Interview de M. Pierre Méhaignerie, président du CDS, à Europe 1 le 8 octobre 1990, sur l'entrée de Bruno Durieux au gouvernement et le projet de loi sur la contribution sociale généralisée.

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Média : Europe 1 - FRA

Texte intégral

Q : Au moment où vous réaffirmiez votre ancrage dans l'opposition, l'un des vôtres, B. DURIEUX, est entré au gouvernement…

- "95 % des centristes ont approuvé une ligne politique du CDS et de l'UDC dans une opposition constructive. Il y donc 5 % qui s'estiment dans l'opposition mais pour lesquels nous devrions avoir une totale autonomie tant vis-à-vis de la majorité que de l'opposition. Nous sommes un parti démocratique, le débat existe chez nous, ce serait certainement plus facile si, comme dans d'autres partis, nous disions toujours oui ou toujours non, mais ce n'est pas dans notre habitude".

Q : Sur la CSG, par exemple, où vous situez-vous ?

- "Je dis que dans le contexte actuel, parce que les dépenses sociales dérivent, parce que le déficit risque de s'accroître avec une croissance moins forte l'année prochaine, je ne peux pas croire le gouvernement lorsqu'il dit que ce ne sera pas un impôt nouveau. D'autant que s'ajoutent à celui-ci deux autres impôts : la taxe d'habitation sur le revenu et un nouvel impôt immobilier. Dans ces conditions, pour que la CSG, qui pourrait être juste, n’entraîne pas une augmentation de l'impôt, il faut des engagements du gouvernement et des décisions que pour le moment il n'a pas pris : Que les 35 milliards collectés aillent totalement à la diminution des cotisations d'allocations familiales, qu'un plan de maîtrise des dépenses de santé soit proposé, enfin que le prélèvement soit déductible de l'impôt sur le revenu. Si ces trois engagements étaient pris, là, nous pourrions réfléchir".

Q : L'entrée de B. DURIEUX au gouvernement vous déplaît-elle ?

- "La position de B. DURIEUX est un choix personnel qui me déplaît. Les démarches solitaires, ça ne marche pas, En entrant au gouvernement, B. DURIEUX s'est mis hors de sa famille politique".