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La Nouvelle République du Centre-Ouest : En quoi les forums départementaux que vous organisez vont-ils permettre au RPR de reconquérir l’opinion publique ?
Jean-François Mancel : Nos compatriotes ont aujourd’hui plus que jamais, besoin d’être entendus, écoutés, de participer activement à la construction de notre avenir commun. C’est à cette attente que répondent les forums pour la France. Ils sont en cela le prolongement, sur un point précis, du travail de terrain mené quotidiennement par les femmes et les hommes du RPR auprès de nos citoyens.
Destinés à préparer notre programme de gouvernement pour les années 1998-2003, largement ouverts à tous les Français qui souhaitent venir dialoguer et débattre avec nous, ces forums sont le symbole du dynamisme et de l’ouverture à la réalité de notre époque qui caractérisent le RPR. Le choix de cette démarche me semble en effet tout à fait significatif de ce que nous sommes, comme l’est également, en ce qui le concerne, le choix fait par le Parti socialiste de préparer son projet dans le secret d’un petit groupe d’experts, ne laissant à ses militants que la possibilité de l’approuver en bloc, sans rien y apporter ou en retrancher.
Pour notre part, nous avons choisi d’aller à la rencontre des Français, non pour les reconquérir, car nous dialoguons en permanence avec eux, mais pour être fidèle à l’idée que nous nous faisons de l’action politique et de la démocratie.
La Nouvelle République du Centre-Ouest : Le RPR fera-t-il campagne en 1998 uniquement sur les grandes perspectives tracées par le Président de la République ?
Jean-François Mancel : Notre programme de législature se situera bien sûr dans la perspective des orientations définies par Jacques Chirac lors de sa campagne présidentielle, et également du travail réalisé par le Gouvernement d’Alain Juppé. Notre tâche est de définir, sur cette base, des modalités d’application concrètes pour poursuivre dans les années qui viennent la construction de la France pour tous. Nous devons réfléchir avec les Français, pour cerner les solutions qui leur conviennent le mieux et être un pôle véritable d’imagination au service d’une France plus heureuse, où chacun vive mieux.
La Nouvelle République du Centre-Ouest : Que fait le RPR pour inciter un plus grand nombre de femmes à participer à la vie politique, et notamment à se faire élire ? Que pensez-vous du système de quotas mis en place par le Parti socialiste ?
Jean-François Mancel : Le RPR, pour ma part, est résolument favorable à la parité et a, d’ores et déjà, pris des initiatives importantes en ce sens. C’est d’ailleurs conforme à la tradition gaulliste, puisque c’est le général de Gaulle, à la Libération, qui a donné le droit de vote aux femmes.
C’est ainsi que notre conseil national a décidé, le 4 novembre dernier, de favoriser, lors des prochaines échéances électorales, la mixité dans les équipes législatives, et de réserver un tiers des places éligibles sur les listes régionales à des femmes.
Ce sont là des actes concrets, dont je suis certain qu’ils seront beaucoup plus efficaces et utiles que les opérations en trompe-l’œil des socialistes qui consistent à offrir à des « candidats-kamikazes » l’honneur d’aller se faire battre dans des circonscriptions ingagnables.
Mais, la parité ne doit en outre pas se cantonner aux hémicycles politiques. C’est un combat que nous devrons mener dans tous les domaines, professionnel, associatif, etc. C’est une exigence qui doit être constamment présente à nos esprits, au quotidien.
La Nouvelle République du Centre-Ouest : Faut-il, à l’instar de nombre de pays, interdire tout cumul de mandats électifs, et tout cumul d’un mandat et d’une responsabilité gouvernementale ?
Jean-François Mancel : En matière de cumul des mandats, le RPR a, là aussi, pris des mesures claires à l’automne dernier, en se prononçant pour le maintien d’une limitation à deux mandats – un national et un local , et pour l’interdiction du cumul des responsabilités ministérielles et de la présidence d’un exécutif local important : mairie, conseil général ou régional. C’est là, me semble-t-il, une position équilibrée, répondant à l’attente de nos concitoyens sans tomber dans le travers qui serait de créer des élus nationaux coupés des réalités de la vie quotidienne.