Texte intégral
Chers(es) Camarades,
Comme vous le savez, notre réunion a un objet bien précis : proposer un ordre du jour et des modalités de préparation pour le 30ème congrès de notre Parti. Cela évidemment en rapport étroit avec la situation politique, avec notamment les enseignements à tirer de la manifestation du 16 octobre et les suites à lui donner.
I – Une préparation de Congrès inédite
C'est au lendemain des élections européennes que Robert Hue, dans une lettre adressée à chacune et chacun d'entre nous, proposait une préparation inédite du 30ème Congrès de notre Parti, avec comme point de départ, une consultation des adhérentes et adhérents. Pas une consultation pour qu'ils donnent leur point de vue sur telle ou telle analyse de la direction mais une consultation qui les associe réellement – et de bout en bout – à la définition des orientations et de la politique de leur Parti. II y avait là – et cela a été perçu comme tel – une prise en compte des attentes, et aussi des critiques exprimées par les communistes sur la conception et la pratique de consultations précédentes.
Nous avons retenu la proposition et engagé la première étape de la préparation du Congrès avec pour objectif de demander à nos camarades les questions dont ils souhaitent débattre et comment ils veulent conduire la discussion. Autrement dit, il leur appartient de fixer eux-mêmes l'ordre du jour de leur congrès et la manière dont ils entendent le préparer. C'est cela qui est en cours depuis la fin juin.
Au niveau national, quatre groupes de travail ont été mis en place. Ils ont élaboré des textes courts et très ouverts, qui ont fait l'objet d'une publication dans un numéro spécial de « Transparence » adressé par la poste, à la mi-juillet, aux 150.000 communistes abonnés. Des exemplaires supplémentaires ont également été mis à disposition des fédérations pour permettre une large diffusion. Je dois dire que les participants à la consultation ont quelque peu bousculé l'ordonnancement et les thèmes proposés. Leurs préoccupations, leurs centres d'intérêt mais aussi l’actualité, l’évolution de la situation tout au long de fête et depuis ont tout naturellement pris le dessus.
La nécessité s'est ainsi faite sentir d'assurer une certaine « transversalité » aux travaux des groupes de travail mis en place. Nous y avons répondu par la constitution d'un « intergroupe » composé de représentants de chacun des quatre groupes initiaux.
En partant de la consultation des adhérents.
Cet « intergroupe » a procédé à un examen détaillé des contributions individuelles et des procès-verbaux des réunions, ce qui a permis de faire un point sur les discussions engagées et les questions les plus souvent mises en avant. Ce premier travail a été publié dans l'Humanité du mardi 12 octobre dernier.
Si nous avons voulu une préparation de congrès inédite dans sa dimension démocratique, nous l’avons aussi souhaitée ouverte sur la vie, sur la société, sur les inquiétudes et les aspirations populaires.
Nous voyons du reste combien s'interpénètrent les questionnements des adhérents et les évolutions de la situation politique, économique et sociale en France, en Europe et dans le monde.
C'est donc tout naturellement que j’en viens, de ce point de vue, à ce qu'il faut bien appeler l’évènement politique national de la rentrée, la manifestation pour l’emploi du 16 octobre.
II. – Un paysage politique nouveau après le 16 octobre
L'immense succès de cette manifestation et les enseignements qui en découlent, placent précisément au cœur de l'actualité des questions de fond dont les adhérents estiment qu'elles doivent être au centre de notre 30ème congrès.
Combattue…
Une formidable bataille politique et médiatique a fait écho à la proposition de manifestation nationale pour l'emploi lancée par le Secrétaire national du Parti, l'occasion de la Fête de « l'Humanité ». Rarement une de nos initiatives politiques n'a déchaîné un tel déferlement de commentaires et de prises de position.
Ce que nous avons vécu depuis la Fête de « l'Humanité » est à la hauteur de l'enjeu que représente, dans un pays hautement développé comme le nôtre, la capacité du mouvement populaire à faire irruption sur la scène politique pour qu'il soit répondu ses aspirations essentielles.
Que d'efforts et de moyens déployés pour dénaturer le sens et les objectifs de la manifestation ! Mais les manœuvres incessantes visant à la faire échouer ont joué en sens contraire parce qu'elles se sont opposées frontalement à un besoin ressenti par des centaines de milliers de gens.
… Puis reconnue
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Le succès de l'initiative, aujourd'hui reconnu par tout le monde ou presque, résulte de la rencontre d'une proposition d'action rassembleuse, centrée sur l'emploi, avec la préoccupation prioritaire du monde du travail et des chômeurs, décuplée par un fort besoin de se retrouver tous ensemble.
Tous ensemble pour dire haut et fort : « l'arrogance du MEDEF, les affaires de type “Michelin” et “Jaffré”, la domination des marchés financiers, nos vies volées par le chômage, la précarité et l'exclusion, ça suffit ! Tous ensemble pour dire, oui, on peut résister, on peut obtenir, on peut imaginer un autre horizon que ce capitalisme dévastateur et le gouvernement peut mieux faire qu'aujourd'hui ».
Je crois que notre Parti peut éprouver légitimement une certaine fierté pour, d'une part, sa capacité à déceler dans la société elle-même, cette volonté grandissante de résistance, de riposte et, d'autre part, pour avoir été en mesure de lui permettre de s'exprimer dans un large rassemblement.
De la même façon, comment ne pas saluer ici l'exceptionnel engagement militant – des communistes bien sûr mais aussi des adhérents des autres partis et associations – qui se sont dépensés pour mobiliser et assurer le succès de la manifestation.
Dire cela, ce n'est nullement vouloir tirer la couverture à nous: nous l'avons dit, la manifestation, sa réussite, ses prolongements ne sont pas la propriété des communistes.
Mais personne ne nous demande de masquer le rôle qui a été le nôtre. II nous faut bien le mettre en rapport avec notre choix stratégique de, travailler à la construction d’une dynamique pour le changement, par un rassemblement populaire majoritaire ayant la force et la capacité d'élaborer et de faire vivre son propre projet transformateur.
Cette nouvelle fonction communiste, nous la voulons de plain-pied dans la société telle qu'elle évolue et au plus près des attentes populaires. Avec la volonté de favoriser l'intervention sociale et citoyenne pour des résultats qu'en permanence nous voulons inscrire dans une visée transformatrice.
Une initiative qui vient de loin
Nous savons où nous allons et la manifestation n'était pas un « coup » politique. Ses prolongements en attesteront. Elle vient de loin et, en particulier, des analyses que nous avons faites au lendemain des élections régionales et de l'approfondissement de la crise politique qu'elles ont révélé.
Capables de rassembler largement
Je crois que nous venons de franchir un pas important en faisant la démonstration que le Parti communiste est capable de contribuer à ce que se rassemblent, dans l'action et sur des objectifs ambitieux, des forces politiques dont certaines sont au gouvernement et d'autres pas, et de nombreuses autres organisations et associations.
Au titre des acquis politiques essentiels du 16 octobre – relevés par de nombreux commentateurs – la démonstration a été faite par notre Parti et par deux autres formations de la majorité plurielle qu'on peut, tout à la fois, être présents, déterminés, constructifs et efficaces dans les institutions, y compris au gouvernement et être tout aussi présents, déterminés, constructifs et efficaces au cœur du mouvement social et citoyen.
N'est-ce pas cela qu'attendent, depuis le début, toutes celles et ceux qui, à gauche, ont souhaité que nous prenions toutes nos responsabilités dans la majorité et au gouvernement ? N'y ont-ils pas vu la garantie d'une meilleure écoute et prise en compte de leurs aspirations ?
