Interview de M. Bruno Mégret, président du Front national Mouvement national, à France 2 le 23 mai 1999, sur son différend avec M. Jean-Marie Le Pen et l'éclatement du Front national, sa campagne pour les élections européennes, sa préférence pour une Europe des nations et la responsabilité du gouvernement dans l'affaire des paillotes incendiées en Corse.

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Média : France 2 - Télévision

Texte intégral

Michèle COTTA
Changement complet de cap avec notre troisième invité. Alors donc peut-être on fait ce qu'on appelle un changement à vue c'est-à-dire monsieur MEGRET va venir. Attention à votre micro. Monsieur MEGRET s'approche. J'aimerais bien que monsieur MEGRET soit là. Alors donc, Bruno MEGRET du Mouvement national. Monsieur, asseyez-vous. Voilà, bonjour.

Bruno MEGRET
Bonjour.

Michèle COTTA
Alors, vous souhaitiez pouvoir baptiser votre liste Front national-Mouvement national. Mais les juges en ont donc décidé autrement puisque c'est Jean-Marie LE PEN qui garde le nom du mouvement. Est-ce que ça vous gêne dans votre campagne ? Est-ce que ça vous a gêné ? Et pourquoi au fond vous êtes vous tellement attaché à vouloir conserver le nom de Front national ?

Bruno MEGRET
Non, pas du tout. Je tiens à préciser que c'est Jean-Marie LE PEN qui avait organisé ce procès puisque c'est un peu son obsession. Ce procès ne change rien.

Michèle COTTA
C'est vous qui étiez parti avec le nom quand même.

Bruno MEGRET
Oui, mais ce ne sont pas les juges heureusement qui, en France, décident de la réalité de la légitimité d'un grand mouvement politique. Et par conséquent, rien n'est changé. Nous sommes simplement obligés de changer de nom. Après tout, c'est, beaucoup mieux car Mouvement national, je crois que c'est plus offensif, c'est plus dynamique, ça correspond mieux à ce que nous voulons faire que Front qui est défensif et statique. Car notre ambition, c'est de placer les idées nationales dans une stratégie de conquête et des responsabilités du pouvoir. C'est toute la différence qu'il y a avec monsieur LE PEN qui, lui, servait le système en diabolisant nos idées, en servant d'épouvantail, il rendait service au pouvoir socialiste qui d'ailleurs le lui rend bien en s'apprêtant à lui verser sa subvention et en lui faisant gagner tous ses procès.

Philippe LAPOUSTERLE
Vous avez longtemps travaillé avec lui quand même. Vous avez longtemps travaillé avec lui dans une stratégie d'union.

Bruno MEGRET
J'ai travaillé avec lui tant que ça servait les idées nationales.

Philippe LAPOUSTERLE
Vous le regrettez ? Est-ce que vous regrettez le fait d'avoir travaillé avec lui ?

Bruno MEGRET
Non, je ne regrette rien. J'ai fait ce que je croyais devoir faire. Comme tous les amis, nous avons suivi la boussole de la fidélité mais non pas la fidélité à un homme, la fidélité à notre idéal, à notre projet.

Philippe LAPOUSTERLE
Vous avez prononcé le mot, d'« ambition » tout à l'heure, monsieur MEGRET, et vous avez dit à un moment lorsque vous avez entamé votre campagne « j'ai pour ambition que notre liste, la liste Mouvement national, soit la première des listes anti-Maastricht » c'est-à-dire avant la liste PASQUA, avant la liste LE PEN et avant la liste de ceux de vos prédécesseurs ici, LAGUILLER- KRIVINE. Est-ce que ce n'est pas un peu optimiste voire irréaliste monsieur MEGRET ?

