Déclaration de M. Bernard Pons, ministre de l'équipement du logement des transports et du tourisme, sur l'application de la convention Eurodisney et la poursuite de l'urbanisation de Marne-la-Vallée, Marne-la-Vallée le 24 mars 1997.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Bernard Pons - Ministre de l'équipement du logement des transports et du tourisme

Circonstance : Visite d'Eurodisney à Marne-la-Vallée le 24 mars 1997 pour le 10ème anniversaire de la convention entre l'Etat, la RATP et Eurodisney

Texte intégral

Monsieur le ministre,
Messieurs les présidents,
Messieurs les parlementaires,
Messieurs les préfets,
Monsieur le délégué interministériel,
Messieurs les maires,
Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi, tout d’abord, de remercier M. le président Gilles Pelisson d’avoir convié, à l’occasion du dixième anniversaire de la signature de la convention Eurodisney, toutes celles et tous ceux qui ont participé, et participent, à cette grande et belle aventure.

Je voudrais, M. le président, associer à ces remerciements, votre prédécesseur, M. Philippe Bourguignon, qui avait eu l’initiative de cette manifestation et dont je veux saluer, ici, le très grand mérite et l’immense talent.

Que de chemin parcouru depuis juillet 1984 – 13 ans à peine ! quand le nouveau président de Walt Disney Company, M. Eisner, annonçait au ministre du Commerce extérieur et du Tourisme, que la France était choisie pour implanter Eurodisney.

Grâce aux efforts de tous, et notamment à ceux de mon ami le président Michel Giraud, et du très regretté Paul Seramy, relayé depuis par vous, mon cher Jacques Larche, l’accord était paraphé dès la fin de l’année 1985 entre Walt Disney Company et le Premier ministre.

Enfin, le 24 mars 1987, Jacques Chirac signait avec Michael Eisner, les présidents Giraud et Seramy, le directeur de la RATP, Michel Rousselot, et le directeur de l’établissement public d’aménagement, Jean Poulit, cette convention que nous célébrons aujourd’hui.

Convention originale, novatrice, dont les parties contractantes ont pu pendant ces dix années mesurer toute l’efficacité sur les plans administratif, juridique et pratique.

Différente des schémas classiques de l’économie mixte, elle organise entre acteurs publics et privés un partenariat de longue haleine, imposant aux différents signataires des garanties et des engagements réciproques très précis.

C’est ce montage astucieux, clair et responsabilisant qui a permis de réaliser en si peu de temps – cinq ans – la première phase du projet, et qui va permettre de le poursuivre, avec les garanties nécessaires.
Je voudrais, à ce stade, remercier tous les acteurs qui ont su mettre en œuvre de façon intelligente cette convention, fondée, comme vous l’avez rappelé, M. le président, sur une concertation étroite, permanente et confiante – j’insiste sur ce terme – entre les cocontractants.

M. le délégué interministériel, Claude Villain, me présentait tout à l’heure le bilan de cette première phase ; il est remarquable sur tous les plans :
    - celui de la qualité, comme en témoigne la réussite commerciale d’Eurodisney, drainant près de onze millions de visiteurs par an, dont la moitié provient d’au-delà de nos frontières ;
    - celui des retombées financières, non seulement pour l’entreprise, mais aussi pour l’ensemble des collectivités publiques ;
    - celui de l’emploi, avec la création de quelque 10 000 emplois directs et de près de 30 000 emplois induits.

Mais le plus délicat reste à faire.

Car il nous faut aujourd’hui, ensemble, réaliser ce qui sera le plus grand projet d’aménagement urbain en France, et un des plus grands en Europe.

Il nous faut aujourd’hui de la ville du rêve où le savoir-faire de votre entreprise, M. le président, est mondialement connu, à la ville réelle, complexe, porteuse de grandes ambitions et d’enjeux de sociétés majeurs.

Construire une ville nouvelle n’est pas chose aisée et, pourtant, l’expérience française conduite ces vingt dernières années a montré que c’est possible ; que le pari ambitieux de créer ex nihilo, dans des temps très courts, des espaces de vie équilibrés, respectueux des hommes qui y travaillent, qui y étudient, qui s’y divertissent, peut être gagné.

Ce qui a été fait ici, à Marne-la-vallée, le prouve.

Mais nous savons tous que les évolutions de la société imposent, en matière d’urbanisme, toujours plus de qualité et d’efficacité, et ceci dans un contexte économique contraignant.

Tel est l’enjeu d’aujourd’hui, avec le lancement de la deuxième phase d’aménagement.

C’est une entreprise où la responsabilité de tous est engagée.

Je suis persuadé que les conditions sont réunies pour faire de ce projet urbain une grande réussite :
    - tout d’abord, un cadre contractuel dont j’ai souligné l’efficacité ;
    - ensuite, une volonté politique de l’État et des collectivités territoriales clairement affirmée, et une volonté identique de Disneyland Paris que vous venez de rappeler ;
    - en troisième lieu, l’expérience, le savoir-faire, la créativité des femmes et des hommes en charge du projet, qu’ils appartiennent à votre entreprise ou qu’ils appartiennent au secteur public ;
    - enfin, un souci permanent d’écoute, de dialogue, de concertation dans le respect mutuel.

Je veillerai, quant à moi, avec M. le préfet et M. le délégué interministériel, à ce que les engagements de l’État soient respectés – je pense notamment au bouclage du boulevard circulaire, puis, dès le début du prochain plan, au financement de la pénétrante ouest.

Et je veillerai aussi à ce que cet esprit de partenariat confiant entre tous les acteurs soit maintenu.

C’est à cette condition que l’immense et exaltante tâche qui nous attend sera une réussite exemplaire, avant la phase suivante, qui, je l’espère, confortera, par la réalisation d’un second parc d’attractions, la vocation touristique de la ville nouvelle.

Cette ville va se faire par la volonté et les efforts de tous, de défis relevés en nouveaux défis, car chacun est un appel à en surmonter d’autres.

Mais ce combat rude est le seul qui vaille. C’est celui de l’homme, celui de son avenir, de son mieux-être et de son épanouissement.

Soyez, tous, félicités et remerciés de l’avoir choisi, et d’avoir choisi de le livrer ici.