Texte intégral
La France affiche de bons résultats économiques : une croissance satisfaisante, une hausse des prix inférieure à celle de la plupart de nos partenaires européens, comparable ces derniers mois aux résultats de la RFA. Elles sont d'autant plus significatives qu'elles s'inscrivent au sein d'une âpre compétition internationale marquée par la rivalité USA-Japon-Europe.
Ce contexte économique laisse entrevoir la possibilité de nouveaux progrès en matière de lutte contre le chômage. Il favorise naturellement notre volonté de justice sociale. Il constitue tout à la fois une incitation à la prudence et la justification d'une ample ambition sociale. Or, les réformes à accomplir aujourd'hui sur le terrain économique sont toutes très délicates, techniquement complexes, et sans doute truffées de pièges. Seulement voilà, elles sont aussi indispensables.
La fiscalité locale constitue un élément majeur d'inégalités entre Français. Les comparaisons entre communes sont trop éloquentes pour y insister. Moduler la part départementale de la taxe d'habitation en fonction du revenu constituerait une avancée significative vers plus de justice sociale. En fournissant aux parlementaires une simulation bien étayée des effets prévisibles de la réforme, le ministère des Finances a apporté une contribution importante à ce débat. Que cette esquisse fasse apparaître des difficultés techniques, qui n'en était convaincu ? Que ces difficultés soient surmontables, qui en douterait ? Evitons de nous effrayer gratuitement. Le débat mérite d'être posé et de se prolonger.
Tout comme mérite d'être rapidement explicité le principe de la contribution sociale généralisée à laquelle nous sommes depuis le début favorables. A nous d'engager les objectifs et les modalités, notamment les contributions auxquelles elles se substituent, ainsi que ses conséquences sur les bas salaires.
A mi-parcours de la législature, nous savons qu'il nous faut tracer les lignes de force de notre action pour les années à venir. Une oeuvre importante a été accomplie. Bien des perspectives restent encore à ouvrir. Ce débat de fond, nous l'avons jour après jour avec le gouvernement, et dans des conditions dont il faut souligner l'intérêt et l'efficacité.
La droite, elle, cherche à nous attirer sur son propre terrain. C'est le cas par exemple en matière d'intégration. Nous ne refusons pas ces débats. Mais nous voulons les aborder de manière offensive, à partir de nos propositions.