Bruno MEGRET
Pourquoi donc ? C'est la seule liste qui soit utile et soit sincère sur cette objectif. Nous, notre liste est la seule liste pour laquelle il est utile de voter parce que monsieur PASQUA, monsieur LE PEN, ça ne sert à rien de voter pour eux, c'est l'élection de trop. Au lendemain du 13 juin, ils ne feront rien de ces voix. Et nous sommes, nous, en situation de rassembler tous les Français de droite qui sont attachés à la défense de la Nation comme nous le sommes contre l'Europe de Bruxelles, contre cette classe politique qui trahit la France. Et ça, c'est considérable parce que 20, 25 % des voix, c'est les portes du pouvoir. Avant, ça n'était pas possible. Il y avait une espèce de fossé entre les électeurs du Front national et les électeurs d'une droite déçus qui erraient de VILLIERS en PASQUA, de PASQUA en MILLON, que sais-je encore ? Maintenant, on peut faire ce rassemblement.

Michèle COTTA
Tout de même, j'en reviens à ça. Qu'est-ce qui vous sépare de Jean-Marie LE PEN ? Vous avez dit au moment du 1er mai « c'est le dernier défilé de Jean-Marie LE PEN et c'est mon premier à moi ». Enfin, c'est votre premier à vous. Quand même, quand vous dites « pas un iota me sépare de la politique de LE PEN », c'est vrai qu'on a du mal à comprendre. Alors qu'est-ce qui vous sépare de lui ?

Bruno MEGRET
Non, non, j'ai dit...

Michèle COTTA
Et pourquoi une si grande bataille ?

Bruno MEGRET
La grande bataille, c'est parce que LE PEN a entrepris de purger son mouvement, d'éliminer tous ceux qui n'acceptaient sa vision autocratique et monarchique du mouvement et qui n'acceptaient pas qu'il serve ainsi le système socialiste. Mais la différence, elle est considérable. Le programme, en effet, il ne change pas. Le programme, c'est moi et mes amis qui l'avons rédigé. Nous sommes partis avec le programme. D'ailleurs, aujourd'hui, Jean-Marie LE PEN n'a plus de programme pour l'Europe. Nous; nous en avons un. Il est en vente dans les kiosques. Il est détaillé. C'est l'Europe des nations qui s'oppose à l'Europe bureaucratique et mondialiste de Bruxelles. Et pour le reste, et pour le reste, c'est une différence considérable puisque en quelque sorte, Jean-Marie LE PEN, c'est l'extrême droite. Nous sommes la droite nationale. Sans outrance, sans provocation, sans dérapage...

Michèle COTTA
Cela veut dire que vous envisagez une alliance avec la droite classique ?

Bruno MEGRET
Non, non, j'envisage le rassemblement de tous les Français qui ont nos idées qui n'osaient pas voter pour l'ancien Front national. Et je dis aux électeurs de l'ancien Front national que c'est... qu'il faut faire très attention au vote. C'est pour notre liste qu'il faut voter si on veut donner un avenir à nos idées. Voter LE PEN, cela ne conduirait qu'à organiser le passé en quelque sorte.

Philippe LAPOUSTERLE
Est-ce que vous excluez absolument, Bruno MEGRET, de vous réconcilier un jour avec monsieur LE PEN ?

Bruno MEGRET
Je pense que nous allons nous réconcilier avec tous les électeurs, avec tous les sympathisants, tous les militants de notre mouvement qui vont se retrouver dès les Européennes, au lendemain des Européennes, parce que la dynamique est pour nous, l'avenir est pour nous et l'une des grandes différences également, c'est que nous, nous sommes sur le terrain. Moi, je suis sur le terrain. Pendant que monsieur LE PEN fait quelques meetings, contemple la France depuis sa colline de Saint-Cloud. Moi, je vais sur le terrain. J'étais par exemple il y a quelques jours dans cette petite ville de Vauvert dans le Gard qui a été sinistrée par l'insécurité, par une bande de voyous qui faisaient régner la terreur dans la ville. Je suis allé apporter mon soutien à cette population qui est abandonnée par les pouvoirs publics, par le gouvernement, par la classe politique. C'est cela le sens de notre combat voyez-vous ?