Indissociablement dans les institutions et dans le mouvement social et citoyen
Le fait que les mots d'ordre et l'ambiance de la manifestation aient eu cette tonalité exigeante sans être anti-gouvernementale le confirme.
L'histoire de notre pays prouve que toutes les réformes sociales, toutes les avancées civilisatrices ont correspondu à de fortes mobilisations populaires. Autrement dit, pour donner corps, à l'idée d'une transformation progressiste, il est indispensable que nos concitoyens s'en mêlent. Rien de fondamental, de durable n'a jamais été octroyé. Et dire cela, ce n'est nullement sous-estimer l'atout d'une majorité et d'un gouvernement de la gauche plurielle dans lesquels nous assumons toutes nos responsabilités. Non, c'est tout simplement être convaincu qu'une valeur, qu'une idée transformatrice - révolutionnaire au sens propre du terme - n'entre dans la vie que grâce à un rapport de force en sa faveur, rapport de force qui dépend d'abord de ce que pensent et font les citoyens.
Des relations à inventer entre le mouvement social et la politique
La manifestation a posé avec force une question qui déjà était au cœur de la conception de la liste « Bouge l'Europe ». Celle des relations nouvelles à inventer entre le mouvement social – dans toute sa diversité – et l'action politique. Pas pour mettre en cause l'indépendance et les spécificités de l'un par rapport à l'autre, mais pour dépasser des cloisonnements, certes issus de l'histoire du mouvement ouvrier français mais qui, aujourd'hui, ne répondent plus aux conditions nouvelles de l'action transformatrice.
II est naturel et positif que la manifestation du 16 ait fortement contribué à ce que ce débat se développe parmi les syndiqués – et singulièrement ceux de la CGT – et dans notre Parti, comme en témoigne l'accélération du nombre des contributions portant sur ce sujet.
Tout cela nous encourage à poursuivre notre démarche rassembleuse des forces politiques et sociales dans et hors la majorité, sans chercher à fédérer une partie de la gauche contre une autre mais avec la volonté d'aller au-delà des contours du 16 octobre.
De ce point de vue, il est intéressant que le PS après avoir combattu cette manifestation en nous accusant d'incohérence, soit amené publiquement à reconnaître son succès et son apport à la gauche .plurielle.
Le point de départ d'un profond mouvement de résistance au capitalisme
Les dirigeants socialistes savent comme tous les observateurs politiques que cette manifestation ne restera pas qu'« un épisode » mais qu'elle peut être à l'origine d'un mouvement beaucoup plus profond de résistance au capitalisme dans notre pays, avec des prolongements en Europe et au-delà.
Je l'ai dit, le succès est aujourd'hui largement reconnu ainsi que notre capacité de mobilisation et d'être un trait d'union entre des forces très diverses qui contestent l'ordre établi.
De ce point de vue, aussitôt publié, le dernier ouvrage de Jean Christophe Cambadélis a déjà pris un sérieux coup de vieux !
Je crois qu’à l'inverse de sa thèse du parti devenu « historiquement sans objet », des conditions meilleures nous sont offertes pour contribuer à la construction d'un autre avenir que celui tracé par l'ultra ou le social libéralisme. II ne s'agit pas pour autant d'enjoliver la situation et de sous-estimer les immenses efforts qui nous restent accomplir.
Ceux qui pensaient que notre poids était diminué dans la gauche plurielle après les élections européennes doivent réexaminer leur jugement.
Oui, nous pouvons jouer tout notre rôle dans l'animation d'une dynamique de changement en France et en Europe. Formidable enjeu de civilisation qui souligne l'ambition qui doit être la nôtre, notamment au regard de notre 30ème Congrès.
Nous ne sommes pas les seuls à dire que la manifestation a commencé à modifier le paysage politique.
Elle ne restera pas sans prolongement. Des prolongements conçus pour favoriser un rassemblement plus large que celui des parties prenantes du 16 octobre. Pensons, en particulier, à tous ces salariés, à ces chômeurs, à ces retraités, à ces jeunes qui ont versé à la souscription pour permettre la montée sur Paris, qui ont soutenu, qui ont apprécié, qui ont, en quelque sorte, participé par procuration à la manifestation nationale.
Mardi dernier, les co-organisateurs de la manifestation du 16 octobre se sont réunis. Seuls les Verts n'étaient pas représentés. Le succès de l’initiative, son impact dans l'opinion confèrent à tous des responsabilités accrues, ont souligné tous les participants. Une volonté de poursuivre, en l'élargissant encore davantage, l'action contre le chômage et pour l'emploi s'est exprimée unanimement. Les objectifs et les mots d'ordre de la manifestation ont démontré leur capacité à rassembler et à mobiliser, sans pour autant empêcher l'expression des diversités. C'est vrai du blocage des plans de licenciements, de la pérennisation des emplois jeunes, du rôle de l'état contre la précarité et le temps partiel subi d'abord par les jeunes et les femmes. C'est vrai encore des ravages de la mondialisation financière et de la déréglementation.
II faut continuer à rechercher ce qui unit, ont dit les participants. Un groupe de travail a été mis en place qui s'est réuni une première fois, jeudi dernier, pour élaborer un projet de texte d'appel poursuivre l'action. Une fois mis en point, il sera proposé à l'ensemble des forces progressistes et aux acteurs du mouvement social.
Des propositions d'initiatives, de débats et d'actions au niveau régional ont été avancées, avec l'organisation de manifestations en novembre ou début décembre et aussi la recherche des convergences au niveau européen. Tout cela, je le répète, est centre sur la question prioritaire de l'emploi. Nous n'allons, bien sûr, pas ménager nos efforts, à tous les niveaux, pour développer une dynamique qui puisera des forces nouvelles dans un ancrage, départemental, régional et européen.
Ceux qui glosaient sur l'inefficacité, l'incohérence de notre initiative doivent réviser leur point de vue.
Le projet de loi sur les 35 heures nettement amélioré
J'en veux pour preuve les résultats déjà obtenus dans la discussion de la seconde loi sur les 35 heures. Le MEDEF s'est mobilisé contre la loi. Les manifestants du samedi 16, après d'autres, ont fait contrepoids à cette pression patronale jusqu'à faire pencher la balance du bon côté, celui d'une amélioration sensible du projet gouvernemental. Comme quoi un « équilibre » annoncé comme intangible par le Premier ministre à Strasbourg peut être rompu, et dans le bon sens.
Dans son explication de vote de la deuxième loi de la réduction du temps de travail, mardi dernier, Maxime Gremetz disait : « Nous allons voter cette grande loi de civilisation qui s'inscrit dans un processus historique. Nous allons en même temps continuer à œuvrer pour son amélioration en liaison avec le mouvement social ».
L'impact de la manifestation et la détermination des députés communistes ont permis d'obtenir des avancées significatives.
L'aide financière est subordonnée à un accord collectif sur la réduction du temps de travail et sur la création ou la préservation d'emplois.
Un droit d'alerte est donné aux syndicats et aux représentants du personnel, permettant la suspension ou la suppression des aides financières au cas où les engagements de l'accord ne seraient pas respectés.
Concernant le contrôle de l'utilisation des fonds publics, un bilan annuel sera remis au parlement pour examiner son impact sur l'emploi. Le comité d'entreprise sera informé sur les aides à l'emploi dont bénéficie l'entreprise, une instance paritaire de suivi sera mise en place dans chaque entreprise.
