Article de M. François Hollande, premier secrétaire du PS, dans "L'Hebdo des socialistes" du 9 janvier 1998, sur la nécessité d'une politique globale de lutte contre l'exclusion et de la mise en place de solutions d'urgence, intitulé "Solidarités".

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Média : L'Hebdo des socialistes

Texte intégral

Depuis 6 mois, le gouvernement de Lionel Jospin a placé la lutte contre le chômage au premier rang de ses priorités. Le soutien de la consommation, le relèvement du SMIC et des aides au logement, le plan emplois-jeunes et la réduction du temps de travail à 35 heures hebdomadaires en ont été les manifestations les plus tangibles.
Mais, malgré les premiers résultats marqués par une légère baisse du nombre des demandeurs d’emploi à la fin de l’année, le chômage frappe encore plus de 12 % de nos concitoyens et reste le problème majeur de la société française.

Le mouvement de protestation des chômeurs en est une illustration. Il traduit un profond malaise, d’autant plus durement ressenti qu’il touche avant tout des chômeurs de longue durée, c’est-à-dire les plus exclus de nos concitoyens. Face à cette précarité persistante, les socialistes sont solidaires des Français les plus défavorisés et attentifs à leur détresse.

Bien sûr, il faut tout faire pour redonner à chacun la perspective de retrouver un emploi. Mais, dans l’attente, des solutions d’urgence doivent être trouvées pour ceux qui craignent, une nouvelle fois, d’être les laissés-pour-compte de la reprise économique. Cela passe par l’ouverture de procédures permettant le règlement des situations individuelles les plus difficiles. Mais il faut aller plus loin : mettre en place des dispositifs de formation, de qualification et d’insertion et surtout améliorer le régime d’indemnisation. Or l’Unedic, sous la pression du CNPF, bloque toute évolution vers un système de solidarité. Le patronat pousse la provocation jusqu’à considérer que l’Unedic n’est pas un bureau d’aide sociale.

Le PS a donc demandé au gouvernement de faire les gestes nécessaires. Et Lionel Jospin a eu raison d’engager le dialogue avec les partenaires sociaux et les associations de chômeurs, d’abord pour les écouter et ensuite pour fixer la ligne d’une politique globale de lutte contre l’exclusion.

Dans notre société, le devoir de la gauche, c’est de donner à chacun sa place, et donc sa dignité.