Philippe LAPOUSTERLE
Ce n'était pas la question. Est-ce que vous excluez, monsieur MEGRET, un jour ou l'autre de vous réconcilier avec Monsieur LE PEN et de retrouver le Front national uni tel qu'il était ?

Michèle COTTA
Il faut être deux pour cela. Il faut être deux pour se réconcilier.

Bruno MEGRET
Ecoutez, ne me parlez plus de monsieur LE PEN. Ne me parlez plus de monsieur LE PEN...

Philippe LAPOUSTERLE
Si, juste cette question-là, je parle de vous et de lui, c'est différent.

Bruno MEGRET
Il aurait dû présenter sa liste à Capri parce que c'est fini !

Michèle COTTA
Oui mais enfin, vous êtes vous ... si je m'en tiens aux sondages, vous êtes en dessous de la barre des 5 % en ce moment tandis que ce n'est pas le cas de Jean-Marie LE PEN. Alors, est-ce que cela ne vous obligerait pas quand même à réviser un peu vos ambitions ?

Bruno MEGRET
Non mais les sondages, excusez-moi madame COTTA, mais les sondages sont complètement fous actuellement !

Michèle COTTA
Non mais ne vous excusez pas.

Bruno MEGRET
Complètement fous ! Le dernier sondage qui est paru, il y a eu deux sondages la semaine dernière, en fin de semaine, un candidat montait de 2 % pendant qu'il descendait de 2 % dans l'autre sondage. Un candidat était à 7,5 dans un sondage, il était à 13,5 dans l'autre sondage pour le même jour ! Cela ne veut rien dire actuellement parce que les gens ne se sont pas déterminés. En plus, nous sommes un mouvement nouveau et jamais les sondages n'ont pu prévoir à l'avance l'émergence d'un mouvement nouveau. C'était le cas du Front national lui-même en 84 ou de VILLIERS en 94, même TAPIE en 94, il faisait 8 % la veille du vote et il sortait à 12,5 %, alors vous savez !

Michèle COTTA
C'est ce que vous espérez ? C'est votre espérance ?

Bruno MEGRET
Mais parce que cela va très bien sauf les sondages. Et mois, je crois plutôt à ce que je vois sur le terrain, aux Français qui viennent me voir, aux Français qui se manifestent auprès de nous, dans nos permanences, qui viennent à nos réunions et qui reçoivent notre message 5/5 si je puis dire parce que nous sommes à l'écoute de la souffrance des Français. Et, elle est grande aujourd'hui en ce moment que ce soit ce conducteur d'autobus qui se lève le matin le coeur noué parce que son collègue a été agressé la veille, ces gens-là ils viennent nous voir à la sortie des usines dans les cités, sur les marchés, là où nous nous trouvons.

Philippe LAPOUSTERLE
Et monsieur LE PEN je reprendrai quand même la question...

Michèle COTTA
MEGRET !

Bruno MEGRET
MEGRET !

Philippe LA POUSTERLE
Monsieur MEGRET, pardon, je reprendrai quand même la question de Michèle COTTA, si jamais les Français...

Bruno MEGRET
Vous voyez que la succession s'est faite...

Philippe LAPOUSTERLE
Si jamais les Français vous refusaient les 5 %, dans quelle île iriez-vous, puisque vous avez affecté Capri à... cela peut arriver, vous n'excluez quand même pas que vous ne fassiez pas 5 % ?

Bruno MEGRET
Si je l'exclus personnellement totalement parce que je vous dis, ce n'est pas du tout ce que je sens sur le terrain, ce n'est pas ce qui revient, ce n'est pas la dynamique que je ressens et j'attire l'attention sur le fait qu'il est essentiel pour les anciens électeurs du Front national, d'assurer la suite et de voter pour notre liste.

Michèle COTTA
Comment vous financez votre campagne question matérielle puisque vous n'avez pas droit à l'argent qui est bloqué en attendant votre appel sur le jugement qui a été rendu sur le Front national ?