Nous touchons là, s'ajoutant au droit d'alerte, à la question cruciale de l'élargissement des droits des salariés, de leurs représentants et des syndicats. C'est dire que ce qui vient d'être obtenu a une portée et offre des potentialités qui vont bien au-delà de la question des 35 heures. La porte a été poussée, elle est même entrouverte et on peut, aujourd'hui plus aisément qu'hier, l'ouvrir totalement.
Mais il reste encore des questions importantes à résoudre, notamment celle des cadres, de leur horaire maximum de travail quotidien ; celle du prélèvement de 10 % sur les heures supplémentaires ; celle encore des 35 heures dans la fonction publique absente de la loi ; celle enfin du financement.
Rappelons que nous sommes pour une autre assiette des cotisations et contre les prélèvements sur la sécurité sociale et I'UNEDIC.
Par conséquent le vote positif des députés communistes prend en compte les avancées obtenues et exprime la volonté de continuer à œuvrer pour l'amélioration de la loi en s'appuyant sur le mouvement social, au cours de la poursuite du débat parlementaire comme dans le domaine décisif de l'application de la loi.
Budget – Sécurité sociale – Retraites – Hôpitaux – Sans papiers...
C'est avec la même démarche offensive et constructive que les députés communistes vont aborder le débat sur le budget de la nation et celui de la sécurité sociale. Sans oublier les dossiers très lourds qui indéniablement vont nécessiter une intervention sociale et citoyenne.
Je pense à celui des retraites et des fonds de pension, à ce qui se passe dans les hôpitaux qui provoque de légitimes réactions ; je pense aussi aux problèmes soulevés par les lycéens, par les enseignants, à ceux posés dans plusieurs universités. Et bien entendu au sort des sans-papiers qui n'est toujours pas réglé de façon satisfaisante. Si l'emploi demeure plus que jamais la priorité, cela ne saurait signifier que nous ne soyons pas aussi mobilisés dans des domaines qui touchent la vie quotidienne de nos concitoyens et aux valeurs progressistes. Et d'autant plus que, dans beaucoup de cas, la nécessité de créations d'emplois – en particulier publics – se fait fortement sentir.
J'ajoute que l'augmentation de la croissance stimule l'émergence de légitimes revendications qui, pour être satisfaites, supposent que la part essentielle de cette croissance ne soit plus consacrée à relever la rentabilité des actions en bourse. II devient en effet de plus en plus insupportable de voir cohabiter croissance, progression faramineuse des profits et du rendement des revenus du capital avec – comme le souligne une récente étude de l'INSEE – une reprise de l'accroissement des inégalités dans notre pays.
À l'inverse, réussir, pour la gauche, commande de les réduire.
De ce point de vue, les négociations de l'organisation mondiale du commerce (OMC) qui vont s'ouvrir prennent un relief particulier.
Les négociations de l'OMC
N'est-ce pas le rapport mondial sur le développement humain publié par l'UNESCO pour l’année en cours qui stigmatise l'accroissement des inégalités à l'échelle de la planète ?
II précise que : « près de 1,3 milliards d'individus n'ont pas accès à l'eau potable ; un enfant sur sept en âge de fréquenter l'école primaire n'est pas scolarisé ; environ 840 millions d'individus souffrent de malnutrition ; on estime que 1,3 milliards d'individus ont un revenu inférieur à 1 dollar (valeur de 1987) par jour ».
C'est donc bien dans le cadre des évolutions actuelles du capitalisme qu'il faut analyser ces nouveaux cycle de négociations. Son lancement pourrait être effectué lors de la conférence interministérielle qui se tient à Seattle aux Etats-Unis dans un mois.
Cette négociation internationale qui doit durer plusieurs années constitue un enjeu majeur pour les peuples.
En effet, l'Organisation mondiale du commerce poursuit l'objectif de libéraliser totalement les échanges de marchandises et de capitaux, de favoriser encore la financiarisation, de pousser aux dérèglementations sociales au service des multinationales et des marchés financiers. Ils veulent en profiter pour accélérer ces processus de mondialisation capitaliste et tenter de les rendre irréversibles.
Au total, cette stratégie, qui fait primer la libéralisation des échanges commerciaux, se fait au détriment de l'emploi, des territoires, de la culture, de l'environnement, de la sécurité alimentaire. Elle aggrave les inégalités de développement entre les pays du Nord et ceux du Sud.
Les peuples s'invitent
Evidemment, il y a toujours loin de la coupe aux lèvres, d'autant plus que, cette fois, les peuples se sont invités à la table des négociations.
Dans plus de cent pays, des milliers d'organisations syndicales, politiques, d'associations culturelles ont signé un texte pour un contrôle citoyen de l'OMC et pour sa subordination aux éléments les plus positifs de traités internationaux dans les domaines du travail, de l'environnement, du principe de précaution pour la santé et l'alimentation, du respect de l'identité culturelle. Ce mouvement appelle aussi une transparence et une démocratisation de l'OMC.
Notre Parti est partie prenante de cette action qui aura un prolongement avec une journée nationale le 27 novembre prochain, l'avant-veille de la réunion de la conférence interministérielle.
Nos groupes parlementaires qui vont organiser le 9 novembre une rencontre – débat à l'Assemblée nationale et un colloque à Strasbourg avec nos partenaires du groupe de la gauche unie, ont décidé de l'envoi d’une délégation à Seattle porteuse d'un mémorandum des communistes français. Celui-ci serait évidemment centre sur notre conception d'un autre ordre international base sur la coopération et le partage en faveur des peuples, de l'emploi, de la réduction des inégalités, de l'environnement. Cela passe par une transformation de I'OMC en une instance valorisant les coopérations, promouvant la croissance et le développement durable créateur d'emplois, le progrès social et humain.
Après les points marqués contre I'AMI, comment ne pas souligner aujourd'hui combien la mobilisation à laquelle nous prenons toute notre part, la manifestation du 16, l'intervention des milieux culturels et artistiques, clle du monde paysan, ce qui se prépare avec la journée d'action, tout cela aboutit à ce que la France, son gouvernement abordent ces négociations internationales d'une toute autre manière que ce ne fut le cas en 1986, lors du lancement du précédent cycle de négociations, sous la droite.
Emploi, OMC, Budget, sans papiers... nous avons à construire des rassemblements aux contours différents selon les questions et les problèmes soulevés. Tel est aussi le cas de ce que nous avons déjà entrepris pour sauver Mumia Abu-Jamal et qu'il nous faut amplifier.
La campagne pour sauver Mumia Abu-Jamal de la mort
Rappelons que nous sommes engagés depuis 1990 dans l'action pour que Mumia Abu-Jamal ait droit à un procès juste et équitable. À l'été 1995, au moment où le gouverneur de Pennsylvanie avait signé le premier arrêté d'exécution, nous nous étions investis dans une intense campagne à l'appel de Georges Marchais vers les autorités américaines, rassemblant des milliers de pétitions, des prises de position de centaines de personnalités françaises, européennes, américaines et d'autres continents.
Toute cette campagne avait abouti au report de l'exécution et diverses démarches ont été entreprises, depuis lors, pour soutenir la demande d'un nouveau procès juste où Mumia Abu-Jamal puisse enfin présenter les éléments qui le disculpent. Ce qu'il n'a jamais pu faire jusqu'à présent.
Aujourd'hui, c'est une campagne d'une plus grande ampleur encore qu'il nous faut réussir. II y va de la vie de Mumia alors que les possibilités de recours judiciaires se sont amenuisées et que la date d'exécution a été fixée par le gouverneur de Pennsylvanie au 2 décembre prochain.
Lorsqu'on sait combien les exécutions capitales, en particulier d'hommes de couleurs, constituent une sorte de prime à l’élection, on mesure mieux le danger qui pèse sur Mumia.
