Interview de M. Philippe Douste-Blazy, président du groupe parlementaire UDF à l'Assemblée nationale et ancien ministre de la santé, dans "Le Parisien" du 13 octobre 1999, sur la lutte contre la pollution urbaine et sur sa proposition de supprimer les bus au diesel.

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Circonstance : Colloque "Pollution urbaine et santé publique" à l'Assemblée nationale le 13 octobre 1999

Média : Le Parisien

Texte intégral

Q - Encore un colloque sur la pollution… Les médecins ne savent-ils pas déjà tout sur ce problème ?

Philippe Douste-Blazy. « Bien sûr que non ! Il aura fallu attendre, il y a quelques mois, les résultats des enquêtes épidémiologiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Institut de veille sanitaire pour que le lien entre la pollution atmosphérique et le nombre de consultations et d'admissions dans les hôpitaux soit scientifiquement établi. En France, la pollution est responsable de 17 000 décès prématurés, de 250 000 bronchites et de 280 000 crises d'asthme. Trente-deux pour cent des enfants de moins de deux ans, vivant dans une agglomération de plus de 500 000 habitants, souffrent de bronchiolite du nourrisson à cause de la pollution. »

Q - Où se situent les responsabilités ?

- « Les principaux responsables restent les bus urbains qui produisent à eux seuls 70 % des émissions de dioxyde d'azote. Mais la pollution provoquée par les deux-roues est réelle. La solution adoptée à Rome qui consiste à mettre à la disposition des jeunes des scooters électriques devrait être adaptée à toutes les grandes métropoles européennes. »

Q - Quelles autres solutions préconisez-vous ?

- « Il est scandaleux et inadmissible qu'aujourd'hui un maire continue d'acheter des bus urbains au diesel. Les moyens de transport doivent être moins polluants comme les voitures électriques ou thermiques, les véhicules au GPL ou au gaz naturel. Là encore, l'exemple romain est intéressant avec six lignes d'autobus électriques. C'est un enjeu politique majeur. »