Droit de réponse de MM. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur, et Georges Kiejman, ancien avocat de Bernard Bonnet, paru dans "Le Monde" du 11 juillet 1999, en réponse à un article du 9 juillet sur le changement de l'ancien préfet.

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Média : Emission la politique de la France dans le monde - Le Monde

Texte intégral

A la suite de notre article intitulé « Matignon banalise les révélations adressées au juge » (Le Monde du 9 juillet), nous avons reçu du ministre de l’intérieur, Jean-Pierre Chevènement, la mise au point suivante :

Je tiens à démentir de la manière la plus formelle avoir reçu copie de la lettre que le préfet Bonnet a adressée au juge Camberou et, à plus forte raison, dans les conditions rapportées par Le Monde.

A la suite de notre article intitulé « Le changement d’avocat [de Bernard Bonnet] augure d’une nouvelle stratégie de défense » (Le Monde du 9 juillet), nous avons reçu de Me Georges Kiejman, la mise au point suivante :

Il est inexact d’écrire que j’ai été « déchargé officiellement par M. Bonnet du soin d’assurer sa défense » car, à ce jour, M. Bonnet ne m’a toujours pas exprimé lui-même un choix qu’il était, à l’évidence, parfaitement libre de faire. (...) Il est tout aussi inexact de dire que M. Bonnet m’a « refusé la possibilité d’être présent lors de sa sortie de la maison d’arrêt de la Santé ». Pour me « refuser » cette possibilité, encore aurait-il fallu que j’exprime le souhait d’être présent. Je n’ai rien souhaité de tel, soit que j’ai tenu ma présence pour inutile, soit que j’ai pressenti une manifestation spectaculaire vers laquelle mes goûts ne me portent pas. (...)
Votre article suggère qu’à « un avocat de gauche », M. Bonnet aurait préféré un avocat « proche de la présidence de la République ». Je vous laisse la responsabilité de cette appréciation mais je regretterai que l’on puisse croire que ma qualité d’homme de gauche et non d’« avocat de gauche » ait limité, si peu que ce soit, l’assistance professionnelle que j’ai fournie au préfet Bonnet et dont il a bien voulu me remercier à chaque stade de la procédure jusqu’à sa mise en liberté. Tout avocat a pour unique devoir de défendre son client, sans se soucier de ménager rien ni personne, si ce n’est sa propre conscience. Certains désaccords peuvent naître sur un système de défense et c’est évidemment à la personne accusée d’avoir, sur ce point, le dernier mot.