Les avocats de Mumia, avec qui nous sommes en relation, font tout ce qu'ils peuvent pour stopper la machine infernale qui s'est remise en route avec le décret d'exécution du gouverneur de Pennsylvanie. Ils nous disent aussi que beaucoup dépend, pour ne pas dire plus, de l'ampleur du niveau de la protestation internationale et aux Etats-Unis.
Nous y prenons toute notre place. Je ne fais qu'énumérer ce qui a été fait ces derniers jours :
lettre de Robert Hue au Président de la République;
question orale de Jacques Bruhnes au Ministre des Affaires étrangères;
délégation de parlementaires communistes des trois Assemblées à l'Ambassade des Etats-Unis à Paris;
édition d'un tract et d'une pétition;
participation aux manifestations ; celle de samedi a rassemblé 5.000 personnes;
en réponse à la lettre de Francis Wurtz du 6 octobre dernier, Nicole Fontaine, Présidente du Parlement européen, a indiqué qu'elle intervient auprès du gouverneur de Pennsylvanie;
lettre d'Alain Bocquet à tous les députés de l'Assemblée nationale;
motion du Congrès de I'ANECR vers les autorités américaines;
des villes élevant Mumia au rang de citoyen d'honneur;
des assemblées de Conseils généraux et de Conseils régionaux adoptant des motions.
Notre position est claire : tout ce qui contribue à élever le niveau de la protestation est à prendre en compte et nous encourage à élargir encore le flot d'indignation. Les représentants de l'ambassadeur à Paris ont indiqué à nos parlementaires avoir été surpris par l'intense émotion suscité en France et en Europe par « l'affaire » Mumia.
De ce point de vue, nous nous félicitons de l’unanimité des prises de position des autorités françaises, à tous les niveaux, chacune avec leur spécificité. Le Président de la République, le Premier ministre, nous ont indiqué qu'une intense activité diplomatique se déploie ces dernières semaines vers les Etats-Unis. Elle ne saurait suffire à elle seule, mais elle est à prendre en considération pour ce qu'elle représente. Mardi dernier, à la question orale posé par Jacques Bruhnes au nom de notre groupe, le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrines, a déclaré que Mumia Abu-Jamal a été, je cite, « condamné dans des conditions contestées ». C'est la première fois qu'un gouvernement français admet publiquement que la régularité du procès de Mumia est contestée.
Tout cela, va dans le sens de l'exigence qui grandit en France, en Europe et dans le monde : il faut sauver Mumia Abu Jamal.
On le voit bien, notre Parti se veut à l'offensive sur tous les terrains, qu'il s'agisse des difficultés rencontrées par nos concitoyens, des propositions constructives pour ancrer à gauche la politique du pays ou encore de la promotion des valeurs progressistes en France, en Europe et dans le monde.
Est-ce cette activité multiforme, offensive des militants communistes qui expliquerait que dans certain milieu on se met à nouveau à dénigrer notre Parti ou à mettre en cause sa probité avec des insinuations infondées sur son financement, comme c'est le cas avec le renvoi de Robert Hue, de Pierre Sotura et de Richard Béninger devant le tribunal correctionnel
On ne peut manquer de penser que la façon dont est relatée par certains cette décision cherche à atteindre notre Parti et sa presse, alors que trois années d'investigation, d'enquêtes et d'expertises conduites par la justice ont démontré que le financement du Parti communiste comme celui de sa presse est étranger aux opérations visées par l'information judiciaire en cour. Rappelons que la comptabilité de notre parti, examinée durant plusieurs mois par ces mêmes experts commis par la justice a été déclarée sincère. Ces réquisitions ne peuvent que susciter la plus vive indignation. Nous ne ménagerons aucun effort pour que la réalité de ce dossier soit connue pour ce qu'il est réellement. Je crois pouvoir me faire l'interprète du Comité national en assurant Robert Hue, Pierre Sotura et Richard Béninger de notre totale solidarité.
III – Bilan de la consultation des communistes
J'en viens maintenant aux résultats de la consultation des communistes.
Et avant toute chose, permettez-moi de relever deux éléments. D'abord, il se dégage une satisfaction générale de l'ensemble des communistes sur notre décision de leur proposer de décider eux-mêmes de la méthode de préparation du congrès et de son ordre du jour. Ils accompagnent cette satisfaction d'une exigence forte : celle que leur avis soit vraiment pris en compte.
D'autre part, je veux souligner que les documents que nous avons reçus témoignent des efforts déployés par les directions fédérales pour écouter et entendre ce que disent les adhérentes et les adhérents, pour favoriser leurs débats. Pour cela, des formes souples et transversales de rencontres et de réflexions entre communistes ont été mises en place. Les réunions de cellules, de groupes de cellules, les assemblées cantonales ou départementales, les débats publics notamment l'occasion des Fêtes fédérales, et dans la préparation de la manifestation pour l'emploi ont souvent été complétés par de multiples contacts personnels. Un certain nombre de fédérations ont également organisé des journées ou des soirées d'études par thème, ouvertes à tous les communistes et à la force communiste. Dans d'autres endroits, il a été organisé des rencontres départementales avec les femmes communistes, les jeunes et les étudiants, les militants d'entreprises, les vétérans du Parti.
En plus des 150.000 numéros de « Transparence », les responsables fédéraux ont adressé des lettres aux adhérents. 67 bulletins fédéraux spéciaux visant à faire circuler les informations ont été édifiés. Dans de nombreuses sections, une attention particulière a été portée aux camarades qui ne viennent pas habituellement aux réunions afin de recueillir leur avis.
Les réunions ont fait l'objet de 1.735 comptes rendus et procès-verbaux, auxquels il faut ajouter les très nombreuses contributions individuelles adressées au Comité national et dans les fédérations. Toutes les fédérations nous ont adressé des procès-verbaux de synthèse des débats qui ont eu lieu dans leur département, issus de réunions de comités fédéraux et de bureaux fédéraux.
L'expérience que nous venons de vivre montre qu'une dynamique permettant de progresser vers une nouvelle démocratie dans le parti peut se développer.
De la richesse et de la diversité des questions...
C'est de l'ensemble de ce travail que je veux vous rendre compte maintenant. Rappelons qu'à la réunion du Comité national du mois de juin ainsi qu'à celle du 9 septembre dernier, nous avons défini la première phase de la préparation de notre congrès. II s'agissait de permettre aux communistes de décider des questions qu'ils veulent discuter à l'occasion de leur congrès. D'autre part, nous leur avons proposé de nous donner leur opinion sur les modalités de préparation du 30ème congrès. C'est cette phase qui s'achèvera avec le vote qui aura lieu dans les prochains jours.
Évidemment, de ce riche débat, ressort une multitude de questions et de propositions.
Les groupes de travail, l'ensemble du département « Vie du Parti » et le Bureau national ont déployés une importante activité pour analyser les contributions et tous les résultats des Comités fédéraux. Je rappelle d'ailleurs que toutes les contributions qui nous sont parvenues et tous les procès-verbaux de fédérations sont consultables.
... à l'ordre du jour du Congrès
Notre méthode pour aboutir à l'ordre du jour doit permettre de répondre à deux préoccupations.
La première est de respecter notre engagement : recenser les questions dont les communistes veulent discuter en évitant d'aboutir à des questions qui comportent par avance des réponses. Nous devons donc nous conformer à cette ligne de conduite qui donne la priorité aux questions des adhérents.
La seconde a trait à une apparente contradiction. En effet a priori, il peut apparaître une contradiction entre la multiplicité des questions proposées par les communistes et l'élaboration d'un projet d'ordre du jour pour notre congrès.
