Communiqués de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, dans "Présent" des 1er et 4 février 1997, sur l'accord militaire franco-allemand de Nuremberg et sur la fin du service national.

Prononcé le 1er février 1997

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Média : Présent

Texte intégral

Présent: 1er février 1997

L’accord secret de Nuremberg : dans le dos des Français et sur le dos des militaires

Un communiqué de Jean-Marie Le Pen

En France, aujourd’hui, mieux vaut être journaliste que parlementaire. Que Le Monde publie un accord secret avant que les députés ne soient au courant prouve le mépris dans lequel le gouvernement tient les Français. Cet accord est choquant, sur la forme, car il reflète une politique secrète d’abandon de notre souveraineté, contraire à notre constitution, comme sur le fond, car il entérine notre soumission aux intérêts du Nouvel Ordre Mondial et de son bras armé, l’OTAN.

Sous couvert de « défendre au sein de l’Alliance » et de « conception commune du rôle des forces armées », il s’agit en vérité de transférer notre défense, du pôle national, comme le prévoit notre Constitution, vers un pôle extérieur, dominé par une Allemagne aux ordres des Etats-Unis.

Favorable à une alliance avec nos amis allemands, Jean-Marie Le Pen rappelle cependant qu’il ne faut pas confondre coopération et subordination. Les intérêts de sécurité ne sont pas les mêmes pour la France et l’Allemagne. Une défense crédible ne peut être que nationale, comme la décision d’emploi de l’arme nucléaire, garante depuis 30 ans de notre indépendance.

Le tohu-bohu de la gauche sur cette affaire ne doit pas masquer l’essentiel. L’armée est la garante de notre souveraineté, donc de notre liberté. La sécurité est la première des libertés, a fortiori la sécurité nationale. L’intérêt supérieur de la nation exige donc avant tout un accroissement du budget de la défense. C’est au budget de la nation de s’adapter aux nécessités de la défense. Non l’inverse.


Présent : 4 février 1997

Fin du service national : ou comment remplacer un mythe par un leurre

Communiqué de Jean-Marie Le Pen

Forme moderne de la corvée du moyen-âge, le service national était devenu aussi inutile que coûteux. Mythe fallacieux de la défense nationale, il ne constituait plus qu'un réservoir à chômeurs auxquels personne n'osait apprendre les rudiments du dur métier de soldat, d'abord parce que personne n'osait plus enseigner l'esprit civique sans lequel il n'est pas de défense crédible.
 
Le remplacer par un « rendez-vous citoyen » aussi illusoire que vide de sens revient à remplacer un mythe bancal par un leurre total. Tout ceci est odieux, proprement grotesque, et masque le fond du problème, qui est celui de la crédibilité de notre défense.

Si l'on veut que la France ait une politique cohérente, fondée prioritairement sur l'intérêt national, il faut non seulement redonner ses lettres de noblesse à l'esprit de défense, mais encore adapter le budget de la nation aux nécessités de la défense.