Texte intégral
Q - La droite ne cache pas sa colère devant certaines dispositions prises par le Gouvernement !
- « C'est un budget à double fond avec, d'un côté, l'apparence d'un certain équilibre et, de l'autre, une explosion de la dépense publique. Il n'est d'ailleurs pas certain que ce budget soit validé par le Conseil constitutionnel. C'est le budget de la duplicité. Ce n'est pas parce que toutes les dépenses sont dissimulées qu'elles n'existent pas. Ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas créditées qu'elles ne devront pas être soldées, à terme, par une augmentation d'impôts. Les Français payeront le découvert laissé par le Gouvernement Jospin, comme ils l'ont fait après le Gouvernement Rocard. Soit par plus d'impôts, soit par plus de chômage.
La France s'est engagée, au même titre que ses partenaires, à jouer le jeu de la solidarité économique. L'euro a coûté dix ans d'efforts aux Français : il est inadmissible qu'à cause d'un budget électoraliste, Lionel Jospin balaie d'un revers de main dix ans de sacrifice. »
Q - La pression fiscale est en augmentation et les Français l'ont ressenti durement. On n'a pas beaucoup entendu l'opposition sur ce sujet.
- « Nous avons, en France, le record mondial de la pression fiscale qui atteint, cette année, 45,3 % du PIB (produit intérieur brut), alors que Lionel Jospin s'était engagé à diminuer les prélèvements obligatoires. Le Gouvernement attribue cette augmentation à la croissance : il n'a pas le courage de dire aux Français que l'impôt augmente en période de croissance comme en période de crise. C'est un des paradoxes de ce Gouvernement qui demande aux Français de payer quand ça va bien et de payer quand ça va mal ! »
Q - De vives discussions ont eu lieu notamment au sujet des plus-values fiscales.
- « Il aurait fallu profiter de l'augmentation des recettes fiscales pour augmenter le salaire direct ou indirect des Français. Tous les secteurs économiques devraient pouvoir bénéficier de cette augmentation. Les gains de la croissance devraient servir à diminuer à la fois l'impôt sur le revenu et les charges sociales. »
Q - L'« amendement Jaffré » est également controversé.
- « J'y vois deux dangers. Celui qui consisterait à prendre cet exemple pour supprimer un outil indispensable à l'économie et au développement des entreprises. Et celui de l'immobilisme. Il est grand temps d'ouvrir la participation et l'intéressement à un plus grand nombre de salariés. Prenez l'exemple de certaines entreprises de services. Elles ne connaissent pas ces nouveaux modes de rémunération. »
Q - La loi sur les 35 heures a provoqué des réticences fortes au sein du patronat et de la droite. Les débats parlementaires ont-ils faits bouger les choses ?
- « Martine Aubry, qui envisageait de financer les 35 heures par un prélèvement de 20 milliards de francs sur la caisse de l'Unedic, a été contrainte de reculer. C'est une victoire du paritarisme. Elle n'a pas pu aller contre un front commun patronat-syndicats. Il était plus que temps que le Gouvernement comprenne que les fonds sociaux ne se confondent pas avec les caisses de l'État et que l'argent qui s'y trouve appartient à ceux qui ont cotisé. Aller contre ce principe, c'est remettre en question le contrat social qui régit ce pays depuis 1945. Contrat auquel tous les Français sont viscéralement attachés et dont le Président de la République a toujours dit qu'il serait le garant. »
Q - Quid de l'actionnariat salarié ?
- « La mondialisation signifie pour beaucoup un effort de productivité. Il est impératif qu'elle se traduise en France comme elle se traduit déjà dans tous les pays occidentaux, par une augmentation du revenu de tous les salariés. Comment accepter qu'aujourd'hui les salariés français financent les retraites des Américains par les fonds de pension, les plus-values des actionnaires par les suppressions d'emplois (voyez l'affaire Michelin), sans autre contrepartie, pour l'instant, qu'un gel de salaire ? Le groupe UDF vient de déposer une série d'amendements qui devraient permettre de répondre à cette question. Nous proposons notamment d'augmenter les plafonds des plans d'épargne entreprise et, surtout, d'offrir à des conditions avantageuses des actions aux salariés à chaque augmentation du capital. Les socialistes ne sont pas propriétaires de l'esprit de partage. »
Q - Que vous inspire l'arrestation de Maurice Papon ?
Un procès a eu lieu. Un jugement a été rendu. Il va enfin pouvoir être exécuté. Ce qui est la moindre des choses dans une démocratie comme la nôtre. Mais, en ajoutant la lâcheté à la cupidité, Maurice Papon n'a gagné que l'indignité. »
Q - Le procès, cette semaine, de Xavière Tibéri a-t-il accéléré la préparation des élections municipales à Paris ?
Je forme un voeu : que la justice fasse cesser le climat de suspicion qui règne à l'Hôtel de ville de Paris. Certains s'interrogent sur le départ de Jean Tibéri : c'est à lui-même et au conseil municipal de répondre. Quant à la stratégie de la droite pour les prochaines municipales, il est prématuré de l'évoquer maintenant. Commençons par proposer aux électeurs un véritable projet politique qui tienne compte de leurs préoccupations quotidiennes. Le reste…