À partir de l'analyse minutieuse de l'ensemble des contributions, des comptes-rendus de débats et des procès-verbaux issus des instances départementales, nous sommes parvenus à la conclusion qu'il est possible de classer l'ensemble des questions soulevées en sept grands thèmes, ou groupes de questions.
Sept grands thèmes
II apparaît que ce sont ces sept grands thèmes qui permettent de recouper l'ensemble des questions soulevées, sur lesquelles les communistes souhaitent travailler, débattre et prendre ensemble des décisions d'orientation à l'occasion de leur congrès.
Afin de vous permettre d'apprécier la validité de ce choix, je propose de faire un compte-rendu le plus fidèle possible dans le cadre de ce rapport – dont la longueur est forcément limitée – des questions qui ont été soulevées.
II est bien évident que lorsqu'il m'arrive de citer un extrait d'un procès verbal de fédération il ne s'agit pas de l'interpréter comme une opinion de cette fédération, mais bien comme un relevé de la discussion qui y a eu lieu.
A partir de cette analyse, nous vous faisons pour chaque thème une proposition de questions qui pourraient en découler.
La totalité de ces sept questions pourrait constituer l'ordre du jour du Congrès.
État du monde, défis de notre époque
Le premier thème dont souhaitent discuter les communistes est relatif à l'état du monde, aux défis de notre époque, en lien d'ailleurs avec des rapports récents de l'UNESCO du programme national des Nations Unies mettant en lumière les fracture qui se creuse entre les potentialités de notre époque et l'aggravation des drames du chômage, de l'exclusion, de la maladie, de la famine. Elles touchent évidemment aux questions du capitalisme aujourd'hui, de la mondialisation, de l'enjeu des négociations de I'OMC, pour lequel la Haute Saône réclame une grande campagne.
Plus généralement, il est souhaité qu'on puisse débattre du rôle des institutions internationales – de l'accélération des fusions – concentrations, de la financiarisation de l'économie, de la révolution technologique. « Peut-on trouver une parade à la mondialisation, aux puissances financières dans un environnement capitaliste, un seul pays peut-il s'en sortir ? », demande la fédération des Vosges ; préoccupation voisine exprimée dans les Hautes Alpes. De nombreuses interrogations portent aussi sur la construction de nouvelles résistances, de nouvelles coopérations internationales dans ce contexte de mondialisation où la tutelle américaine pèse sur le monde. Dans les Landes, des camarades ont exprimé le souhait de mettre en avant notre « internationalisme communiste pour une mondialisation de coopération ». Dans le prolongement de cette demande, dans de nombreuses réunions, on a posé aussi la question de nos propositions pour l'Europe.
Dans une grande majorité des fédérations, on propose que notre discussion de congrès vise à mieux qualifier le capitalisme dans sa phase actuelle, de mieux l'identifier, d'en mesurer ses effets sur les sociétés. La fédération du Pas de Calais demande « en quoi le capitalisme actuel est-il différent de celui qui sévit depuis des lustres ». Le souhait est également souvent exprimé de déterminer la différence entre libéralisme et capitalisme. De nombreux camarades font remarquer qu'une meilleure compréhension des contradictions actuelles de la mondialisation peut engendrer une remobilisation de franges importantes de la société. II est émis le souhait d'une meilleure information des communistes sur l'ensemble de ces questions et sur ce qu'elles induisent. C'est vrai de nos conceptions du marché « Marché et capitalisme sont-ils synonymes ? » demandent des camarades. « Quel rôle des Etats ? » interroge d'autres. De cela découle un autre questionnement relevé notamment par la Haute Corse sur ce que veut dire « être anticapitaliste aujourd'hui » et comment l'être ?
Cet ensemble pourrait être formulé ainsi dans l'ordre du jour du congrès :
Pourquoi le monde est-il de plus en plus inhumain ? À quelles questions nouvelles sommes-nous confrontés avec la « mondialisation » et le capitalisme d'aujourd'hui ? Quels points d'appui pour remettre en cause la domination capitaliste ? À quels types de luttes, de rassemblements devons-nous travailler ?
Le communisme a-t-il échoué ?
Le deuxième thème recoupe des questions touchant au communisme. D'abord de nombreuses fédérations souhaitent que nous travaillions sur les leçons que nous tirons pour nous-mêmes des expériences qui ont échoué a l'Est ? « II faut faire un bilan de l'histoire du PCF et du Communisme » « Se débarrasser de l'image des pays de l'Est » ; « A-t-on été assez loin dans l'analyse de l'échec du communisme ? » peut-on lire dans de nombreux comptes-rendus. Ainsi dans l'Essonne on propose de « revenir sur notre Histoire, nos concepts, comprendre ce qui s'est passé à l'Est ». Cette fédération demande si « le Parti n'est pas encore porteur de défauts venus du passé ? ». Dans une trentaine de fédérations, on demande de clarifier ce que nous entendons par « Communisme » « Visée communiste » « Société communiste ». Dans la Vienne, on affirme qu'il y a « besoin de bien assumer l'histoire du communisme dans le monde et en France pour fonder un autre idéal capable de faire rêver les yeux ouverts ». Dans l'Essonne comme dans le Maine et Loire et l'Aube, on propose de débattre de ce que signifie la mutation, de « rendre visible ce qui est dépassé et ce qui reste valable en relation avec notre conception de la transformation sociale ».
En écho, de nombreux camarades demandent : « Est-ce que c'est le communisme qui a échoué ou un autre type de société ? »
Cet ensemble pourrait être intégré sous les formes suivantes :
Est-ce le communisme qui a échoué en ce siècle ? Quelles leçons en tirons-nous pour le renouveau du communisme français ?
Société française, classes sociales, crise politique…
Le troisième thème a trait à l'analyse de la société française et de ses évolutions ; la politique et à sa crise.
On ne peut manquer de remarquer comme je l'ai fait au cours de la première partie de cet exposé que les inégalités se creusent, que le chômage reste à un niveau très élevé alors que l'argent continue de s'accumuler entre quelques mains. II est exprimé le souhait dans de nombreuses contributions de procéder « à une analyse de ces réalités et de leurs causes » ; de la réalité des classes sociales ; de « la place du travail et de son évolution dans la société » ; « la réalité des forces productives et du rapport des forces dans le monde » ; les rapports de force dans la France d'aujourd'hui, le besoin d'un examen lucide de l'État de l'opinion, des forces politiques et sociales. Ainsi dans le Val de Marne on souhaite « une analyse des mouvements d'opinions, des luttes, de l'émergence de réactions, d'actions et de réponses nationales, européenne ou planétaire comme l'action contre l'AMI ou pour la taxe Tobin ». Cette fédération souhaite aussi une appréciation sur le rôle du Medef. Le Doubs propose une réflexion sur « la citoyenneté dans la société d'aujourd'hui ». En Meurthe et Moselle on propose de « réexaminer nos concepts fondamentaux de propriété, de marché de classe au regard des évolutions de la société française ». Préoccupation voisine de la Somme et de l'Aisne qui proposent d'étudier les « nouveaux contour de la lutte de classe et de la transformation démocratique en liaison avec les évolutions sociales de notre temps ».
Inséparablement lié à ce questionnement, de nombreux camarades et des fédérations comme celles des Deux Sèvres et du Val de Marne demandent « d'approfondir et de clarifier ce que nous entendons par la notion de dépassement du capitalisme ». « S'agit-il de l'encadrer, de le réguler, de le combattre ou de l'abolir ? » est-il souvent demandé à l'image du Val d'Oise. Ce que la fédération des Bouches du Rhône résume de la façon suivante : « Où se trouve la frontière entre dépassement et aménagement ? » Le capitalisme est-il indépassable demandent d'autres. Quel rôle, quelle place de l'état, de la politique face aux marchés financiers? « Que deviennent dans ce cadre les notions de souveraineté et de nation ? » interroge Paris.