Bruno MEGRET
Oui mais ça, vous savez, moi, je ne suis pas obsédé par les questions d'argent comme d'autres.

Michèle COTTA
Vous empruntez ? Donc, c'est un problème si on n'a pas les 5 %...

Bruno MEGRET
Il y a un financement public qui est prévu pour les campagnes électorales, pour les européennes, et le seul problème, c'est d'avoir le prêt financement, c'est pour cela que nous empruntons, oui, en effet.

Philippe LAPOUSTERLE
Vous n'êtes pas obsédé par les questions d'argent mais vous venez d'entamer 3 procès contre monsieur LE PEN pour des questions d'argent si j'ai bonne mémoire ?

Bruno MEGRET
Non, c'est le secrétaire général de notre mouvement, monsieur MARTINEZ...

Philippe LAPOUSTERLE
Oui, c'est pareil...

Bruno MEGRET
Je suis tout à fait solidaire bien sûr mais ça, c'est lui qui gère cela. Moi, je ne m'occupe pas de cela. Moi, ce qui me préoccupe par contre en effet, c'est que notre mouvement soit d'une grande rigueur dans cette attitude de service. Pour nous, la politique, c'est le service de la communauté, ce n'est pas se servir.

Philippe LAPOUSTERLE
Est-ce que vous êtes toujours candidat à la Mairie de Marseille monsieur MEGRET ?

Bruno MEGRET
Oui, bien sûr, rien n'est changé de ce côté-là et nous allons, dès le lendemain des européennes nous mobiliser pour la bataille des municipales.

Michèle COTTA
Alors, une question sur la Corse. Vous avez dit que Lionel JOSPIN devrait démissionner, que Jacques CHIRAC était son complice alors même que le préfet BONNET n'a pas avoué encore pour le moment. Est-ce que vous pensez que cela doit ouvrir une crise de régime cette affaire de paillote corse ?

Bruno MEGRET
Je pense que ce qui s'est passé en Corse est extrêmement grave parce qu'on est dans un pays de fous si vous me permettez cette expression.

Michèle COTTA
Dans un pays où l'on assassine les préfets...

Bruno MEGRET
Une paillote brûle, on met le préfet et le colonel de Gendarmerie en prison, les voitures brûlent dans les cités, on ne met personne en prison. Un meneur qui sème la terreur dans une ville, à Vauvert, est arrêté, on le libère. Mais ce n'est pas possible ! Alors, ce que je dis, c'est que lorsque le procureur de la République met le préfet et le colonel de Gendarmerie en prison, c'est l'Etat qui s'attaque à l'Etat et qui affaiblit l'Etat et l'autorité de l'Etat. Et je dis que ce qui est important dans tout cela, c'est au contraire de renforcer l'autorité de l'Etat pour assurer la sécurité publique et c'est ça le grave problème aujourd'hui. Moi, je fais cette campagne sur la sécurité des Français...

Michèle COTTA
Mais quand même quand vous dites que Lionel JOSPIN devrait démissionner et que Jacques CHIRAC est son complice, cela ne renforce pas l'autorité de l'Etat non plus !

Bruno MEGRET
Mais l'Etat, ce n'est pas le gouvernement. L'Etat, c'est l'ensemble de cette institution qui assure au fil des changements de gouvernement la permanence de l'ordre public et du respect des lois. Et je pense que le fusible qui devait fonctionner, c'est celui de monsieur JOSPIN qui aurait dû démissionner.

Philippe LAPOUSTERLE
Est-ce que vous pensez que… vous avez vu comme nous les rapides progrès de l'enquête sur les assassins du préfet ERIGNAC, vous pensez que... qu'est-ce que vous pensez du moment où ces progrès se font ? Vous pensez que c'est un problème d'opportunité ?

Bruno MEGRET
Je pense que si l'on peut enfin arrêter les assassins de ce préfet, c'est évidemment une bonne chose, c'est le signe quand même qu'il y a un minimum de justice dans notre pays, encore faut-il attendre les résultats définitifs de l'enquête.

