Article de M. Robert Hue, secrétaire national du PCF, dans "L'Humanité" le 17 janvier 1998, sur le pluralisme de la presse.

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Média : L'Humanité

Texte intégral

« Je ne suis pas de ceux qui pensent que la presse fait l’opinion. Mais je pense que Camus avait raison de dire que la presse est la conscience d’une nation. Sans doute avez-vous comme moi remarqué avec quelle vigueur s’exprime dans tout ce qui fait l’actualité la plus quotidienne des exigences d’informations vraies, donnant à chacune et chacun le moyen de se faire son opinion, un besoin de repère, une aspiration de plus en plus forte à un véritable débat citoyen, à une autre façon de faire la politique, en devenant non plus les sujets ou les objets, mais les acteurs, informés, consultés et respectés comme tels. La presse n’a-t-elle pas vocation à être un lieu privilégié de l’analyse, du débat, de l’échange de connaissances et d’expériences, un vecteur essentiel de la citoyenneté et de la vie démocratique du pays ? »

« C’est une affirmation de principe, bien sûr. Rien ne va de soi. Je sais que beaucoup d’entre vous travaillent dans ce sens, et pour ce qui me concerne, pour ce qui concerne le Parti communiste, nous nous efforçons de travailler avec vous dans cet esprit. Affirmer ce rôle de la presse, c’est aussi souligner le devoir constitutionnel des pouvoirs publics de garantir le pluralisme de la presse et donc de permettre à celle-ci dans la diversité de ses composantes d’avoir les moyens d’exister et de se développer. De permettre à ses acteurs, journalistes, éditeurs, par le respect de leur statut et de leur spécificité, d’exercer l’un des métiers les plus difficiles et les plus passionnants, parfois, on le sait, aussi, les plus dangereux. Si 1998 est une bonne année pour la presse française, ce sera une bonne année pour la démocratie dans ce pays. »