Les Deux-Sèvres demandent qu'on « aide à mieux comprendre l'économie d'aujourd'hui ». Dans le Puy de Dôme comme dans l'Essonne, il est demandé de tenir compte de l'existence des PME. Dans les Hautes Pyrénées, on s'est inquiété « de la faiblesse du syndicalisme dans la société française ».
De nombreux débats ont également porté sur la politique et la crise de celle-ci. Le constat qu'un fossé s'est creusé entre les citoyens, leurs attentes et la représentation politique est unanime. Cependant, comme le font remarquer des fédérations comme les Côtes d'Armor, la Vendée, l'Oise, l'Yonne, la majorité des questions porté sur la manière de combler ce fossé et notamment la façon de construire un nouveau rapport entre les attentes citoyennes, le mouvement social et politique. L'Yonne‘ s'interrogeant sur : « les initiatives à prendre pour enrichir et rénover la démocratie au-delà de la porte des entreprises », tandis que l'Oise questionne sur « le nouveau partenariat à faire émerger entre mouvements sociaux, sociétaux et politiques ». Celle de Paris propose de réfléchir à ce « qui bouge dans la société ». De son côté, la Seine Maritime souhaite « approfondir la question relative au rapport entre citoyenneté et Etat s'opposant à l’étatisme ». Le Morbihan pose la question des institutions et la Seine-Saint-Denis demande « comment on peut dépasser le concept de relais citoyen ? ». De nombreuses fédérations se sont interrogées sur le rôle des espaces citoyens, sur « le rôle du parti et des espaces citoyens » comme le dit la Marne, sur les moyens de favoriser la démocratie participative et l'intervention citoyenne.
Cet ensemble pourrait être formulé comme point de l'ordre du jour de cette façon :
Quelle est notre analyse de la société française ? De l’évolution des classes sociales ? Quelles forces devons-nous travailler à rassembler ? Qu'entendons-nous par « dépassement du capitalisme » ? Que faut-il entendre par « crise de la politique » ? Quels rapports construire entre mouvement social et politique ? Quelles initiatives prendre pour favoriser le développement du mouvement populaire et l'intervention citoyenne, levier de la transformation sociale ?
La visée et le projet communistes
Le quatrième thème est relatif à la visée et au projet communiste, à notre démarche. « Quelle lisibilité de la visée communiste » interroge la Somme, le Nord et les Alpes de Haute Provence ; quant à elle, l'Aude demande « Qu'est-ce qu'être révolutionnaire aujourd'hui ? La Haute Garonne propose de réfléchir à la différence entre programme et projet. II est demandé d'approfondir nos conceptions de la nation, de l'Europe, des institutions internationales, des moyens de progresser vers une société de justice et de plein emploi. La fédération de Savoie propose que l'on discute de notre stratégie. Celles des Hauts de Seine, du Tarn et Garonne avec beaucoup d'autres proposent de pousser notre réflexion sur « l'appropriation sociale dans le public et dans le privé, le rôle du secteur public, de l'Etat, des structures sociales a créer pour permettre l’intervention citoyenne et celle des salariés ». « Comment intégrer la notion d'intérêt commun dans des grands outils de production ? » souligne la Mayenne. L'enjeu de nouvelles articulations entre souveraineté nationale, coopérations, construction européenne et mondialisation et des rapports Nord-Sud est également relevé, notamment en Haute Garonne et dans la Loire. De nombreux camarades souhaitent que la manifestation pour l'emploi connaisse des suites. Comme le résume les Pyrénées Orientales qui propose de « prendre à bras le corps la question essentielle du chômage en développant notre proposition de sécurité d'emploi – formation ». On peut d'ailleurs noter que partout on souhaite que la notion de sécurité d'emploi et de formation suit approfondie ainsi que nos propositions contre l'exclusion, pour de nouveaux critères de gestion, des droits nouveaux à promouvoir, le développement durable, l'accès aux nouvelles technologies, les moyens de pénaliser le capital financier ; une autre utilisation de l'argent, comme le propose le Finistère ou encore celles concernant l'environnement ou la sécurité alimentaire, soulevées par la Seine et Marne, le Lot et Garonne, les Ardennes et l’Allier qui alerte sur les questions de l'eau, du traitement des déchets. D'autres fédérations veulent débattre sur l'approvisionnement énergétique. L'Ardèche souhaite discuter aussi des questions de sécurité et le Puy de Dôme comme le Val de Marne de nos propositions pour l’école, la santé, la protection sociale. Les fédérations de Seine-Saint-Denis et celle du Cantal suggèrent de travailler les questions relatives à l'aménagement du territoire. « Comment sauver la ruralité et désengorger les villes » interroge la Seine-Saint-Denis. Des fédérations bretonnes évoquent : « l'expressions des identités régionales ». La Corse-du-Sud demande une analyse sur « le fait régional », tandis que le Morbihan appelle « à réfléchir sur les dimensions régionales d'un projet communiste ».
Le souhait est aussi exprimé de débattre de la place des questions de société, de ce que l'on appelle les « sans », de l'antiracisme, de l'humanisme, de la lutte contre le Sida, de la sécurité, de l'éthique, ainsi que de l'égalité Hommes/Femmes dans notre projet.
La Seine-Maritime, avec d'autres propose de retravailler sur la nécessaire solidarité internationale et sur notre rôle pour la paix ; tandis que le Val d'Oise s'interroge sur le concept de devoir d'ingérence.
Cet ensemble pourrait être résumé dans les questionnements suivants :
Quel est notre projet communiste ? Quelle est sa démarche ?, son sens ?, son contenu ? Notamment : quelle est notre conception de la nation, de l'Europe, des institutions mondiales ?, du partage du pouvoir, de la démocratie ?, de la propriété ?, du travail ?, d'une société de justice, de liberté ?, de l'égalité hommes/femmes ? du développement durable ? Quelle est la portée de l'idée de sécurité d'emploi et de formation ?
Quelle appréciation de la politique menée depuis 1997 ?
Le cinquième thème est liée au rôle de notre parti dans les institutions, notre rôle dans la majorité et au gouvernement, à l'appréciation de la politique menée depuis juin 97. La fédération de la Marne demande si « notre participation au gouvernement qui n'est pas du tout remise en cause dans ce département ne constitue pas un frein au développement de nos propres propositions » tout en demandant que « le bilan des ministres communistes soft mieux mis en valeur ». Celle de la Sarthe s'interroge sur les moyens « d'affirmer le rôle de notre parti d'autant que nous sommes associés dans un gouvernement à dominante socialiste ? » Celle de Paris résume une demande qui revient souvent : « Procéder à une évaluation de notre participation gouvernementale » ; « Quel est le bilan de notre participation, qu'avons-nous fait avancer, quelles limites, comment modifier le rapport des forces pour accélérer les réformes progressistes » peut-on lire dans son compte rendu. Celles de l'Yonne et de l'Aube avec d'autres fédérations interrogent sur notre position dans la gauche de la gauche. Celle de l'Oise interroge sur les moyens « d'articuler notre participation gouvernementale et notre visée communiste ». Celle du Cantal demande si la participation gouvernementale est un atout. Un ensemble de questionnements revient, sur « l'articulation entre notre activité dans les institutions et dans le mouvement social et populaire ». « Quels liens du social et de politique, de l'État et du politique » résume la Gironde. Tandis que la Manche interroge sur les rapports entre « le Parti et les syndicats ».
