Texte intégral
Le Parisien
Pourquoi le PS ne participe-t-il pas à la manifestation du PC, le 16 octobre ?
Pierre Moscovici
Chacun prend ses responsabilités. Pour ma part, je vois mal comment le PS peut s'associer à une manifestation qui a clairement une dimension antigouvernementale. D'accord, il y aura dans ce cortège des amis, mais aussi d'autres groupes qui nous sont moins favorables. Autant éviter ce mélange des genres !
Le Parisien
Vous n'auriez pas intérêt à « aider » Robert Hue pour lui éviter un échec trop cuisant ?
Pierre Moscovici
Robert Hue mène courageusement, et comme il l'entend, la mutation parfois difficile du PC. Il y arrivera Nous devons poursuivre ensemble une politique résolument ancrée à gauche, dans laquelle toutes les composantes de la majorité plurielle peuvent se reconnaître, et qui réussit pour la France.
Le Parisien
Le président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, n'est-il pas devenu l'allié « objectif » de Lionel Jospin, car il peut démontrer indirectement que sa politique est bien « de gauche » ?
Pierre Moscovici
Je ne crois pas que ce soit le but de Seillière, même si les deux hommes se connaissent depuis longtemps ! (rires) Le président du Medef, qui incarne l'opposition déterminée d'une partie du patronat aux 35 heures, n'a manifestement pas l'intention de nous faciliter la tâche. En tout cas, le « tournant libéral » que certains ont cru voir de la part du Premier ministre n'est pas jugé ainsi par le Medef. Ce qui est rassurant...
Le Parisien
Vos électeurs attendent-ils beaucoup du pacte civil de solidarité (Pacs), qui va être voté aujourd'hui ?
Pierre Moscovici
A vrai dire, ils m'en parlent peu ! Mais, à Montbéliard, comme dans toute la France de l'an 2000, on est conscient de l'évolution des mœurs. Je suis résolument pro PACS. J'avais d'ailleurs été parmi les premiers à faire adopter un texte allant dans ce sens lors du congrès du PS au Bourget, en octobre 1993.
Le Parisien
Jacques Chirac représente-t-il un « danger » pour les socialistes ?
Pierre Moscovici
Jacques Chirac est le Président de la République. Pour le reste, les échéances électorales de 2002 sont une perspective extrêmement lointaine. Politiquement souffrante, la droite reste sociologiquement puissante. Le véritable danger serait de l'ignorer. Nous ne verserons ni dans l'immobilisme ni dans l'autosatisfaction.