Texte intégral
Le Figaro. – L’opération « 1, 2, 3… à vous de jouer » n’est-elle pas la suite de vos mesures pour enrayer le terrible fléau de la violence autour et dans les stades ?
Marie-George BUFFET. – Je crois qu’il est très important de créer dans et autour du sport cette ambiance de convivialité. Mais ce ne sera pas suffisant. C’est pourquoi nous avons pris lors des deux réunions (lundi) avec la famille du football, et notamment des districts d’Ile-de-France, des mesures de prévention et de sécurité. Dès maintenant, nous mettons en place avec le ministère de l’intérieur des « correspondants sports » au niveau des directions de la police dans chaque département. Ils seront là pour réagir immédiatement en demande d’aides ou de conseils des présidents de district. Nous allons surtout essayer d’agir par la prévention en fournissant un effort considérable dur l’encadrement. Tous les présidents de club sont d’accord : ils ont besoin aujourd’hui non seulement d’un bon encadrement sportif, mais aussi de médiateurs, d’éducateurs qui connaissent bien les jeunes et les localités. Il y a donc deux projets.
Le Figaro. – Quelle est la teneur de chacun d’entre eux ?
Marie-George BUFFET. – Le premier concerne trois cents médiateurs-éducateurs sous le cadre emplois-jeunes, que nous allons former rapidement et le second avec la Fédération française de football en harmonie avec le ministère de l’Intérieur. Elle va recruter parmi les jeunes footballeurs deux mille auxiliaires de police.
Le Figaro. – Selon vous, la suspension des matches en Seine-Saint-Denis vous a-t-elle semblé judicieuse ?
Marie-George BUFFET. – Je la comprends. Il faut mesurer les difficultés rencontrées par ceux qui encadrent un mouvement sportif et qui sont des bénévoles. Ils ne sont ni préparés ni formés pour affronter des phénomènes graves comme la violence ou la toxicomanie. Moi j’ai perçu la décision du district comme un appel à une réaction plus forte de la Fédération française de football et un appel à l’État pour qu’il prenne toutes ses responsabilités afin de préserver, je dirais, les valeurs du sport. Nous avons bien travaillé pendant ces deux réunions. Je crois que les mesures qui en sont sorties vont permettre d’avancer. Mais il faut comprendre cet appel au secours.
Le Figaro. – Suggérez-vous une date de reprise des matches ?
Marie-George BUFFET. – Le district de Seine-Saint-Denis s’est réuni hier. Mais nous sommes dans une période de vacances scolaire, je suis donc favorable, dès la reprise des cours, à elle des matches.