Les Pyrénées Orientales proposent « une redéfinition indispensable du rôle du Parti pour mieux être le Parti communiste dont la société, le mouvement social ont besoin en évitent tout glissement social-démocrate ou sectaire ».
À la suite de l'initiative du 16 octobre pour l'emploi, de nombreux camarades interrogent sur l'état des forces politiques à gauche. « Avec lesquelles d'entre elles pouvons-nous travailler pour transformer la société ? » est une question qui revient souvent. II est également demandé d'approfondir l'analyse de la stratégie du Parti socialiste et de mieux connaître l'État et les projets de la social-démocratie européenne et internationale ? Et par voie de conséquence nos rapports avec elle.
Les camarades de la Nièvre souhaitent faire le point sur « notre politique de rassemblement et d'union notamment dans la préparation des municipales ».
Et celles de la Seine-Saint-Denis et de l'Aisne proposent que nous discutions « des moyens d'unir et de rassembler les forces progressistes en Europe et dans le monde ».
Cet ensemble pourrait être résumé dans les questionnements suivants :
Quelle est notre appréciation de la politique menée depuis 1997 ? Et de notre propre action ? Faut-il rester dans la majorité, au gouvernement ? Comment articuler notre intervention dans les institutions et dans le mouvement populaire ? Où en sont les autres forces politiques, la social-démocratie, française et internationale ? Et quels doivent être nos rapports avec elles ?
Parti, identité, militantisme, diversité, souveraineté...
Le sixième thème qui occupe le plus de place dans les comptes rendus porte sur notre parti. La Loire Atlantique estime que les deux tiers des questions portent sur le parti, sa vie, son fonctionnement. Même appréciation de la part des Pyrénées Atlantiques. Dans plusieurs fédérations telles que la Loire, la Creuse, la Somme, le Val de Marne, la Loire Atlantique ont dit : « Qu’il faut rester communiste » ou encore « qu'il ne faut pas changer le nom du Parti ». Quelques camarades ont exprimé un avis contraire.
De nombreux camarades souhaitent que l'on rediscute de l'identité communiste, de ce que nous entendons par mutation. La fédération du Vaucluse propose d'en faire un premier bilan et celles de l'Eure et d'Eure et Loir s'interrogent sur « la mutation du parti, quel contenu, quel concept » tandis que celle du Var en terme voisin questionne « quelle mutation ?; quelle organisation ?; quelles structures ». Et la Manche s'inquiète « de savoir si le Parti est représentatif de la société telle quelle est ». Toutes les fédérations souhaitent un débat sur les structures, le militantisme, le rôle de l'individu communiste, la démocratie, l'exercice de la souveraineté, la transversalité. L'ouverture du parti aux jeunes est une grande préoccupation de toutes les fédérations. Elle est notée avec insistance par la Charente Maritime, le Calvados et le Val de Marne qui résume ainsi les questionnements. « Quel état de nos rapports, de nos liens avec la jeunesse ? Quels sont ses aspirations, son ou ses modes d'engagements, comment être au rendez-vous ? » À l'image du Tarn, du Cher, de l'Orne, la quasi totalité des fédérations, proposent de réfléchir au rôle de la cellule, son utilité, son efficacité, son lien avec la population. « Comment être immergé dans la société » demande le Nord. Souci voisin du Jura qui propose « d'ouvrir plus les cellules sur la société ». En Seine-Saint-Denis des camarades se demandent si « la forme parti d'une organisation communiste reste pertinente ». Dans les Hauts de Seine également, des communistes proposent qu'un débat s'engage sur la question de savoir si on doit « construire un nouveau parti communiste, un mouvement ou autre chose ? » La Charente Maritime et la Lozère souhaitent « que l'on assure la continuité révolutionnaire dans les conditions d'aujourd'hui ». Celle de la Haute Loire et quelques autres font remarquer « dans notre fédération petite par le nombre, viennent beaucoup d'interrogations sur la structure “cellule, section, fédération”, quel intérêt pour le débat et l'action de se retrouver peu dans les réunions ? ». « Celle de Vendée en terme voisin propose « une structure politique moins lourde plus adaptée au mouvement de la société ». Tandis que le Haut Rhin note que « ce dont les communistes souffrent ce n'est pas de la hiérarchie mais de l'isolement ». Même opinion dans la Haute Vienne ou le procès verbal fait état « d'un sentiment d'isolement accentué en milieu rural par la désertification et des conséquences des politiques d'aménagement du territoire ». Celle de l'Oise souhaite qu'on s'interroge sur la façon « d'adapter le fonctionnement du parti, aux motivations de chaque individu communiste ». Certaines fédérations comme l'Aude propose de rechercher « des expériences de fonctionnement innovant ». D'autres comme celles de l'Hérault, la Lozère, la Sarthe souhaitent « plus de démocratie, moins de lourdeur, plus de transversalité ». Celle du Doubs « plus de coopération entre structures ». Le Loir et Cher souhaite une réflexion « sur des échanges à l'aide de réseaux ». II est d'ailleurs demandé dans de nombreuses contributions que cette idée soit explorée. L'Eure et Loir se demande « comment on peut concilier cellule et rencontre transversale ? »
Préoccupation voisine des Yvelines ou de la Moselle qui demandent « de revoir l'organisation pyramidale ». Le Gard propose une discussion sur ce qu'il appelle « le triptyque carte, cotisation, souscription, indemnités des élus ». De nombreuses fédérations souhaitent qu'on discute de notre activité sur les lieux de travail, mais aussi comme le note le Val de Marne dans les bassins d'emploi et les zones d'entreprises. Doit-on considérer notre activité sur les lieux de travail comme une priorité comme le souhaitent la Haute Marne ou le Pas de Calais ou s'interroger comme le demande l'Oise sur la nécessité de s'implanter dans les entreprises comme « question stratégique pour combattre le capitalisme. » Le Doubs pose aussi la question de « l'avenir des cellules d'entreprises qui ne doivent pas se confondre avec le syndicat ».
Dresser un « état des lieux »
En général, il est également souhaité qu'on dresse un état des lieux de notre organisation, de notre mode de fonctionnement, du rôle de nos directions. Ou encore, comme le souligne le Cantal, du rôle des élus communistes.
De nombreuses contributions interrogent sur les moyens de rendre leur parti plus efficace, le militantisme des communistes plus attrayant, plus intéressant, plus en phase avec la vie d'aujourd'hui. « Comment redonner du sens à l'engagement militant » interpelle la Seine st Denis.
L'aspiration à ce que les communistes soient réellement maîtres de leur parti qu'ils puissent y exercer leur pleine souveraineté est très forte. La Haute Savoie s'est interrogée « sur les moyens de parvenir à l’unité du parti tout en respectant sa diversité ».
Avec d'autres fédérations, celle de l'Ain propose de « développer la formation des communistes ».
Clarifier la notion de « force communiste »
La question est également posée des liens à construire entre les membres du parti communiste et ceux qui tout en n'était pas adhérents à notre parti se considèrent comme des communistes. Elle est relevée dans la plupart des fédérations.
II est souvent souhaité que nous clarifiions ce que recouvre la notion de force communiste. Dans le Cantal, l'Aube et la Seine st Denis, on se demande « comment peut-on associer cette force à notre réflexion et à l’élaboration de notre politique ? ». Les Hauts de Seine demandent « Quelle construction politique avec la force communiste ? » Et la Meuse demande « ce qui doit différencier un adhérent d'un non-adhérent ? ».
