir plaire à tout prix est une erreur. Gageons qu’elle lui sera fatale. Chirac a toujours déçu et trahi ses amis. Le double langage lui est consubstantiel. Mais il doit prendre garde. Car si un an après son élection, il suscite la morosité, demain, il risque fort d’inspirer la fureur du peuple. A promettre sans tenir, on sème les raisons des colères à venir.
Français d’abord - 15 mai 1996
Bonne fête mamans !
Même si chaque maman a sa fête personnelle, la Fête des Mères constitue toujours un moment émouvant dans la vie des familles. Le bouquet de fleurs apporté fin mai ou début juin par les enfants à leur maman reste un symbole bien vivant d’amour filial.
On peut en contester la connotation mercantile, inhérente à toutes société de consommation. Mais l’on doit bien reconnaître qu’en ces temps où le matérialisme le plus effréné ronge les dernières valeurs du monde moderne, l’attachement à la figure de la Mère constitue un pôle salutaire de résistance de la Tradition. Sans mère pas de cellule familiale, ni d’éducation donc pas de civilisation.
Nous qui sommes les défenseurs de l’identité ne pouvons qu’encourager tout ce qui contribué à élever l’homme et à préserver les valeurs ancestrales. Mais célébrer la fête des Mères est aussi l’occasion de rappeler à nos concitoyens avec quelle acuité se pose la question de la démographie.
Il est des phénomènes de mode qui peuvent s’inverser rapidement et sans grand dommage. D’autres sont extrêmement difficiles à redresser. Un pays aussi riche soit-il mais ne possédant que des berceaux vides est un cercueil qui s’ignore. Notre voisin d’Outre-Rhin est malheureusement sur cette pente fatale. Si l’Europe est en crise économique, elle est carrément au bord du gouffre quand on parle naissances. Mais qui à part nous ose sonner le tocsin ?
Les chiffres sont sans appel. Le Tiers-Monde représente aujourd’hui les 3/4 de la population mondiale, et 40 % de ses habitants ont moins de 15 ans. Et la tendance ne peut que s’aggraver. Il s’agit là d’une véritable bombe à retardement. Un seul exemple, l’Algérie : en 1954 l’Algérie française comptait un peu moins de 9 millions d’habitants. Ils sont aujourd’hui 28 millions, et seront plus de 60 millions en 2050.
Notre vieille Europe à bout de souffle doit absolument se ressaisir, il en va de sa survie. Elle représentait en 1993 moins de 10 % de la population mondiale, contre 12,3 % pour l’Afrique, 13,6 % pour l’Amérique, et près de 60 % pour l’Asie. Or, il est bien clair que ces explosions démographiques ne seront pas sans conséquences sur l’équilibre de nos sociétés développées. Si nous n’inversons pas au plus tôt les flux migratoires, nous assisterons alors à une montée en puissance inéluctable des peuples du Tiers-Monde vers nos vieilles terres civilisées. Les migrations se font toujours d’Est en Ouest, et du Sud vers le Nord. Le scénario prophétique du « Camps des Saints » de Jean Raspail est d’ores et déjà en voie de réalisation. Si nous ne voulons pas que nos enfants soient obligés de se réfugier dans une hypothétique « République du Mont Blanc », il est urgent de prendre des mesures drastiques de salut public pour assurer la survie de notre peuple.
Le Front National se bat avant tout pour défendre l’identité française et européenne, pour assurer à notre peuple un avenir lumineux, pour que nous puissions encore exister en tant que puissance libre et souveraine dans les années et les siècles à venir. Quiconque jauge la vie à l’aune de l’individualisme bourgeois ne peut comprendre notre démarche et notre engagement. Or, si notre peuple veut continuer à vivre, il doit faire des enfants. On ne devient pas Français par décret. Certains esprits chagrins prétendent avoir trouvé la panacée. Hier, le maire RPR de Carcassonne voulait faire venir des immigrés pour peupler nos campagnes en voie de désertification. Aujourd’hui certains grands journaux clament : « l’Europe a besoin d’immigrés ». C’est « oublier » qu’être Français, cela s’hérite ou se mérite. On ne devient pas Français par la bonne grâce d’une photocopieuse.
Notre avenir se décide maintenant. Seule une authentique politique nataliste nous permettra d’éviter le naufrage démographique. En ce jour de la Fête des Mères, nous devons nous souvenir qu’il n’est pas de développement harmonieux sans enracinement, qu’il n’est pas de futur sans passé, qu’il n’est pas de devenir sans traditions. Alors, bonne fête, mamans de France, notre avenir dépend de vous !