Michèle COTTA
Donc, cela ne vous étonne pas que l'on ait procédé à certaines garde-à-vue en ce moment ? La coïncidence...

Bruno MEGRET
Oui, on peut se poser en effet la question de savoir pourquoi maintenant ? Mais, tout cela montre que les choses ne sont décidément pas claires en Corse et que le vrai problème en Corse, c'est le problème du respect de la loi et de l'autorité de l'Etat qui n'est pas un problème corse...

Michèle COTTA
Vous n'êtes pas pour l'indépendance ? Ni pour l'autonomie ?

Bruno MEGRET
... Qui n'est pas un problème corse, il faut bien le dire parce que si certaines lois sont bafouées en Corse, il y en a d'autres qui sont bafouées allègrement sur le reste de notre territoire et encore une fois, le désordre qui se développe dans les cités et dans les quartiers de nos villes est quelque chose de tout à fait insupportable. Nous avons proposé 50 mesures pour restaurer la sécurité publique dans notre pays sur le thème de la répression des crimes et des délits...

Philippe LAPOUSTERLE
Comme à Toulon, comme à Toulon... ça marche très bien…

Bruno MEGRET
Non, à la manière de ce qui se passe à New York...

Philippe LAPOUSTERLE
Ça marche très bien dans les villes que vous avez monsieur MEGRET !

Bruno MEGRET
Oui...

Philippe LAPOUSTERLE
Il n'y a pas une ville où cela va plus mal qu'à Toulon.

Bruno MEGRET
Mais Toulon est lepéniste, cela ne me concerne pas. Je sais qu'à Vitrolles, en Provence et à Marignane...

Philippe LAPOUSTERLE
Vous l'avez soutenu... vous l'avez soutenu quand...

Bruno MEGRET
On a essayé d'éviter ces dérives mais, je dirais, on n'a pas pu faire l'impossible. Par contre, à Vitrolles en Provence et à Marignane, la situation s'améliore, les effectifs de la Police municipale ont été multipliés par deux et l'insécurité diminue et nous proposons d'appliquer cette politique de la tolérance zéro à l'ensemble du pays. C'est indispensable maintenant, il faut en finir avec la prévention qui ne sert à rien, qui ne consiste qu'à payer les voyous alors qu'il faut les sanctionner.

Michèle COTTA
Dernière question, Bruno MEGRET, on a très peu parlé d'Europe dans tout cela. Or, c'est quand même...

Bruno MEGRET
C'est vous qui n'avez pas parlé...

Michèle COTTA
Non mais c'est l'élection européenne. Vous parlez de la sécurité, etc. l'Europe pour vous, qu'est-ce que c'est ? Quelle Europe ? Ce sera votre conclusion.

Bruno MEGRET
Eh bien, nous disons « non à l'Europe de Bruxelles » parce que c'est une Europe qui dépossède la France de sa souveraineté c'est-à-dire de sa capacité à décider pour elle même, il faut savoir que la moitié des textes régissant notre vie quotidienne sont décidés à Bruxelles et plus à Paris. Et nous ne sommes pas pour autant contre l'Europe parce que l'Europe c'est une grande civilisation qui ne date pas d'il y a 20 ans, qui ne date pas du traité de Rome, qui date de plusieurs millénaires, une grande communauté de civilisation à laquelle nous sommes très attachés et nous, ce que nous préconisons, c'est une autre forme d'organisation des Etats européens, l'Europe des nations qui soit d'abord européenne, nous voulons une France française dans une Europe européenne, une Europe qui soit limitée aux pays européens, qui assure la priorité aux Européens, qui respecte la souveraineté des Etats, qui organise cette libre coopération entre eux, comme cela s'est fait par exemple pour ARIANE ou pour AIRBUS. Et ainsi, on ne sera plus à la remorque des Américains comme c'est le cas actuellement.

Michèle COTTA
Je vous remercie Bruno MEGRET.