Beaucoup de questions viennent également sur la manière de diriger, sur la parité hommes / femmes, sur le mode d'élection des directions, la répartition des responsabilités, le rôle, la composition et l’activité de la direction nationale et sur le travail collectif des directions, sur les moyens de conjuguer la cohérence et les différences dans les équipes de direction ? La Somme souhaite que « la nouvelle direction nationale soit à l'image de la société d'aujourd'hui ». Les relations entre le Comité national et les fédérations sont évoquées par les Vosges.
Plusieurs fédérations, comme celle du Territoire de Belfort, demandent que le Congrès soit l'occasion d'un compte-rendu de l'application des décisions du 29ème congrès. La Corrèze y ajoutant l’évaluation des directions.
Les fédérations de la Meuse, de l'Oise, des Vosges, de l'Aude, de l'Ariège, de la Meurthe et Moselle, de la Creuse, du Val de Marne souhaitent qu'on discute du logo du parti. Dans l'Ariège, le Rhône, la Charente, on souhaite plus de convivialité et de fraternité.
Cet ensemble pourrait être intégré dans les questionnements suivants :
Quel parti politique pour un projet communiste de notre temps ? Identité communiste française et mutation du PCF. Quel « état des lieux » ? Qu'entendons-nous par fonction communiste moderne ? Que devons-nous changer pour, notamment : rendre plus efficace le militantisme des communistes dans leur environnement, sur leur lieu de travail, dans la société ?, accroître l'exercice .de leur souveraineté ?, favoriser rapport individuel et la diversité ?, ouvrir réellement le Parti aux jeunes ?, assurer la parité ? Quel rôle, quel forme, quel comportement des directions ?
Qu'entendons-nous par « force communiste » et quelle relation entre elle et le Parti communiste ?
« L'Humanité » et la presse communiste
Le septième thème concerne le rôle de « l'Humanité » et des autres titres de la presse communiste ; de leur rapport avec le Parti communiste que la majorité des fédérations souhaitent voir discuter. Dans de nombreux endroits on apprécie positivement les évolutions de « l'Humanité »" depuis la rentrée de septembre. Toutefois, l'ensemble des fédérations considère que la fonction du journal, la nature des liens à développer avec le Parti communiste qui est son éditeur, son contenu, ses moyens financiers et sa diffusion sont un enjeu de débat du congrès. Dans de nombreux endroits, les communistes demande-il comment le journal à partir de ces fonctions nouvelles va traiter de la préparation du congrès. De ces réflexions, en découle une autre qui doit être également reliée aux expériences des consultations précédentes : Celle des moyens à se donner pour surmonter l'insuffisance d'information et de communication interne au parti.
Cet ensemble pourrait être résumé dans les questionnements suivants :
Quelle idée avons-nous de la mission de l'Humanité, des autres titres de la presse communiste, de leur rapport aux communistes ? Comment répondre au manque d'information et de communication internes dans le Parti ?
Telles sont les sept questions qui ressortent de la consultation. Elles pourraient constituer l'ordre du jour du Congrès que le Comité national pourrait soumettre au vote des communistes.
Si les adhérents les retiennent, c'est autour d'elles que va s'organiser la discussion et non, comme nous en avions l'habitude à partir d'un projet de résolution. À ce stade, il ne faut donc pas rechercher entre elles une cohérence qui résultera précisément de la dynamique du débat jusqu'au congrès.
IV. – Les formes de préparation du Congrès
J'en viens maintenant aux formes de préparation du Congrès
Celles-ci n'ont pas suscité autant de débats et de propositions que l'ordre du jour. Cependant il se dégage de toutes les contributions revues comme des débats dans toutes les réunions, l'aspiration à une préparation vraiment démocratique du congrès. Elle est souvent venue « en creux » dans les discussions, de la manière suivante : tient-on vraiment compte de l'avis des communistes ? En même temps, je le répète, la consultation a été appréciée avec quelques-fois des regrets sur la brièveté du temps du vote avec, dans certaines sections et fédérations des demandes pour pouvoir le prolonger. Le Comité fédéral de la Seine St Denis a adopté un vœu sur le thème « Un congrès fondateur : en quoi, de quoi ? ». La plupart des fédérations ont émis un fort souhait que soit favorisé l'échange d'informations et l'approfondissement des questions. Beaucoup d'entre elles souhaitent « un congrès ouvert sur la société ». L'Aveyron comme la Dordogne proposent qu'on réalise périodiquement des synthèses, par thèmes, des débats pour le congrès. D'autres demandent une information régulière du déroulement des débats dans les autres fédérations. Celle de l'Indre souhaite une « utilisation de "l'Humanité" pour informer régulièrement de l'état de la discussion ». Le Var insiste sur la valorisation des propositions de cellules, d'autres appellent la mise en place d'ateliers thématiques, l'organisation de débats transversaux. D'autres encore proposent d'associer des personnalités non-membres du parti à nos réflexions.
Quelques fédérations dont celles d'Ille et Vilaine, de la Moselle, de la Haute Garonne, de la Côte d'Or, des Vosges, des Pyrénées Orientales s'interrogent sur l'opportunité de débattre des statuts.
S'agissant du texte préparatoire au congrès, le vœu adopté par le Comité fédéral de la Seine-Saint-Denis recoupe la plupart des propositions émanant des fédérations en indiquant que « les camarades penchent majoritairement pour la rédaction d'un document qui soit notre base commune de discussion et qui intègre en son sein des avis contradictoires voire divergents. Ils refusent explicitement que les différentes options exprimées se traduisent par une ossification structurelle en tendances générées par plusieurs textes parallèle ».
Paris propose un texte court donnant à voir notre politique. Les Alpes-Maritimes comme le Loiret souhaitent une information la plus large possible sans qu'il y ait plusieurs textes en concurrence. Le Val-d'Oise propose le vote des adhérents sur le texte qui sera adopté au Congrès.
Comment préparer notre Congrès ?
A partir de l'ensemble des propositions émises par les fédérations nous pourrions proposer les formes de préparation du congrès suivantes :
Le Comité national dans sa prochaine réunion – les 16 et 17 novembre – prendra acte du vote des communistes. Sur cette base et sur chacun des points de l'ordre du jour retenu par les adhérents, il est mandaté pour rédiger un texte court exprimant la diversité des analyses et des réponses déjà formulées dans la discussion et l'opinion de la direction sortante.
Les conditions seront créées pour associer à la réflexion et au débat celles et ceux qui veulent travailler avec les communistes.
Afin d'assurer la transparence des débats, des collectifs seront élus aux niveaux national et départemental avec pour responsabilité d'organiser la circulation des points de vue exprimés. « L'Humanité » contribuera à la réflexion collective par ses informations, des enquêtes, reportages, analyses et débats.
S'agissant de l’élection des futures directions, dès le début de la préparation du Congrès, des collectifs seront élus à chaque niveau – section, fédération, comité national – pour mettre en début parmi les adhérents les orientations proposées pour réfection des directions. Ils devront assurer l'information et la discussion sur les candidatures proposées ou déclarées tout au long de la préparation des assemblées de cellules, des conférences de sections, des fédérations et du congrès lui-même.
Telles sont les propositions d'ordre du jour et de formes de préparation du congrès que nous vous soumettons. Celles-ci, si vous en êtes d'accord, constitueront le bulletin de vote que vont utiliser les communistes. II comportera en plus un espace pour que ceux et celles qui le souhaitent, fassent part de leurs observations. Nous proposons que la proclamation des résultats sur l'ensemble du territoire ait lieu le 4 novembre.