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Manifestation nationale le 14 juin
Le demi-million est atteint ! Un demi-million de signatures sur la pétition exigeant une consultation populaire par référendum avant le passage ou non à la monnaie unique. L’événement est de taille.
En effet, chacun mesure la signification politique d’un tel résultat obtenu deux mois après avoir décidé – sur mandat de notre congrès – de donner une ampleur nouvelle à cette campagne nationale. Il est le fruit d’une rencontre : celle d’une aspiration à être partie prenant d’une décision qui engage le présent et l’avenir avec l’engagement militant de communistes animés de la volonté de contribuer à ce que notre peuple soit entendu.
Chaque semaine, entre 30 000 et 50 000 personnes se retrouvent dans une démarche citoyenne et signant un texte demandant au Chef de l’État de tenir l’engagement qu’il avait pris alors qu’il n’était que candidat. Par-delà ces chiffres importants, il y a la qualité, la multiplicité des dialogues singuliers et plusieurs de citoyens aux approches souvent différentes mais qui ont en commun de vouloir décider, souverainement et en connaissance de cause, de leur sort, de celui de la France, du devenir d’une construction européenne qui réponde enfin à leurs vœux en se dégageant de l’emprise des marchés financiers et de la logique « ultralibérale ».
Si ça marche pour la pétition en faveur du référendum, c’est parce qu’en la proposant, non seulement on agit – comme ce fut encore le cas pour celles lancées contre la loi Debré – mais on s’écoute, on se parle, on se comprend mieux et l’on prend souvent conscience, de part et d’autre, que ce qui nous rapproche de nos interlocuteurs est infiniment plus profond que ce qui, au départ, pouvait paraître nous en séparer. Au point que nombreux sont les signataires qui, à leur tour, décident de proposer la pétition autour d’eux. Il y a là les bases d’une dynamique, on la ressent dans les initiatives prises par les communistes comme dans celles décidées avec le Mouvement des citoyens.
Si ça marche, c’est aussi parce que l’actualité – et singulièrement le mouvement social – met sur le devant de la scène les effets dévastateurs de la construction européenne telle qu’elle est engagée et la nécessité de la concevoir tout autrement pour que le progrès humain prenne le pas sur les valeurs boursières. De ce point de vue, l’annonce de la fermeture de l’usine Renault de Vilvorde, celle de nouvelles suppressions d’emplois en France, ont éclaté comme un coup de tonnerre dans un ciel qui n’avait pourtant rien de serein tant se multiplient, dans les services publics comme dans le privé, de l’enseignement à la santé, les occasions de vérifier que la marche forcée vers la monnaie unique se situe aux antipodes des discours lénifiants sur les prétendus bienfaits de l’Europe de Maastricht. À l’inverse, l’Europe des peuples, véritable communauté de nations solidaires, l’Europe sociale, on en perçoit les prémices dans la lutte, qu’à l’échelle européenne, ont engagé les salariés de chez Renault comme dans le succès de la manifestation de Bruxelles et dans le mouvement de sympathie qui entoure ces actions. Autant de signes d’une évolution de la situation. Autant de raisons de se mobiliser plus encore pour obtenir le référendum.
Cela suppose que nous élargissions encore le nombre de communistes qui proposent la pétition sur les lieux de travail, dans les cités et les villages. Que nous soyons plus nombreux à inviter les signataires à faire de même dans leur entourage.
Dans plusieurs départements, de multiples initiatives sont prises : rencontres avec la presse, délégations auprès des préfectures, publications de noms de personnalités… Tout cela rythme la campagne pour le référendum.
Le 14 juin, à Paris, une manifestation nationale portera le million – ou plus – de signatures aux dirigeants du pays, au Président de la République qui est le seul à pouvoir décider ou non de consulter nos concitoyens.
J’en suis convaincu, cette bataille peut être gagnée et l’on mesure à quel point la donne en serait modifiée.
En ce sens, la campagne pour le référendum, la préparation de la tenue des [Illisible] pour le changement en 1998 et nos efforts de renforcement sont les parties indissociables d’un tout qui place l’intervention citoyenne, l’expression des exigences populaires au cœur du processus de transformation de la société et de la construction d’une perspective progressiste, d’une union nouvelle.
Les enjeux sont considérables. Aucun résultat n’est jamais acquis d’avance mais, reconnaissons-le, gagner la bataille du million de signatures sur une pétition – ce qui n’est pas arrivé depuis très longtemps – constituera un sacré atout pour gagner tout simplement le référendum lui-même.